Le prix de nos jouets

Ca ne s’applique pas qu’au parapente, c’est pareil pour tous les produits. Regarde les fabricants de voiture, pourquoi les modèles export sont moins cher? Une Renault se vend moins chère en Allemagne par rapport à la France et en plus elle mieux équipée.
Du point de vue du fabricant et pour faire court , il y a des pays où tu peux faire de la marge pour assurer tes revenus, et d’autres où tu te contentes de faire des ventes pour assurer un volume total plus important qui t’aidera à amortir tes coûts fixes. L’un ne va pas sans l’autre.
IL ne faut pas oublier qu’une entreprise doit gagner de l’argent pour vivre et être pérenne.

Je rebondis encore une fois sur le coût de l’activité.
Le jeune smicard qui débute dans la vie n’est pas forcément seul et avec deux SMICs on peut vivre, même si le loyer en bouffe une grosse part. Quand on est seul(e) avec une petite retraite, le problème est différent.
Vivre seul(e) est une ascèse en même temps qu’une liberté mais cela a un coût : les frais fixes de logement, d’assurances diverses, d’abonnements divers (EDF, gaz, téléphone, Internet) et même les impôts que l’Etat arrive encore à nous piquer, même si c’est à peu près insignifiant. Avant Macron, je n’étais pas assujettie à l’IRPP.
Je ne fume pas, je ne vais jamais au théâtre, jamais au cinéma, je ne sors jamais en boîte, je ne fais pas de voyages, je roule avec une vieille Logan, je mange bio le plus possible (dans la mesure où c’est accessible), je ne suis jamais malade et mon seul luxe c’est le parapente… qui ne me coûte pas cher et ce que cela me coûte ne m’empêche pas de vivre.
J’ai toujours vécu sans un rond et quand vint la retraite mon banquier siphonna les maigres éconocroques d’une vie de labeur. Bof, quand on sait vivre avec pas grand chose ce n’est pas un problème.
Il y a des priorités dans la vie.
Jusqu’à la retraite, la priorité a été le travail pour faire vivre les miens et essayer d’assurer les vieux jours. L’âge venu, n’étant pas à la rue ni au seuil de pauvreté, je peux encore aider ma fille, fourmi comme moi, et mettre dans le vol libre une grande partie de ce qui me reste pour vivre.
Cependant Pierrot a quand même raison.
Le jeune smicard n’a pas la même philosophie de l’existence ni envie de se priver de tout, il doit quand même se priver et c’est un inconfort pénible.
Ma philosophie est très empreinte de stoïcisme grec et de taoïsme chinois, bref il y a un juste milieu entre Diogène et François d’Assise, qui prônaient le dénuement, et Epicure qui professait la modération en tout et réfutait toute forme de désir : “être heureux, c’est d’abord ne pas souffrir”. On ne peut pas être heureux quand on souffre du manque de ceci ou de cela, il faut donc selon lui évoluer vers une ascèse qui permettra d’accéder à un équilibre serein.
Epicure rejoignait par certains côtés son contemporain Confucius.
Je ne pense pas qu’un jeune smicard ait déjà acquis une grande philosophie de la Vie.

Mes petits plaisirs sont très limités : voler, quand c’est possible, et boire un thé ou une petite bière le soir avec ma fille, à Paris, ou avec les copains à Planfait.
Un seul voyage par an, pour aller voir mes amis en Allemagne (et faire le plein de bonne bière).
Je persiste et signe : on peut voler quand on n’a pas un rond, c’est plus compliqué quand on a des enfants à élever. Vivre sa passion oblige alors à faire des choix existentiels.
:trinq:

@Sagamartha : sans indiscrétion, quelle profession exerçais-tu avant la retraite ?

prof

:mdr: merci.

C’est la stricte réalité. Faut choisir.
C’est ce que beaucoup de gens font. La seule condition est d’être muni de l’imaginaire qui le permet.
Mais c’est sûr que si le vol n’est pas une passion mais une simple variable d’ajustement dans un plan de carrière, investissements immobiliers, famille et placements divers, s’il n’est qu’un des éléments de la consommation de loisirs et voyages variés, alors le parapente est cher et n’est pas accessible aux pauvres.

Il y a une énorme nuance entre être fauché et être pauvre.
Les vrais pauvres n’ont pas la possibilité de s’en sortir. Ils habitent où ils peuvent, parfois chez des marchands de sommeil, et ils travaillent quand ils peuvent, pour des salaires de famine et dans des conditions souvent épouvantables. Il faut lire “Tête de Turc” de Gunther Wallraf et “le quai de Ouistreham” de Florence Aubenas, deux journalistes de talent qui ont plongé dans l’enfer de la pauvreté et qui en font des récits effrayants mais qui savaient pouvoir en sortir.
Les vrais pauvres ne peuvent pas.

Cela nous éloigne du parapente mais pas tant que ça, je maintiens qu’on peut voler quand on est fauché comme on pouvait grimper à une époque où la condition des petites gens n’avait pas encore été améliorée par les 30 glorieuses.

Dans son bouquin sur la face N de l’Eiger, Heinrich Harrer raconte sa rencontre avec Fritz Kasparek en 1937. Jeune étudiant en médecine, archi-fauché, il rentrait à pied des Dolomites vers son Autriche natale et il était sale, affamé, fatigué. Kasparek avait une poire bien mûre et il la lui avait donnée, prétendant avoir déjà mangé… mais c’était faux et il n’avait rien d’autre, simplement Harrer avait encore plus faim que lui.
J’aurais fait comme Kasparek.
Être vraiment pauvre, c’est bien pire que ça, ils étaient seulement fauchés.
L’année suivante, ils participèrent à la 1ère de la face N de l’Eiger, avec Andreas Heckmair et Ludwig Vörg.

Il faut lire “les Raisins de la Colère”, “les Misérables”, “Germinal” etc pour savoir ce que c’était que la pauvreté en Occident, ce que c’est toujours et ne pas perdre de vue que c’est pire en Russie avec le froid ou en Afrique avec l’eau polluée.
:trinq:
[i]La pauvreté (transitoire) j’ai connu dans ma jeunesse, survivant avec presque rien, au point que parfois je “faisais les jardins” pour piquer quelques pommes, radis ou carottes, voire même un chou qui me permettait de manger 3 jours et qui n’aurait sans doute pas été mangé par son légitime propriétaire.
Ce n’était quand même pas très convenable.
L’avantage de faire des trous dans la ceinture, c’est qu’on est plus léger pour grimper. L’inconvénient se situe au niveau des carences alimentaires et mes dents ont gardé un souvenir de cette époque. J’avais 20ans, c’était l’été 1968 et j’étais en rupture avec ma famille, des braves gens de droite pas très cultivés qui n’admettaient pas plus mon engagement “révolutionnaire” que je ne supportais leur conservatisme étriqué.
A cette époque, on trouvait facilement du travail et de Chamonix on passait facilement à Martigny puis à Sion pour travailler comme ouvrier agricole. Les années suivantes, j’avais travaillé aux Arcs à l’époque de la construction de la station quand il n’y avait encore que l’hôtel des 3 Arcs, travaux pénibles et salaires de famine mais j’étais nourrie à la cantine du personnel, bref cela me permettait de tenir le coup.
J’ai fait plein de petits boulots pendant mes études et à 24ans j’ai eu un poste de maître auxiliaire. Salaire inférieur à ce que je gagnais aux Arcs mais sécurité d’un emploi pour un an, renouvelable… et qui fut renouvelé chaque année parce que ma discipline (les maths) était très déficitaire.
J’ai été titularisée à 36ans et d’un coup de baguette magique j’ai cessé de devoir compter mes maigres picaillons.
J’avais aussi cessé l’alpinisme pour cause d’un enfant à élever.
On fait des choix dans la vie et celui-là ne fut pas le plus facile mais il fallait le faire.

Je n’ai jamais adhéré à un parti ni encore moins à un syndicat, j’ai envoyé chier des cons qui m’emmerdaient (des chefs d’établissements et un inspecteur) et ce n’est pas comme ça qu’on monte en grade et qu’on améliore son salaire. A l’armée ils me mettaient au trou, à l’Education Nationale il oubliaient de me promouvoir, même à l’ancienneté.
Je m’en foutais.
Ma soeur n’a pas bossé pendant 20ans, pour élever ses 4 enfants (deux divorces), elle a réussi à devenir instit’ à 40ans et sa retraite est meilleure que la mienne, tant mieux pour elle. Le fric, je n’en ai jamais eu et je m’en fous.
Quand j’ai un truc qui plait à quelqu’un, je le lui donne. Cela lui fait plaisir et cela ne me manquera pas.
J’ai une immense admiration pour François d’Assise et pour Louise Michel.[/i]

C’était mon quart d’heure de philosophie.

je rajouterais “dans la dèche à Paris et à Londres” de Georges Orwell, entre autres…d’ailleurs, si quelqu’un l’a, en français de préférence, je suis acheteur (à un prix raisonnable bien sûr :wink: , quelque version que ce soit, original ou poche)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dans_la_dèche_à_Paris_et_à_Londres

désolé pour le flood

:dodo:

karma+ :trinq:

Salut Viviane.

Ce que je lis dans ton message ne parle pas de fauchés mais de miséreux.
Pour moi entre fauché et pauvre il n’y a pas de nuance : t’as pas d’blé c’est tout.
Que tu aies vécu fauchée quelques années transitoires dans ta jeunesse, après tout c’est le lot de beaucoup de monde. Au moins tu possède une richesse énorme : ta culture et ton enseignement.

J’embauche des gens de tous ages (de 20 à 55 ans) et ceux qui viennent se casser le dos 7h/jour les pieds voire cul ou les genoux dans la boue par temps de pluie et 5° en travail saisonnier ne le font pas par amour de la terre. Ils le font pour un peu plus qu’un smic horaire agricole à 7.65/h, comme beaucoup de monde en france.

Nous organisons régulièrement des fêtes à la maison avec eux car c’est vraiment des chouettes personnes et il y a une grosse complicité entre nous. Vendredi dernier nous leur avons proposé un resto dans un coin sympa avec vraie bouffe maison du coin comme on en voit plus (pub au passage : ‘Vers Corps et Âmes’ à l’ancien gite d’Archiane) pour un forfait à 28 €. Deux d’entre eux ont décliné (honteusement) l’offre en nous indiquant que pour 28€ elles mangeaient pour la semaine.
Je n’ai pas besoin de me référer à la littérature pour m’interroger sur la pauvreté, je regarde autour de moi c’est déjà bien parlant. Je connais de nombreuses personnes qui n’ont pas de mutuelles et ne se soignent pas, qui ont une voiture pour plusieurs familles, qui mettent l’essence à coup de 15€, qui déménagent les lits proche du poêle en hiver, qui récupèrent les jouets des copains pour leurs gamins, qui ne les envoient pas en colo, qui vivent dans des apparts tout décrépis humides et pas isolés, qui payent tout en liquide parce que c’est trop dangereux de toucher au compte bancaire. L’asso de ma minette a organisé un troc de fringue ce WE, le truc était bondé de gens…Et donc eux, à te lire sont des pauvres luxueux. Ils devraient profiter de leur chance puisqu’il y a pire ailleurs.

J’en connais un certain nombre, la quasi totalité des saisonniers qui viennent chez moi en sont. Je ne vais pas me/les rassurer en me disant qu’il y a des misérable ou des vrais pauvres (rien que l’expression vrais pauvres elle cause) ailleurs. au contraire, de voir leur conditions s’en approcher m’inquiète. Et encore plus lorsque je lis ton discours sur leurs conditions sachant que tu vas donner des cours à leurs enfants.

Vous pouvez vous mettre des peaux de saucisson devant les yeux, je vais leur faire lire vos interventions sur le parapente et je pense qu’on va passer un bon moment. Largement de quoi creuser encore un peu plus la lutte des classes :twisted: . Si l’on ajoute le prix d’une voile, d’une sellette, des instruments (certes facultatif mais c’est mieux avec), des fringues, de la formation, de l’assurance licence, des déplacements on est bien largement au dessus de l’unique prix de la voile équivalent à 3 mois de smic (qu’ils ne touchent même pas à l’année pusqu’ils vivent de petits boulots précaires ou ponctuels).
Comme le faisait remarquer Guy plus haut, on dirait une discussion d’enfants gâtés en comparant à la voile. J’ai connu un ptit jeune à la rue qui vivait pieds nus (par choix) et qui a fini skipper. Donc bien entendu pour l’allumé égoïste qui ne vit que pour assouvir sa passion, peu importe les sacrifices, ça va le faire. Peut on pour autant en tirer la conclusion que la voile est une activité accessible aux pauvres ?
Dans mon club, la profession majoritaire c’est prof :?
Vous faites une activité destinée à des gens aisés mais ça n’est pas pour ça qu’il ne faut pas s’offusquer du prix de nos jouets. Les gens qui vous les vendent ne se trompent pas sur l’argent que nous sommes prèts à lâcher et pouvons y mettre :wink:

:trinq:

Le débat initial était sur l’évolution des prix qui n’a rien à voir avec l’inflation, à mettre en parallèle avec l’évolution de la situation des classes moyennes, et risque de transformer le parapente en sport de riches exclusivement (alors qu’il était accessible moyennant sacrifices/passion).

Moi j’apprécie de ne pas croiser que des fils à papa et leurs papas sur les décos, je sais pas si ça va durer.

J’ai plusieurs copains qui ont arrêté (entre autres) pour raisons financières, et j’ai l’impression de croiser moins de ptits jeunes qui n’en veulent qui se sont serrée la ceinture pour se payer le matos (mais ce n’est peut-être qu’une impression).

Il y aussi le fait que beaucoup de pilotes veulent absolument changer de voile tous les 2 ou 3 ans (au maximum) parce qu’il sort de nouveaux modèles, alors que leur ancienne voile est toujours apte à voler.
Cela peut quelque peu plomber le budget de certains…

Je connais bien un ami (qui ne roule pas du tout sur l’or, loin de là) qui tient absolument à changer sa voiture tous les deux ans (et toutes ses économies y passent), comme quoi… :grat:

Marc

Archiane ! Un des plus beaux endroits du monde, un cirque de falaises extraordinaire dans la lumière du sud, un village tranquille, assoupi dans un Eden qu’il faut préserver des foules.
J’y ai grimpé dans ma jeunesse, sur cette paroi appelée “jardin du Roy”, et quand on sort sur le plateau, en juin, c’est un océan de fleurs, c’est un des lieux les plus merveilleux du monde.
Pilier Livanos, voie du Levant, pilier NE, Tête du Jardin, que de belles escalades !
Je n’y suis plus allée depuis 1982 et j’espère que le village d’Archiane est toujours aussi mignon, avec ses vieilles pierres et ses toits de tuiles romaines.
Pour ceux qui ne connaissent pas, je ne dirai pas où c’est.

Séquence nostalgie.

Pauvreté n’est pas vice et il arrive souvent que les gens pauvres - ou qui savent ce que c’est - soient beaucoup plus généreux que les gens “à l’aise”, et ma référence à Fritz Kasparek allait dans ce sens, mon admiration pour Louise Michel et François d’Assise aussi.
C’est une question de dignité que les égoïstes plus ou moins cupides ne comprendront jamais.

Dans le film “Porte des Lilas”, il y a au début une scène de picole (du gros rouge qui tache) dans laquelle Pierre Brasseur, qui joue un ivrogne, renverse son verre. Brassens lui donne le sien en lui disant “tu as plus soif que moi”. C’était tout lui, ce geste et cette réplique.
Sur le bateau qui l’emmenait en déportation, il faisait très froid et Louise Michel était pieds nus. Un officier s’en émut et lui fit tenir des chaussons… mais une heure plus tard elle était à nouveau pieds nus dans le froid : elle les avait déjà donnés à une personne qui avait aussi froid qu’elle.

J’ai une vieille veste en duvet d’alpiniste que je ne porte plus depuis des années et que je ne mettrai jamais à la poubelle parce qu’elle peut encore réchauffer un clochard en hiver, mon problème est que je ne trouve pas de clochard quand je vais au marché. Il y a bien des Manouches qui font la mendicité (je les connais, ce sont des familles de faux pauvres pleins aux as) et je ne leur donnerai jamais un moindre fifrelin.
Je rentre donc chez moi chaque dimanche matin avec ma doudoune.
C’est dommage.
J’ai vieilli et pris du poids, ma vaste garde-robe est devenue obsolète. Le Secours Populaire la recycle et les Pauvres ont parfaitement le droit de porter des belles robes et des beaux tailleurs, voire de les revendre pour se faire un peu de blé.

J’ai bien écrit dans mes précédents articles ma définition de la différence entre “fauché” et “pauvre” : les pauvres n’ont pas le choix.
Quand un mendiant fume, je ne lui donnerai jamais un maravédis : au lieu de fumer brûler son fric, il ferait mieux de manger un peu mieux ou de s’acheter un vêtement propre chez un fripier.
Mon sens de la charité a des limites.

C’est aussi le souci de venir en aide à des gens fauchés qui me fait donner mes voiles déjà anciennes mais loin d’être rincées à Certika (qui les contrôle) après quoi elles seront exportées et donneront du bonheur à des gens qui n’ont pas les moyens de s’offrir du matériel récent.
C’est ce que fait notre copain “AZAZA”, qui rachète de telles voiles pour une poignée de cerises et les exporte en Kabylie pour faire voler les jeunes du club qu’il a monté là-bas.
:bisous: Hassen si tu me lis.

On ne peut pas prendre en charge toute la misère du monde, disait fort justement Michel Rocard, mais il traduisit en français les “oeuvres” de milton friedman (je ne mets pas de majuscules aux salopards), auteur de l’ignoble doctrine économique appelée “néo-libéralisme” qui n’a évidemment rien de libérale, la perversion des mots était déjà dans les habitudes des dictatures totalitaires stalinienne et hitlérienne.
Il faut lier ou relire Naomi Klein : “la stratégie du choc / montée d’un capitalisme du désastre”.
L’application de cette théorie fumeuse et criminelle, depuis plus d’un demi-siècle, a ruiné tous les pays pour le plus grand profit des gros actionnaires des multinationales, démantelé les services publics, puis les services sociaux, toujours sous le prétexte érigé en dogme : il faut moins d’Etat, moins de fonctionnaires, “rien à foutre des pauvres et tout pour ma gueule”.

Les damnés de la terre n’ont plus les moyens de se lever et de prendre les armes, ni même de se révolter, ils ont la télé et le foot pour rêver et s’occuper l’esprit… et des flics bien gras pour leur taper dessus s’ils ne sont pas contents.
L’Internationale est un chant magnifique mais nos lendemains ne chantent pas. Les conservateurs et les réactionnaires ne sont plus les tigres de papier dont se moquait Mao, et les peuples ont été dépossédés de leurs facultés de résistance.
Il reste encore ici ou là quelques anars comme moi, tout à fait inoffensifs, et notre planète est en train de crever.

La tentation de Candide n’a pas pris une ride mais elle est pernicieuse et elle conforte les ploutocrates dans leur asservissement des populations, alors on cultive son jardin en essayant de ne pas fermer les yeux devant la misère du monde.
Mon jardin, c’est le ciel et l’air frais de nos montagnes, c’est mon petit égoïsme à moi… tout en régulant Planfait pour rendre service à tous.

C’était le quart d’heure de la folle d’une espérance désespérée.
:trinq:
Note : l’oxymore “folle d’une espérance désespérée” vient du poème de Paul Fort sur l’enterrement de Verlaine, dit par Brassens dans son 4ème disque, qu’il chanta aussi sur l’air de la Marche nuptiale", une chanson qui arrache les tripes.

Par chez nous il y en a qui vivent avec le RSA et volent en parapente,
je me demande bien comment ils font ( pas avec les derniers modèles évidemment).
J’aime bien les interventions de Plumocum qui reflètent la vie réelle.

marius

Plumo et Sagar, ben moi je crois que vous connaissez tous deux les pauvres et ce que c’est de l’être. Et je crois aussi que vous dites les mêmes choses, pas avec le même style ni le même angle d’attaque, avec des sensibilités différentes. Comme deux voiles différentes qui savent bien ce qu’est le vol.

[quote]Par chez nous il y en a qui vivent avec le RSA et volent en parapente,
je me demande bien comment ils font ( pas avec les derniers modèles évidemment).
[/quote]
Moi je veux bien témoigner que j’ai commencé le parapente pendant une période de RMI, sans avoir de voiture, en rejoignant les coteaux du Lyonnais et les collines des Monts d’Or en bus gratuit (et à pied un peu aussi) depuis mon logement en ville dans un immeuble occupé à loyer symbolique. La voile m’avait couté 200 Francs.

Ça fait que bien-sûr je n’ai qu’imité d’autres sans prendre un seul cours et que j’ai débuté avec un prototype d’Ozone Octane de Bruce Goldsmith himself (donc non homologué, mais de toutes façons l’homologation de l’Octane définitive a été DHV2…). D’où mes conseils aux débutants à ne surtout pas suivre aujourd’hui ! Quoique, je ne suis pas tout à fait du genre à projeter pour autrui l’audace et le risque pris pour moi-même. En tous cas ce fut un apprentissage très très intéressant grace à cette voile très vive et maniable mais qui a pourtant pardonné suffisament pour me laisser la chance de devenir un jeune vieux pilote.

Ça ira mieux si je me rappelle que j’avais quand-même bien suivi deux semaines stages de deltaplane quelques années auparavent et fait de beaux vols dont des petits cross en me mettant au service de l’école de delta comme “élève-moniteur”.

Cette dernière phrase (élève-moniteur delta !) change sérieusement le contexte concernant le fait que tu as commencé à voler en parapente sans prendre de cours ! :pouce:
Les débutants complets n’ont en général pas le même “bagage vol libre” derrière eux…

Marc

ok, comme j’ai lancé le sujet, je me sens concerné par ton post…donc, on parle de quoi, de la pluie et du beau temps.

Si, parce que nous pratiquons une activité non accessible à tous, tu t’offusques que je pose la question du juste prix du matériel, il faut faire autre chose que traîner sur un forum de “nantis”, où, de fait, on ne fera pas avancer les choses avec nos gentilles préoccupations. Les 2 sujets, dont celui de la pauvreté qui m’intéresse également, et qui me touche d’assez près (pas à titre personnel mais dans mon entourage proche), mais ils n’ont pas grand chose à voir, je trouve.

à me relire, le ton est un peu dur, excuse-moi Plum’

:trinq: