Accident st Quentin sur Isère

@leonardo,

Il est évident qu’il faut mieux décoller avec la technique que l’on maitrise le mieux surtout en conditions difficiles. Mais à maîtrise équivalente, et dans le cas d’un déco style Montaud, le “face à la voile” reste supérieur car il est facile d’interrompre le gonflage dès que cela part mal. Bien entendu, cela doit intervenir avant d’avoir la voile sur la tête, ce qui est facile vu le contrôle visuel qu’on a avec cette technique. Donc quand la voile arrive en haut, elle est en état de voler et dans l’axe de la course d’élan. Même partir twisté dans ces conditions ne doit pas présenter de difficultés pour un pilote décollant dans des conditions normales.

Je suis persuadé que le fait de pouvoir interrompre son action au plus tôt est l’élément essentiel. Et si tu vois beaucoup de pilotes s’y reprendre au gonflage, c’est parce que généralement ils préfèrent arrêter leur gonflage dès que cela foire légèrement. En dos voile, le pilote va jusqu’au bout, mais comme cela passe dans 95% des cas, on ne se rend pas compte que c’était peut-être le premier élément d’une chaine d’incidents.

Le face à la voile implique aussi de le faire avec le frein gauche dans la main de gauche, itou pour la droite!

Merci Fabrice d’avoir clairement exprimé le fond de ma pensée ! :pouce:

La collaboration est positive… sous cette forme.

J’en profite pour préciser qu’un décollage doit être la succession de passage de portes, et qu’il faut mieux passer aux mieux chacune d’elles pour ne pas compromettre la suivante. A quoi bon continuer quand on est mal parti alors qu’on peut recommencer facilement?

karma+

D’accord encore avec Fabrice… mais lui encore renforce mon propos !
Ce jour-là, j’ai précisément décollé face voile parce que je n’étais pas sûr de sa mise en place, et, oui, cette méthode est la seule qui t’assure que ta voile est parfaite dans la phase de montée. Donc oui, je l’ai redescendue 3 fois afin de m’assurer qu’elle monte impeccable, axée et sans noeud ni cravate.

Mais dès que tu as décidé de la laisser monter, à Montaud, c’est irréversible.

Je relis une fois de plus le témoignage de Chatmalo : la voile est montée droite et propre, et c’est en haut (en vol) que pour une raison incertaine, une plume a accéléré. Le pilote n’a pas pu contrôler, personne ne sait sans doute pourquoi. Mais j’affirme que si dans cette phase le pilote avait été en phase de détwist, ça ne l’aurait pas aidé ! Donc je trouve abusif d’imputer l’accident au décollage dos voile.

OK, décoller dos voile et partir avec une clé ou une cravate, c’est la honte totale, ça m’est arrivé :bang: , c’est bien pour ça que je ne suis pas sectaire et que je m’adapte. Mais si j’ai eu le temps de bien préparer ma voile sur un déco aussi propre que Montaud, j’ai un meilleur feeling dos voile: je sens bien les dissymétries, et je les pilote mieux, et je suis d’attaque dès le premier kg de prise ne charge. Si ça brasse, je vous ferai peut-être au pire un déco rodéo qui vous fera marrer, mais que je gère.

Je suis pas têtu:je professe, car je l’'ai appris à mes dépens qu’il faut proscrire le dos voile sur les mauvais terrains accrocheurs avec un risque de se faire crocher une suspente. Quand la phase critique est la phase initiale de montée de voile, je plussoie avec Fabrice.

Mais c’est dans de nombreux cas une technique parfaitement légitime (pour ceux qui savent) et la plupart des gugusses qui s"échinent à décoller vent de cul (donc de face!) à la reculette sur la moquette de St Hil me font pitié: à mes yeux, c’est des types en représentation, un effet Gopro même sans Gopro ! …et sans autre justification que l’art pour l’art, tout le contraire de la sécurité.

Bref, gardons l’esprit ouvert et ouvert aussi le choix des méthodes, sans a priori et sans anathème…

pour relativiser un peu : vu à planfait cet hiver les pieds dans la neige, un gars qui décollait en R12 face voile, vent de cul.
apparemment ce genre de voile n’écope rien en dos voile, et tu traines juste une crevette si tu ne geres pas les A centraux proprement.
les spécialistes pourront confirmer, ou pas :sos:
perso, ce jour là, le face voile ne m’etait meme pas venu à l’esprit; et meme apres l’avoir vu faire, j’ai fait un bon vieux dos voile bien bourrin pour etre sûr de pas finir en luge dans les bosquets :init:

Complètement d’accord (même si je trouve le mot “pitié” un peu abusif)

Complètement d’accord également : sachons nous adapter, dos voile quand c’est plat et pas alimenté ou léger cul, et face voile quand c’est pentu et alimenté (comme à Montaud ! :mrgreen: )

EDIT : pour over : testé le décollage dos voile léger vent de cul en gun cet hiver à st hil au déco sud quand la moquette était fermée pour travaux : en s’aidant de la pente du déco sud, ça passe, pas trop mal ; sur le plat, c’est plus dur…

Cela me rappelle donc un de mes vols après le boulot à Montaud l’an passé.

Je monte un soir, c’est très faiblement alimenté, il est de toutes évidence dans mon esprit que je vais faire un bonne prévol et faire un dos voile.
Puis je ne sais pour quelle raison, je me fais polluer l’esprit, et fini par décider de faire un face voile. Surement parce que je vois 2 ou 3 mecs partir comme ça, et puis je suis le dernier de ma “bande” à décoller donc pas de référent qui va me gueuler dessus si la voile à une clé que je ne sens/vois pas.

Bref, je fais donc un face voile. Comme c’est faible, l’aile monte paresseusement, je dois alors lui donner de la vitesse en reculant bas dans la pente, je me retourne et quand je décide de faire ma course d’élan, cela ne me plait pas, l’aile étant pas bien au dessus ma tête. Je décide donc d’avorter le déco ; Seulement, j’ai déjà un peu perdu pied, l’aile me sustente légèrement d’un coté et je suis en déséquilibre. Je m’arrête le plateau de la sellette en plein sur ce putain d’IPN. Bien content de ne pas m’être écorché ou foutu un coup ! Un peu de plus et j’aurai pu me faire très mal sur cet obstacle.

Je me replace alors en dos voile et pars sans aucun problème. Depuis cela m’a servi de leçon et il est désormais hors de question que je cède à cette mode du face voile par toutes conditions. Je pars du principe que mon choix de départ est le bon !

Je rejoins complétement le point de vue de Leonardo. Il n’y a rien de plus désagréable (typiquement l’exemple du kéké sur la moquette, par vent nul) qu’une aile à moitié molle, qui manque de vitesse et qui est en permanence en limite de fermeture.

Après, il y a des artistes du gonflage qui sont capables de décoller une aile proprement sans vent, en face voile. Tant mieux pour eux, et ils m’épatent !

Je maintiens donc également que le déco dos voile à Montaud est approprié avec des petites conditions comme il y en a parfois.

Il ne faut de toutes façons pas oublier une chose, que disais Flaille plus haut dans ce post. Décoller dos voile ne signifie pas courir comme un bourrin dans la pente sans contrôle de rien, comme à une vieille époque avec des ailes à 9 caissons !
Il faut bien laisser à l’aile le temps de monter, de la même manière qu’on la laisse monter en face voile. Ce n’est qu’une fois cette montée effectuée qu’on prend la décision de charger la ventrale et de faire sa course d’élan.
Je remarque d’ailleurs que souvent, en face voile, pas mal de pilote se retourne alors que l’aile est encore à 60° et loin d’être au dessus de leur tête. C’est de la précipitation je pense.

Au final, je décolle face voile seulement quand je sens une brise suffisante, incapable de dire combien ça fait en km/h. Je dirais peut-être 10km/h, soit la brise thermique qu’on a au déco sud en fin de matinée.

++