Accident d'Ivan

Ou celui qui choppe une salmonelle en mangeant du bon clacos au lait cru.

Bien sûr, après (et désolé si je dis une connerie, je ne suis pas alpiniste) aura t’il mis un casque, ne pouvait il pas soupçonner le risque au vu de la saison/météo (degel par ex.) etc.

Bien sûr que l’on peut aussi être toucher par un cancer du foie ou des poumons sans jamais avoir bu de l’alcool ou fumer. Parait qu’il y a même des curés ou des bonnes soeurs qui ont chopé des MST.

Pour autant est-ce que sur la route ou l’on peut avoir la malchance de se faire renverser par un automobiliste bourré sur un passage pieton, pour autant est-ce que l’on ferait confiance à sa chance pour traverser les yeux fermés habillé en noir la nuit le périphérique ?

C’est un choix personnel que de faire confiance à sa chance mais est-ce que pour autant on est victime de malchance quand ça foire ? Que pensez vous de quelqu’un qui jouerait à la roulette russe en vrai ? Pourtant il n’y aurait qu’un risque sur six. A partir d’un risque sur combien vous jugeriez acceptable le risque, 1 sur 10, sur 30, sur 100 ou 1000 ?

http://www.parapentiste.info/forum/autres-discussions/fiche-7-soyez-parano-t44370.0.html;topicseen

C’est une autre façon, plus élaborée et recherchée d’exprimer ma philosophie de la sécurité en parapente. karma+

C’est quand même bien extrême tout ça non ?
Prends-tu les mêmes précautions et prévois-tu 3 plans A, B et C, anticipes-tu tous les dangers quand :

  • tu prends la route (alcoolique qui te fonce dessus, qui brûle un feu, enfant qui traverse la route, pneu qui éclate etc etc… 3.000 morts par an
  • te douche (glissade, eau bouillante) 100.000 morts par an
  • tu manges
  • tu dors
  • tu cours

etc… etc…

Je vais te dire un truc Wowo, j’ai lu cette fiche 7. Si jamais il y a un parapentiste qui pense à tout ça avant de voler ou en vol, hé bien je lui tire mon chapeau, mais il n’y aurait plus de plaisir d’avoir des pensées qui te traversent le cerveau. Et si ce sont des pensées qui sont censées anticiper tous les dangers auxquels on pourrait faire face, alors, le plaisir de voler s’estomperait car miné par des peurs. Tu vas me dire “et si tu meurs ?”; alors je dirais "ben dans ce cas-là faut arrêter le parapente et de vivre tout simplement.
Je réfléchis plus à ma pratique mais cette fiche 7, aussi louable soit-elle - me fiche plus les jetons qu’autre chose… Augmenter ses marges de sécurité est nécessaire mais penser au pire à chaque vol… j’en suis incapable.

L’hygiène laisse à désirer dans les usines de chandelles…

pas plus tard qu’hier soir (vers 19h00 je pense), 1 gros cunimb qui vient du vercors et 1 en formation avancée sur Belledonne qui se rejoigne progressivement au dessus de Chamrousse … Je me dis qu’il y aura toujours un débile pour voler et je regarde par la fenêtre régulièrement l’évolution (magnifique d’ailleurs !).
Bingo, 30’ avec que ça pète et qu’on se prenne des trombes d’eau, une voile décolle de l’aiguille et descend lentement vers St Martin …
Il s’est surement cru le meilleur en étant le seul au déco ce jour là … Je ne sais pas s’il a pu poser avant le vent qui a précédé l’orage (de toute façon, sinon, il aura invoqué la malchance : à 5’ près ça passait).
Mais quelle inconscience du danger !

C’est le minimum syndical, disons.
Attention aussi a ne pas confondre homologation et programme de la voile.
Surtout au jour d’aujourd’hui!

Pour me rassurer d’avoir le niveau, en pilotage, j’ai fait un SIV avec David en M6 fin septembre.
Et j’ai été très satisfait de ce stage et d’avoir pu me confronter, sans gros souci, a son programme.
J’aurais été dépassé par l’aile, je me serais posé de grosse questions,… mais ce ne fût pas du tout le cas.

Prends contact avec ton revendeur ou directement avec Ozone, c’est pas normal.

Je n’incrimine pas l’aile, j’ai un doute sur cette aile, surtout qu’on sait maintenant que plusieurs King ont des problèmes de calage en tout début de vie.

C’est un pote qui vole en PWC qui m’a contacté après mon crash, c’est lui qui m’a dit qu’il y avait déjà eu pas mal d’incidents sur des manches de compèt avec des voiles neuves qui sont parties en parachutale après avoir reçu juste quelques gouttes.

Je me souviens très bien de la sensation que j’ai eu, la voile s’est arrêtée de voler quasi instantanément, j’ai ressenti une toute petite bascule arrière mais pas du tout comparable a celle d’un décro.
Je me suis mit bras haut direct et cela n’a eu aucun effet, la voile est restée toute ouverte sans aucune asymétrie, en parachutale jusqu’au sol.

J’ai la trace de ce vol si ça intéresse quelqu’un, je n’arrive pas a l’analyser moi même.

Eh ouais… mais en SIV on n’apprend pas à gérer une repose au déco dans des rouleaux (voile mouillée qui plus est).

En revanche, il est vrai qu’après un SIV, on est rassuré sur sa capacité à gérer une fermeture provoquée en air calme à 500m/sol. Mais c’est toujours ce qui manque au SIV: on y apprend des trucs qui ne servent presque jamais dans la vraie vie.
Heureusement, notre cerveau est tellement génial (et je pèse mes mots) qu’il est capable de généraliser les sensations et réflexes développés dans une certaine situation, à toutes les situations similaires. Mais le mécanisme a ses limites…

Les accidents en compet c’était avec la King spécifiquement ou avec d’autres? Je me souviens des Boom X qui avaient cette réputation.

Dans ton cas, vu ce que tu décris, c’était peut-être une parachutale en effet… et peut-être pas. On entend souvent des pilotes dire qu’ils étaient “en parachutale” dans une dégueulante à -8. La sensation peut être la même, mais point de vue mécaflotte ce n’est pas le cas du tout. Je pense utile de le préciser… On avait eu sur le forum un autre récit d’accident où le pilote avait fini par faire secours, pensant que son aile ne volait plus, alors que l’analyse de sa trace GPS montrait clairement qu’il était juste monstrueusement sous le vent et contré…

Hélas, ce sera probablement difficile de savoir ce qui s’est réellement passé puisqu’il ne semble pas y avoir de témoin ou de vidéo (et une trace GPS, sur une repose au déco, risque de ne pas être très parlante). La seule chose qui reste de ton accident, c’est la blessure. Je te souhaite sincèrement de te remettre le mieux possible de tout ça!

Merci pour ton témoignage Benoît.
Je reste convaincu, dans mon accident, comme dans le tien, qu’aucun pilote, ni même Raoul ou Chrigel n’aurait pu faire quoi que ce soit en terme technique de pilotage.
Il y a une altitude critique ou tu es largement assez haut que pour te faire bien mal mais aussi bien trop bas que pour pouvoir t’en tirer avec une action de pilotage.

Ces incidents se sont encore produits récemment mais mon pote ne m’a pas précisé pour quel type de voile précis. Mais on peut aisément deviner que c’est avec les guns du moment, B10, E2.

Il y avait deux témoins en vol ce jour là dont un qui a un très bon niveau en pilotage, il confirme que, visuellement c’était bien une mise instantanée en parachutale, qui n’aura duré que 2 ou 3sec, le temps de finir au tapis.
Probablement provoquée par une rafale arrière + aile très légèrement mouillée

Et cela c’est produit à l’atterro, pas sur une repose au déco.

OK, désolé, j’ai tout mélangé. Mais ça ne change pas grand-chose: la trace GPS ne servira à rien :slight_smile:

Bon rétablissement. N’oublie pas de revenir nous raconter comment se sera passée ta reprise du vol libre!

[quote=“Ivan,post:71,topic:59706”]

Bonjour Ivan, tout d’abord je te souhaites un bon rétablissement.
Ton accident me rappelle étrangement ce qui m’est arrivé en 2009, lors d’un vol à Vaujany (isère), qui s’est terminé sur un lit d’hopital.
Mêmes causes, mêmes effets on dirait.
Moi aussi j 'ai pris la flotte en l’air, une sacrée radée, venue sournoisement nous surprendre de derrière les crêtes, alors que tout le devant était bleu…
Descente rapide aux oreilles accélérées, relachage du tout avant d’aborder le final, extrême vigilance et vitesse bras hauts vues les conditions, quand tout à coup décrochage ultra violent à 10/15 mètres sols alors que j’étais en ligne droite pour le posé…
Même ressenti, perte du vent relatif, vision ciel bleu (bascule sur le dos), impact dos … crac la D12; le tout en 2 secondes…
Pompiers, gendarmerie (qui m’a fait souffler dans le ballon !!??), hosto, attente angoissante du verdict, 6 mois de corset et longue rééducation. Donc patience.
Pour la petite histoire, j’ai repris le vol la saison suivante, après de multiples interrogations sur ma motivation et tous le blabla classique, avec la même voile, et hormis l’appréhension légitime précédent le décollage (moquette St Hil), une fois en l’air, nickel, tout allait bien : un p’tit cross de 3 heures.
Tout ça pour dire que tant qu’on n’a pas ré essayer, on ne peut rien dire de définitif, c’est un phénomène normal. Re patience.

Pour l’accident en lui même, nous étions 5 bons pilotes en l’air, 2 ont finis au tapis… C’est clair que les conditions n’étaient pas bonne, on n’aurait jamais dû être là.
Ceci dit, comme toi j’avais une voile quasi neuve, qui a pris la flotte en l’air, et une des analyses que l’on avait fait à postériori, c’est que la voile étant neuve, le tissu craquant et bien enduit comme il se doit, aucune porosité, les gouttes d’eau ne pouvaient que rester sur l 'extra dos, qui du coup n’était plus lisse, d’où une déformation de la portance, celle ci s’exerçant comme chacun sait (les experts me corrigeront) pour 2/3 environ par l’air qui glisse sur l’extra dos et non sur l’intra dos (dommage, lui devait être sec). Tu me suis ? Du coup, cette force de portance s’en est trouvée fort diminuée, rapprochant la voile de son point de décrochage. Dès lors, le moindre paramètre autres pouvait y amener (raffale arrière ou autre), c’est sans doute ce qui nous est arrivé.

Voilà, c’est un point que je voulais partager, car je ne l’ai pas vu retranscris et je pense que c’est sans doute une cause importante du comportement des voiles mouillées. Plus le tissus est neuf, plus il rend la voile dangereuse en cas de pluie. J’ai pas dit d’aller voler sous la pluie avec vos vielles bâches !

Pour ma part, ce que j’en ai retiré, ne plus jamais voler un jour annoncé pluvieux , ou proche de nuages menaçant. Je sais, ce n’est pas tjs facile, surtout en cross. :averse: et je ne te dis pas cette année !

Salutations et encore une fois bon rétablissement. :trinq:
Bertrand

vu les profils de parapentes, j ai bien du mal a croire que ce sont les gouttes d’eau qui resteraient sur l’extrados et qui provoquent la déformation du profil au point de le faire décrocher…

Je pense que la raison est ailleurs et plus particulièrement sur la tenue du tissus lui même une fois mouillé

Norbert

Sisi, les gouttes sont comme des petites billes qui font décrocher les filets d’air.

Un peu comme si le profil était une autoroute, les filets d’air étant les voitures… eh beh les gouttes d’eau c’est comme des milliers de bandes rugueuses ou… de ralentisseurs.

Moui enfin si ça peut te rassurer Norby, je me suis aussi déjà fait piéger par la flotte (et même que c’était des fois proche des nuages dans des conditions assez turbulentes nécessitant des actions de pilotage) sans avoir ni parachuté ni décroché. Loin de moi l’idée de mettre en doute les analyses ci-dessus, mais quand même il y en a plein qui se sont fait mouiller sans que ça finisse mal. Heureusement!

Ouais, il arrive des situations où il est trop tard pour échapper à l’accident. Du coup, il faut anticiper pour éviter ces situations. La repose au sommet en conditions trop merdiques en est une, donc parfois poser ailleurs est un meilleur choix quitte à devoir marcher, ou avoir besoin d’une navette.