1 an d'accidents

Comment utiliserais tu ces données ? En évitant un type de voile ou de sellette ou un lieu accidentogène ?

Pour revenir sur les catégories de voile, je pense que les B seraient majoritaires dans tous les domaines… juste parce qu’on peut tout faire avec: cross, voltige, rando etc… et qu’il y en a partout.
Mais ensuite: B+, B access, quel allongement ? C à 7 d’allongement ou D avec 6.8 ? Conception récente ?
Idem pour la sellette, comment est elle réglée ? le pilote en cocon a t’il gardé les jambes droites ? celui en string avait-il un airbag amovible ?

Se faire une idée en regardant des chiffres impose que leur élaboration soit cohérente. Pour pouvoir en tirer quelque conclusion que ce soit, il faut comparer ce qui est comparable et cela impose une très grande quantité de données pour pouvoir analyser objectivement une situation.

Deux accidents à l’atterrissage au même endroit le même jour avec deux voile A pilotées par des gens expérimentés te feront ils conclure que l’endroit est dangereux ? Pourtant des dizaines de voiles D s’y posent à longueur d’année mais ne rentrent pas dans ces chiffres car tout se passe bien.

Les statistiques révèlent une tendance mais seule une analyse très précise permet de comprendre (ou pas) les raisons d’un accident. Chaque situation est particulière, et il est dangereux à mon sens de tirer des conclusions en n’ayant pas toutes les données car l’interprétation qu’on en fera risque d’être erronée.

Disposer de toutes ces données est peu être possible mais représente un gros travail d’analyse en amont et nécessite la collecte de dizaines d’éléments ( age, poids, voile, sellette, lieu, heure, SIV, age de la voile, altitude, état de forme, degré d’habileté, etc, etc ,etc…) Je ne sais pas si la Fédé collecte une grande quantité d’éléments en cas d’accident mais elle sera dans tous les cas limitée.

Enfin comme précisé plus haut dans le post, le nombre et la variété des pratiquant permet elle vraiment de dégager des tendances fiables ? Nous ne sommes pas si nombreux que ça et tous ces chiffres doivent être utilisés avec prudence comme le souligne Patrick qui s’étonne de la conclusion sur le “retard à l’annonce des moniteurs” pour expliquer un chiffre.

Le parapente reste une activité dangereuse, il faut l’admettre. Comme en montagne, il nous est tout de même possible de choisir un niveau d’engagement ou d’exposition qui dépendra de chacun.
Vouloir se rassurer en voyant qu’on vole sous une aile qui a des statistiques en sa faveur reste une analyse incomplète et qui peut, suivant les personnes, amener à des comportements dangereux ou des imprudences ( c’est un exemple).
Comme en avion, le facteur humain est régulièrement à l’origine d’accidents. Comment est il analysé dans ce cas ?

Ces chiffres sont intéressants mais sans données nombreuses et précises ils ne doivent rester révélateurs que de grandes lignes selon moi. Rien de plus.

Je ne vois pas le parapente comme activité dangeureuse, juste comme activité à risques… comme bien d’autres. C’est le pilote qui accepte, consciemment ou inconsciemment, de se mettre en danger, de différentes manières pour différentes raisons.

La nuance est faible…

Bonjour,

Pas si faible que cela je pense…
Lorsqu’on me dit (souvent) que le parapente est un sport dangereux, je réponds toujours que ce n’est pas un sport dangereux “en soi”, mais qu’il s’agit d’un sports à risques, comme le sont la quasi totalité des sports de nature.

Ce n’est en effet pas tout à fait pareil : je pense que les voiles sont sûres et fiables (elles ne se désuspentent pas toutes seules, ou ne se mettent pas en vrac comme ça, indépendamment du pilote et des conditions, n’est-ce-pas ?).

Par contre il existe clairement des risques dans cette pratique sportive (les statistiques d’accidents le montrent bien), mais il sont toujours liés au pilote et non au matériel (mauvaise adéquation pilote/voile, mauvaise analyse des conditions aérologiques, maîtrise technique insuffisante, mauvaise prise de décision, formation insuffisante, marges de sécurité trop faibles par rapport à la situation, facteurs humains…).

A+ Marc

Bonjour,

Document intéressant, merci à ses rédacteurs. C’est évidemment très perfectible, mais l’indulgence peut être de mise pour ce premier exercice.
Finalement, sur ce fil, je lis peu de commentaires sur l’accidentologie, mais plutôt sur le contenu du rapport. Il y a pourtant un point qui m’interpelle : le nombre de fermeture en finale ; Comme cela rejoint une discussion sur un autre fil, j’ouvre un nouveau sujet.
Il est là : http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/fermeture-en-finale-lors-de-laterrissage-t41917.0.html
(avec une faute dans le titre, désolé)

Derob

:coucou:
sur quelle base appuyer ce scepticisme ?
c’est des constats que tu as fait ? une intuition ?

en tout cas, on a de plus en plus de webcams et d’anémos sur les décos;
ca serait instructif d’en laisser tourner qq unes sur les atterros et de publier qq bonnes heures de videos du printemps pour qu’on puisse concretement évaluer et conseiller …

bonjour,
Selon toi qu’elles sont les pratiques à risque?

:grat: Marc ne dit pas vraiment qu’il y a des pratiques à risques (quoique…) Marc dit qu’il existe des risques dans la pratique, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que ta question.

Les risques principaux sont les mauvaises décisions du ou des pilotes. :canape:

Franchement c’est jouer sur les mots…(cf le petit larousse). Et ça fait pas beaucoup avancer le problème !
Être à une hauteur supérieure à quelques mètres au dessus du sol, c’est par définition dangereux car on s’expose à une chute dont les conséquences peuvent ne pas être anodines.
Une fois ce constat accepté, il nous est possible à tous de choisir ( et encore pas toujours), quel degré d’exposition à ce danger nous acceptons. Réduire le risque ou diminuer le danger ça veut dire la même chose.
Le parapente c’est dangereux, mais vivre aussi c’est dangereux. Vivre c’est prendre le risque de mourir !

Ou, mourir c’est prendre le risque de vivre. :clown:

ben ouais en parapente il y a des risques, de plus en plus, il y a aussi des pratiques à risques: accro au dessus du sol ou sur l’eau sans matériel adapté, cross et vol sans prendre un minimum la météo ou étudier le terrain. Il y a aussi vouloir faire du thermique avant 40-50 vols solo (fourchette basse), etc…, etc… Et il y a aussi vouloir être autonome après une dizaine de jours en école alors qu’on ne maîtrise pas déco et atterro en situation et site varié.
Voilà, je disais il y a quelques années malheureusement, que la formation et la progression du matériel préparait les accidents de demain (à l’époque où je disais ça on me justifiai, pendant le passage du BE, que la temporisation au déco n’avait pas besoin d’être apprise dès le début !!), ben demain c’est paraît il aujourd’hui !! Cette année je pensai qu’il n’y avait pas plus d’accidents que d’habitude, on m’a dit que si, et même pas mal plus. On m’a même dit que déco et atterro étaient les phases critiques.
Donc, ça me paraît pas très compliqué soit tout le monde se réveille et se rend compte que le parapente c’est vachement plus compliqué qu’il y a 20ans, et on rajoute de la rigueur à tous les étages (les écoles bien sûr, mais aussi dans les clubs et dans ce que l’on apporte à chacun-e. Facteur humain compris puisque c’est à la mode). Sinon le ballon parapente va se dégonfler comme le ballon delta. Déjà les sites un peu plus complexes se désertifient !!

est-ce que la rigueur ne devrait pas d’abord s’appliquer à soi-meme, en évitant des messages qui mélangent tout et ne donnent d’info sur rien ? :grat:

je n’ai pas connu le parapente d’il y a 20 ans, et j’espererais trouver dans le discours des “anciens”, qqchose d’un peu plus structuré et clair que des “je pensai que …”, “on m’a dit que …” qui me rappelle helas le trop fameux “on sait bien que …” :fume: :bang:

alors donc, quel etait l’argument pour dire que la temporisation n’etait pas à enseigner??
et où aujourd’hui n’est elle pas enseignée dès le début?!?
perso, dès la pente ecole on m’a appris la tempo; et tous les stages que je peux voir sur le decos insistent dessus!

aujourd’hui la commission secu fait un important travail de transparence, peut-etre peux-tu y contribuer utilement ? et rigoureusement :wink:

ps.
et dans tous les cas /on voit bien que/ la désaffection pour le delta n’a rien a voir avec un manque de rigueur. pourquoi tout mélanger!?

En l’occurrence, ça voudrait dire quoi “se réveiller” et “rajouter de la rigueur” ?
Ce qui a gonflé le ballon du parapente, c’est ce que j’avais sur un vieux t-shirt, le dessin de Budillon :
“C’est vraiment à la portée du premier con venu !
-Ah, ben j’vais en faire alors…”
Depuis, le ballon a cessé de grossir mais ne s’est pas dégonflé. Bien qu’en effet ça commence à devenir compliqué, à la limite du supportable même pour toute une catégorie de pratiquants…

Peut-être que justement c’est une activité qui attire parce qu’il y a des risques et qu’en même temps on peut y faire n’importe quoi ?
Si on regarde les choses en face, c’est un loisir où beaucoup accrochent passionnément, se crament en 5 ou 6 ans et n’y remettent plus jamais les pieds. C’est ça qui est sexy pour le public, le syndrome “j’en ai fait, j’ai survécu”, le défouloir d’un monde trop contraint par ailleurs. Non ?

Citation peneAir
“Sinon le ballon parapente va se dégonfler comme le ballon delta.”
Ca m’étonnerais vraiment .C’est avec l’apparition du parapente que la désaffection pour le Delta s’est amorcée. Un engin plus facile d’utilisation,un apprentissage plus accessible pour arriver au même plaisir.
Avec des packs complet(voile ,sellette, secours)à moins de 10 kg , un apprentissage facile ,trop peut-être,je ne vois vraiment pas poindre l’engin qui viendra remplacer nos chiffons magiques.
Le désir de voler restera présent chez l’homme quelques soient les stats au niveau des accidents.Le rêve d’Icare devenu accessible n’est pas prêt de mourrir.
C’est justement cette accessibilité et cette apparente facilité qui rend notre activité accidentogène.
Pour le prix d’un Iphone et 5 jours d’apprentissage n’importe qui peut avoir l’impression de savoir voler seul.
Deuxième facteur agravant c’est certainement aussi l’engin qui pardonne le plus par rapport au bagage technique et aux connaissances théoriques et aérologiques acquises en apprentissage.
Ensuite, après une cinquantaine d’heures de vol on a très rapidement l’impression d’être un pilote autonome alors qu’on a sûrement dèjà grillé plusieurs jokers sans s’en appercevoir!
On le ralise plus tard quand justement on a réellement progressé et on augmente alors naturellement nos marges.
Mais que faire ? Surtout pas légiferer .Notre passion doit rester du vol LIBRE même avec tous les risques que ça comporte!
S’il y a eu un peu plus d’accidents cette année c’est peut être circonstan"CIEL" comme en escalade , en ski,en plongée ou en surf quand les requins décident d’exploser les sats .

Si il n’y avait pas eu tant d’accidents “inutiles” aux débuts de l’aviation, nous ne serions pas capable de traverser l’atlantique en quelques heures confortablement assis sur un siège de long courrier. A peine 100 ans après les premiers vols des pionniers, prêts à prendre tous les risques pour assouvir ce désir de voler. Quelle évolution ! (Considérer cela comme bénéfique pour l’humanité est un autre débat…)

Au regard de l’age de notre discipline, nous pourrions encore nous considérer comme des pionniers ! Avec toutes les évolutions permanentes qui apparaissent tant en terme de matériel que de pratique, le parapente est loin d’être au terme de son évolution.
Cette discipline jeune traversera encore des périodes fastes et d’autres plus sombres, comme celles où l’on voit le nombre de vies brisées ou de corps meurtris augmenter…

Cela dit, pour aller plus loin sur le risque auquel nous sommes prêts à nous exposer ou non, nul n’est obligé de pratiquer la vol libre. Mais c’est dommage

Il est d’usage en accidentologie de distinguer danger et risque. Par exemple voler en parapente par conditions calmes avec une aile initiation comporte un danger élevé puisqu’on est en hauteur importante, mais peu de risques (hors déco et atterro) car à moins de faire n’importe quoi, la probabilité d’un accident dans cette configuration est proche de 0.
Des précisions sur ces deux notions par l’Institut National de la Recherche et de la Sécurité :
http://www.inrs.fr/demarche/risques-industriels/definition-risque-industriel.html

Dans le même ordre d’idée, l’industrie nucléaire est très dangereuse, mais en France tous les risques sont parfaitement maîtrisés d’après ses promoteurs :sors:

[quote=Dominique B]C’est justement cette accessibilité et cette apparente facilité qui rend notre activité accidentogène.
Pour le prix d’un Iphone et 5 jours d’apprentissage n’importe qui peut avoir l’impression de savoir voler seul.
Deuxième facteur agravant c’est certainement aussi l’engin qui pardonne le plus par rapport au bagage technique et aux connaissances théoriques et aérologiques acquises en apprentissage.
Ensuite, après une cinquantaine d’heures de vol on a très rapidement l’impression d’être un pilote autonome alors qu’on a sûrement dèjà grillé plusieurs jokers sans s’en appercevoir!
On le ralise plus tard quand justement on a réellement progressé et on augmente alors naturellement nos marges.
[/quote]
L’expérience des pilotes accidentés (nombre de vols ? nombre de journées encadrées en école ?) serait une donnée vraiment intéressante à connaître, pour confirmer ou infirmer ce que tu dis là.

L’argument pour dire que la tempo ne devait pas être enseigné dès le début, était qu’on pouvait le faire après (en fait c’était pour diminuer le temps en pente école, bien sûr), d’où l’apparition de voile parfaitement idioproof au gonflage (c’était une demande des écoles) et globalement super stable en tangage (et en roulis d’ailleurs). A l’époque pour palier cela on enseignait avec des dhv 1-2 (je signale que les A, ont pour moi beaucoup progressé de ce point de vue).
Après je sais pas ce que tu attends comme ‘‘discours structuré’’, je vais pas faire un long laïus sur le fait que le parapente aurait besoin (depuis longtemps selon moi) de plus de rigueur. L’argument le delta a perdu à cause du parapente facile ne me convainc pas. En partie je suis d’accord mais ça suffit pas, un certain manque de promotion pour des outils comme le drag chute, peut être plus d’effort pour garder des atterros accessible aux nouvelles perfs, … A mon avis c’est ce qui guette le parapente avec la même progression du matos si on change pas la vision du bouzin.
Les voiles A offrent un domaine de vol gigantesque et peu ou prou la formation, les impératifs pour voler ‘‘seul’’, et aussi les discours en club sont restés les mêmes, les questions aux brevets aussi tiens (d’ailleurs aucun questionnaire ne se vaut en terme de distribution de point et de difficulté. Et puisque tu sembles croire que je ne fais que parler je l’ai signalé (lors de leur dernière révision si je me trompe pas). C’est une époque où j’ai été investi à quasi tous les échelons fédéraux.
Au final et en résumé, les voiles A que l’on conseille aux débutants ont plus de perfs que mes voiles compet des années 2000 (en gros), sauf que j’avais 10 ans de pratique dernière moi, tous les bouquins météo et méca vol de l’époque ingurgités, etc… Maîtriser ces aéronefs moderne dans toutes les situations qu’ils permettent de rencontrer, avec 15 jours, 3 semaines de stages et une formation théorique forcément ‘‘light’’ (même si sérieuse et conforme aux attentes de la fédé), je suis pas sûr que j’en serai capable, et donc je serai en grosse prise de risque. Voilà, mon point de vue c’est pas plus compliqué que ça.

Peut être mais on n’a pas ces stats et il y a peu de chance qu’on les aie et qu’elles soient suffisantes pour être exploitables.

Volant depuis 23 ans j’observe des différences de comportement évidents entre les pilotes en début de carrière (je ne parle pas d’âge) un peu aveuglés par une passion débordante et addictive et les pilotes volant depuis un certain temps ayant forcément eu quelques rappels à l’ordre dont ils sont sortis bien heureusement indemnes. Certains sont redescendus d’une catégorie de voile (même d’anciens compétiteurs), il prennent plus de marges et renoncent plus facilement car ils ont souvent plus rien à prouver aux autres ni à eu même.

On l’a vu sur le forum toute les mises en garde des pilotes expérimentés et bien intentionnés ne réussissent pas à calmer les ardeurs exibitionnistes de certains débutants, ça les exite même parfois pour les cas les plus pathologiques.
Quelques gros sketchs sans trop de dommages , quelques vertêbres ou malheureusement la perte d’un un pote qui a eu moins de chance sont plus efficaces que les stats ,les mises en garde ou la législation!
Enfin pour moi ça a été un peu le cas et ça ne me garantit même pas une sécurité absolue car même en augmentant objectivement mes marges je suis conscient que je ne suis pas à l’abri .Pour se mettre completement à l’abri il faut arrêter définitivement de voler.

juste s’assurer que le lecteur peut décemment comprendre de quoi il s’agit;
et si possible rester dans le sujet du fil :wink:
en tout cas, merci d’avoir développé ton point de vue “pas plus compliqué que ça” :wink:

et juste pour info ca remonte à quand ? "… C’est une époque où j’ai été investi à quasi tous les échelons fédéraux. "
:coucou: