Ce sont les bons qui payent pour les mauvais ! (achat d'une aile d'occasion)

Mais c’est pas une impression, c’est la réalité.
Il n’y a pas de formation, pas de diplôme de contrôleur parapente en France et chez nous, il n’y a pas de standard officiel pour une révision. Donc ?
Quelques constructeurs donnent la procédure pour réviser leurs ailes, quelques-uns commencent à donner des indications de tolérance en calage, c’est mieux que rien.

Et rien que pour l’histoire de la porosité, qui connaît les valeurs des tissus neufs par exemple ?
Un bon atelier de révision c’est : de l’expérience, de la rigueur et de la curiosité.

moi je les connais pas, mais les fabricants de tissus disposent de ces données, les constructeurs de parapente aussi, parfois ça apparaît dans les documents

Eh bien ce que je peux te dire, pour avoir fait 3 années le SAV officiel d’une grande marque en France, c’est qu’on ne les avait pas et que la marque ne les avait pas non plus. Et si le fabricant de tissu en dispose, je suppose qu’elles présentent une variabilité importante et que de plus elles ne nous sont pas utiles car les standards industriels ne mesurent pas la porosité de la même manière que “nous” ni avec les mêmes instruments…

Ensuite, je faisais de temps en temps des mesures sur les voiles neuves qui arrivaient chez nous directement depuis la production. Même si on converge vers des moyennes cohérentes, on observe une forte dispersion (je crois que c’est comme ça qu’on dit), c’est à dire des valeurs très disparates pour un même tissu neuf.

Enfin, j’ai toujours un porosimètre chez moi et je continue actuellement à faire des mesures à neuf de temps en temps ainsi qu’à suivre le vieillissement des voiles qui sont dans mon secteur. Pas mal de choses ont changé (en bien) chez notre fabricant national de tissu par rapport à il y a une dizaine d’années mais ce n’est pas encore celui qui fait “le mieux” en termes de valeurs absolues (ce qui ne signifie pas qu’une valeur absolue plus élevée soit “meilleure” en soi).
Il y a de très nombreux types de tissus, différentes marques, différentes formulations d’enduction et tout ça n’est pas si simple.

Si tu as connaissance de documents sur lesquels les fabricants de tissu s’engagent sur des porosités de leurs rouleaux livrés, je suis très intéressé.
Ça me fait penser qu’il faut peut-être simplement que je fasse une demande aux fabricants…

:coucou:

Peut-être faudrait-il faire sortir cette porosité des contrôles “représentatifs” (du vieillissement) d’une aile. :canape: Pour moi c’est même plus criant qu’arrêter d’utiliser des normes avec des lettres ou des chiffres pour mesurer le niveau d’exigence d’une aile.

:shock: les industriels qui produisent des tissus destinés aux sports extérieurs (dont la voile) n’auraient pas fait de tests divers pour mettre à l’épreuve leur produits (résistance aux uv, test de déchirure, vieillissement accéléré etc…) :grat: franchement c’est très très surprenant. Que le millieu du parapente ne les demande pas ou ne les diffuse pas me paraît plus probable.

Ils les font en permanence. Voir
http://www.porcher-sport.com/fr/controle-qualite.html
Mais avec des normes et des instruments/procédés qui ne sont pas les notres.

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Pourquoi ?
Les méthodes de mesure des fabricants seraient elles moins explicites ? ou est-ce que l’investissement et l’étalonnage dans du matériel de contrôle est trop important ? ou encore on veut se démarquer ?
Si j’ai bon souvenir, le marché principal du/des fabricant(s) de nos tissus est l’automobile (airbag) et je doute que les contrôles soient approximatifs.

Un peu tout ça.

Sur la fin de ton message, tu sembles avoir une confiance absolue en l’industrie. C’est ton ressenti et ce sont des considérations que je ne partage pas.

Je précise : sur la porosité, nous faisons des mesures en secondes pour 1/4 de litre d’air. Porcher fait des mesures de perméabilité en litre par m2 à la minute.
Pour nous plus nos valeurs de lectures sont élevées, meilleure est la performance. Pour l’industrie c’est le contraire.

Pour notre culture générale, ton quart de litre d’air est à quelle pression et tu l’appliques sur quelle surface de tissu?

En fait, c’est un soufflet lesté qui “aspire” par gravité l’air à travers le tissu.
Après, je ne suis pas scientifique mais la notice de mon appareil dit 10 mbar pour 38,5 cm2 avec une marge d’erreur de mesure à + - 3%. Et dans une plage de température de +15 à +25 ° C. Pour un air à 60% d’humidité maximum.

Merci Vincent! :pouce:

C’est comme si on disait qu’on ne sait pas combien une voiture américaine consomme car c’est exprimé en miles par gallon alors que nous c’est en litres pour 100km.

Bref, si c’est le seul problème, je pense qu’on devrait arriver à le surmonter !

si c’est fait avec le même appareil et la mm pression pas de pb, sinon :bang:

La confiance absolue n’existe pas, c’est pour cela que l’on fait des contrôles. Si on n’avait pas un temps soit peu confiance (industrie inclue) nous serions tous mal en point. Ça voudrait aussi dire que l’on se méfierait de tout ou contesterait toute parole. D’ailleurs fais tu confiance aux contrôles effectués par tes fournisseurs ?
Rien n’est parfait mais tout est perfectible

C’est pas un problème. C’est la conversation qui dérive.
Grosso-modo, Justinbieber disait que pour être scientifique et irréfutable, “il suffisait” de comparer une valeur de porosité à la valeur du tissu à neuf.
J’expliquais que ce n’est pas si simple, ni surtout pratique puisque

  • la valeur de porosité du tissu à neuf on ne la connaît pas
  • LA valeur n’existe peut-être pas car éventuellement elle varie de manière peut-être significative
  • nous ne la mesurons pas avec les mêmes procédures
  • nous n’utilisons pas les mêmes instruments
  • nous ne l’exprimons pas de la même manière.

Mais, on s’en fout car il y a une manière satisfaisante et pratique de s’y retrouver et ça s’appelle l’expérience.
Tous les contrôleurs font comme moi, ils demandent aux constructeurs les bribes de savoir dont ils disposent et qu’ils acceptent de donner, ils multiplient les mesures à neuf quand ils le peuvent, ils font de très nombreuses mesures tout au long de l’année sur diverses ailes d’ages variables. Et on arrive assez vite à avoir une bonne approximation de la réalité. A partir de là, on fait sa sauce.

Le problème de ça, c’est que ce n’est pas très satisfaisant pour le client, ni très comparable selon que le contrôle est fait à un endroit ou un autre. Du coup, c’est un secret de polichinelle de savoir que, pour la même voile, le contrôle la donnera plus ou moins “bonne” selon qu’il est effectué dans un atelier ou un autre (pas pour les valeurs mesurées, mais pour la “note” globale qui est donnée en sortie). Du coup, si c’est juste pour se rendre compte de l’état de sa voile, on s’en accomode; si c’est en vue d’une vente, on préfèrera aller à certains endroits…

Je remets ce lien car il est assez intéressant je trouve sur l’interprétation des résultats de contrôle. Je pense que tous les ateliers ont des infos similaires, mais là c’est un copain. :oops:
https://www.wingshop.fr/revision-wingshop/
Où tu vois qu’il évite de donner un % de vie, qui ne lui convient pas. Mais bon, il reste un curseur qu’on interprète bien ou mal.
Et que la porosité est mesurée jusqu’à 200s. Au delà, les résultats sont peu reproductibles. Et la méthode peu fiable (le porosimètre JDC). Selon cet utilisateur en tout cas. Et les résultats sans intérêt. Donc c’est très difficile de donner une porosité qui ait du sens sur un tissu neuf. Ce qui explique aussi pourquoi Porcher par exemple n’utilise pas ce porosimètre sur ses tissus neufs.

C’est ce que j’ai compris de ce qu’on m’a dit en tout cas.

Moi ce que je retiens de tout cela, si c’est l’Expérience du contrôleur qui détermine la conclusion et non pas l’objectivité d’une interprétation de chiffres factuels et que donc on est dans le domaine du subjectif. Je préfère et vais continuer à faire confiance à mon Expérience personnelle et mes contrôles/mesures avec mes moyens matériels et… intellectuels que j’ai.

Si vraiment un constat perso me met dans le doute, je ne serai pas gêné d’aller demander confirmation ou infirmation auprès d’un Pro avec plus d’Expérience que moi et qui m’inspire confiance, Vincent ou Laurent ou encore mon dealer de toujours, pour suivre alors leur avis sur la suite à donner.

Plus loin cela me fait penser que notre activité fonctionne encore vraiment et avant tout en mode empirique. Dans une certaine mesure et avec un peu d’imagination je me vois au début de l’aviation. Il existait un feuilleton Les Faucheurs de marguerites et ses suites.

:trinq: