Tiens c’est marrant je me posais la même question en sortant de Montagne en scène hier soir à Lyon. Voir des gens top level faire de belles choses, ca inspire beaucoup. On a tous je crois un ptit diablotin caché qui ne demande qu’à s’enflammer quand on se souvient de ce qui est finalement possible de de faire. À nous de nous souvenir qu’il faut que nous nous en donnions les moyens.
En ce qui me concerne, j’avais écrit un post pour un autre fil, que j’ai posté par erreur ici. Comme on ne peut pas effacer totalement un post (sans intervention des modos), j’ai remplacé par un point minimaliste, espérant que ça dérangerait le moins. Raté.
Le questionnement de Charognard est très intéressant.
On peut même après s’être demandé personnellement quelle est l’influence de la X-Alp sur nous et notre pratique. Se poser la question, est-ce que dans les situations un peu limites voire accidentogênés que l’on a déjà vecu, quelque chose nous a influencé pour nous y mener. Et plus loin se demander quelle est la part de “linfluence” en tant que cause principale ou secondaire dans les accidents ?
Curieux sondage !
La X-Alps est une épreuve hors-normes, au parapente ce que le Tour des Géants (en patois valdotain, Tor dei Giganti en italien) est à la marche en montagne et ce que le tour du Monde en solitaire est à la course au large.
Cette course peut captiver certains d’entre nous parce que ses acteurs les font rêver, parce que leurs choix tactiques alimentent les conversations à la terrasse de l’atterro, c’est leur droit aussi bien que de parler politique.
Cela ne me passionne pas et je ne m’y intéresse - de très loin - que quand un copain est engagé dans ce qu’il faut bien appeler une galère infernale.
Ce n’est pas le cas cette année.
J’avais suivi un peu l’aventure de Victor Sebe, que je connais depuis que j’ai volé avec lui dans mes stages aux Grands Espaces, par celle de Clément Latour puis celle d’Erik - grand copain de “mon pilote” - notre Suédois de Planfait, mais pas plus que ça.
Pour m’impressionner, il fallut des gaillards comme Reinhold Messner, Niki Lauda et Barry Sheene, qui poussèrent au-delà des limites la volonté de ne pas céder au corps martyrisé qui se dérobait à eux. Je n’ai pas connu Lauda, j’ai croisé Messner en 1969 (comme interprète) au refuge d’Argentière quand il était venu faire la Davaille en solo, et Barry Sheene plusieurs fois quand il venait nous saluer, rigoler et bavarder avec nous, commissaires de piste lambda, pendant son tour de reconnaissance à pied du circuit avant de prendre la piste.
Quelques gaillards moins conventionnels m’impressionnèrent aussi mais ils appartiennent maintenant à l’Histoire, par exemple le truand Jacques Mesrine (qui fut capable de s’évader du QHS de la Santé, assassiné dans un guet-apens policier) ou le capitaine SS Michael Wittmann qui fut le plus redoutable chef de char de la guerre, avec un talent extraordinaire pour “sentir” l’ennemi et le détruire (et donc rester en vie) aux commandes d’un Stug (Sturmgeschütz / canon d’assaut) puis d’un char Tigre, et un tableau de chasse exceptionnel. D’accord, c’était un SS, mais ce n’était pas un criminel, c’était un guerrier, tué dans son char pendant la bataille de Normandie en août 1944. Son fantastique exploit à Villers-Bocage, quand il attaqua tout seul et détruisit toute une unité blindée anglaise, restera dans les Annales de l’Histoire.
Dans le même registre, on peut admirer le talent et le culot de Lannes, qui attaqua tout seul à 1 contre 10 et sans artillerie l’armée russe à Friedland, en 1807, et tint le coup pendant 8 heures en attendant l’arrivée de Napoléon avec le gros de l’armée. Il fut tué à Essling en 1809.
Les exploits de nos parapentistes dans la X-Alps sont ce qu’ils sont, je n’irai pas les dénigrer bien au contraire, mais en comparaison ils sont quand même très loin de ceux des gaillards que je viens de citer, qui n’ont que peu d’écho dans le grand public.
Il n’y a que les vieux motards qui se rappellent Barry Sheene, ils n’y a que les alpinistes qui se rappellent Hermann Bühl ou Lionel Terray, il n’y a que les férus d’Histoire qui se rappellent Jean Lannes ou Michael Wittmann, et si on se souvient de Niki Lauda c’est parce qu’il vient de mourir, il n’y a que les férus de F1 qui se rappellent son terrible accident sur le Nurbürgring en 76.
Il n’y aura que les parapentistes pour se rappeler le nom de Chrigel Maurer pour ses performances dans la X-Alps et cela ne fait pas grand monde.
Quand je l’ai vu arriver au col des Frêtes il y a deux ans, en plein cagnard, il ne transpirait pas et il était sec, c’était vraiment étonnant mais pas admirable.
Maurer est un pilote exceptionnel mais il ne gagnerait peut-être pas aussi “facilement” sans la logistique importante qui l’accompagne mais c’est une autre débat.
Je n’ai pas attendu la xalps pour crapahuter avec un parapente sur le dos.
Et c’est pas la xalps qui m’a fait prendre conscience qu’un sac de 24 kil c’est insuportable et ça rentre mal dans la clio qui te prend en stop.
Et comme je ne suis pas le seul ça ne m’étonne pas que les modèles light prennent 20%.
De là à en déduire que je suis influencé par la xalps :roll: En ce cas je suis tout autant influencé par les championnats du monde de la partouze : c’est aussi grâce à ça qu’on a des capotes révolutionnaires.
D’un autre côté tu ne te poses pas toutes ces questions dès lors qu’il s’agit de t’interroger sur l’influence que peut avoir la cfd et la course à la performance en tant que cause possible d’accidents. C’est même l’inverse puisque tu n’hésites pas à en faire la promotion.
@ Plumocum salut et… désolé, mais soit peut-être me suis-je mal exprimé, soit peut-être m’as-tu mal interprété. Car ici je proposais après que chacun se soit prononcé sur l’influence ou non que peut avoir sur lui la X-Alps (pour moi perso aucune) de réfléchir sur la réalité ou non de sa sensibilité aux “influences/influenceurs”. Donc non pas seulement de l’influence de tous les types de compétitions imaginables (CFD, Xc-contest, vitesse-distance, voltige, précision d’atterrissage, costumé, etc.) Mais bien de tous les types d’influences qui peuvent exister, les medias, le marketing, les copains, etc.
J’estime effectivement que la CFD ainsi que toutes les formes de compétitions sont de très bon outils dans l’apprentissage et la progression de tout pilote quand elles sont utilisés à bon escient, au bon moment de la progression, dans le bon esprit (apprendre et non pas prouver quelque chose)
Après une compétition du niveau d’exigences de la X-Alps, niveau que l’on peut aussi attribuer aux vols de records en distances, aux top-ten des CFD et autres Xc-contest, aux championnats du monde et autres PWC, etc. Les compétitions d’un tel niveau d’exigences ne sont accessibles qu’à une “Elite” et si certainement un petit ratio de pilote lambda peut s’imaginer s’y identifier cela ne doit pas, mon avis, être le fait de la grande majorité. Sinon les accidents mortels ne se compteraient pas sur les doigts des mains et… pieds mais par centaines.
Ceci étant, juste dans mon petit coin du moment dans cette période à passages de fronts répètés et tendances orageuses clarement annoncées. Je ne peux que me demander au vu des ailes qui dès la moindre supposée “accalmie” se voient dans le ciel à 7 voir 8 octas avec des bases qui hésitent entre toutes les nuances de gris et que sans soleil et pas à l’heure d’une éventuelle restit, cela monte sans trop de souci… Bref, je ne peux que me demander ce qui motive ces pilotes, sont-ils sous “influence” et de quoi/qui alors ou c’est vraiment leur decision libre de toute influence qui les font décoller ?
Moi je vole 10h par an mais j’ai un talent énorme et une caisse à faire rougir Kilian Jornet et Toma Coconea.
Je ne participe pas à la Redbull X-Alps car j’ai des revenus qui ne dépendent pas du parapente et je ne voudrais pas enlever à Chrigel Maurer sa première source de médiatisation et donc de vecteur de revenus.
Je pense que si je participais, ça révolutionnerait votre pratique et votre vision du potentiel d’un parapentiste.
Parce que je suis fairplay, je prendrais une aile école de construction standard, une sellette string, je compterais sur la bienveillance des gens pour m’orienter sur le parcours et j’offrirai mon nightpass à un suisse qui en a plus besoin que moi.
Tout ceci, m’offre des chevilles assez solide pour supporter un aller-retour sur le parcours X-Alps en moins de temps qu’il n’a fallut au vainqueur de la première édition pour le simple aller.
Vous pouvez également mesurer que j’ai suffisamment d’ego pour me permettre d’être sélectionné.
Bon, je passe aux aveux : la Phi Maestro light est devenue une voile très attrayante. Elle va me permettre de parcourir la Xalps très sereinement, en toute sécurité et dans un confort total, même quand j’aurai passé la cinquantaine.
Blague à part, rien de ce qui se passe ne permet de dire qu’elle défavorise son pilote par rapport aux autres ailes en lice : par exemple il y a des Zeolite devant mais aussi derrière.
Je découvre ton message et je suis quand même extrêmement surpris par ce que tu écris ! :grat:
En effet citer comme tu le fais avec une certaine “admiration”, à cause de leur fort caractère, des personnes comme Mesrine ou Wittmann m’étonne énormément (pour ne pas dire plus). :grat:
Pourquoi ne pas “admirer” aussi des gens comme Landru ou Fourniret par exemple ?
J’imagine en effet que les tueurs/violeurs en série ont sans doute des caractères affirmés…
Mais “valoriser” comme tu le fais des personnes comme Mesrine ou Wittmann ! :affraid:
Comme pour la F1 par exemple c’est pour les constructeurs la possibilité de mettre en avant une image de marque.
Les ventes de zéolite resteront à mon avis très marginales (qui investirait dans un gun à la durée de vie si réduite ?), mais c’est démontrer l’excellence de la conception.
Personnellement cela me fait dire que même si Advance a volontairement arrêté de vendre des voiles de compétition cette marque reste dans le coup même sur le créneau des guns.