astuce pour sécuriser les maillons de secours

A mon avis, en vol libre la démarche qui consiste à dire “j’ai fait tel choix et donc je suis persuadé que c’est bon” est risquée. Si on se met dans la perspective où on reste longtemps dans l’activité, il faut considérer que les choix qu’on fait maintenant peuvent avoir des répercussions des années plus tard. Et que les doses infimes de risques pourtant facilement évitables que nous acceptons sont cumulatives avec des conséquences parfois 20 ans plus tard. Il est des risques qu’il est facile de ne pas prendre même s’ils ne sont pas forcément avérés ni réels. On gagnera certainement à appliquer “Dans le doute abstiens toi”, ce d’autant plus que ça ne coûte rien de s’abstenir.
Une autre démarche laisse des trous sans cesse plus nombreux année après année dans nos plaques de blindage et nous exposent de plus en plus.

A ma connaissance, aucun fabricant de parachute de secours ne propose ce montage suspentes directement sur maillon acier. Et aucun ne le recommande. Alors, pourquoi jouer ? (la réponse à la question est à trouver dans nos orientation psychologiques profondes)

J’avais un parachute Flying planet avec un tel montage : suspentes sur maillon 7mm, avec un gros joint torique pour éviter que les suspentes se baladent sur le maillon. Honnêtement, ça me choque pas du tout… D’ailleurs, je suis passé au montage en tête d’alouette sur mon nouveau secours que parce qu’après discussion avec l’équipe Kortel ceux-ci m’ont assuré que c’était tout aussi safe. Après, faudrait que je fasse un bout de banc de test sur machine dynamique au labo pour tester.

J’ai un Karpofly RS 100 que j’ai acheté neuf comme ça (suspentes sur maillon). Je ne l’utilise plus, mais c’est parce que maintenant je suis au dessus de 100kg de PTV.
Et à titre personnel je ne suis pas du tout convaincu par l’histoire de l’amortissement sur le bout de sangle en plus.

L’amortissement, c’est pas le bout de sangle qui serait élastique comme un sandow qui le ferait, c’est la compression des boucles à la mise en tension.

Convaincu ou pas (moi je ne sais pas si je le suis… et j’avais fait une fois fait un tel montage suspentes sur maillon avant qu’on me le signale comme problématique), ce que je souligne c’est l’attitude psychologique qui consiste à justifier nos choix de manière irrationnelle. Grosso-modo pour caricaturer :

  • pas de remise en cause de mes choix parce que je sais mieux que les autres ce qui est bien
    contre
  • je change d’avis parce que je suis inféodé au diktat infondé des autorités
    J’accepte/je n’accepte pas de recevoir des leçons. Je suis un rebelle/je suis un être soumis.
    Je pense qu’il y a une des deux irrationalités qui entraine plus de prise de risque que l’autre. Et en même temps, la prise de risque est valorisante dans notre milieu.

Je pense que dans nos activités on devrait favoriser l’attitude consistant à considérer : “Tiens, on me dit un truc pas anodin là, je vais quand même l’examiner et y réfléchir…”

Salut

Perso je n’ai pas UNE méthode que j’estime être mieux que les autres. Je regarde quel secours monter dans quelle sellette et je fait le montage en fonction de… Certaines sellettes favorisent le maillon, d’autres la tête d’alouette.
Là, je parlais du montage secours sur élévateurs.

Pour ce qui est des secours dont les suspentes sont montées sur des maillons, il faut tout de même précisé un petit “truc” :
Ca ne concerne que des “vieux” secours, ceux qui étaient montés directement sur des élévateurs longs et cousus. Ou des secours qui ont été modifiés. Je rejoins Vincent sur le fait qu’à ma connaissance, aucun fabricant n’a monté de suspentes directement sur un maillon. C’est donc bien une solution de “rechange”.
Maintenant est-elle meilleure, pire ou égale au montage sur élévateur (court ou long) ??

Moi je n’en sais rien. J’évite les maillons carrés qui permettent aux suspentes de bouger, voir de se placer sur deux côtés différents du maillon avant ouverture. Il faut aussi bloquer les suspentes et serrer le maillon à l’aide d’une clé afin qu’il ne s’ouvre jamais.

Enfin on parle d’amortissement qui varierait sur un maillon et sur une sangle. Puisqu’on est dans les sujets polémiques sans aucun fondement scientifique… Que dire des suspentes de secours qui se rétractent ? D’une part ça rend le secours instable (en tous cas pas aussi stable qu’avec un calage d’origine) et d’autre part, la ou les suspentes plus courtes encaisseraient plus de G que les autres ?
Et peu de gens vérifient le calage de leur secours lors des séances de pliage. C’est pourtant très simple. Et il est aussi assez simple de le remettre au bon calage.

Voilà encore un exemple de ce qui me paraît important (vérifier son calage), contre ce qui l’est moins (comment fixer son secours aux élévateurs ? Ou maillon vs sangle pour rassembler le cône de suspentage).

A+
L

Sans vouloir relancer de débat ( (f)utile ou pas), je déterre ce post de l’an passé car je constate avec un amer étonnement qu’un sujet aussi important ne fait toujours pas consensus. :grat:
Je partage ce que dit Laurent (Choucas) sur le fait que les débats d’accroche sont peut être secondaires par rapport à d’autres problèmes importants et récurents sur les secours :pouce: , mais il me parait étonnant que les professionnels du milieu ne puissent pas se mettre d’accord sur ce qui est safe ou dangereux.

J’avais déjà lu sur certains posts que les têtes d’alouettes étaient déconseillées et qu’il valait mieux mettre un maillon avec des joints. Seulement sur la notice de mon sup’air shine ( https://www.supair.com/document/notices/NOTICE_SHINE_FR.pdf Page 10), il est bien indiqué de faire une tête d’alouette entre le mono-élévateur du secours et le pieds du “y”, ce que j’ai fait préférant faire confiance au constructeur. Ce WE à l’occasion des journées “voler mieux”, le moniteur (diplômé, donc censé enseigner la bonne parole) était choqué par ma tête d’alouette et avait du mal à croire que ce soit les recommandations de sup’air. on a donc remis un maillon. :koi:

Du coup, j’ai 2 informations contradictoires venant de 2 “références” du milieu. A moi de faire mon choix avec ça? Oui, c’est ce que je vais faire. Mais c’est quand même dramatique qu’un débutant doive trancher sur des problèmes de sécurité dans une activité telle que la notre. :bang:

Voilà mon coup de gueule, mais si quelqu’un a quelquechose de constructif à rajouter à ça je suis preneur.

Bonne journée. :trinq:

PS: je n’ai pas réussi à insérer dans le post uniquement la page concernée de la notice en question. Si quelqu’un peut me dire comment faire?

Constructif, constructif, qui donc sait ce qui au final est constructif… ?
Bienvenu dans le vol libre, activité déréglementée qui implique une responsabilité totale du pilote et de ses choix lorsqu’il décide de voler par lui-même et qui doit donc en premier lieu se cultiver (ce que tu fais ici aussi).

La liaison secours/élévateurs est à proscrire sur les sangles en nylon (les sangles noires plates). L’accident mortel par frottements d’une tête d’alouette non serrée entraînant fusion de la sangle principale, étant avéré.
Les sangles des secours ainsi que celles des sellettes sont désormais de plus en plus en polyéthylène (Dyneema). Le DHV a fait des tests sur ces types de sangles, avec des têtes d’alouette desserrées. Ces tests ne sont jamais arrivés à amener les sangles Dyneema à rupture par fusion, ni même à les endommager (seulement leurs éventuelles gaines). Le Dyneema ayant un point de fusion bas, on aurait pourtant pu croire le contraire. Il est très probable que cette matière est tellement glissante que les frottements n’arrivent pas à élever sa température.

Suivant les options du pilote et les matériaux concernés, on a donc le choix entre liaison maillon ou tête d’alouette.
Dans tous les cas si tête d’alouette, on la centrera bien, on la serrera et on la sécurisera.

J’adhère à l’idée générale, si les avis ne sont pas tranchés. Mais sup’air écrit noir sur blanc une méthode alors qu’ils auraient pu laisser le choix, et de l’autre côté le moniteur crie au danger. Ce qui me pose probleme c’est que quel que soit mon choix, je vais à l’opposé de ce qui m’est officiellement conseillé et même si j’assume pleinement mes choix, je ne trouve pas ça rassurant. Je préférerais qu’on me dise " fais ce que tu veux, démerde toi c’est ta vie".
Enfin bref, c’est ce que je vais faire.

Mille excuses, il ne s’agit pas du DHV mais de la PMA : http://www.voler.info/cms/contentsHTML/securite_volerinfo/?page=57

Pour moi ; dans l’ordre il y a:
-La solution dument démontrée par la pratique.
-La solution démontrée par la logique et tout ce qu’on peut imaginer comme scenario de rupture plausible.
-La recette de cuisine.

Ca ne sert à rien de discuter sur la recette de cuisine par contre à défaut de la sol dument démontré, réfléchir et communiquer sur de la logique me semble utile.
Sans vouloir encore trop allonger cette discussion je crois que lors-qu’aucune solution n’est vraiment démontrée, la solution à retenir est celle qui est la mieux construite à partir de faits qui eux sont démontrés depuis longtemps.
Personnellement je procède comme cela pour le parapente mais aussi pour mes véhicules et pour tout ce qui touche à ma sécurité.

Donc, les faiblesses du matos ; ce qui est démontré:
Mousquetons ou quincaillerie : C’est les jeux qui causent des ruptures en dessous du nominal à cause des mauvais positionnements et des à-coups (accidents d’escalades nombreux sur ce type). Il faut éviter les jeux. Et évidement les dévissages de mousqueton ; donc freins filet ou frein d’écrous par systèmes élastiques.

Sangles plates : Déchirement par le bord (à la manière d’un drap). Il faut éviter absolument de solliciter les bords et d’ailleurs pourquoi a-t’ on inventé les sangles tubulaires. Bien appréhender le rapport épaisseur sur largeur.

Le nylon : Coef frottement et fusion : Il faut éviter les nœuds sujets à ce phénomène et particulièrement le nœud plat, quant au nœud de ménagère on atteint là l’art de rompre avec l’effort le plus petit possible.

Le dyneema ou les familles de poly éthylène: Cà glisse ; le danger c’est que le nœud glisse donc éviter les nœuds ou alors téte d’alouette mais ce n’est pas vraiment un nœud. C’est soit coutures surabondante soit effet chaussette sur portion suffisamment longue.

Le Kevlar au aramide:Rayon de pliage. Faites un nœud avec une fibre de verre puis tirez dessus et vous comprendrez de suite ce que çà veux dire, donc faire nœuds à long rayon avec rajout de gaine et chercher une liberté autour de la fibre neutre.(et humidité évidement ; ne pas enfermer dans de l’étanche +accès visuel tactile et olfactif)

La tête d’alouette: Réfléchir et prendre les dispositions nécessaires pour pas qu’elle ne se transforme en nœud plat ou pire en nœud de ménagère. Par exemple surfiler les deux brins parallèles d’un anneaux de sangle pour ne pas qu’un brin ne se tende avant l’autre parce qu’au moment de la tension il aura fait une boucle et pas l’autre.

Matériaux à caractéristiques mécaniques différentes: Effet couteau ; penser à gainer une fine tresse kevlar pour lui donner du diamétre si elle passe dans une boucle nylon ou pire une sangle plate nylon comme…une connexion de sellette.

Donc pour la vidéo de départ ; j’aurai rajouté un caoutchouc qui rassemblent les suspentes et les maintient au centre d’un des coté du maillon, ne serait-ce que pour pas qu’une suspente ne puisse se couper sur le départ du filetage du maillon(système joint torique/suspente sur petit maillon d’élévateurs). Idem pour la sangle que j’aurai (et que je fais à chaque fois que je peux) immobilisée par un autre caoutchouc de l’autre côté. Après le frein d’écrou par le morceau de chambre çà me parait bien à condition que çà serre juste ce qu’il faut et que les bords de la chambre ne comportent pas d’amorces faite par le découpage au ciseau.

Bon, ben pour faire court c’est un peu raté désolé.

Aparte:
Laurent: “secours montés sans gardes de suspentage”
Que veux-tu dire par là STP? C’était au tout début de l’échange sur ce post.
Merci

Juste une info à apporter.

En compétition de voltige, les juges commencent généralement par une vérif des montages des secours. Et le seul montage toléré entre 2 sangles c’est le classique maillon rapide carré.
La raison est juste pragmatique : secours connecté avec un montage sangle sur sange, il ya déjà eu un mort, avec un maillon rapide aucun. CQFD.

En dehors du cadre de la compet acro, y’a rien de normalisé sur ce point de détail, donc à chacun de faire ce qui lui semble être le meilleur choix.

OK, merci pour l’info.