Passion VS Angoisse en parapente

hello,

  • est-ce que le stress du vol diminue avec l’expérience? (en particulier le stress avant le décollage)
    le stress du décollage diminue voir disparait avec l’expérience, bien sur cela dépend des pilotes, mais si tu fait beaucoup de travail au sol, cela te permet d’affiner ta gestuel, d’avoir des automatismes, de comprendre comment réagi ton aile, donc pour moi il est important de faire encore et encore des sessions de gonflage au sol, il faut que cela devienne un jeu.
    Personnellement j’adore faire du gonflage, tester pleins de truc en tirant sur telle ou telle suspente. Un stage type Dune du Pyla est aussi un super stage. Tous ces jeux permettent d’arriver sur un décollage, de se mettre dans sa bulle et d’être serein au décollage sans griller de l’énergie.

-subir un vrac est-il vraiment traumatisant?
bin ça dépend du vrac, s’il se termine bien, même sous secours, ça va, si cela se termine à l’hosto abimé là ça peut être traumatisant.
Il faut surtout essayer d’analyser le vrac, le pourquoi du comment. Normalement en début d’apprentissage on vole en condition calme donc pas de raison de se prendre un vrac.
Avec nos ailes actuelles, il faut surtout ne pas surpiloter, il vaut mieux relaisser son aile voler et faire les bon contre à la sellette, mais cela s’apprend petit à petit avec l’expérience.

-est-ce normal d’être stressé pour un parapentiste?
oui si c’est du bon stress, cela permet aussi de rester en éveil. Si c’est du mauvais stress il faut en parler avec d’autres pilotes, avec les moniteurs pour prendre plus de plaisir.

-avez vous deja vecu des vols ou la peur l’emporte sur le plaisir?
oui cela arrive et dans ce cas je vais atterrir. Notre sport demande d’être bien dans sa tête pour bien voler, donc oui il m’arrive parfois d’être un peu moins en forme, de décoller et au 3ème thermique qui me secoue de me dire je suis pas dedans c’est pas grave je vais atterrir, profiter du site et je ferais mieux la prochaine fois.

Par contre attention tu débutes donc ne te focalise pas sur les vidéo de vrac que tu peux voir, souvent ce sont des pilotes qui ne regarde pas les conditions, ou qui se mettent en l’air dans du trop fort pour eux.
Le parapente c’est aussi une école d’humilité, ça apprends à renoncer.
tu verras si un jour tu fais du vol rando, tu montes pendant 2/3/4h avec le matos sur le dos, tu arrives en haut et mince les conditions ne sont plus là, et bien tant pis je profite de la vue, je profite de la beauté du site et je redescends à pied mais je ne prend pas le risque de me mettre en danger même si je suis en groupe et que certains se mettent en l’air.

Il faut prendre le temps d’apprendre, parfois de changer d’école aussi pour voir d’autre pédagogie.

Bonjour

Sur la connaissance, je rajouterai la construction de schémas mentaux qui peuvent devenir complexes et de plus en plus proches de l’aérologie réelle si l’on persévère année après année.

C’est jeu passionnant et très gratifiant que de perfectionner son “échiquier mental”, d’y ajouter des pièces saison de vol après saison de vol et d’essayer de prendre de plus en plus de coup d’avance dans le jeu !

C’est comme cela, samepate, que tu pourras lire ça et là dans le forum les témoignages de pilotes qui ont parcouru des centaines de km en vol en cross et/ou en compé sans connaître plus que quelques rares fermetures importantes et peu ou pas de vracs “mémorables”

C’est ce que je te souhaite en tout cas :slight_smile:

Sur le second volet de la préparation et du conditionnement au vol, je te suggère d’être d’abord très exigeant avec toi-même en matière de préparation, de procédures (la check-list aéronautique garde ses adeptes, même au temps des ordinateurs de bord) et de pilotage de ton ailes

ça commence par le décollage (tiens, justement, un nouveau fil là dessus :wink: http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/decollage-evaluez-votre-degre-de-mobilisation-dans-la-phase-la-plus-critique-t48836.0.html

Après, quant à se préparer à affronter quelques problèmes en vol du fait d’heures de décollage plus tardives et/ou de conditions bien établies, je partage la pensée de wowo qui met plus en avant l’éducation psychologique acquise que la technique pure de pilotage qui se perd somme toute assez rapidement si l’on ne pratique pas régulièrement des exercices.

Se confronter à des situations de stress en SIV ou dans d’autres sports est enrichissant et forme indubitablement une aptitude à passer dans sa tête du mode 32 ou 64 bits (ou plus) pour finalement quelques dixièmes voire quelques secondes de gain de temps de réaction le jour où un événement vraiment imprévu survient.

Comme j’imagine qu’un surfeur ne se prépare pas à affronter des vagues géantes en faisant du skim board en bord de plage, nous pouvons utilement investir dans des expériences formatrices.

Et aussi dans l’entretien de notre condition physique !

Pour mon cas, ce fut indubitablement profitable que d’être bien en forme et d’avoir prolonger une expérience très “militaire” du parachutisme par une formation à la chute libre.

Elles m’ont notamment permis de rester relativement lucide et efficace le jour (la seule fois en 29 saisons de parapente) où j’ai dû pour de bonnes raisons lancer mon secours.

Mais cela est tout aussi profitable dans la gestion de l’approche d’un terrain inconnu (se vacher en cross), ou dans la gestion d’une marche d’approche en haute-montagne où un petit niveau en escalade apporte beaucoup plus de sécurité que d’être simplement “en remorque” d’un guide ou d’un copain compétent.

Etc.

A toi d’analyser quels seront tes besoins en fonction de tes objectifs.

Chasse l’improvisation et donne-toi en les moyens et le temps nécessaire à acquérir et à entretenir tes compétences, sans éluder la nécessité qu’il y a souvent à avoir l’humilité de se remettre en cause et de revenir en arrière pour refaire une partie du chemin (après un hiver inactif, une petite peur ou une interruption).

C’est valable à tous les niveaux.

Il y a quantité de bons moniteurs en club (c’est un bon critère de choix) ou en école aptes à t’y aider si tu leur exprimes clairement tes objectifs, leur fais confiance et respecte les étapes.

C’est un pilote parmi les plus anxieux sur ce forum qui témoigne ici :roll: et qui t’assure prendre toujours un énorme plaisir à voler, fusse-t-il en cross ou sur un simple plouf dans un beau panorama.

Amuse-toi bien surtout.

PS : j’aime aussi ce que conclut philoult - renoncer à voler est une décision de vol à part entière et je t’invite à faire comme moi après tant d’année : la respecter et la consigner à chaque fois dans ton carnet de vol !