Des mauvais au déco de Montmin, il y en a des quantités pas possibles, et le pire c’est que souvent ils sont “encadrés”, parfois même en stage SIV.
Passer une ou deux heures sur le déco à observer est très didactique, cela rend humble quand on n’a pas encore d’expérience, en même temps qu’on apprend des tas de choses si on sait observer.
En parapente, on apprend à chaque vol.
En regardant la vidéo, j’ai retrouvé les erreurs sempiternelles de mon pote “Pasdoué”, qui vole depuis 2009 et qui a fait plus de 500 vols mais qui ne sait toujours pas préparer sa voile correctement, qui ne sait toujours pas la piloter au sol et qui fait presque toujours des décollages très pourris.
Chez lui, c’est un défaut de symétrie dans ses postures lié à une coordination motrice défectueuse, aggravée par sa lenteur.
J’avais trouvé une astuce pour lui éviter ça et c’était efficace mais les moniteurs qui prirent le relais, s’imaginant avoir un stagiaire lambda, démolirent mon patient travail et cela se traduisit par des vracs, des vracs et encore des vracs.
Repassant après eux, je n’avais plus d’autorité à ses yeux et “mon” élève cessa de m’écouter. Après tout, il avait bien le droit de se casser la gueule s’il était assez con pour risquer ses os inutilement en allant se croûter sous les décos.
6 ans plus tard, il n’a toujours rien appris et il ne saura jamais piloter une voile au sol, il ne saura jamais décoller proprement. Quand il est en l’air, on a tous peur pour lui. J’ai renoncé à m’occuper de sa sécurité, j’ai cessé de perdre mon temps avec ce gugusse. Quand il se cassera la gueule vilain, je ne serai pas là et je n’aurai aucune part de responsabilité.
J’irai quand même à son enterrement.
Le travail au sol est un exercice fondamental, pas du tout réservé aux débutants. Tous les bons pilotes en font (même moi :mrgreen: ), même les pros, même les compétiteurs et surtout ceux qui font de l’acro. Le ressenti de la voile est très important et on n’acquiert pas une gestuelle efficace quand on ne sent pas bien sa voile en temps réel.
Autre exercice très didactique : s’échanger les voiles dans une séance de gonflage. C’est fou ce qu’on apprend et c’est énorme quand le débutant a avec lui une personne compétente qui sait lui expliquer ce qui se passe et la manière de faire. C’est comme ça que j’ai appris et que je transmets, tout en continuant à apprendre.
Quand j’ai la voile au-dessus de la tête, je ne la regarde jamais, je zappe le contrôle visuel parce que je la sens dans les commandes et dans la sellette, ce qui se traduit par une petite séance de pilotage au sol sur le déco quand la voile n’est pas parfaite pour décoller en sécurité. On ne peut pas le faire si on n’a pas acquis un bon ressenti par du travail au sol et cela se traduit alors par des décos ratés, parfois hélas par des vracs.

