Altitude des turbulences sous le vent d'une montagne

Il n’y a pas de règle générale concernant la hauteur minimale à conserver avant de franchir une crête et passer “sous le vent” de celle-ci.
Cela dépend tellement de la configuration du relief et de la force du vent ! :grat:

J’avais déjà expliqué sur ce forum une grosse erreur de ma part à ce sujet.
Lors du seul stage d’initiation au vol de distance que j’ai fait (c’était à Annecy en juillet 1994 !), j’avais réussi à rejoindre le Semnoz depuis Montmin (guidé par radio) avec l’espoir de boucler le “grand tour du lac”.
Il y avait une brise régulière et je suis arrivé au niveau du sommet.
Au vu des conditions du jour, le moniteur nous a indiqué qu’il fallait bien sûr prendre du gaz avant de partir vent arrière vers le Roc des Bœufs.
La consigne était claire : “vous ne partez pas sous le vent du Semnoz avant d’avoir pris un minimum de 250 m de gain au-dessus du sommet” !
J’ai eu un mal fou à prendre de l’altitude et j’ai fini (laborieusement) par prendre 150 m (et non pas les 250 m demandés).
Je me suis dit que j’allais peut-être me faire un petit peu secouer sous le vent, mais que cela devait passer (j’étais assez excité d’avoir réussi à arriver jusque là en étant parti de Montmin).
Je pars donc vent arrière et tout est parfaitement calme pendant une vingtaine de secondes (youpi, j’ai eu raison d’essayer !) et je me prends le rouleau sous le vent de façon extrêmement brutale et instantanée : énorme frontale massive (mais bien symétrique :lol: ) ; je vois toujours cette image dans ma tête : le ciel, un peu plus bas le Roc des Bœufs, beaucoup plus bas ma voile en chiffon complet nettement en-dessous de moi et enfin la forêt sous mes pieds ! :affraid:
Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour réfléchir : j’ai chuté violemment, ma voile est partie derrière moi et elle est revenue avec force au-dessus en se rouvrant d’un seul coup dans un grand claquement brutal.
Je n’ai pas insisté et je suis allé me poser…
Je me suis bien sûr fait engueuler (avec juste raison) par le moniteur lors du débriefing du vol.
250 m ou 150 m de gain au-dessus du sommet, cela changeait donc complètement la donne ce jour-là. :grat:

Impossible donc de donner une règle générale…
Je me souviens simplement de ceci : passer sous le vent derrière une crête peut être sérieusement casse-gueule si on analyse mal la situation ! :grrr:

Marc