Ou est-ce que vous avez lu que je procéderais autrement que Brandi ?
Octomètre à ruban métallique, vous comprenez quoi ? Ce n’est pas un mètre ni un decamètre puisqu’il ne fait pas un mètre ni dix mais bien huit. Et c’est un Stanley Powerlock BA 8 m de classe de tolérance II, soit 1,9 mm sur les 8 mètre.
Quand t-on mesure pour vérifier un calage, je mesure les longueurs totales depuis l’élévateur jusqu’à la fixation sur l’intrados. Je commence avec les A centraux d’un côté qui si rien ne me parait déconnant me servent de références pour vérifier les ecarts avec les autres liaisons élévateurs/intrados de ce côté-ci de l’aile, d’abord tous les A, puis les B depuis le centre, puis les C voire les D. Puis si tout me parait cohérent, je procède par comparaison en symétrie avec l’autre côté de l’aile. Et enfin je vérifie la longueur des freins. Freins qu’il m’est déjà arrivé de rallonger entre 2 contrôles annuels.
Je ne mesure la longueur d’une suspente seule, par exemple d’une suspente basse depuis l’élévateur jusqu’à sa patte d’oie que dans le cadre d’un remplacement et la aussi après comparaison en symétrie avec la même sur l’autre demi-aile.
Pour des deltas constaté ; entre 0 et 10 mm je ne change rien, entre 10 et 20 mm je remesure 6 mois plus tard au lieu d’attendre l’hiver, au-delà de 20 mm je réfléchirai comment intervenir pour tenter de recaler ici sans mettre le désordre ailleurs. Pour le moment je n’ai pas eu à le faire, si on ne considère pas mes expérimentations sur les A centraux de mon Artik 2. Ou d’ailleurs les “longueurs” étaient Ok à 9 et 13 mm prêts.
Le télémètre fait plus high-tech et pour être honnête j’en avais envisagé l’acquisition mais après reflexion je n’en voyais pas l’intérêt.
Au-delà de la méthode, ce qui me semble intéressant c’est de justement s’y intéresser. De ne pas considérer sa voile comme un objet mystère de très haute technologie sur lequel on ne pourrait pas intervenir soi-même.
Il y a quelques années déjà, dans une vache pyrénéenne un peu étriquée (ou pas trop bien abordé) j’avais déchiré mon extrados juste derrière le BA à un tiers de la 1/2 aile depuis la plume avec un accroc en L de 40 x 60 centimètres (et non pas millimètres). J’avais pas de 2ème voile avec à 1000 km de la maison et encore 6 semaines de présence sur place. Eh bien, j’ai demandé gentiment à ma douce moitié de me la recoudre et j’ai finalement volé encore plus de 2 mois avec (+ de 30 vols et autant d’heures) avant de la mettre en réparation pour le changement des parties concernés. Et sans mentir, bien que l’opération de couture à mis quelques plis et sans doute modifié un peu le profil dans la zone concernée, rien n’était perceptible dans le comportement.
Là aussi je ne prétends pas que c’est un exemple à suivre mais il me semble qu’oser s’intéresser, toucher et intervenir sur notre matériel, si c’est fait avec raison et réflexion, apporte un plus dans son usage et notre pratique.

