Carénage arrière de sellette

Ca avait été (re?)publié dans un des derniers parapente mags mais je ne le retrouve pas.

Salut et fraternité,

L’aérodynamique est un vieux serpent de mer qui s’agite sous les scalps d’innombrables ingénieurs depuis qu’on fait des engins rapides. Il suffit d’aller faire un tour au salon Rétromobile (j’y vais tous les ans) pour s’en rendre compte).
C’est beau une jaguar E ou une Aston Martin DB4GT.

Dans le style “goutte d’eau” on a fait des tas d’essais, construit des quantités de bagnoles mahousses et disgracieuses, depuis les recherches de l’ingénieur Grégoire chez Hotchkiss. Les voitures actuelles sont toujours dans ce concept, avec des formes arrondies derrière pour minimiser la traînée (en principe). On en est revenu.

Idem les skieurs de descente. Quand j’étais jeune, nous prenions “la position de l’oeuf” avec les bras bien en avant pour ouvrir le mur d’air… on en est revenu aussi et on a travaillé sur les bâtons.
Idem en parapente on travaillera sur les élévateurs.
Les formes compactes ont toujours un meilleur Cx que les formes composites, et de ce côté-là le parapente est assez mal loti.
Les becquets arrière expérimentaux de certaines sellettes me rappellent la 5 HP Citroën de 1921, avec son arrière en cul de poule. Nos ingénieurs passent leur temps à réinventer le fil à couper le beurre.

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  • Ah la la Mme Bouzigue, c’est si compliqué l’aérodynamique ?
  • C’est encore bien pire, Mme Michu, et si je suis Mme POB, l’illustrissime érudite qui pérore un peu partout, je me prends à penser que ma vieille 205 Peugeot n’est pas si mal que ça.
  • J’en ai eu une aussi, j’aimais bien. Maintenant, avec mon arthrose de genou, je prends l’autobus.
  • Il y a eu des bus très profilés, vous vous rappelez l’Isobloc, qu’on voit beaucoup dans les films italiens des années 50?
  • Celui qui ressemblait à une grande Coccinelle ?
  • Oui. En tout cas, à l’époque, on n’essayait pas les autobus en soufflerie. On faisait des calculs, et sans ordinateurs !
  • Ce qui me semble calculable pour un autobus ou une voiture de tourisme me paraît très difficile pour un parapente, à cause de la complexité composite des formes. Je me demande si tout ça n’est pas un peu de la sorcellerie ?
  • C’est ce qu’on disait jadis de la préparation des moteurs 2-Temps, et pourtant cela marchait bien. En tout cas toutes ces idées stimulent la recherche.
  • Ce que je trouve aussi curieux c’est qu’il y ait plusieurs écoles, selon ce que chacun a décidé de privilégier. La seule certitude, c’est que le parapente est un truc à se casser la gueule.
  • Je vous trouve bien pessimiste, Mme Michu. C’est joli toutes ces voiles multicolores dans le ciel d’été, ces gens doivent se faire plaisir.
  • Je ne dis pas le contraire, mais de là à vouloir gagner toujours plus en vitesse, il doit y avoir des limites physiques que la technique ne dépassera pas.
  • Il faut demander à Mme POB, je suis certaine qu’elle nous apportera sur ce sujet les lumières de son génie.
  • Pffff… Cette vieille peau à la retraite qui vole comme une brouette de charbon ?
  • Vous êtes dure avec l’auteure de nos dialogues… Si elle vous lisait elle serait furieuse.
  • Il se peut. Sur quoi je vais avoir pitié des lecteurs de ce forum et aller me coucher (biiizzz) bonne nuit Mme Bouzigue.
  • Bonne nuit Mme Michu (bîîîzz).

(d’après "les mémés de Pluviôse. © Viviane* - de Paris et Annecy)
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En tout cas, que ma littérature vous fasse rigoler ou grincer, il y a une certitude : voler en parapente, c’est LE PIED.

Ugh !

je ne sais pas ce que tu sous entend par “forme composite” … mais les grandes formes immenses ont toujours un meilleur Cx que les toutes petites forme. Un bus possède un meilleur Cx qu’une voiture … sauf que ce qui compte c’est le SCx (Cx fois la surface dite mouillée) et là, c’est une autre affaire

En coupe du monde, beaucoup ont le carénage arrière pourtant…

J’aime le débat petit-boutiste / grosboutiste !

En théorie, une forme plus affinée sur l’arrière serait la meilleure. Le problème est que le pilote à un volume difficilement réductible (surtout pour moi ! :lol: ) et que sa forme de base est liée à des contraintes de souplesse et de confort.

Sur une sellette classique sans cocon, la position optimale serait de plier les jambes sous l’assise et de reculer le buste dans le cône de vent relatif formé par les jambes. C’est la technique décrite par patrick Bérod (multi champion de France, il est crédible lui !).

Avec les cocons actuels, la position est différente comme illustré ci-dessus. La diminution des frottements fait que même avec une forme non optimale (petit boutiste) c’est le plus performant actuellement.

La solution testée par luc (photo du suppositoire blanc ci-dessus) carénant le pilote couché dos jambes allongées s’est relevée décevante. On diminue le frottement, mais on agrandi trop la surface frontale pour avoir un gain.

Peut être qu’en carénant les jambes pliées sous la sellette pour former un bord d’attaque (gros boutiste) et avec un bon carénage arrière nous gagnerions encore un poil ? On diminue le frottement en restant à une surface frontale minimum.

Cela en restant dans une position morphologique “normale”. Je ne crois absolument pas à des positions extrêmes avec la tête en avant. Cela serait certes performant, mais inconfortable et inefficace en pilotage.

Salut et fraternité,

Petite précision : le Cx, encore appelé “coefficient de forme” est une donnée un peu abstraite tirée du SCx qui est son produit par la surface (en fait la section) du mobile.
Pour faire simple : une balle de baby-foot et une boule de pétanque ont des formes identiques. En les supposant revêtues d’un même vernis, pour éliminer la composante liée à l’état de surface, elles auront le même Cx mais évidemment des surfaces différentes et des masses différentes.
On comprend aussi qu’à section égale, une sphère a un meilleur Cx qu’un cube.

Dans le calcul des diverses composantes de la traînée, il n’y a pas que les formes. Une petite structure légère est à l’évidence plus perturbée par les vortex de surface, c’est entre autres pour ça que les canons des armes à feu sont rayés en hélice : la rotation du projectile le maintient en position sur sa trajectoire en annulant tout effet gyroscopique.
Je ne pense pas que ce phénomène concerne nos voiles, ni les pilotes qui passent l’hélicoptère, mais il intervient dans les wings over en générant le mouvement de lacet.

L’adjectif “composite” entend une forme composée, dont les caractéristiques géométriques ne peuvent pas se réduire à une seule figure. Le contraire est “compact”.
Exemple : une poupée de cire avec une photo de Piwi collée sur le visage est une structure semi-compacte. Bien ligotée comme un rôti, cela fait une structure compacte. Si j’y plante des aiguilles en ânonnant des trucs vaudou pour lui faire des misères, cela donnera une forme composite, les aiguilles ne faisant pas partie de la poupée.
(Mme Michu pensera que je suis cruelle et que Piwi souffrira le martyre, Mme Bouzigue pensera que je déconne et qu’il s’en foutra complètement).
Maintenant, si on lâche la poupée depuis le haut de la tour de Pise, on aura des temps de chute différents selon qu’elle est libre comme un pantin ou ligotée comme un saucisson avec les aiguilles à l’intérieur (pour garder une même masse) ou hérissée d’aiguilles comme la figurine de Piwi.
Je parie que Galilée n’aurait pas imaginé une telle manip.

C’est ce même effet de forme composite qui est mis en jeu par les parachutistes : en se déployant, le parachutiste augmente sa surface et détériore son Cx, ce qui le ralentit et lui permet de profiter plus longtemps de sa chute, et de la piloter pour faire des figures.
Je ne sache pas qu’un parapentiste en gros sketch s’amuse à ça avant de larguer son secours.

Les matériaux dits “composites”, par exemple le polyester armé, sont formés d’une armature (la fibre de verre) et d’un liant (une résine polymérisable. Sans tissu de verre, le film de résine serait cassant. Sans résine, le tissu de verre s’effiloche tout de suite. Les structures de polyester armé sont à la fois souples et solides (par exemple le carénage de ma moto).
On fait beaucoup mieux avec d’autres structures, comme carbone-kevlar ou carbone-carbone.
Les tissus de nos voiles sont aussi des composites.

En vol, la position jambes tendues n’est favorable que si on est couché, donc dans une sellette-cocon. Dans une sellette standard, elle détériore le Cx par effet de forme composite et on a sans doute meilleur compte à se ramasser - position pilotage actif - et à planquer les bras derrière les élévateurs. A tout hasard, der pour participer à des essais en soufflerie.

C’était mon quart d’heure littéraire.

Ugh !

Ton allusion à la tour de Pise me rappelle une histoire qui traînait chez les physiciens à la grande époque où Allègre était ministre de l’éduc nat ce qui ne l’empêchait pas de raconter des conneries en physique (pour un ancien dirlo du BRGM ça la foutait mal…)
Comment démontrer que le chat de gouttière se déplace à la vitesse de la lumière façon Allègre?
Il faut se rendre à Pise muni d’ un chat de gouttière et d’une lampe de poche, monter en haut de la tour et jeter en même temps le chat et la lampe allumée, une assistante (Ségolène Royal à l’époque) observe l’arrivée des mobiles en bas de la tour, aux erreurs d’expérience près les 2 percutent le pavé en même temps, la conclusion est évidente: le chat de gouttière se déplace à la vitesse de la lumière…
Bien sûr faire la manip à Pise permet se se positionner à sa juste valeur dans l’histoire des sciences!

Ouaip, un ricain, David Prentice a développée depuis 2007 une sellette dans ce genre, qui permet de voler aussi bien en position classique et “delta”. Apparemment il trouve le truc tout à fait viable.

http://www.youtube.com/embed/IGxVCkgPCPM

Pour les anglophones, discussion avec intervention du gus sur paragliding forum :
http://www.paraglidingforum.com/viewtopic.php?t=14922

mouaip … mais en fait non pas tout à fait !
si tu pousses ton exemple beaucoup plus loin avec une planète et une bille de toute petite taille ben tu va avoir un truc écrit au stylo à bille relaté par notre cher Reynolds :
la planète qui est énorme … quand elle se déplace elle “ouvre” les molécules d’air qui ont vite le temps de se recoller (vu la taille du bestiaud) … si la vitesse de la dite planète est acceptable on va se trouver dans un pur écoulement laminaire.
la toute petite bille … à la même vitesse à peine les molécules d’air veulent s’écarter pour laisser passer la bille, elle doivent se recoller les unes aux autres vu que la bille est déjà passée. A aucun moment elles ont eu le temps de suivre la forme (pourtant la même) de la bille.

Après je ne sais pas dans quel sens penche la tour de pise … pas sur que ça soit suffisant pour éviter la force de coriolis. Moâ je suis franco-franchouillard … et si je jette qqch (ou quelqu’un :wink: ) ça sera par le milieu de la tour Eiffel … ça m’etonnerait que l’objet touche l’un des 4 pieds (sauf expérience tartino-félinique … mais là c’est un autre sujet)

PS: saleté de circulation … je serais mieux en l’air plutôt qu’à enfiler des perles sur le dos d’un hanneton :fume:

Salut et fraternité,

C’est excellent ce truc : il ne reste plus qu’à fixer un trapèze de commande articulé sur un trépied prenant appui sur la sellette (deux pieds sur les épaules du pilote et l’autre sur son dos) et de relier les freins aux extrémités.
Avec des renvois d’angle bien chiadés, cela permettrait de pousser la barre vers l’avant pour faire une ressource et de tirer dessus pour accélérer. Avec un peu d’astuce, on devrait même pouvoir poser avec des roulettes…
Il resterait à remplacer la voile gonflable molle par une aile pliante semi-rigide…

Diantre, serais-je en train de réinventer le delta ? Je commence à penser que mon génie n’est peut-être pas aussi éclatant que ça. Tristesse et désillusion.

Ugh !

Une section de cube… Oui pourquoi pas… mais laquelle? Je chipote, je chipote, mais quand on se prétend scientifique, faut allez au bout de son raisonnement :mrgreen:
Ça me rappelle du Gotlib: “Si un cube en bois rebondi, c’est qu’il est en caoutchouc”

Dans le genre grand questionnement de comptoir : le jour ou on fera un véhicule qui se déplace à la vitesse de la lumière, le piéton verra-t-il encore les appels de phares ?

En tout cas, l’évocation du chat de goutière me remémore “Night Lord” et le forum ff-vl@ff-vl.org : le chat et la confiture, l’histoire de Reynolds, Bébert de Crolles, James Bérod, les calcs, la naissance du Piwaille, la fédé et les assurances, tentative de putch à la ffvl, Noel Bertrand est un apparatchnik, les BBQ des confins, la Cage et le temple solaire. Que d’agréables lectures le matin à la fine pointe de l’aube, que d’heures payées par le patronat et galvaudées sur l’autel du vol libre en salon, que de grandes théories futiles, que de fou-rires réfrénés sous l’oeil incrédule de nos collègues … que de bons souvenirs.

Que serions nous sans Cricri et sa liste de diffusion ?

Sans doute de pauvres plouffeurs errants, désemparés, libres mais perdus, insensibles au charme de la thermodynamique maitrisée et de l’aérodynamique appliquée.

Sur ce, c’est l’heure, j’m’en vais démouler un bronze.

Atchaooooo

Tonton Ben

Rhôôôô!!! Mais va falloir que je reprenne chaque point?

C’est justement l’effet gyroscopique qui fait que la balle n’a pas une trajectoire patatoïde!!! Prof de physique POB? Y’a longtemps? :mrgreen:

Suite à message du ben, la partie cricrix et la vie de FF-VL est partie dans La vie du ouaib

http://www.parapentiste.info/forum/la-vie-du-ouaib/cricrix-et-ffvl-t17587.0.html

Salut et fraternité,

L’esprit scientifique se forme à l’école du doute, c’est une vieille évidence, mais il y a doute et doute.
Pour faire simple :
L’effet gyroscopique est une rotation induite. quand un mobile tourne suivant un axe, toute rotation suivant un autre axe induit une 3ème rotation, le plus souvent parasite, selon un 3ème axe qui est une composition vectorielle des deux premiers.
Quand on engage simultanément un mouvement en tangage et un autre en roulis, on va avoir du lacet. C’est bien connu de tous les pilotes qui pratiquent les wings over.
Tenez une roue de vélo par son axe, faites-la tourner et provoquez une toute petite modif de l’axe de rotation : vous sentirez bien l’effet gyroscopique qui la met en vrac.
C’est aussi pour ça qu’il faut éviter de déplacer un PC quand le disque dur tourne : s’il se met en effet gyroscopique il risque d’être détruit.
Une balle de tennis ou de base-ball peut avoir une trajectoire en cloche, du fait des coutures. En cause : les différences de pression de part et d’autre de l’axe de la trajectoire. Cet effet est recherché par les joueurs.
Mettre “de l’effet” dans une balle de ping-pong ou une boule de billard participe d’un désir analogue mais c’est la rotation de la balle sur elle-même qui est en cause.
Dans le cas d’une balle de fusil, on lui donne au départ dans l’arme une rotation autour de son vecteur vitesse de manière à ce que toute petite perturbation de son environnement aérodynamique soit annulée par cet effet gyroscopique. Avec la distance il y a un amortissement, par frottement sur l’air, ce qui ne se manifeste normalement qu’au-delà de la portée de l’arme.
J’ai horreur des armes.

Oh et puis merde ! Je perds mon temps à prêcher dans un désert. Comme dit le proverbe arabe : emmener un âne à La Mecque n’en fait pas un pèlerin.

Ugh !

Je répète: l’effet gyroscopique ne mets pas la roue ou la balle de fusil en vrac. C’est justement la force de rappel qui va tendre empêcher le décalage de l’axe de rotation. Le Grand Professeur POB n’aura surement pas besoin de mes petits services pour lui expliquer le principe de conservation du moment cinétique appliqué à une toupie, une roue de vélo ou une balle de fusil…
Tu dis des conneries et tu me traites d’âne derrière… Bon, soit, imagine les doux noms d’oiseaux qui me viennent à l’esprit te concernant… Bon allez moi aussi un proverbe, d’Audiard (ça fait moins prétentieux, et encore…) et qui est assez en rapport : “Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner” :mrgreen: Je précise que c’est de l’humour, sans rancune.

Bonjour à tous, Salut et fraternité aux autres

Zut mon vélo ne se comporte pas comme ça ! c’est même plutot l’inverse. Si je bouge le guidon lorsque la roue tourne, il a tendance à se remettre tout seul en ligne, et si je fais la même chose lorsque la roue est immobile il va invariablement ou à droite ou à gauche.

Bon je dis ça, mais moi et les vélos c’est plus le grand amour depuis quelques temps. Je suis en arret de travail depuis bientôt 3 mois à la suite d’un gros gadin à vélo (=> plaques et vis) . Peut-être est-ce du à un problème d’effet gyroscopique ? Est-ce que mon vélo aurait un vice caché ? Dois-je porter plainte contre le fabriquant ?

Je n’ai pas de citation a vous proposer, mais tout cela est quand même à prendre gentiment.

PS sur les C15 c’est, je crois, l’angle de chasse qui fait revenir les roues en lignes, mais c’est une autre histoire…

On en revient au point de départ : selon l’angle de la chasse, la balle tirée par le chasseur en C15 volera pas droit au dessus des champignons : c’est l’effet Girolle-scopique. :canape:

karma+ karma+ karma+ karma+

Bon je sais c’est pas un parapente mais quand c’est quand même ! matez sa sellette :

http://www.thinkliquid.net/dc2/public/WindowsLiveWriter_test_147B2_ulm1_2.jpg

Elle tire à gauche : les profils des cones AR sont trop courts :canape: