Ah oui… On peut-être défaitiste et ne rien faire en disant à chaque accident que c’est malheureux.
Ou alors essayer par tous les moyens possible d’éviter les accidents.
Perso je ne volerai pas/plus si vraiment je pensais qu’il est inéluctable que je finisse par me prendre une “boite”. Que l’on finisse tous dans une boite, soit mait aussi tard que possible.
Même avec une hypothèse telle :
Bientôt 20 ans de parapente et des vols qui se comptent avec des chiffres à quatre nombres et pas une “boite” (je ne dis pas jamais d’erreurs ou frayeurs). Mais aussi plus de 45 années de deux roues motorisées dont des années compet. et si quelques boites “sévères” que dans les toutes 1ères années (avant mes 20 ans) et ensuite tout au plus des “incidents/jokers”.
Alors non, il n’y a pas de fatalité à part de mourir au bout d’une vie si possible bien remplie. Mais il y a des erreurs que l’on commet tous mais parfois de manière plus récurentte ou graves pour les uns plutôt que les autres.
Si de ça on est convaincu, on peut agir contre. On développant nos compétence dont fait aussi partie la capacité de se montrer prudent en aiguisant autant que se peut notre conscience des risque.
Avec par exemple la SIGR cher à J-Marc. ou en se fixant des BPS perso, concept qui me va bien. Ou encore mieux en utilisant les deux (SIGR & BPS) et d’autres encore qui peuvent nous amener à toujours placer notre sécurité devant toutes les autres critères de réussite qui conditionne nos action dans notre pratique de LOISIR.
Jamais une entorse (quand on s’en met une, par exemple en retour à la pente, ça peut finir aussi bien avec une entorse de l’auriculaire que dans un fauteuil roulant), jamais une cheville, jamais un arbre ?
Je ne prends pas le commentaire de Klausi comme défaitiste mais comme pragmatique et réaliste.
D’ailleurs, je fais le même constat que lui. La plupart (on va dire 95%) des parapentistes expérimentés que je connais ont eu un carton, plus ou moins grave (parfois sans rien se faire, parfois mortel), à un moment ou un autre, et je fais aussi partie du lot.
Ça ne m’empêche pas de réfléchir et de proposer des solutions pour éviter les accidents, au contraire, puisque j’y suis encore plus sensibilisé !
Mais j’avoue que (en ce qui me concerne), je suis effectivement un brin défaitiste et désabusé.
D’une part, en quinze ans de vol, je n’ai plus assez de mes dix doigts pour compter les gens que je connaissais (de près ou de loin, mais à qui j’avais au moins serré la main ou fait la bise, puisqu’il y a aussi des femmes) qui ont perdu la vie en pratiquant l’activité, je ne compte plus non plus les cartons sévères (autorot jusqu’ au sol, retour à la pente, etc) qui ont eu lieu devant mes yeux.
D’autre part, dans notre club, on a joué le jeu suggéré par la fédé d’organiser des soirées sur la sécurité, parler des choses à faire où ne pas faire pour éviter les accidents, etc. en plus des SIVs, des sorties remises en formes, et toutes les autres activités plus ou moins liées à la sécurité.
Résultat : encore des blessés graves et un des intervenants à ces soirées qui s’est tué malgré des dizaines d’années d’expérience et un comportement plus prudent que la moyenne.
De plus, j’ai (plus que) l’impression que les vraies bonnes journées se font de plus en plus rares ; maintenant, pour espérer faire un cross sur une journée, il faut s’attendre à rencontrer des vents violents, des brises très fortes, ou des conditions désagréables (endroits sous le vent, petits thermiques étroits et très forts par exemple) sur une durée significative qui font serrer les fesses, piloter activement en permanence pour affronter les éléments tel un guerrier du vent, et donc baisser la mana et craindre pour sa peau.
Perso, c’est pas pour ça que j’ai “signé” quand j’ai commencé le cross, mais pour le coté merveilleux de pouvoir se déplacer sur des dizaines ou des centaines de kilomètres sans moteur avec un planeur qui tient dans un sac à dos en contemplant des paysages somptueux.
Même mes derniers petits vols du midi ne m’ont pas plu, à force de me faire brasser. Bon, il faut dire que je vole actuellement sur-toilé, ça ne doit pas aider et que l’air sec et stable de l’été n’aide pas non plus (cela dit, au printemps, il n’y a pas eu tant de belles journées non plus), mais j’attends avec impatience de revivre un vol, même en local, ou je vais apprécier d’enrouler un thermique en toute sérénité, sans avoir à craindre les conditions citées plus haut. Bref, je n’en suis pas encore au point des potes de Jaimaile, mais je dois dire que son message trouve un certain écho en moi, et que je comprends tout à fait ses potes si leur plaisir de voler a disparu.
Man’s, je ne sais pas exactement qui tu es, mais j’ai cru comprendre à te lire que tu fais très régulièrement des très gros vols.
Pour ce qui te concerne, je ne parlerais pas simplement de “parapentiste expérimenté” comme tu le dis, mais de “parapentiste engagé”.
Je me trompe peut-être.
Le plus vieux pilotes de notre club à 84 ans. Il vient d’arrêter (ce qui est une bonne résolution), et je ne crois pas qu’il ait jamais cartonné. Le second à 79 ans ; pas de carton pour lui non plus à ma connaissance.
je me retrouve complètement dans tes propos pour cette année, pour ma part les “beaux” vols pour cette saison se comptent sur les doigts d’une main et la moitié sont des beaux vols pas donnés pour lesquels je me suis un peu forcé.
Sous-toilé ou surtoilé n’y change rien dans les aérologies pourraves de cette année, l’un comme l’autre apporte son lot d’inconfort. Sous toilé, ça flotte et on se fait plus vite ballader en épongeant des flappy toutes les 20 secondes, surtoilé c’est le vol “méfiance” porte ouverte à la grosse baffe surprise à chaque instant.
Je pense qu’il faut vraiment en priorité être à l’écoute de son plaisir de la journée. Un jour on aura assez de pêche pour trouver du plaisir dans un air de merde, un autre jour on aura pas ce plaisir et on tolèrera beaucoup moins.
Pour moi c’est essentiel et ça participe à la sécurité. Pas de plaisir, sentiment trop négatif, il faut poser et faire autre chose
Son exposition au risque n’a rien à voir avec le parapente en fait ce sont:
L’ambition.
La tentation.
La sensibilité au regard des autres.
Son influence sur l’évolution générale du matériel par son existence en tant qu’individu à pouvoir d’achat.
Des pièges y’en a pas plus qu’ailleurs. Si on veut de l’info on la trouve. Et on peut voler avec à peu prés ce qu’on veut ou on veut et dans les conditions qu’on veut.
Par contre faire l’effort de se démerder pour pas se faire mal et prendre conscience qu’on est seul responsable au fond, çà c’est dur!
Mon avis perso : une aile très tendue, cela peut très bien convenir à un pilote expérimenté qui sait à quoi s’attendre et qui a une bonne idée des limites de son aile sans avoir à se prendre de fermeture pour les “tester”
Je pense que cela pose un grave problème pour un pilote en progression qui s’attaque au cross ou au vol en thermiques soutenus. Une aile progressive va sanctionner ses fautes de placement par des fermetures de faible intensité et en quelque sorte lui enseigner les limites et lui apprendre à intervenir au bon moment pour éviter le sketch.
En revanche une aile très tendue lui donnera un sentiment que ça ne fermera jamais quelque soit la configuration. Même si l’info est transmise dans les commandes/élévateurs. Je vois ainsi souvent des pilotes en progression sous B+ très tendues ne pas intervenir face à de fortes turbulences avec changement d’assiettes brutaux … car l’aile est solide et ne ferme pas … jusqu’à qu’elle ferme.
Je ne comprend pas cet argument. Sur une voile tendue je n’ai pas l’impression qu’il y ait besoin de fermer pour sentir que l’on est pas au bon endroit. Même un apprenti peut sentir quand la voile bouge. Sur une voile style Carrera les abatées sont tellement nettes qu’il n’est pas besoin de fermetures pour avoir peur !
Avec Patrick à 100%. Pour avoir volé longtemps avec des voiles qui fermaient sans arrêt je me régale vraiment avec ces nouvelles voiles. Je ne comprends pas bien l’argument ‘si tu ne veux pas fermer tu voles en delta’. On pourrait aussi dire ‘si tu veux faire des bornes tu voles en avion’. Mais bon, chacun ses goûts. Ça n’a pas échappé à Bruce avec sa ‘stabilité prorgressive’.
D’un autre côté lorsque je vois toutes ces vidéos de fermetures mal gérées avec autorote interminable pas gérée du tout je m’dis que les gars ont loupé quelque chose. Il y en a qd même beaucoup c’est flippant.
En accord avec Patrick.
J’ai volé sous des dizaines d’ailes, certaines tendues et d’autres molles et je continue à voler sous des ailes aux caractères différents. Quand t’es dépassé par l’aérologie, avec les ailes raides tu as peur à cause des mouvements brusques et avec les ailes molles tu as peur à cause des fermetures.
Comme dit par d’autres, le problème c’est que le parapentiste moyen a la prétention de voler dans des aérologies de champion du monde.
J’ai eu aussi cette prétention et ça m’a envoyé direct à la vitesse de l’éclair en autorotation centrifugée (mais j’ai fait qu’un tour…) avec une aile bien molle de l’époque et qui prévenait beaucoup. Il ne me serait pas venu à l’idée ensuite d’accuser le matériel.
Mais bon, il faut bien que chacun développe son discours et ses manières de voir pour se démarquer des autres.
Non aucun bobo même si, et je l’avais précisé dans mon post, des erreurs j’en ai commise et des frayeurs j’en ai eu. Des frontales et ou asy qui m’ont impressionné, j’en ai connu mais je peux les compter sur une main et ça pour tous mes vols et pas dans un seul. Des vaches un peu à l’arrache je n’ai pas su en eviter, des buissons voir (petit) arbre ma voile en a connu et le matos s’y est pris des cicatrices (mais pas moi), une planchette de sellette en carbone n’a pas supporté un posé fesses un peu trop lourd (mais sans soucis pour mes vertèbres)
Mon idée n’est pas de dire que l’on peut éviter tous les déboires juste en étant prudent ou même en étant prudent et compétent. Non ma pensée est que si l’on ne s’efforce pas d’être prudent, les soucis seront encore plus fréquent et sans doute avec des conséquences negatives encore plus sérieuse.
Sans doute ne sais-je pas vraiment/toujours exprimer mes convictions avec les bons mots mais dans le long post de Mann’s, je me reconnaîs bien. Et j’essaye de m’appliquer à rester dans ce cadre ou voler est surtout du plaisir et si possible, jamais de l’angoisse…
[quote]D’un autre côté lorsque je vois toutes ces vidéos de fermetures mal gérées avec autorote interminable pas gérée du tout je m’dis que les gars ont loupé quelque chose. Il y en a qd même beaucoup c’est flippant.
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Vu comme ça et dit comme ça, on a l’impression que ça ne te concerne pas et que ça ne peut pas t’arriver… alors que je vois bien que ça arrive à des gens qui s’en croyaient à l’abri. Il est bien là le problème.
Vu comme ça et dit comme ça, on a l’impression que ça ne te concerne pas et que ça ne peut pas t’arriver… alors que je vois bien que ça arrive à des gens qui s’en croyaient à l’abri. Il est bien là le problème.
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Ben ouais c’est pas faux. Juste que des claques j’en ai pris un gros paquet et que j’ai toujours su stopper une autorote. Aucun doute, si il faut faire un reset je n’hésite pas.
Je te dirais même pire, je suis estomaqué des claques que les gars se mettent avec ces petites voiles avec des conditions (je parle des différentes vidéo de ces derniers jours) qui n’ont rien d’atomiques. Pour moi il y a clairement un gros manque dans le pilotage actif et dans la maitrise de des émotions.
Pour anecdote je me suis mis 3 autorotes en 27 ans et je peux te garantir qu’il m’est arrivé de voler dans du vraiment hard avec des pires pièges comme on n’en fait plus. Pour 2 d’entre elles ras j’ai stoppé et reconstruit. Pour la 3 eme je m’amusait à planter des vrilles dynamiques (bras haut et depart très autoritaire) avec pour objectif de faire un tour et remettre en vol. C’était il y 20 ans avec une feeling de chez mac. Ça a tourné vinaigre : abatée asymétrique profonde puis arret sur image comme dans les dessins animés et cravate par le stab qui rentre dans le suspentage non par l’avant mais par le côté. Au final ou ça partait en rotation ou fallait décrocher. J’ai dû planter 4 ou 5 décros pour remettre en vol. Mais le drame dans cette histoire c’est qu’une fois remis en vol je n’ai fait qu’un seul virage pour poser :mrgreen: cherches l’erreur. C’est pourquoi le côté ‘faites de l’acro’ je ne suis pas sûr d’adhérer complètement.
Pour le reste, mon dernier énorme vrac c’était avec une zéno il y a un peu plus d’un an mais ses conséquences n’avaient rien à voir avec ces vidéos…bien plus safe.
Salut à tous…
Vue de ma petite expérience et de mon petit niveau…
Je viens de redescendre de catégorie cette année, je suis passé de la ion 2 light (ENB-moins) à la Fides 5 (ENA école)
Avec la ion 2 light je ne fermez presque jamais…
Quand j’ai repris la fides 5… je me suis aperçu qu’il fallait être plus au contact sur les freins (plus de tension…) autrement il y avait des petites fermetures…
En discutant avec d’autres parapentistes qui ont redescendu de catégorie ou au contraire qui ont monté de catégorie, je me suis rendu compte du même constat…
Exemple ENC à ENB… Ou ENB à ENA et inversement…
1er: quand on passe d’une catégorie supérieur à une inférieur, sur la catégorie inférieure, il faut voler plus sur les freins… pour ne pas avoir de fermetures…
2ème : quand on passe à une catégorie inférieure à une supérieure, on a tendance à laisser voler plus l’aile, à être moins sur les freins…
C’est juste une remarque ( personnel et de mon entourage…) Ce n’est pas une affirmation…! (pas assez de personnes pour avoir une vraie réflexion…)
Donc voilà, qu’est-ce que vous en pensez… qu’est-ce que vous en déduisez…?
Justement, avec un niveau dégrossi en acro tu n’aurais surement pas eu besoin de planter 5 décros. Ou tu aurais eu la présence d’esprit de faire secours.
Le décro, ce n’est pas parce qu’on en a fait un ou 2 qui se sont bien passé que la manœuvre est maîtrisée. Dans le milieu acro on considère qu’il en faut à minima une centaine pour être à l’aise avec cette figure et que c’est le minimum syndical avant de passer à d’autres figures.
Oui, l’acro reste une pratique encore marginale et la majorité des pilotes qui volent en thermiques ont un niveau très faible en pilotage hors domaine de vol, quand bien même ils seraient très bon en pilotage actif. Et c’est bien là le souci, c’est qu’on s’en sort dans 90% des cas avec le pilotage actif, une dose de chance et l’effet pendulaire qui rend nos parapentes auto-stables.
Mais force est de constater qu’entre les voiles modernes de plus en plus chargées, fines et allongées permettant de voler dans du plus fort + l’aérologie qui se dérègle, j’ai le sentiment qu’on tombe plus facilement dans le deuxième cas où seules des compétences avancées en pilotage peuvent aider à s’en sortir.
Maintenant chacun fait comme il le sent mais on ne peut pas nier qu’il est plus sage de se donner les moyens de s’en sortir en cas de gros vrac en apprenant à piloter son aile hors de son domaine de vol, juste au cas où. C’est juste ça l’idée que veulent faire passer les quelques acrobates du forum (et bizarrement on s’accorde sans même s’être concertés ).