Quel pataquès, quel tintouin, quel charivari ! Bravo pour la vigueur des réactions mais pas pour les interprétations hasardeuses.
Je n’ai jamais prétendu - ni encore moins pensé - qu’il n’y a que des petits saints parmi les “Gaulois” et de la vermine parmi les Beurs, les Kosovars, les Roms, il ne faut pas lire ce que je n’ai jamais écrit.
L’expression “vol à la roulotte” n’a aucun rapport avec les Manouches, elle désigne le vol dans les véhicules (objets et pièces “détachées”).
Quand j’ai fait allusion au “trou du cul de l’humanité”, c’était pour fustiger les minables salopards qui nous pourrissent la vie, et dans cette gent nuisible il y a de tout, je les mets tous dans le même sac : petits malfrats de banlieue, jeunes cons désoeuvrés de nos campagnes, voyous de tous bords.
Quand on stationne dans la rue à Prague - c’est un exemple - il est prudent d’enlever les enjoliveurs des roues, sinon ils ont tendance à “disparaître” assez facilement. C’est pourquoi les Pragois n’en équipent pas leurs voitures, ce qui déplace le problème sur les touristes. Tout le monde le sait, alors les gens prennent leurs précautions.
Quand j’étais môme et que j’allais faire mes courses au bourg avec les copains, c’était tantôt en vélo par la route, tantôt en bateau par la rivière. Il ne nous serait jamais venu à l’idée d’attacher le bateau avec un cadenas, ni de mettre un antivol sur nos vélos. Maintenant plus personne ne ferait ça, même dans un patelin plouc du 44.
Maintenant les gens attachent leurs vélos et démontent la selle pour ne pas se la faire barboter. C’est triste cette époque.
Celui qui me piqua mes barres de toit en 1975 sur le parking des Houches me mit dans la merde, parce que j’avais du matériel à remonter à Paris. Une copine me prêta les siennes.
Celui qui me piqua un jour l’écrou d’axe de roue arrière de ma mobylette en avait peut-être besoin mais il me mit dans la merde. Ce n’était qu’un écrou mais j’avais compris le message : si j’avais laissé la mob sur place, je l’aurais retrouvée désossée.
Un jour - gag authentique - j’ai retrouvé ma mobylette sur le parking du lycée sans son antivol. On m’avait piqué l’antivol, j’en rigole encore.
Ceux qui ont cambriolé le local de Libre Envol à Doussard et piqué toutes les voiles ont mis cette école en grande difficulté. Là c’était le fait de vrais malfrats très bien organisés, avec une filière de revente, pas de petits minables de m… capables de faucher n’importe quoi dans une voiture.
Avant, les mômes ne réussissaient pas beaucoup mieux à l’école mais il y avait pour ceux qui n’étaient pas bons des filières de formation professionnelle valorisantes, avec du boulot en aval. Maintenant, il n’y a plus rien, c’est le chômage pour ces jeunes-là qui n’ont aucune perspective. La délinquance est un corollaire naturel de l’échec scolaire quand il est aggravé par une société incapable de donner des moyens d’existence à sa population.
Avant, les jeunes mecs pas doués pouvaient devenir flics, c’est fini depuis longtemps, il faut être au moins bachelier. Ils pouvaient s’engager dans l’Armée, c’est fini aussi, il faut avoir des qualifications. Ils pouvaient devenir grouillots dans les bureaux, c’est fini depuis l’informatisation des entreprises. Les “petits boulots” durs ne trouvent plus personne, qui de déglinguera à porter des sacs de farine ou de charbon ?
L’agriculture perd ses paysans, personne n’embauche. Il n’y a plus de poinçonneurs dans le métro de Paris, remplacés par des portillons électroniques, et bientôt toutes les rames seront automatisées. Il n’y a plus guère de contrôleurs dans les trains, ni de lampistes pour vérifier les essieux. Les mines sont fermées. Il n’y a plus d’ouvriers dans nos usines, qui sont parties ailleurs où la main d’oeuvre ne coûte pas un maravédis. Il n’y a plus que des fonctionnaires, des bureaucrates, des commerçants, des retraités et des chômeurs.
Enfin presque…
Je ne voudrais avoir 20 ans en 2011, c’était difficile en 1968 mais au moins l’avenir n’était pas bouché.
Les petits cons qui fauchent dans les voitures nous pourrissent l’existence, sans doute, on a la rage sur le moment, puis on philosophe et on passe à autre chose. Eux, ils continueront leurs petites besognes minables de petites frappes minables, leur existence minable de pauvres types minables, puis un jour ils iront quelques temps au trou, cela les rendra un peu plus adultes et beaucoup plus toxiques.
Je ne voudrais pas avoir 40 ans en 2011.
Je vous laisserai là-dessus, mon fauteuil de bureau ferait les délices d’un fakir et j’ai trop mal aux reins, au lit la vieille !
Salut et fraternité*



