En 18 ans de pratique, 1 petite entorse à la cheville (Pas de plâtre, juste un peu gonflée) sur un posé foireux la deuxième année.
1 gentille fracture à un poignet (immobilisé avec une attelle) il y a 4 ans…mais je l’ai cherché, je faisais des waggas rase-mottes
Oui, c’était bien hors SIV.
C’est la gravité, ou l’absence de gravité, qui fait, je pense, la différence entre accident et incident.
Ce qui m’a amené à lancer mon secours n’était pas bénin, toutefois il n’y a pas eu de conséquences fâcheuses, c’est donc devenu une “anecdote” dont j’ai tiré des enseignements qui m’ont évités de recommencer les mêmes erreurs.
C’était peut être un accident en terme de statistiques, mais je ne le ressent pas comme tel, car cela c’est bien terminé.
Ce n’est pas tant le terme “incident” qui m’a fait réagir et je suis d’accord qu’un incident n’est pas un accident même si c’est un événement qui aurait pu dégénérer en accident.
Ici c’est le qualificatif “bénin” qui m’a surtout fait réagir car il me semble que dès que l’on en est à devoir lancer le secour et que de fait on ne maîtrise plus du tout la suite du vol. Ce n’est plus que la chance (rappel, je ne crois pas à la malchance) qui nous permet après coup de parler d’incident et non d’accident en nous posant dans un endroit suffisamment soft pour ne pas faire mal au moment du retour sur la planète. La fin d’un tel vol sous secours peut tout aussi bien se terminer dans un pierrier, un grille-pain ou encore… dans la flotte et se terminer alors suivant les cas ; par un polytraumatisme, une électrocution ou… une noyade.
Dans ton cas, tu as eu droit à ce bain forcé et tu as su t’en sortir, alors en toute sincérité : BRAVO !
Maintenant il me semble sincèrement que l’on ne devrait pas penser avoir échapper au plus grave dans le cadre d’un “incident bénin” mais plutôt le voir comme un incident de vol très serieux voire accident de vol très sérieux (puisque l’on a perdu définitivement la maîtrise de son vol) qui heureusement s’est bien terminé sans sequelles. Mais incident (si on y tient) qui aurait pu tout aussi bien se terminer fatalement.
Cette année encore un pilote s’est noyé dans la Durance…
Combien de tels “incidents” arrivent et se terminent heureusement bien et ne font de ce fait pas objet d’un signalement et qui pourtant sont des éléments factuels clefs de l’étude des risques dans notre pratique dans l’accidentologie de celle-ci ?
La réalité “risque” de notre activité est très certainement bien plus noire que même les chiffres terribles de l’accidentalité de ces dernières années ou que les résultats de sondages comme celui-ci et d’autres peuvent laisser entrevoir.
C’est toute la différence entre accident et incident. Tous les accidents font suite à un incident et tous les incidents (aussi impressionnants soient ils) ne se terminent pas obligatoirement en accident.
Pour ma part j’ai répondu aucun car l’énoncé indique en gras 'ayant donné lieu à un arrêt de travail ’ (ou un truc du genre). Je l’ai pris à la lettre. Si l’énoncé avait parlé de coup de boule contre la planète se finissant en coup de moule contre la planète j’aurais répondu autrement.
Je n’ai pas pu répondre, ayant encaissé plusieurs accidents à mes débuts, avec fractures, puis cela s’est limité à un bobo de temps en temps sans arrêt de l’activité.
Le sondage est également biaisé parce que nos pratiques sont différentes.
La plupart d’entre nous sont encore en activité professionnelle et volent relativement peu, sauf à habiter près d’un site important. Beaucoup d’entre nous habitent des grandes villes et voler impose des déplacements, avec les caprices de la météo qui font marquer des buts.
Ceux qui peuvent faire “le vol du soir” après une journée de travail ne sont pas très nombreux.
Et puis il y a les retraités, qui peuvent voler toute l’année.
Plutôt que les années de vol il me semblerait plus opportun de considérer le nombre de vols ou le temps de vol.
Exemple : avoir un seul accident en 10 ans avec une moyenne de 40 vols / 30h par an n’est pas la même fréquence qu’un seul accident en 10 ans avec une moyenne de 200 vols / 150h par an.
C’est toute la problématique des sondages.
Un dernier rappel aux retardataires: " Dénoncez vous avant le 11.11"
Oui ce sondage n’est pas un instrument scientifique sur l’accidentologie
Oui on pourrait normer par rapport aux heures ou par rapport au nb de décos/atterros
Mais ça nous donne une idée de la fréquence et de la gravité des accidents survenus aux quelques 150 volants qui participent assez régulièrement à ce forum,
pour autant que chacun y réponde avec lucidité
Bon je crois qu’il faut que je paye un peu de ma personne et dise qq mots sur mes aventures de “parapentiste atterré” (et pas seulement par le niveau et l’infernale redondance du fil “référentiels et énergie cinétique”)
Sur 30 ans de pratique beaucoup moins intense qu’espéré (à peine 40h/an les bonnes années) j’ai cogné souvent : 5 fois assez pour devoir interrompre la pratique,
très fort 2 fois sur des erreurs énormes (que je me suis bien promis de ne pas rééditer):
-enroulé en descendant à Catejon en 93, passé miraculeusement entre deux blocs énormes avant de m’entorser la cheville,
-atterri de cul par tempête de Campanaise sur la route du Tourmalet en 99, fini KO dans le Bastan, heureusement presque à sec, 3 cotes.
Je pense que ces deux fois j’aurais pu y passer ou me retrouver beaucoup plus mal. Histoire ancienne !
Le reste plus paisible :
-un atterro en haut, très délicat que j’étais seul à pratiquer, il faut passer tout près d’un chêne qui un jour m’a envoyé au tapis sur un muret de pierre (je ne le “tente” plus)
-un retour à la pente (rocheuse) sur grosse erreur de prévol (un coté trimé, un autre détrimé, suite à arbrissage précédent)
-un oubli d’attache cuissardes cet été (impardonnable)
…paisible, mais quand même pour un sous-total de 6 côtes, 1 cheville et un poignet (“c’est le métier qui rentre !”, relativisai-je)
Depuis j’ai décidé de n’avoir plus aucune blessure en parapente et c’est vrai que ce type de décision forte est très rassurant :ange:
Bon allez, forcez vous un peu et répondez
et racontez si ça vient…
la blessure c’est l’échec d’une appréciation, d’une technique. le signe d’une possible désinvolture, d’un “laisser-faire” assumé.
Dès lors que tu Décides de ne plus te blesser, tu mets en oeuvre tout ce que tu sais pour arriver à ton objectif. Propreté de la préparation, du décollage, cheminements en vol bien contrôlés, approches bien pensées, attero sûrs.
renoncer à atterrir en haut quand les conditions ne sont pas sûres, trop d’obstacles ou trop de turbulences de toute part c’est aussi une bonne décision
Oui et cela s’appelle mettre en oeuvre de Bonnes Pratiques Sécuritaires. Les BPS pour lesquelles il existe un fil de discussion bien doté en posts. Vous trouverez le lien ?
il n’y a pas que du mauvais dans ton programme, la forme est chiante c’est le problème.
Tout le monde n’a pas envie de s’astreindre à une pratique “sans-faute” et des personnes s’accommodent bien d’une blessure de temps en temps pensant que ça fait partie des risques.
Le bon sens c’est la clé de notre pratique, pour autant que l’on soit dotés de connaissances suffisantes.
La blessure ça peut être particulier aussi et provenir d’un choix. J’ai voté 1/10ans en extrapolant ma pratique et en prenant la définition d’accident (interruption de l’activité volante). ma blessure était décidée suite à une erreur d’appréciation de mon altitude restante avant de poser sur un terrain abrupt, j’étais trop long et la suite proposait des obstacles variés comme une ligne HT, maisons, arbres… j’ai donc opté pour un virage face pente pour interrompre le vol
Sans mon secours à Thollon j’étais mort !
J’aurais même pas pu répondre au sondage.
(à Clessy j’ai tiré trop vite et je serais sorti sans, mais la surprise et la faible hauteur m’a fait jouer la sécurité en cas de “sur-sketch” je me serais retrouvé bien bas, voir trop pour le tirer ensuite)