Louis-Gilles Francoeur
Édition du samedi 22 et du dimanche 23 novembre 2008
Mots clés : Pierre Langlois, Rouler sans pétrole, Automobile, Livre, Québec (province)
Une revue critique en profondeur des technologies de motorisation et des filières énergétiques
Avec Rouler sans pétrole, qui vient de paraître aux Éditions MultiMondes, le physicien Pierre Langlois déchire le rideau de la méconnaissance pour faire apparaître un fait troublant: la révolution de la voiture électrique est déjà un fait technologique accompli.
Et ce n’est pas le marché qui ne suit pas, car les consommateurs réclament déjà des voitures moins énergivores. La réalité est beaucoup plus sinistre: la transition vers des véhicules moins énergivore est d’abord bloquée par des constructeurs automobiles qui ne veulent pas perdre le marché lucratif des pièces de rechange, lequel disparaîtrait en grande partie avec des véhicules nécessitant pratiquement aucun entretien, et qui verraient la longévité des véhicules augmenter considérablement.
À lire ce livre, troublant à plusieurs égards, on en vient presque à souhaiter que les grands constructeurs actuels passent l’arme à gauche durant crise économique actuelle afin de laisser la place à de plus audacieuses entreprises qui sauront bâtir, avec les travailleurs disponibles, de nouvelles usines et satisfaire dès lors un marché qui ne demande qu’à évoluer malgré la résilience d’un indécrottable segment de dinosaures.
Un livre actuel et unique
Même si le Québec compte au moins trois guides annuels de l’auto, un genre à peu près inconnu ailleurs dans le monde, personne n’avait, en tout cas dans la francophonie, fait un bilan technologique et politique des progrès accomplis en matière de motorisation électrique. Il y avait bien L’Odyssée du transport électrique, de Pascal Griset et Dominique Larroque, publié en 2006 chez Cliomédia en France. Mais ce livre, à distribution restreinte, n’était pas disponible sur le marché, du moins au Québec. Et il a surtout une valeur historique et n’est pas un bilan actualisé.
Par contre, Rouler sans pétrole fait le tour des technologies présentement disponibles, testées et bien documentées, déjà utilisées dans différentes stratégies de motorisation moins énergivores, de l’hybride classique représenté par la Prius jusqu’aux modèles à moteur-roue que Volvo veut mettre en marché dans… 10 ans. Ce constructeur, comme d’autres, veut sans doute rentabiliser encore davantage ses vieilles chaînes de montage plutôt que de prendre tout de suite les devants avec une solution qui est à deux doigts de ce que proposait il y a 15 ans déjà le chercheur Pierre Couture, d’Hydro-Québec. Pierre Langlois consacre d’ailleurs un chapitre à ce dossier pourri qui demeurera un stigmate cuisant dans la réputation d’Hydro-Québec. Selon le physicien Langlois, en abandonnant la mise au point d’un véhicule hybride déjà fort avancée au lieu de limiter le projet à son seul moteur-roue, Hydro-Québec a fait rater au Québec la chance de prendre la tête du futur marché mondial de l’automobile avec une solution de 20 ou 30 ans en avance sur son temps.
Le physicien Pierre Langlois, qui a déjà remporté plusieurs prix avec d’autres ouvrages de vulgarisation scientifique, aborde aussi de façon très critique les filières de l’hydrogène et des biocarburants, qui bénéficient elles aussi de progrès importants. Comme l’hydrogène n’existe pas à l’état naturel, elle doit être produite avec d’autres filières énergétiques, certaines plus énergivores et polluantes que d’autres: danger. Pierre Langlois estime plus réaliste d’augmenter l’efficacité des hybrides actuelles ou de produire massivement des tout-électriques déjà capables de répondre aux besoins de la majorité des consommateurs urbains. En optimisant les techniques disponibles on pourrait, démontre-t-il facilement, réduire la consommation de pétrole des voitures de 75 à 80 % avec des solutions déjà éprouvées.
Progrès
Les progrès accomplis dans le stockage de l’électricité, principalement avec les piles lithium-ions, explique le physicien, permettent déjà à des voitures, des autobus, des motos ou scooters et même à des camions de livraison ou de long cours de parcourir des distances qu’on pensait réservées, il y a 10 ans, uniquement à des moteurs conventionnels. Déjà, les diesels produits massivement en Europe permettraient des économies de 15 à 30 % si seulement les constructeurs, comme Volvo, rendaient disponibles ici les modèles qu’ils vendent depuis des lunes en Europe.
Pierre Langlois aborde avec un oeil tout aussi critique la production des biocarburants qui risquent de provoquer une crise alimentaire mondiale si les champs alimentent de plus en plus les voitures plutôt que les humains pour faire des profits. Certes, il y a d’autres filières comme la biomasse, mais ce n’est pas celle que privilégient dans les faits les gouvernements, beaucoup plus intéressés à séduire les électeurs du monde agricole qu’à protéger la biodiversité…
Rouler sans pétrole est tout cela: une revue critique en profondeur des technologies de motorisation et des filières énergétiques, qui remet en question la courte vue de nos politiques publiques et corporatives. Un livre essentiel pour voir venir et accélérer le changement.
petit message inutile pour dire que je suis content … hier j’ai fais le plein à moins d’1€/l de mazout (0,999€, les matheux-puristes et les marketeurs apprécieront la précision)
:grat: J’ai fait le plein aussi hier mais j’étais encore bien au-dessus de ce prix.
D’ailleurs, d’après http://www.prix-carburants.gouv.fr/index.php il n’y a rien de tout proche à moins de 1€ le gazole…
En savoie c’est pire, aucune station n’a osé proposé ce prix.
ce n’est pas étonnant.
certaines villes sont bien plus accessibles que d’autres.
et la savoie, c’est comme les vosges, dés qu’on monte un peu, ca devient hors de prix.
par contre, ca ne m’étonnerait pas qu’ils ne se soient pas mis à jour, vu que je ne retrouve pas la pompe à 1.02 d’aujourd’hui sur rennes :grat:
heu je ne suis pas ça au jour le jour vu que des fois il se passe un mois sans que je fasse le plein, mais je crois qu’il y a des stations à CHF 1,46 le SP95, soit EUR 0,95
Le diesel aucune idée, de toute façon il est plus cher et ça n’intéresse personne ici (et ils ont bien raison :mrgreen: )
Oui, dans le Jura elle est à ce prix là mais autour de Lausanne elle est plutôt entre CHF 1,50 et 1,56, me demandez pas en € j’ai la flemme de faire le calcul :mrgreen:
Oui, ça remonte à l’époque où y avait des francs français = FF et les francs belges = FB, on précisait toujours dans quelle monnaie on travaille. Comme actuellement on accepte les € en Suisse (les billets) on précise toujours ainsi on sait tout de suite en quelle monnaie on est!!! CHF = c’est pas français mais Confédération Helvétique Francs :mrgreen:
Oups désolé, pour ma part c’est sûrement une déformation professionnelle sur les rapports, quittance et documents officiels ont met toujours CHF en premier en Suisse. C’est sûrement pour pas faire comme les autres, comme huitante et pas quatre-vingt ou nonante et pas quatre-vingt-dix :mrgreen: