Intéressant.
Du coup ça dépend de ce qu’on entend par “cravate irréversible”. Si on peut les sortir par un décro mais qu’on ne le tente pas, est-ce qu’on considère que c’est irréversible ?
Est-ce qu’on considère qu’il faut savoir parfaitement décrocher pour voler sous ces ailes ?
En tout cas on peut dire que même si elles sont irréversibles, ces cravates n’empêchent pas de continuer à voler ROTFL !
Oh ben une cravate impossible à sortir sans décrochage et qui a obligé le pilote à poser sous une demi-voile, j’en ai vu de mes yeux une sous une aile standard…
Et j’ai aussi une copine qui a fait secours sous une DHV 1-2 suite à monstrueuse cravate de plus de la moitié d’aile tricotée dans le suspentage…
Il est évident que la présence de jonc n’est pas nécessaire à l’irréversabilité d’une cravate. Néamnmoins, je pense que c’est un facteur aggravant.
Le problème des deux lignes, c’est aussi le retour d’expérience qui reste encore trop insuffisant, que ce soit en terme de sécurité, de longévité, et plus simplement de pilotage parce qu’elle sont aujourd’hui pilotée par des gens qui ont au moins un peu d’expérience. Qu’en sera t-il pour des débutants ? peut-être que tout se passera bien, après tout …
Non, non. Rien de tout ça. Aérologie.
Les deux sont des pilotes très tranquilles.
Une fois sous le vent, du classique. Asymétrique à environ 75 %. La moitié de l’aile reste coincée dans le suspentage. Pas trop de place pour tripatouiller, contrôle de la trajectoire pour s’éloigner du relief et il restait environ 300 m avant le fond de vallée. Sur ces 300 m, impossible de sortir la cravate (pas facile avec une aile qui veut partir en permanence en virage). Poser sans bobo avec une demi-aile ouverte.
L’autre fois au vent ! Mais peut-être sous le vent d’un très fort noyau et un peu trop sur les freins, pas grand chose, mais ça a apparemment suffi. Décrochage voile ouverte et bien en forme. Monstre abattée violente, détente, chute à 1 m du bord de fuite. Lorsqu’elle retombe dessous, 80% de l’aile est tricotée dans le suspentage. Le départ en rotation a commencé à s’initier et là elle n’a pas cherché à comprendre : secours. Il valait mieux… Posée sous secours sans bobo au pied du relief.
C’est bien le problème: ce débat a été soulevé avec l’apparition de la R10.2, on a eu droit à pas mal de discours savants de la part de pilotes qui n’avaient jamais vu, touché ou piloté cette voile, et pour l’instant rien ne permet de confirmer ces discours.
Excellente remarque Man’s, je me pose les mêmes questions mais pas eu le temps de regarder les traces. On diriat effectivement que les massifs sont plus…massifs. Ca vaudra une petite étude, voir y passer des vacances de Paques (au hasard :jump: ) un de ces jours. D’autant que mon exemple n’est pas le seul. Il doit il y a avoir une dixaines de types avec des voiles standard (genre B) qui passent les 200km… Pourquoi la-bas et pas en France ? Ca mérite de comprendre, effectivement.
C’est evident Nico. L’allongement c’est LE problème en incidents de vol. Je ne connais pas l’influence de la diminution des lignes. J’ai parlé un peu vite pour donner un exemple rapide de matos très exigeant sous plusieurs aspects.
Perso, j’arrive pas à prendre les choses comme ca. Principe de securité active: pilotage. Principe de sécurité passive: voile/secours. Je maitrise ma voile aux limites du domaine, je vole avec. Sinon, je prends plus cool. Je pense pas que le decro ou la vrille soient essentiellement des manoeuvres d’accro. Je pense que ce sont tout d’abord des incidents de vols au limites du domaine qui peuvent arriver quand on s’est trompé d’endroit. Dans l’idéal, on ne devrait pas s’y frotter si on arrive à tout anticiper. Mais qui te garantit qu’un bon vrac n’arrivera jamais ? Ca arrive aux tout meilleurs. Pour l’anecdote, il y a un truc qui m’amuse bien: tous les pros du pilotage te disent qu’en pratique le decro ne sert que sur des ailes très allongées pour défaire une éventuelle cravatte. Ca tombe bien, ce sont exactement celles avec lesquelles très peux de pilotes osent (maitrisent) la manoeuvre :grat:
J’arrete pas de me poser la question au sujet de la Delta mais pas de retour. Faudra l’essayer en SIV. On s’en rend vite compte sur les sorties de decro un peu rapides…
Il y a des jonc dans les voiles de compét depuis l’U3 ! et Boom je ne sais plus combien sur le bord d’attaque sous le nom de rigifoil. La R10 n’est pas une nouveauté de ce point de vu. Je ne pense pas qu’une R10 cravate plus qu’une Boom. Les principaux facteurs pour les cravates sont l’allongement et l’espace entre deux suspentes. Ce qu’il faut voir, c’est que les voiles de compét utilisent des profils bien plus solides en fermeture que les voiles homologuées. Du coup, on ferme très peu avec ces voiles, et pour peu qu’on ne les poussent pas dans leurs derniers retranchements, ces voiles sont faciles à piloter et sûres.
A mon sens le point négatif des voiles de compet actuelles, c’est l’impossibilité de descente rapide qui elle est bien réelle ! il faut voler en anticipant un peu plus les éléments et fuir les situations foireuses ! Mais sinon, comme je le disais plus haut, cela fait longtemps que je n’avais pas eu un confort pareil avec une voile de compet, la R10² est une voile qui n’use pas son pilote en l’air car elle est amortie sur l’axe de tangage et qui permet donc de faire de longs vols de distance.
Je suis toujours surpris qu’on se focalise sur les joncs ou l’allongement sans parler du fait de pas pouvoir descendre plus vite qu’à -8-9 m/s. Perso je pense pas être infaillible, et du coup je trouve ça carrément dangereux!
Et -8 -9 m/s, t’es gentil ! parce que passé -6 m/s avec la R10² t’as la tête à l’envers… et en plus quand ça monte fort, il est impossible de mettre la voile en 360°, donc autant considérer que seule la fuite est possible !.. mais bon on s’y fait…
un gars en A s’est offert un ptit 3900 à l’open de belgique en R10 3 lignes :mrgreen:
bin, il s’est barré à l’horizontale, pas le choix de faire autrement :mrgreen:
La spirale qui a failli avoir ma peau et figé mes convictions à propos des risques de perte de connaissance sous Gs élevées (Cf. le fil sur la mesure des accélérations) faisait suite à une aspiration sous un congestus au fond de la vallée de Luchon avec une EDEL, copie de la Falhawk Athlete, dont le bord d’attaque était rigidifié par… des joncs en fibre de verre longs d’une trentaine de centimètre.
Par rapport aux voiles avec lesquelles ont apprenait à l’époque à voler, le gain de perfo était énorme: on tenait les ascendances et, arrivées facilement au plafond, on commençais à attaquer des transitions.
Mais là, mis en confiance par le ciel bleu devant moi et le plouf d’une VS plombant sous moi, j’avais sous-estimé la santé du gros chou(x) qui venait déborder sur le versant nord des Pyrénées, et j’allais rencontrer de sérieuses difficultés…
à descendre! Eternel recommencement…
Je dus enchainer plusieurs séries de 360 pour repasser sous les crêtes voisines, alternant avec les glides face au vent pour m’éloigner du relief que je commençais à perdre parfois de vue (séquence frisson!). Quand je suis rentré en virage dans ma dernière série avec une oreille (involontaire) à l’intérieur, la spirale s’établit tout à fait normalement et je me rappelle très bien m’être dit alors “qu’avec aussi peu de tissu ainsi froissé, ça pouvait pas faire de mal, juste me faire descendre un peu plus vite…”
Tout à coup, le manège est devenu fou : au dessus de ma tête, la voile était repliée en deux dans les suspentes et j’étais centrifugé comme jamais… J’ai eu alors la chance que l’aile se redresse et la conviction que, ce jour là, dans la situation où j’étais et pour mon matériel de l’époque, le décrochage était la moins mauvaise façon de perdre de l’altitude.
Mais, depuis 87, je n’ai jamais réalisé ou toléré plus qu’une oreille externe dans un 360!