J’ai toujours volé sous des S tout en haut de fourchette et je continue, bien qu’ayant pris 10kg depuis mes débuts.
La Joy était un petit vélo, d’une agilité incroyable… pour ceux qui volaient avec une charge alaire plus faible, c’était un camion.
L’Artik était si solide en S que je n’arrivais pas à la décrocher en SIV, je n’avais pas assez de bras.
L’Artik 2 a les mêmes qualités, à la fois agile et super-solide, je vole avec en conditions moisies et je n’ai jamais pris de fermeture (avec son aînée, j’ai juste fait une fois une frontale massive en me faisant cracher d’un coup de canon à +8).
La Diamir est elle aussi très solide en S mais elle peut faire des petites fermetures de temps en temps, c’est très rare parce qu’elle transmet si bien la masse d’air qu’on les sent venir.
Quand j’ai essayé la Diamir 2, en S évidemment, je suis allée me mettre exprès dans des rouleaux qui désossent son aînée, pour voir, et j’ai vu : pas un moindre début de fermeture, j’étais bien secouée mais ça c’était normal.
Les voiles Nervures sont parfaites et ça aussi c’est normal : si la marque commercialisait un loup, elle n’y survivrait pas. Je suis une fan de Nervures, tout le monde le sait, mais c’est objectif parce que je vole aussi sous d’autres voiles.
J’ai donc un peu de mal à suivre ceux qui disent que les petites tailles sont des daubes par rapport aux grandes, du moins dans la catégorie de voiles sous lesquelles j’ai volé. N’ayant aucune compétence pour piloter des voiles très performantes, je n’en essaierai pas si d’aventure on m’en proposait.
Il se pourrait bien que ces voiles-là soient définies par des pilotes athlétiques et que les petites tailles, moins chiadées, seraient difficiles à piloter pour des pilotes plus légers.
Lors du 1er Airtour en 2011, “mon pilote” (
Bertrand) volait avec une R10.2 prêtée par Seïko et il se fit une énorme frayeur la veille du départ parce qu’il était trop léger, bien que nettement plus “étoffé” que notre petite Japonaise bien-aimée. Avec 3kg de lest, ce fut parfait. Sur chaque décollage, il embarquait donc 3kg de cailloux.
A cette époque, Elisa et Seïko volaient avec 20kg de lest, Elisa emportant de l’eau et Seïko des bracelets de plomb de kiné et une ceinture plombée, plus facile à planquer.
Je l’ai vue une fois perdre du lest au décollage de Planfait et se battre comme une lionne pour aller se poser rapidos : malgré son immense talent, elle n’arrivait pas à piloter sa voile (une Enzo).

