Ca me rappelle une histoire de centrale nucléaire et de feu d’artifice…
A la fin, rien ne change sur le fond (les piscines ne sont pas plus protégées hier qu’aujourd’hui), mais on fait chier Greenpeace qui a mis en avant une faille (de plus) dans ce merveilleux monde de l’atome; Dormez tranquille, l’Etat veille à notre sécurité
c’est super dangereux avec les hélicos qui posent au CHU !
[/quote]
ouep, c’est quand même pas pour le temps que dure le vol devant la façade que ça gêne beaucoup un hélico en approche ou au déco… :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
Concernant le viaduc de Millau, je suis un petit peu au courant du dossier !
Je travaillais en effet dans le service informatique d’un bureau d’études du Ministère de l’Equipement et j’étais responsable de la petite équipe qui a été en charge de réaliser les photomontages en images de synthèse 3D du projet du viaduc de Millau.
Les techniques de synthèse d’images n’existaient pas à l’époque (alors qu’elles sont banalisées maintenant) et nous avions dû développer des logiciels spécifiques de modélisation et de visualisation en trois dimensions de projets d’ouvrages d’art, d’urbanisme ou de projets autoroutiers…
J’ai personnellement passé des dizaines d’heures à saisir et à modéliser la géométrie complète du viaduc de Millau (haubans compris bien sûr) afin de calculer les photomontages de ce projet (avant sa construction) sur diverses prises de vue du site.
Ces photomontages ont été projetés, dans le cadre de l’enquête publique, dans diverses réunions ouvertes aux citoyens des communes concernées, aux mairies de ces communes (mairie de Millau en particulier), au département et à la région.
Précision : au niveau de la pile principale, le tablier du viaduc se trouve à 260 m au-dessus du sol.
Avec le mat qui se trouve au-dessus de cette pile, le viaduc a, à cet endroit, une hauteur totale supérieure à 300 m.
Dans son projet initial, une variante avait été étudiée pour prévoir justement une plate-forme (située sous le tablier) dédiée au saut à l’élastique du haut du viaduc, mais oui je ne rigole pas (j’ai eu ce dossier entre les mains) !
On ne parlait alors pas de base-jump.
Mais un tel dispositif de saut à l’élastique nécessitait d’élargir le pont à cet endroit de façon à créer un parking pour accueillir les véhicules des sauteurs et ceux d’éventuels spectateurs souhaitant voir les sauts.
Ceci entraînait des problèmes complexes sur la géométrie du pont et cette variante a été abandonnée !
La hauteur des garde-fous du viaduc a été étudiée dans l’hypothèse visuelle d’un chauffeur de camion britannique (conduite à droite) pour qu’il ne soit pas trop impressionné par la hauteur du vide, d’où des balustrades particulièrement élevées.
Mais ce qui devait arriver arriva le jour même de l’inauguration du viaduc.
Une camionnette s’est arrêtée quelques instants au milieu du viaduc ; deux base-jumpers sont montés sur le toit de celle-ci et se sont jetés du haut du viaduc.
C’était leur façon à eux d’inaugurer celui-ci !
Je crois savoir que les forces de gendarmerie ont essayé de les récupérer, mais sans succès ; les deux base-jumpers avaient disparu…
Certes, mais ce n’est pas non plus du parachutisme au sens “classique” puisqu’il ne saute pas d’un avion ! :lol:
Il faudrait inventer un mot spécial pour cela !
Ok, pas de problème !
Mais la vidéo est quand même intéressante (même si elle est donc hors-sujet de ce fil).
Quand on voit les moyens humains et technologiques qu’il a fallu pour réaliser cela… :grat:
Merci Marc de ce message aux détails intéressants.
Je suis quand même content de voir que l’option “saut depuis le viaduc” avait été envisagée. Écartée trop vite hélas car on aurait pu créer un espace parking tout en bas et monter par une pile du pot jusqu’à une plate-forme de départ. Aucun véhicule supplémentaire ne serait passé sur le pont.
Je crois me souvenir (?) que l’idée d’un ascenseur dans la pile du pont pour accéder à la plate-forme de saut a bien été envisagée, mais elle coûtait très cher aussi (elle posait pas mal de problèmes techniques et de sécurité) et a été vite abandonnée.
Qui dit un ascenseur de 260 m de haut impose aussi un escalier de secours de 260 m de haut dans la pile elle-même…
C’est complément HS mais je confirme l’hypothèse étudié de l’ascenseur.
Il devait également pouvoir servir à la maintenance.
Il était étudié, que ce qui servirait à l’ascenseur, servent à la construction (monte-charge).
Puis le choix des coffrages glissants a été retenu.
Il y avait aussi le problème d’accès à la plate-forme où auraient pu avoir lieu les sauts.
En effet, à la différence des viaducs de l’Artuby (dans le Verdon) ou de celui du Ponsonnas (au sud de Grenoble, viaduc d’où j’ai personnellement sauté), prévoir la passerelle de saut au niveau du tablier du viaduc aurait été impossible au vu de l’importance du trafic prévu et des problèmes de sécurité.
La plate-forme de saut avait été étudiée comme devant être “fixée” sous le tablier.
Mais elle ne pouvait pas être située au sommet de la pile !
En effet on ne saute bien sûr pas en élastique à la verticale d’une pile, au risque évident de percuter celle-ci pendant le saut.
Si la montée là-haut s’était effectuée par un ascenseur construit dans la pile centrale, il aurait aussi fallu construire une galerie, sous le tablier du pont, pour rejoindre la plate-forme d’où on aurait pu sauter ! :grat:
Il y avait donc de grosses difficultés techniques et des frais très importants à engager pour une activité somme toute très marginale et non indispensable.
On va peut-être arrêter de parler du viaduc de Millau sur ce fil.
Je crois que l’on est un peu hors-sujet !