Suis-je prêt à mourir pour ma passion ?

Il y a une nuance entre penser qu’on va mourir a chaque deco et penser qu’on peut eventuellement mourir a chaque deco si on ne fait pas sa prevol/tempo, si on ne laisse pas son aile prendre la vitesse, si on n’attend pas d’avoir 100 metres de marge avant d’envoyer les tumblings, si on la tete ailleurs a cause de soucis prives/professionnels…etc. Dans le premier cas ce n’est pas constructif et je pense qu’on est vite degouté du parapente, dans le deuxieme cas il suffit de faire les choses soigneusement et dans l’ordre pour decoller avec le sourire.

Apres c’est pas simple de faire passer ce message aux masses vu les differences culturelles et emotives entre nous. Je peux comprendre que certains ne pourront jamais accepter l’idee qu’il y a des risques objectifs sans en faire une psychose, mais dans ce cas c’est peut-etre mieux de quand meme essayer de faire passer le message et que ca les degoute de l’activite, plutot qu’ils ne continuent a voler dans l’inconscience la plus totale, non ?

J’ai cru comprendre que certains suggéraient qu’il y avait des trompe-la-mort, des gens un peu fou qui seraient près à s’approcher très près d’elles.
En + de 20 ans, je n’en ai pas rencontré, j’ai vu des mecs et des filles prendre des risques que je ne voudraient pas prendre, eux ils m’ont certainement vu faire des choses qui leur apparaissaient osées. Dans les 2 cas, chacun d’entre nous pensaient être en contrôle de la situation.

Celui qui plouffe le matin, sans vent, pense être aussi en contrôle de la situation, mais statistiquement cela ne met pas tous les plouffeurs à l’abri de l’oubli d’attacher ses cuissardes, d’une défaillance matériel, … c’est un petit risque que nul n’ignore que chacun essaie de minimiser.

Quand je vole avec ma VNH, je pense être aussi en contrôle de la situation et j’adapte mon parcours aux conditions, mon matos, ma forme, … pour rester en contrôle.

En résumé, nous savons tous qu’il y a des risques, mais nous pensons, pratiquement tous, les contrôler par notre travail, nos connaissances, … c’est ce qui nous permet de pratiquer sereinement.

Les risques existent dans le parapente comme dans de nombreuses autres activités qui enrichissent la vie. A chacun de choisir s’il a envie de découvrir de nouveaux horizons, ou s’il préfère vivre sagement dans son cocon sécurisé.
Je connais des gens qui ne sont pas fait pour voyager, conduire ou voler parce que la peur les tenaille, l’inconnu les angoisse et l’anxiété les paralyse. Ca s’arrange parfois avec le temps, l’habitude ou l’expérience, parfois non !

Personnellement, je préfère passer mon temps à penser à vivre plutôt que de perdre mon temps à penser que je vais mourir (puisque de toute manière, c’est acquis !).
Comme ça, quand un virage se présente, il me suffit de tourner le volant plutôt que de m’arrêter et me demander ce qui m’arriverait si jamais je ne le tournais pas !

J’ai l’impression que la pyhoncondrie l’hypocondrie du parapente est une maladie (psychologiquement) contagieuse …

Finalement j’ai retiré mon vote parce que je réalise qu’on répond tous à des questions différentes. Pour certains c’est “acceptez-vous le risque mortel du parapente?” et pour d’autres “êtes-vous conscients du risque mortel du parapente?”.

Bref, la question me paraît trop biaisée et trop orientée vers la mystérieuse épidémie à laquelle le bandit fait référence…

Les trompe-la-mort que je connais pour ma part se sont arrêtés de faire du grand nimp’ quand ils sont devenus parents (statistiques personnelles)
Evidemment qu’ils ne cherchaient pas à se foutre en l’air (au sens figuré), mais ils étaient bien conscients que la marge était de plus en plus réduite.
Tu ne peux pas nier que plus tu t’exposes, plus tu te rapproches de la zone de mort, quelque soit ton niveau technique: pareil en montagne, quand l’expo est telle que tu sais que la moindre chute sera mortelle. Il y a pourtant toujours des gens qui y vont, même s’ils n’y vont pas pour mourir, ils flirtent avec ça et cette recherche du danger les fait palpiter, enfin c’est souvent ce qu’ils disent.
euh… je répondais à fabrice!

Ca va de mal en py. :mrgreen:

Ce n’est pas forcément la recherche du danger, il y a juste des gens plus curieux que d’autres. Les astronautes qui vont dans l’espace n’y vont pas pour mourir.

Je pense qu’un speed rider qui fait un back flip au bout d’une falaise puis sort sa voile ensuite ne cherche pas tout à fait la même chose qu’un astronaute, la recherche du danger est quelque chose dont parlent souvent les sportifs qui font des sports très engagés (mais personne n’a dit qu’ils y allaient pour mourir).
La curiosité, c’est autre chose (puis comme son nom l’indique, c’est fait pour soigner, normalement, pas pour tuer :slight_smile: )

« La question est: pourquoi faite vous du parapente? »

Ben, pour le plaisir ! y a t il quelqu’un dans la salle qui n’est pas d’accord ?

Ca n’empêche qu’on peut se poser la question de temps en temps, sans être un psychotique angoissé permanent du vol… :oops:

Celui qui ne s’est jamais posé la question, après un épisode bien chaud est sûrement en danger (de mourir peur être.)

Peut être les conditions météo de cette année :vrac: , l’augmentation de l’engagement des pilotes, fait que plus de questions du même genre sur le danger de notre activité arrivent sur le forum, et faudrait pas s’en moquer, à mon avis.

Epatant de voir que ce fil fort intéressant n’est pas encore parti en flood…

Fais un peu le tour du forum et tu verras que ces questions sont revenues très souvent depuis qq temps, surtout cette année, mais qu’elles provenaient aussi très souvent des mêmes personnes. On a assez répété les mêmes débats avec Dravier et Py par exemple pour se dire qu’on en a peut-être fait le tour maintenant…

Que chacun s’occupe de gérer et de limiter ses risques sans chercher à faire la leçon à son voisin, et la sécurité progressera sans doute!

D’accord Mathieu, mais regardes le nombre de contributions interessantes sur ces sujets, on dirait que pas mal de gens se sentent concernés et ont réfléchi à l’engagement demandé pour voler et en font part, et je trouve ça plus intéressant que de clôre le sujet en renvoyant chacun à ses res ponsabilités.
C’est peut être ici le meilleur endroit pour ce genre de parole, puisque le forum est censé être un lieu d’expressions variées. (j’ai pas dit avariées hein?)

Oui, on est sans doute tous d’accord sur l’intérêt de réfléchir à l’engagement personnel. Mais pour ma part, je crois que les discussions qu’on retrouve sur le forum (peut-être pas ici, je sais pas, mais au bout d’un moment on devient un peu sensible à la question) sont assez éloignées de cette réflexion personnelle. Encore une fois, le problème ne vient pas du fait d’aborder le sujet, mais qu’il revienne si souvent de manière si influencée de la part des mêmes personnes (qui ne sont pas forcément les mieux à même d’en parler au vu de leur expérience).

Et ce que j’observe surtout, c’est qu’on s’interroge de plus en plus souvent non pas sur notre propre gestion et acception du risque, mais sur celles des autres pilotes (alors que c’est par nature personnel). D’où la forme du sondage ici. Et relis le message initial de Robou, il est loin de se limiter à une question, il y a déjà un avis dedans et surtout la volonté d’influencer les autres.

Perso, je dois être très égoïste mais je me préoccupe assez peu de l’acception du risque qu’ont les autres pilotes, surtout quand je ne les connais pas personnellement. Par contre, j’ai pas attendu ces débats pour m’interroger sur la mienne (et pour discuter du sujet avec mes potes, mais de manière ouverte et non pour influencer qui que ce soit).

Bonjour,

Personnellement j’ai connu des pilotes qui cherchaient systématiquement les limites et qui ont fini par les trouver :

2 exemples :

  • En stage cross à Annecy, un de mes amis, membre du groupe, arrive à aller à chaque vol plus loin que les autres participants (à niveau technique équivalent).
    Au débriefing du stage, il était persuadé qu’il allait être félicité par le moniteur.
    Le mono commence à s’adresser à lui et lui explique que, vu son niveau, il finirait par se faire très mal s’il continuait à voler ainsi (à plusieurs reprises il n’avait pas obéi aux ordres demandant à tous les stagiaires d’aller se poser au vu des conditions aérologiques).
    2 ans plus tard il a eu un grave accident (explosion d’une épaule) à St André le jour d’une compétition alors qu’il cherchait à suivre les pilotes qui participaient à la manche (alors qu’il n’avait pas le niveau pour cela).

  • L’un des meilleurs pilotes de Provence, membre de notre club, s’est tué il y a quelques années alors que tous les pilotes en l’air ce jour-là étaient allés se poser.
    Il racontait qu’il n’était jamais aussi heureux en l’air que lorsque les conditions étaient fortes, voire dangereuses.
    Il avait réalisé plusieurs vols de plus de 100 km, et avait aussi tiré le secours plusieurs fois (action complètement banalisée pour lui ; cela faisait, disait-il, partie du jeu !).
    A force de vouloir être toujours aux limites, il a malheureusement (malgré son super niveau de pilote) eu l’accident de trop sous une voile “top niveau” qu’il venait d’acquérir.

Comme quoi des pilotes qui ont besoin d’aller aux limites personnelles de leur sécurité (ou même au-delà) cela existe vraiment.

A+ Marc Lassalle

[quote=“Robou,post:1,topic:41236”]
Juste un mot pour dire la tristesse que j éprouve en apprenant la , la mort de Stéphane Brosse que je connaissais ainsi que sa mère .

Un très très grand du ski alpinisme mondial (regardez son palmarès si vous ne connaissez pas)
C était un modeste,généreux , un vrai pur.un gros costaud de la discipline.

Il y a déjà eu un post à ce sujet avec les condoléances de plusieurs colistiers et un rappel du super niveau de Stéphane en ski-alpinisme.

Marc Lassalle

==> Fabrice, je ne sais pas si il faut appeller ces gens des trompe-la-mort ou simplement des pilotes qui volent sans marge, mais il y a une jolie tripotée de bonhommes qui volent quotidiennement la plume dans la falaise (<5 mètres) dans des conditions ventilo/thermiques modérées/fortes. J’ai la faiblesse de croire que voler en permanence avec au minimum 30 mètres de marge sur la falaise génère un poil moins de risques…

[quote]« La question est: pourquoi faite vous du parapente? »

Ben, pour le plaisir ! y a t il quelqu’un dans la salle qui n’est pas d’accord ?
[/quote]
Personnellement, je pense que c’est beaucoup plus complexe que cela… On ne fait pas du parapente uniquement parce que cela nous procure du plaisir.

Quand j’ai commencé le parapente, j’idéalisais beaucoup le truc. J’imaginais qu’on pouvait rapidement arriver à se déplacer d’une montagne à l’autre, qu’on pouvais descendre de la montagne avec sa voile…

Puis rapidement, je me suis rendu compte que le parapente c’était tout sauf contemplatif…
A moins peut-être de ne faire que des ploufs dans l’huile, et encore, le déco comme l’attéro comporte nécessairement un stress (décoller dos voile sans clé, poser proprement sur un terrain pas tjs immense…)

Dès que tu abordes le vol en ascendance, le parapente ça ne peux plus être du plaisir à 100%, car il y a très souvent des phases de vol stressantes, angoissantes…

Je vois parfois des pilotes décoller la peur au ventre. Ca se voit à leur gestuelle. Dans ce cas, on se demande effectivement ce qui les motive à voler… Surement pas le plaisir…

En fait, comme dans tout sport dit “extrême”, la motivation à pratiquer est multifactorielle : faire comme les autres, rechercher l’adrénaline, apprendre à connaître ses limites. Ou tout simplement partager quelques choses avec des gens, et appartenir à une communauté de gens qui ont des valeurs similaires.

En fait, je pense que le parapente, comme beaucoup de sport un peu engagé (ski en pentes raides, vélo en montagne, voile, alpinisme), est une activité ou une des difficultés principal, c’est d’arriver à placer le curseur au bon endroit, entre justement la notion de plaisir et le danger.

Si l’on est dans une situation de vol ou il n’y a plus de plaisir, c’est justement qu’on ne maitrise plus grand chose, et que le danger n’est pas loin.

Il faut arriver à avoir une maturité suffisante, pour être capable de se dire : “non, ca c’est pas pour moi, car mentalement, physiquement, techniquement, j’en suis pas capable. Tenter de franchir mes limites m’expose au danger”.

Cela signifie aussi renoncer à certaines formes de pratique engagés, cross, acro… et se cantonner à des trucs plus pépère. Si l’on accepte pas cela, et qu’il y a une frustration à ne faire que des vols “facile” il faut changer d’activité.
Voler des heures d’affilés, à se faire brasser parfois en survolant des zones parfois hostiles sans vache possible, n’est pas donné à tout le monde.

Malheureusement, trop de jeunes pilotes n’acceptent pas de faire des gammes, en faisant de simple plouf. Ils voient de suite la performance des meilleurs, et sont frustrés.
C’est dommage.
Le vol rando est un bon moyen de voler serein, quand on en a marre de voler à st hil.

Personnellement à plus de 100 vols je n’ai encore jamais fait de cross significatif, car c’est pas mon truc je pense. Trop d’engagement à mon goût pour le moment, pas envie de devoir galérer pour rentrer à ma point de départ si je me vache n’importe ou… Pas envie de faire des vols au radada du relief…

Du coup, je me contente de vol en suivant des crêtes, sans transition ou presque. C’est vrai qu’en regardant la CFD, ca fait envie de voir tout ces gars faire des traversées de vallée pour aller de massif en massif… Mais bon chaque chose en son temps. Peut-être, encore 300 vols avant de se lancer !

a++

julienF, je trouve ta façon de voir les choses très intéressante. karma+

Pierre002, ta boîte est pleine ! Je ne peux pas t’envoyer un message…

A+ Marc Lassalle

Voici le lien du post dans lequel est cité l’accident de Stéphane Brosse (il faut descendre dans les messages) :

http://www.parapentiste.info/forum/videos/le-kilometre-vertical-t22168.0.html;msg329930#msg329930

A+ Marc Lassalle