
je déterre le fil car la LPO m’a répondu par rapport au dérangement de parapentistes sur des rapaces, je vous le donne tel quel, sans correction. Il apparaît que le dérangement est effectif et malgré le passage de conventions, certains s’obstinent à ne pas respecter les sites de nidification, ce qui entache la réputation des parapentistes en général (comme certains ornithos jusqu’au boutiste aussi). J’espère que le Vautour pourra le lire même s’il s’est barré et que je salue par la même occasion
et que j’espère que l’on pourra à nouveau discuter sur ces nouveaux éléments
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voila pour le premier mail:
Bonjour Sylvain, Bonjour à tous,
Ce problème nous préoccupe de longue date puisque dans notre arrêté de biotope de 1990 (APB pour la protection des grands rapaces sur 17 000 ha), nous avions introduit l’interdiction de la pratique de ce sport, au même titre que celui des ULM, ce que certains nous ont d’ailleurs reproché. Mais déjà à l’époque, nous avions argumenté en ce sens, car les exemples de dérangements constatés ne manquaient pas sur certaines espèces (percnoptère et circaète particulièrement). Plus récemment, je peux de nouveau apporter un témoignage concernant l’Aigle royal. Nous avons un nouveau couple qui s’est installé dans le périmètre du Parc au début des années 2000, sur le versant sud des Monts de Vaucluse (hors APB). Ce couple est apparu dans ce secteur favorable (potentiel en rochers et disponibilité alimentaire satisfaisants), mais malheureusement, situé en contrebas et à peu de distance d’un site d’envol autorisé de parapente. Pendant les premières années, j’attribuai les échecs de reproduction ou de nidification, plutôt au probable manque de maturité sexuelle des individus. Cependant, en 2006 et 2007 , j’ai eu la possibilité de faire suivre le couple en continu au moment de la repro (début mars à début mai) par des stagiaires et là, nous avons pu mette en évidence, le dérangement direct de la couveuse sur le nid qui s’envolait dès qu’un parapentiste s’approchait trop près du site (pour chercher des thermiques, les fameuses pompes !) En 2007, la ponte eu lieu à mi mars et à plusieurs reprises, nous avons été les témoins de ‘simulacres d’attaque’ du male sur les parapentistes qui dérangeaient la femelle, en survolant ou s’approchant trop près de l’aire. On parle bien de simulacre, car l’oiseau (le male) qui arrivait au dessus et par derrière le parapentiste en question, arrivait en boulet (ailes fermées à grande vitesse et serres en avant), comme ils le font quand ils sont en position d’attaque sur des espèces en intrusion, sauf que (et fort heureusement), à une distance que l’on évaluait à quelques dizaines de mètres, l’oiseau esquivait. Le plus extraordinaire, c’est qu’en questionnant les parapentistes, on s’est aperçu que ceux-ci n’avaient rien vu, au contraire, nous disaient ils, quelques instants après, quand l’aigle raccompagnait l’intrus et que celui ci finissait par le voir, le parapentiste interprétait cet acte, comme un jeu, une preuve de non dérangement !
Fort de ce constat, l’hiver 2007, nous avons organisé une réunion de concertation en mairie avec le maire, l’ONF gestionnaire du territoire, les responsables du club local et ceux de l’école privée de parapente. Nous avions réussi à faire prendre conscience à tous les participants des enjeux d’une meilleure cohabitation entre les impératifs de l’Aigle et l’exercice de l’activité. Nous sommes sortis de la réunion en ayant défini d’un commun accord des zonages à respecter (zones cartographiés de non survol et de distance minimum vis-à-vis des rochers), un accord pour diffuser l’info sur les sites internet et les forum des intéressés, ainsi que des panneaux sur les lieux de départ et d’arrivée. Résultat, en 2008, nous avions pu constater que les accords avaient été globalement respectés et le résultat ne se fit pas attendre : la reproduction fut enfin un succès avec 1 jeune à l’envol !
2009, une conjonction d’éléments nouveaux nous firent de nouveau constater un échec. En premier lieu, ce que nous ne savions pas, l’école de parapente avait changé d’équipe dirigeante, donc sans doute moins consciente et moins respectueuse des accords, ceci conjugué à une concentration impressionnante de parapentistes sur le site pendant tout un weekend, au mauvais moment (fin février- début mars) firent que le couple changea d’aire et échoua de nouveau sa nidification. Tout ceci pour dire que pour nous, il n’y a aucun doute sur la réalité de cet aspect ‘perturbation’ des parapentistes sur les rapaces nicheurs. Bien sur, la configuration du site est importante pour apprécier localement la réalité de cette perturbation( tout comme pour l’escalade). Mais je crois qu’il est important qu’ornithologues connaissant bien les espèces et les lieux et parapentistes dialoguent, définissent des règles du jeu et que celles ci soient véritablement respectées. Sur ces bases, nous devrions pouvoir trouver un consensus !
MAX
PS : pas de problèmes pour diffuser ces infos, dans la mesure ou elles servent la bonne cause !
Max GALLARDO
Chargé d’étude faune sauvage
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