désuspentage et secours

en vrac et vite fait :

  • depuis le cas de Yann évoqué par Pirk il y a eu quelques autres cas de désuspentage évoqué par la presse spécialisé, il y en avait eu un raconté sur ff-vl il y a quelques années, qui n’ont pas fini fatalement.
    En tout si on les comptait je ne sais pas si ça fait les doigts d’une main. Pas le temps de rechercher dans les piles d’archives.
    Je n’inclue pas dans ceci les cas de figure où les suspentes avaient été modifiées en y faisant des noeuds dedans (accident mortel proto)

  • les tests pour homologation de secours ne se font pas en chute libre (pourquoi faire aussi ?) Imaginons un cas de désuspentage totale et tirage du secours dans la foulée : la vmax de chute n’est pas encore atteinte

  • les lights n’éclatent pas à l’ouverture contrairement à la rumeur créée par un titre un peu maladroit dans un article où pourtant l’auteur démontrait l’inverse quand on le lisait jusqu’au bout. Le cas évoqué dans son titre était celui d’un modèle qui n’a pas passé l’homologation et n’a donc jamais été vendu. Les autres ont déja servi sans éclater comme un mouchoir en papier dans lequel on se mouche trop fort. Mais bon le titre a fait son effet, ça a même valu des décommandes chez certains vendeurs.

  • les anciens des para-clubs : j’ai encore connu les Olympic, 65 m2, ouverts après chute (des vieux stocks qu’avaient encoe certains clubs, et on n’est pas mort).
    Les 1ères fois t’étais même plutôt surpris que ça secoue pas plus que ça.
    Je ne connais pas l’ambiance actuelle mais je veux bien croire que ça a changé et pas forcément en mieux :wink:

Je pense que certains ont confusément en tête le désuspentage de Michèle Baptist.
Déjà, je vous invite à rencontrer cette très regrettée personne sur le site qui lui est dédié, en précisant immédiatement que sa mort récente n’a rien à voir avec son accident passé.

http://www.michelebaptist.com/

Il y a quelques mois, elle avait été confrontée à un désuspentage total. On retrouvera son témoignage dans le courrier d’un n° de Vol Libre, je ne sais plus lequel, faut chercher un peu.
D’après ce que je sais (on pourra me corriger les inexactitudes) elle essayait un proto Axis Mercury ayant volé moins de 100h, suspenté entièrement polyéthylène non gainé. Au décollage quelqu’un venait de marcher sur ses suspentes. Elle vole un peu puis engage un 360 “normal” pour descendre. Une suspente cède, puis toutes les autres par “déboutonnage”. Elle se retrouve totalement libérée de son aile. Le temps de jeter le secours, son vario et son GPS enregistrent une vitesse de chute totalement hallucinante pour un parapentiste (véritable chute libre à plus de 200 km/h). Le choc à l’ouverture est d’une violence extrême au point que certaines sangles de la sellette cèdent. Le parachute était un Apco Mayday 18 ultra-léger. Elle se “pose” sous secours sans autre bobo qu’un gros mal au dos.
On pense que sa position “fœtale”, ainsi que sa résistance intrinsèque, dans la sellette au moment de l’ouverture l’a protégée du choc qui aurait du être fatal.
Une enquête technique serait en cours chez Axis pour déterminer les conditions qui ont pu conduire à la rupture de ces suspentes.

  • Des accidents de désuspentage peuvent encore survenir
  • Certains secours ultra-légers parfaitement conçus peuvent résister à une véritable ouverture en chute libre
  • Dans certaines positions quelqu’un de résistant peut survivre à ce choc incroyable…

Salut Vincent,

Pourquoi specifiquement les secours ultralight resisterait a une ouverture a vitesse terminale ? Il resisteraient mieux qu’un secours classique ?

Non, ils ne résistent pas mieux qu’un secours classique, ils seraient même plus près de la limite. Mais c’était pour dire qu’un vrai constructeur de parachute peut travailler ses matériaux et son assemblage de manière à ce que même un ultra-léger soit ultra-solide.

Ah ok. Merci pour la precision.

Pour préciser, à mon avis en secours parapente classiques on peut très bien en trouver qui passent le choc à l’ouverture à 40 m/s mais qui exploseraient à l’ouverture en chute libre. Idem pour les ultra-légers.
Certains sont monstre solide, d’autres pas et ça ne dépend pas de leur poids.

Oui ca doit dependre pas mal de la conception, de l’endroit des coutures etc …

Grosso-modo c’est ce que disait le fameux article, dont le titre prêtait à la conclusion inverse et a semé le doute.

Merci Surfair. :coucou:

Alors du coup ça m’a fait repenser à ça.
C’est pas pour faire de la pub spécialement pour Apco mais ça montre une partie du travail du constructeur. Petite précision, à l’image ce n’est pas leur modèle ultra-léger que l’on voit mais seulement la version légère. Les ouvertures se font à 40 m/s. Parfois, le son est impressionnant. Mettez-vous à la place du sac de sable…

http://www.youtube.com/watch?v=XjRBesRJgq8

si je peux me permettre, je voudrais apporter quelques précisions :

  • le matériau des suspentes n’était pas en “polyéthylène non gainé” (c’est un matériau que l’ont n’utilise PAS pour l’âme des suspentes qu’elles soient gainées ou non). c’était un suspentage de compète (donc plutôt fin) entièrement en tresse dyneema (sans gaine)
  • Michèle avait eu cette voile en 2ème main, donc pas neuve ; la voile avait déjà pas mal d’heures et Michèle était une pilote qui volait beaucoup
  • le suspentage n’avait jamais été changé depuis l’origine
  • le nombre d’heures total de la voile et du suspentage était difficile à estimer précisément, mais ils avaient bien plus de 100 h

la cause du désuspentage est probablement l’usure avancée de toutes les suspentes, et le fait qu’on ait marché sur les suspentes a dû finir d’en achever plusieurs, provoquant leur rupture, puis le désuspentage total par ruptures en cascade.

Tu peux te permettre bien sûr. Les précisions sont intéressantes pour ce cas qui pose question.
Je me permets donc de maintenir pour le polyéthylène puisque c’est simplement le vrai nom du matériau, “Dyneema” étant lui une marque http://fr.wikipedia.org/wiki/Dyneema. On est dans le même cas avec aramide/Kevlar ou réfrigérateur/Frigidaire.

L’accident laisse songeur…
Le polyéthylène non gainé étant particulièrement souple et résistant aux agressions mécaniques, même un piétinement des suspentes ne doit pouvoir à lui seul déclencher de rupture.
Un suspentage aramide non gainé dure une centaine d’heures. Pour un suspentage polyéthylène la durée est théoriquement incroyablement plus longue si on ne parle que de la résistance à la rupture.
Vu de ma fenêtre, il me semble inexplicable d’arriver à un désuspentage total avec ce type de matériau par simple vieillissement et dans ces circonstances (pas de fermeture/réouverture violente provoquant un échauffement).

soyons réalistes :

  • piétine donc sur un sol caillouteux une susp de 3ème étage en dyneema de 60 ou 80 dan qui a déjà bien vécu … il se peut que par chance ça ne fasse pas trop de dégâts, mais il se peut aussi que la suspente soit pile coincée entre ta chaussure et un angle vif d’un caillou, et là je doute que la fibre reste intacte

  • tu dis “incroyablement plus longue”… un suspentage compète est souvent TRES fin, et si on peut admettre qu’en conditions de vol réelles il peut tenir 200 h en étant bien entretenu, ça n’est toujours que 200 h. et quand on sait qu’il y a des pilotes de compète qui font ça en 2 à 4 mois…
    selon des sources bien informées proche de Michèle, cette voile et son suspentage d’origine avaient BEAUCOUP d’heures…

il semble qu’il y ait eu une concomitance de circonstances : vieux suspentage, on marche dessus, 360 engagés…

:coucou:
le lendemain elle est revenue voler ,c’etait ds ma region et ce qui m’avait marqué c’est qu"elle m’a expliqué avoir tirer le secour dés la premiere suspente pétée…il s’est ouvert elle etait deja quasiment en chute libre …son vario etait impressionnant…elle etait tres bas (j’ai pas la memoire des chiffres :roll: )

Hello

Est-ce qu’on parle tous de la même chose en utilisant le terme “chute libre” ?

Sans rentrer dans de la théorie physicienne, il est communément admis que dans la pratique de la chute libre, sans spécialement rechercher de la prise de vitesse on atteint 200 kmh et plus au bout de quelques 10 secondes, soit des TC de plus de 50 m/s.

Si on prend 2 à 3 secondes de temps d’ouverture pour un secours (ce qui peut être long suivant le cas de figure), qu’indiquait le vario à ce moment-là ?

C’est vrai que la prise de vitesse,dès la sortie de l’avion est beaucoup plus impressionnante quand on débute en chute.
Alors qu’après les 8 premières secondes,si on reste stable à plat,on descend tranquille à environ 160 km/h.

Pfff… z’avez décidé de me donner du boulot… Bon, j’ai cherché…
Vous pouvez lire tout ça dans le n° 388 de Vol Libre de Novembre 2008.
Éléments indiqués par Michèle :

  • 58,8 m/s et 212 km/h de vitesse verticale maxi
  • une suspente rompue pour le parachute
  • c’est un modèle testé pour 106 kg à 40 m/s et elle a ouvert à environ 70 kg (son poids + sellette et vêtements) à 212 km/h
  • des dommages constatés sur la sellette au niveau des coutures
    Éléments indiqués par Axis :
  • age estimé de l’aile d’après porosité, 100 à 150h de vol
  • suspentes de marque Liros (un excellent fournisseur allemand)
  • aile stockée depuis une longue période avant le vol
  • le suspentage avait été enduit d’une substance protectrice de composition chimique inconnue, c’est moi qui souligne.
    Curieusement cet élément était totalement sorti de ma mémoire, merci de m’avoir fait relire tout ça…

Heu, si tu as encore des éléments comparatifs à propos d’élévateurs pour lights entre sangles et drisses en dyneema, merci d’avance… 8)

Je parle des sangles fines genre les oranges, pas d’élévateurs “standards”.

Seules illustrations que j’ai trouvé :
http://www.flygin.com/flygin/yeti-rescue-ybridle_fr.php

Chez Sky j’ai du mal à voir la diiférence entre les 2 ici :
http://www.sky-cz.com/n/fr/produits/accessories/autres-accessoires/sangle-dyneema-en-v
http://www.sky-cz.com/n/fr/produits/accessories/autres-accessoires/suspentes-dyneema-en-v-pour-secours/photo

:coucou:
Non, je n’ai pas de réel élément de comparaison.
MCC fournit préférentiellement les sangles (plutôt que les drisses) pour ses secours ultra-légers. Il est vrai que je n’ai jamais pensé à demander pourquoi…
Tu peux demander directement à Alexandre Paux (qui a travaillé longtemps pour que ces sangles soient d’une fiabilité absolue), le concepteur suisse MCC-SKY et assimilés, par mail, il te répondra.
Si je l’ai au téléphone avant, je lui transmettrai ta question, sinon ce sera toi qui me tiendra au courant…

Ah oui, je m’aperçois que je n’ai peut-être pas répondu à ta véritable question.
Les sangles ultra-légères constituent un “V” en… sangle Dyneema plate cousue. Les drisses ultra-légères constituent un “V” en… drisse Dyneema tubulaire épissurée.

Ce que je ne sais pas c’est quelles sont leurs caractéristiques techniques respectives et s’il y en a de plus recommandables que d’autres.

Bonne piste, j’avais déja Alex au téléphone plusieurs fois pour des renseignements.
Le 1er qui en apprend plus le dit à l’autre :wink:

Merci.
Bon je vais voler.

A+