tu veux dire qu’on peut encore voler avec après ou que décrire l’état de la voile avec un % est trop réducteur ?
Durée de vie d'une aile?
C’est comme si on décrivait l’état d’une voiture en % de durée de vie. C’est simplement un concept qui ne s’applique pas. Tellement de paramètres interviennent…
On sait quand une suspente passe en-dessous des critères tolérés par l’homologation. Mais ça se change, comme une voiture se répare…
On sait quand un tissu n’a plus assez de tenue pour assurer des comportements sains… et là c’est rédhibitoire.
Mais un vieillissement de parapente n’est pas linéaire, il se fait par paliers parfois aléatoires (c’est à dire qu’on ne maîtrise pas certaines combinaisons de facteurs de vieillissement).
Personne ne peut dire, à partir du moment où tous les critères sont bons, qu’à l’instant “T” il reste telle durée de vie. Cela dépend trop de l’utilisation qui est faite et des conditions d’emploi.
Ce n’est pas parce qu’une suspente a perdu 40% de sa résistance en un an qu’elle continuera à s’affaiblir au même rythme. Ce n’est pas parce qu’un tissu n’a plus au bout de deux ans que 50 % de sa valeur de porosité à neuf qu’il ne lui reste plus que deux ans à vivre.
Ces échelles de durée de vie sont juste du mensonge marketing… sous la pression des consommateurs qui veulent toujours être rassurés.
effectivement ca parait logique tout ça.
Et c’est bon d’avoir ça en tête.
Maintenant pour un débutant comme moi par exemple, sans être forcement rassurant parce qu’on est jamais à l’abri de surprise, j’ai envie de croire que c’est quand même un indicateur. Puisqu’il est apposé par des professionnels tout de même.
Le seul indicateur qui pourrait être mentionné est:
Apte au vol au moment du contrôle
… et c’est tout. Comme l’explique Hécate j’ai eu le cas avec la voile d’un pote. Suspentage viellissant mais tissu nickel. Verdict: 30 % de vie restante. Un petit changement de suspentage plus tard, et hop… 60% de vie restante. La logique est donc discutable.
Pour le tissu neuf, il est reconnu (je ne trouve plus ma source, Nova il me semble) qu’en début de vie les qualités se dégradent très vite puis il y a un palier où il se dégrade beaucoup moins. Les arguments de Nova étaient qu’ils utilisaient un tissu moins bon à l’état neuf mais que celui-ci n’avait pas cette dégradation rapide, donc une voile qu changeait peu de comportement et en performance.
En lisant ce fil de discussion, et l’autre sur le suspentage, je suis nettement plus inquiet pour les suspentages en Dynema (surtout fins) que pour tout le reste dont la voile.
Les suspentes non gainées en aramide (kevlar) sont très peu élastiques et beaucoup plus résistantes à la traction que les suspentes gainées en polyamide (nylon), et donc plus fines elles causent moins de traînée… mais elles sont plus exposées aux agressions diverses et surtout elles ont horreur d’être mouillées.
Une gaine protège l’âme de la suspente mais elle garde aussi plus longtemps l’humidité.
Si on prend en compte en permanence la fragilité potentielle de notre matériel, il peut durer très longtemps.
Je vole depuis 2010 sous une “vieille” Artik 1 de 2006, révisée en avril 2012. Rip’Air m’a changé les suspentes basses par précaution, bien qu’elles fussent toujours dans les normes. La voile est à 50% d’usure, elle me donnera encore au moins 250h de bonheur. J’en prends un soin méticuleux, je la bichonne, j’adore cette voile et je n’ai aucune envie d’en changer. 
Nous connaissons tous des pilotes qui volent sous des “bâches” de plus de 10 ans, et qui volent bien.
Il y a quelques années, le principal facteur d’usure était le rayonnement solaire (surtout les UV), tant pour le tissu que pour le suspentage. Ce n’est plus aussi vrai maintenant. Il y a cependant des précautions à prendre si on veut voler longtemps avec une voile qu’on aime, entre autres éviter de la laisser bronzer au soleil ou de la mouiller.
Les voiles des écoles sont revendues aux stagiaires avec très peu d’heures de vol mais elles ont subi beaucoup de pliages barbares et une utilisation qui n’a pas toujours été très amicale par des stagiaires maladroits. Même jeunes, ces voiles ont souvent mauvaise mine mais elles ne sont pas rincées pour autant.
Et puis, quand on sait coudre, on peut toujours recycler les tissus trop poreux pour en faire des jupons, des petites culottes ou des coupe-vents. Et les vieilles suspentes sont parfaites pour tous nos bricolages.
Bons vols à tous*