Décollage - Evaluez votre degré de mobilisation dans la phase la plus critique !

Personnellement, j’ai constaté une modification de la fréquence cardiaque au déco uniquement en fonction de ce que je ressens et perçois comme dangerosité.

Sur un vol en air calme, très peu de vent ou déco ou faible brise constante, sur un vol que je connais (déco aisé, plan de vol, attéro), l’augmentation est quasi nulle. Je suis à 58 au repos, ça doit monter autour de 75-80, cas d’une activité physique peu intense, genre passer l’aspirateur dans la baraque…

Si je sais que le vol est nouveau, déco un peu plus engagé, ou alors je sais que l’attéro est merdique ça monte autour de 120. Je commence à sentir un peu plus les effets du stress.

Sur un vol en journée, en pleine activité thermique où je sais pertinemment que je vais me faire brasser en l’air et que le risque potentiel augmente nettement, je suis haut, autour de 160 je pense comme sur un effort physique d’endurance active.

julienF les chiffres que tu donnes sont des chiffres réels lus sur un cardio-fréquencemètre ou des chiffres “estimés”?
Je te pose la question car à 160 pulsations on est déjà pas mal essoufflé… alors as-tu notion de prendre le déco en étant essoufflé?

Non c’est de l’estimé.

En effet, c’est peut-être exagéré pour le 160, car non, pas forcément d’essoufflement. En tout cas ca monte comme dans une situation de stress (l’adrénaline est là)

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Nouveau témoignage corroborant celui du champion du monde en titre Marc MARQUEZ : celui de notre ZARCO national, double champion du monde Moto2, meilleur “rookie” de l’année en MotoGP où il affronte sans complexe les pointures de la catégorie et dont on ne peut pas douter de l’état de forme quand on les voit chevaucher leurs missiles sol-sol

" par rapport à l’an dernier, j’ai pris 10 pulsations cardiaques par course en moyenne : de 166 à 176 min-1 […] L’an dernier, passé un certain seuil, je perdais en lucidité. Là, je garde des idées claires, ce qui est important en fin de course. " dixit Johan - On veut bien le croire !

Et tout cela sans réel essoufflement.

Seulement du fait de l’exercice maîtrisée d’une volonté d’obtenir une mobilisation physique et psychique totale de soi-même pour gérer une prise de risque assumée.

Et ce dès avant le départ de l’action, pour ensuite la maintenir, pour ne finalement ne la relâcher que dans le tour de décélération, une fois la ligne d’arrivée franchie, au bout de ce que les pneus peuvent endurer pendant 45 minutes d’effort.

Il faut bien évidement être conscient qu’un tel stress (aussi positif soit-il ici) ne peut être raisonnablement soutenu pendant toute la durée d’un vol de distance.

Comme mentionné précédemment, il sera important d’alterner phases de mobilisation (décollage, atterrissage, phase de vol près du relief, etc.) et phases de détente-récupération que l’on mettra à profit pour s’hydrater et s’alimenter (loin du sol, dans de large transition, dans des ascendances larges et homogènes, etc.).

Durant un vol de cinq à six heures,'il sera d’autant plus appréciable de bénéficier de ces temps “faibles” qu’ils auront été bien positionnés durant la préparation du vol.

Notez que c’est au même type de discipline et d’ “hygiène mentale” auxquelles s’astreignent les pilotes moto courant en rallye-raid pour “tenir” à l’ harassant enchainement de dizaines d’heures en selle, des jours durant, en préservant un niveau moyen de vigilance vital pour eux.

Je suis une des rares à voler en parapente avec en amont 50ans de moto dont 10 saisons de compète sur circuit.
J’ai retrouvé sur les décollages des sensations que j’avais il y a 40ans sur les grilles de départ.

Ma moto était toujours parfaitement au point et réglée au petit poil, idem mes parapentes. Je n’ai jamais eu de soucis avec le matériel.
Mon pilotage était au point lui aussi.
En moto, faute de fric, j’étais larguée par des pilotes moins bons mais qui avaient des chevaux dans la poignée… et je les mettais minables sur le mouillé, c’était LE PIED. Mes motos - avec une partie cycle “maison” - avaient une tenue de route fabuleuse qui, avec des pneus de course, autorisait des angles complètement aberrants.
Rien de tel en parapente. Ce n’est pas un manque de moyens qui me limite mais une faculté amoindrie d’exposer la viande, bref l’âge venu je ne m’engage plus comme jadis. Mon pilotage reste très propre mais je ne suis plus capable de me dépouiller ni d’aller chercher les extrêmes.
Il y a un âge pour tout.

Je n’ai jamais eu de stress sur une grille de départ, j’aurais pu faire une sieste. Quand je directeur de course traversait la piste avec le drapeau, j’étais dans les starting-blocks comme les copains et vroum ! dès le départ, j’étais en action. Pas de stress, concentration intense durant toute la course.

Question cardiaque, je bats toujours à 55 au réveil, 65-70 dans la journée et 90 lors d’un effort raisonnable comme une montée à Planfait. A 25ans, je battais à 120 à l’arrivée d’un 200m ou d’un 4x100m, mes distances préférées, et je dénivelais 1200m/h sans forcer avec un sac de 12kg (marche de l’aspi).
Autant dire qu’il y avait de la marge pour progresser.
Je faisais encore 700m/h à 66ans.
C’est un grand avantage d’avoir un coeur gros et lent. Des athlètes comme Louis Lachenal, Michel Jazy, Eddy Merckx ou Johann Cruyff battaient au repos à moins de 40.

Sur un déco, je suis complètement détendue et, paradoxalement, je ne ressens un début de stress que quand je me mets dans la sellette, stress qui disparaît quand je suis face à la voile pour amorcer le gonflage, exercice toujours délicat pour lequel je suis très concentrée mais complètement détendue nerveusement, à l’écoute de la voile et des sensations qu’elle me transmet.
Je la pilote calmement et je n’engage le décollage que quand je sens qu’elle porte, sinon je l’affale et rebelote.
Je ne fais jamais de décollage “à l’arrache”.

En octobre 2007, j’ai failli me tuer sur la Tournette avec un décollage merdé en aérologie moisie, la Montagne et le parapente se sont limités à me donner un conseil : travailler pour apprendre.
C’est long 8 mois sur des béquilles.
Depuis, j’ai peu à peu acquis une assez bonne maîtrise du décollage, assez pour aider ceux qui sont stressés et / ou peu aguerris à bien se placer sur un déco et à décoller au bon moment.
Cela fait maintenant 7 ans que je “régule” le décollage de Planfait et j’ai une assez grande expérience dans ce genre d’activité.

J’en vois pas mal des gens qui décollent comme des cochons, même des compétiteurs (j’interviens sur le RedBull Elements et sur toutes les compètes qui ont lieu à Annecy). Il y a même des compétiteurs qui disposent mal leurs voiles, lesquelles gonflent en crevettes et partent en digue-digue, ils les pilotent à la va-comme-je-te-pousse et hardi petit, ils se jettent dans le trou.
C’est aberrant. Les débutants des écoles de Talloires décollent bien mieux que ça.

J’ai aussi des copains un peu âgés (plus de 75ans) qui ont perdu en mobilité et qui, malgré plus de 30 ans de parapente, risquent leurs os à chaque décollage, du moins c’est l’impression qu’ils me donnent et je tremble pour eux. Certes ils décollent et ils le “sentent” bien, mais leur marge de sécurité est assez réduite.
Ils le savent très bien mais voler est une passion, n’est-ce pas ?

Le défaut le plus fréquent, à la limite de la tare, apparaît dans la gestuelle au sol. Un grand nombre de pilotes, qui volent souvent bien mieux que moi, sont incapables de piloter leurs voiles au sol faute de s’intéresser à cette activité à la fois ludique et fondamentale pour la sécurité. Ils gonflent comme des cochons, “pilotent” comme des porcs et décollent comme des ch’alloufs (le ch’ en breton se prononce comme la jota en espagnol), le mot arabe exprimant dans mon langage l’archétype du cochon honni.
La tare la plus fréquente c’est le “pilote” qui “contre” quand il sent que la voile l’embarque, aggravant le problème quand au contraire il devrait se replacer dessous, ce qu’on apprend en stage init. Ce défaut naturel de débutant, qui persiste chez des gens déjà expérimentés, est assez déprimant à observer. Oh certes cela finit avec la voile par terre, plus ou moins dans les kékés, parfois par un décollage “à l’arrache” à la limite du décrochage, c’est pitoyable.
Une autre tare, c’est l’incapacité du pilote à donner de la vitesse à sa voile, ce qui finit au mieux par une frontale avant le décollage (avec la voile dans les kékés), le plus souvent par un décollage dangereux à la limite du décrochage, en s’exposant à tous les pièges aérologiques.
Et là aussi on tremble pour eux.

Et puis on voit arriver Elisa, ou Seïko, on les observe et on est émerveillé par la perfection de leurs mouvements, toutes de maîtrise simple et efficace, ce sont des artistes là où les tout bons ne sont que d’excellents techniciens.
Les artistes donnent toujours une impression de facilité.
Elles sont certainement très concentrées mais cela ne se voit pas tant leurs gestes sont fluides et précis.

Il y a toujours beaucoup à apprendre en observant les autres.
:trinq:

Le silence qui suit du Viviane, c’est encore du Viviane…

Merci pour la comparaison avec Mozart mais elle s’arrête là : il avait du génie et je ne suis qu’une vieille brèle qui sait juste écrire à peu près correctement.
J’apprécie par contre le trait d’ironie. :pouce:
:trinq:

Tu vois beaucoup de décos, moi assez peu. Annecy brasse de nombreux parapentistes, de tous horizons.
J’aime bien te lire car il me conforte dans ce que j’observe, à savoir qu’il ne suffit pas de voler pour devenir bon au sol.

L’inverse est davantage vrai, être bon au sol permet de voler mieux, il ne reste plus que de s’occuper de sa trajectoire

Ouaip… mais il n’y a pas que ça.
Le travail au sol permet d’acquérir une gestuelle précise et fluide dans le gonflage, et surtout une grande sensibilité aux mouvements de la voile tant au sol qu’en l’air.
Avec une “brouette” qui amortit tout, on ne sent pas grand chose mais ce qu’on sent est important. Avec une voile légère qui transmet bien la masse d’air, on acquiert une grande symbiose avec la voile, et en l’air on est très sensible à ce qui se passe au-dessus, ce qui permet d’anticiper sur les fermetures et de placer la voile avec précision sur sa trajectoire, de la placer dans le thermique, on fait corps avec elle et - de mon point de vue - c’est fondamental pour voler proprement et efficacement, en toute sécurité.

Se sentir bien sous une voile nécessite cette symbiose.

Je ne suis pas une artiste comme Elisa et Seïko mais j’ai trouvé le même genre de sérénité sous mon Artik, puis sous ma Diamir, que jadis au guidon de ma petite Yamaha, et je suis convaincue qu’on vole mieux - comme on pilote mieux - quand on fait corps avec sa machine, quand on a tous les moyens disponibles pour ça, l’esprit libéré de toute forme de stress et attentif à toutes les informations liées à l’environnement.

Il m’arrive d’avoir peur sur un “déco” montagne, quand le terrain est exigu, raide ou agressif et qu’il va falloir décoller en deux pas, donc faire un gonflage précis en y mettant de la conviction, retour en arrière impossible. Et puis une fois l’environnement appréhendé, je me dis que j’ai déjà fait pas mal de décos comme ça, voire pires, que cela va faire et je me concentre bien. Quand je le “sens”, j’y vais et hop !
Avoir une gestuelle précise est alors indispensable.
Les gars qui sautent à la perche doivent ressentir des trucs comme ça en compétition, quand il faut mobiliser tous les moyens, être à 110%.

On ne fait jamais trop d’exercices au sol.
:trinq:

J’aime pas trop ces expressions du type 110% ou même plus. Pour moi ça veut dire être dans l’inconnu de X% … (prise de risque ?):rando:
Quand les conditions sont nouvelles, restons dans le “faire ce que l’on sais faire”. L’innovation est souvent aléatoire dans ces cas là.

Compréhension erronée en restant au pied de la lettre.
Etre à 100% de ses moyens techniques et en même temps de ses moyens mentaux ne suffit pas toujours. En écrivant “à 110%” j’entendais qu’il faut aussi y mettre le petit grain de folie, ou d’audace, ou de culot, voire de génie ( :mrgreen: ), celui qui va transformer le but qui montrait les dents en réussite glorieuse et enivrante.
A lire au 2ème degré, évidemment.
:trinq:

Je m’attendais un peu à cette réponse.
L’audace, le culot et même la folie donnent des résultats assez aléatoires quand on ne maîtrise pas son sujet. Certes peut compenser par :bu:
Pour le génie, c’est une perle rare.

Bonjour à tous
Pour corroborer les métriques données à titre d’exemple pour mon sujet d’observation favori (moi-même), voici quelques valeurs extraites du monitoring du test d’effort effectué ce matin

Test30W2min Durée de charge 12:42
FC max 166 /min (à ce stade, je parle encore… ceux qui me connaissent comprendront ce que je veux dire :slight_smile: ) soit 101% de max calculé (164) TA maximale 195/80
Charge maximale 240W (quand même…)
Produit FCxTA max 315

ça va le faire encore cette saison :slight_smile: :slight_smile: :slight_smile:

Portez-vous bien et faites du sport !

Bonsoir
Nouveau témoignage de notre TopGun national en vitesse moto qui utilise le dirt-track pour travailler son temps de réaction et sa capacité à être à 100% dès ses premiers intants de course qui sont menés en mode guerrier :
“Je suis à 160 pulsations /minute en moyenne, mais, en mettant de l’intensité en me concentrant avant de partir, je monte à 175/178.”

Il serait bon de se convaincre que sortir sa voile du sac sur un décollage en conditions thermiques établies, c’est se préparer à un combat qu’il faudra gérer à 100% de ses capacités (temps fort) pendant le temps nécessaire à s’éloigner du sol et des zones de turbulences pour rejoindre un axe de cheminement en air plus calme, où il sera possible de récupérer (temps faible) sans s’exposer.

j’ai fait le test sur mon gamin le week end dernier vu qu’il a eu pour son anniversaire une montre gps cardio !
toute la phase d’attente et de décollage, il est a 110/115, juste après le deco, il redescend a 70/75. je lui ai fait faire un peu de tangage et de wing, il monte a un peu plus de 85.
en phase d’atero, il remonte a 115 !!!

j’ai trouvé ça très interessant comme démarche et je vais lui piquer ca montre un de ces 4 pour tester sur moi !!!

Socrate - si on en croit Platon - enseignait principalement la nécessité de se connaître soi-même, ce en quoi il ne devait pas prendre en compte le sport tel que nous le pratiquons, mais le sport existait à son époque, entre la"palestre" (là c’est romain) liée aux exercices guerriers, l’équitation, le pilotage des chars et bien entendu les Jeux Olympiques dans lesquels s’affrontaient les champions des cités grecques.

Quand on pratique un sport, même aussi banal que la pétanque, il y a une concentration et une gestuelle qui ne sont pas anodines, l’expérience n’est pas tout : quand il faut tirer parce que l’adversaire a fait “un biberon” (sa boule collée au petit), toutes les capacités sont mobilisées et le rythme cardiaque est un peu plus élevé qu’au réveil.

Dans un sport dit “à risques”, on ajoute quelques dimensions psychologiques. Avoir le moral ne suffit pas, avoir la technique non plus, pas plus qu’être en forme : c’est ce que je décrivais comme “être à 110%”, c’est à dire avoir mobilisé toutes les capacités nécessaires.
C’est ce que fait l’alpiniste dans un passage dangereux quand il doit faire abstraction des cailloux, des coulées de neige ou des séracs qui peuvent lui tomber sur la tronche. Dans de tels moments, la vitesse d’exécution est un important facteur de sécurité, mais une vitesse maîtrisée parce qu’il ne faut pas s’emmêler les pinceaux.
Bref il faut être à 110%, physiquement et techniquement à 100% avec le sang-froid en plus dans un environnement dangereux.

Le parapente est accessible à toutes sortes de gens, de toutes morphologies et de toutes conditions physiques. On observe cependant que, sur le grand nombre de stagiaires des écoles qui suivent une initiation, bien peu enchaînent tout de suite sur du vol en autonomie, puis d’autres stages pour se perfectionner et apprendre.
La plupart ont découvert une activité et cela va bien, ils y reviendront peut-être plus tard, ou jamais ? En tout cas bien peu sont accros dès le début.
On peut se faire mal avec un parapente, lors d’une reprise de contact avec les parties solides de la planète, voire même dans l’élément liquide, et quand on s’est fait mal on conserve une mémoire traumatique qui, chez certains, conduit à l’abandon de l’activité. Chez d’autres, la passion est la plus forte et la mémoire traumatique nourrit l’analyse des conditions, elle pousse aussi à apprendre, encore et encore, pour pouvoir voler en sérénité sans être limité par la mémoire, ce qui pourrait facilement dégénérer en peur.

Bien connaître son corps est fondamental, bien connaître son psychisme l’est tout autant, c’est valable pour tous les sports et cela évolue avec le temps. J’ai fait du ski un peu extrême, dans ma jeunesse, sans jamais me faire mal mais avec la nette conscience qu’il ne fallait pas grand-chose pour que cela devînt dangereux. J’ai arrêté la descente et le ski de couloir.

J’ai couru en moto sur circuit mais je n’aurais jamais fait du cross ou de l’enduro, disciplines comportant trop de paramètres dangereux pour la santé et la conservation du corps. Sur un circuit de vitesse, on roule certes beaucoup plus vite mais quand on se vautre on glisse sur le bitume, puis dans l’herbe et parfois jusqu’au bac à graviers. Bref on ne se fait normalement pas mal.
La plupart des pilotes étaient à la rue sur le mouillé et je leur tournais autour, c’était le pied. A mon avis ils avaient peur de tomber, moi je trouvais ça idiot parce que sur le mouillé on prend des courbes un peu moins vite et quand on tombe on glisse mieux, le sol est moins abrasif et on ne se fait pas mal.
C’est une question de mental et de perception très fine de la moto, le pilotage extrême n’est pas accessible à tous.

On retrouve les mêmes paramètres sur un décollage. Les conditions étant ce qu’elles sont au moment où on y est, il faut mettre en oeuvre une gestuelle très précise et cela ne s’apprend pas en stage d’initiation, il faut de la pratique et beaucoup de séances au sol, faire corps avec la voile en l’air ne sera pas de grande efficacité si on ne fait pas déjà corps au sol.

C’est là encore David Eyraud qui m’apporta énormément lors des 4 stages SIV que je fis avec lui. J’étais sereine au déco en effectuant mentalement les exercices au programme, sereine au décollage (je décolle toujours bien) et le stress venait me nouer les tripes pendant le vol d’approche… et une fois dans le “box”, en action, il n’y avait plus de stress, j’exécutais les instructions de David en temps réel et mon corps apprenait les diverses synchronisations de mouvements… et les sensations. Avec une voile aussi saine et fiable que l’Artik, c’était du bonheur.
Ma bonne vieille Artik va finir sa carrière à Cuba et la Diamir lui a succédé. Je n’ai pas été tout de suite bien sous la Diamir, l’allongement me titillait le mental et je n’étais pas détendue, je ne volais finalement avec qu’en conditions douces et le matin. Et puis le changement de sellette a complètement transformé la relation pilote-voile, et depuis 3 saisons j’ai retrouvé cette sensation de faire corps avec la voile que j’avais avec l’Artik.
Et c’est du bonheur.

Malgré tout, comme je l’évoquais dans un post précédent, je ressens toujours un petit stress au moment de boucler la sellette et j’applique la directive de Caro, une monitrice des Grands Espaces : c’était déjà un rituel et depuis qu’elle m’a dit qu’il fallait que c’en soit un je suis maintenant consciente de ce rituel.
Quant au rythme cardiaque, c’est toujours tranquille. Une respiration lente et profonde, la perception de tout le corps et une gestuelle de bonne qualité rendent mes décollages très fluides.
Ceux qui “bourrinent” leurs voiles ne doivent pas être sereins.
Merci de m’avoir lue.
:trinq:

Tu noteras Viviane que je t’ai bien lu et que du coup, je ne peux m’empêcher de te témoigner mon étonnement à lire ton passage cité ci-avant.

En effet, mon intérêt pour la moto remonte à 1972. Donc déjà bien après tes débuts en compétition-moto en TD2 (tu vois que je suis) et j’ai beau chercher dans mes souvenirs et collections de MR (ceux à couverture rouge) et même MJ un peu plus récents. L’époque n’était pas encore sauf rares exceptions aux courses moto sur des circuits avec dégagements herbeux et bacs à graviers. Au mieux des bottes de pailles quand ce n’était pas des trottoirs ou autres poteaux électrique qui arrêtaient les glissades.
Ce n’est pas par hasard que la majorité de nos meilleurs pilotes français de l’époque n’ont pas fait plus de vieux os que leurs contemporains rockers. (Michel, Olivier, André-Luc et beaucoup d’autres :frowning: )

La moto tout-terrain, on appelait ça encore la moto-verte (quelle belle époque) était en comparaison bien moins mortifère même dans sa discipline la plus violente, le moto-cross.

Alors s’il te plait, image avec un peu plus de vérité historique tes argumentaires nostalgiques.

:trinq:

Et les anciens, avez vous fait le Tourist Trophy à l’Ile de Man ?
Question protection, il n’y a quasiment rien… j’y suis allé 2 fois avec ma vielle Guzzi, en spectateur bien sûr…

Bonjour Viviane,
Accepterais-tu de partager le rituel dont tu fis l’éloge ainsi : “la directive de Caro, une monitrice des Grands Espaces : c’était déjà un rituel et depuis qu’elle m’a dit qu’il fallait que c’en soit un je suis maintenant consciente de ce rituel” ?
Bons vols.
Merak.
:trinq:

J’ai rencontré ce docteur ecossais cet été dans le sud et ensuite a verbier, ses recherches avancent sur le sujet de la mobilisation des ressources lors des phases de vol:
https://flybubble.com/blog/flight-safety-essential-60-seconds