À mon dernier examen de préformation QBI, les deux seuls candidats que nous avons recalés étaient des pilotes n’ayant pas assez d’expérience. Tout deux avec un profil équivalent, super pilote, acrobate, deux ans de pratique intensive parallèlement à une école, passage des brevets avec les honneurs.
Le problème reste le manque d’expérience dans une activité où la sécurité dépend fortement du capital d’expérience accumulé. Deux ans de pratique, c’est un seul printemps traversé. Contrairement au cas evoqué par Wowo, leur maturité vis à vis de leur pratique nous semblait trop légère.
C’est bien pourquoi j’ai précisé qu’elle me semblait être une vraie exeptions confirmant la règles. Une telle maturité à moins de 20 ans, je ne le pensais pas possible (vieux con que je suis, dite le :mrgreen: )
Et c’est très vrai que l’expérience est encore autre chose. Un mentor dans ma profession m’a dit un jour ; que l’expérience est une lumière qui éclaire nos action à l’essence de nos erreurs passées (ou quelque chose d’approchant)
Le tout étant que nos erreurs commises ne nous éteignent pas la flamme avant l’heure. Et ça ou la maturité (j’aurais tendance a utiliser connaissance de soi comme synonyme de maturite) entre en jeu. Elle nous permet d’aller explorer la frontière entre action juste et erreur en prenant soin de ne pas pousser le bouchon trop loin. Bref, d’engranger de l’expérience en se servant de celle que l’on possède déjà.
Pendant la seconde année. J’ai passé mon BP quelques mois aprés avoir débuté, le BPC un an plus tard, le préQbi dans les semaines suivante, la Qbi un mois après.
En toute honnêteté, après avoir eu ma Q-Bi je ne me sentais pas vraiment à l’aise… alors je suis retourné voir mes anciens moniteurs, ma femme comme unique passagère, bien au fait de la situation.
On a suivi des stages Perf, enchaîné des ploufs, des exercices de tangages, de précision à l’atterrissage…et beaucoup de gonflage à deux. On arrétait le gonflage quand elle avait trop de bleues à cause de la ventrale.
On a refait la progression qui m’avait mené à mon début d’autonomie et mes premiers cross, pendant un an. Puis on a eu envie de passer aux thermiques, alors avant on a travaillé les fermetures en bi, les 360… et ensuite, on a commencé à voler progressivement en thermique. Aujourd’hui, j’ai plus d’expériences en biplace qu’en solo.
Je pense que la Q-Bi m’avait été délivrée un peu tôt, pas sur le plan technique, mais sur le fait que je n’avais que l’expérience d’un seul printemps. J’en ait été rapidement conscient et en avait discuté avec les moniteurs. Avec le recul, il y avait beaucoup de marge dans notre pratique et pas mal de copain me demandaient si je n’étais pas frustré. Je pense que l’on ne s’est pas vraiment mis en danger. Mais, es-ce que tout le monde a l’occasion d’avoir une passagère aussi patiente et engagée que la mienne pour suivre une telle progression ? Je ne pense pas. Et dans tout les cas, si j’avais eu une année de plus de progression, cela n’aurait été que mieux.
Sur les délais pour passer la Qbi, je ne suis vraiment pas le seul dans le cas, j’en connais au moins deux qui l’on eu récemment, dans des ligue différentes. Ils ont une démarche similaire à la mienne, je ne me fais pas de soucis pour eux.
Il semble qu’il y en ait qui passent par des voies parallèles (APPI), mais ça c’est une autre histoire.