14 personnes disparues sans compter les accidents... depuis janvier 2017 c'est

…trop

Je viens de recevoir le communiqué accidentalité de la FFVL du 21 juin 2017 : 14 accidents mortels depuis le début de l’année alors que si mes souvenirs sont bons, “seulement” 13 l’an dernier.
Et de nombreux accidentés qu’on connait ici et là, parmi les potes… :frowning:
On n’est que peu de choses sous une voile et si les conditions sont trop fortes, vaut mieux aller attendre ou aller au bistrot ou faire une autre activité. Il y a aura de meilleures heures et de meilleurs jours.
Je crois qu’avec l’âge et l’expérience, aucun vol, aucun record ne vaut le coup que l’on se fasse mal ou que l’on disparaisse définitivement car la vie est belle et réserve bien des joies et bien des bonheurs. Celui de voler parmi les oiseaux , au-dessus des montagnes et des plaines est un plaisir infini mais il y a une limite que l’on ne devrait pas franchir. Je l’ai souvent franchie au mépris des conseils de prudence prodigués ici et m’en suis sorti mais cela ne veut pas dire que j’étais un bon pilote, juste que j’ai eu (beaucoup) de chance.
Ces temps-ci je me demandais pourquoi mes heures de vol étaient plus courtes, pourquoi je ne décollais plus quand j’analysais; me suis même retrouvé à plier la M6 au Puy de Dôme devant plein de personnes et de parapentistes et à prendre le train pour descendre car je ne le sentais pas à 18h30 : le jeu n’en valait pas la chandelle.
Je vieillis mes amis… mais avec le recul, j’ai encore envie de voler dans 20 ans même si c’est pour un plouf… Wowo je commence à te comprendre :wink:

Une pensée sincère à tous ceux qui ont été touchés par ces disparitions.

dur, très dur ce début d’année. Chez nous aussi un décès et pas un novice. mes heures ne sont pas très longues non plus , mais passer sur du vols plaisir , je vais aller vers cela , la banane a l arrivée même si c’est pour 10 minutes de vols. Idem redescente en train sur une après midi ou je ne le sentais vraiment pas et très très content de l’avoir fait une fois de plus.

Bons vols a tous avec un max de sécurité

Matthieu a vu la lumière? Ou c’est juste un coup de mou passager?
En attendant y bien 10 ans que je suis sur cette longueur d’onde… voir tomber des copains à force ça fait réfléchir.
:frowning:

Le fichier en pièce jointe.
Non Piment, pas qu’un coup de mou, mais plus de réflexion et d’analyse sur sa pratique et ce qui se passe autour.
Et mourir dans la pratique d’un loisir où on a le choix (pas comme un chauffard qui vous écrase ou u cancer qui vous emporte) de ne pas dépasser ses propres limites, c’est vraiment bête.
On se fixe des objectifs : premier plouf, premier soaring, premier cross. Puis arrive le premier…incident etc… et on réduit les marges de sécurité ou pas. Naguère, je considérais les gars que je revoyais descendre comme des dégonflés. J’ai fait le dégonflé il y a moins de 2 semaines. Cela m’a fait bizarre mais je ne regrette pas du tout car la M6, l’absence de vent sur un déco très court, des voiles qui plombaient et un congestus derrière… j’ai même “dû” expliquer en redescendant dans le train à un couple rencontré à la montée pourquoi je n’avais pas décollé…mais je me suis souvenu que je n’avais rien à (me) prouver et qu’il y aurait d’autres belles journées pour s’en mettre plein les yeux. Je faisais la confusion entre “tu sais voler” et “tu peux voler n’importe quand”. Je discutais avec une autre parapentiste : avec le temps on choisit plus ses créneaux, on décide plus quand voler, quand ne pas voler, quand poser etc… alors qu’au début, on veut voler à tout prix… :frowning:

Pas plus tard qu’il y a 15 jours à Millau, du cumulus à 2000m d’altitude avec une belle instabilité, un vent fort, peut-être 25km/h avec des rafales à 35.
Certains collègues se mettent en l’air, non sans mal, avec des décos parfois bien merdique. Le début de vol est une sorte de machine à laver à se faire tirer par les bretelles, la suite est de faire la méduse bras haut dans un flux de nord assez fort.

Personnellement voler dans ces conditions que je juge compliquée avec mon niveau de vol du moment (peu régulier, pas beaucoup d’heure sous la voile) et de surcroit une voile que je connais peu, ce n’est pas pour moi. J’ai discuté avec un groupe de Danois. L’un deux en l’air démontre une capacité de pilotage excellente et repose au déco avec aisance. Le collègue resté au sol trouve lui aussi que c’est bien trop fort.
Dans notre groupe un collègue dans le même esprit que moi (vole peu malgré des années de pratique) ne se mettra pas en l’air non plus.

Le soir les collègues me charrient un peu, me disent que j’aurai du y aller, que c’était bon. Bref, eux ont 30 ans de parapente derrière eux pour certains.

Enfin en tout cas, c’est un sport individuel qui n’engage que soi-même et pas le groupe (sauf dans un démarche de vol de groupe mais ça c’est autre chose et de toutes façons celui qui abandonne ne compromet pas la réussite des autres). Je suis toujours gêné avec cette tendance malsaine qu’ont certains pilotes à vouloir se rassurer d’avoir fait le choix de voler (alors que c’était peut-être borderline) quand toi tu es resté sagement au sol.

Et surtout ils ne veulent pas admettre que parfois ils sont aux limites et que ce n’est pas très bon d’être au limite en parapente. Et puis quand je vois les décos, j’ai envie de dire que celui qui n’arrive pas à décoller correctement dans du vent fort n’a logiquement rien à faire en l’air…

Il y a vraiment nécessité à être en parfait adéquation entre son volume de vol, l’engagement pris, si on veut durer un peu dans l’activité

++

Bonjour,

En 2016 il y avait eu 14 décès de pilotes licenciés à la FFVL (et non pas 13).

De toute façon c’est évidemment toujours beaucoup trop…
Et malgré les efforts de la fédération pour faire baisser ce chiffre, on n’y arrive pas. :grat:

Remarque : je n’ai pas (encore ?) reçu ce communiqué fédéral, mais il arrivera peut-être un peu plus tard…

Marc

Quand on regarde les statistiques, on s’aperçoit que les malheureuses victimes sont tous des parapentistes avec de l’expérience, pas des piou-piou. On le savait déjà. Que le matériel n’y est pas fautif. Juste que dans la plupart des cas, les conditions aérologiques sont trop fortes ou n’ont pas été gérées à un instant T. La faute à “pas de chance ?” Nous sommes tous fautifs de croire que c’est passé 99 fois. Sans parler d’ego mal placé (on n’a pas grand chose à prouver…), on croit que parce que les potes décollent, on va pouvoir le faire. Or l’état mental, physique ou psychique n’est peut être pas le même. Il faut reconnaître et se dire que dès qu’on se pose des questions, la réponse est souvent en nous, nous seuls.

Bon ben il a vu la lumière! Et on ne peut que s’en féliciter.
Tout en sachant que savoir renoncer ne met pas totalement à l’abri de se faire bien brasser, l’analyse n’est pas toujours pertinente ou peut manquer de paramètres…

http://www.youtube.com/watch?v=xbq0OuJtErs
https://www.youtube.com/watch?v=xbq0OuJtErs

on va faire plus local…
Au som deu malh, que i a ua lutz,
Que i a ua lutz, que i a ua lutz,
Qu’i cau guardar los uelhs dessús,
Los uelhs dessús, los uelhs dessús,

:lol:

Bon la Dodge 440CI si on me la donne je prend!

J’ai peut-être vu la lumière comme tu dis, en tout cas un état d’esprit différent. Et comme tu dis une fois que les paramètres sont “bons” et qu’on est en l’air faut se battre et analyser, être vigilant pour avancer sur son chemin. Mais ce que j’ai à l’esprit , c’est que nous pourrions être n’importe quelle de ces 14 personnes…qui avec leur expérience avaient sans doute les mêmes (in)certitudes et sagesse due à leur longévité…

J’aurais même dit que souvent, quand on se pose la question de prendre une décision, c’est qu’il ne faut pas la prendre.

Proposition d’article à lire ou à relire :

http://www.parapentiste.info/forum/autres-questions-techniques/la-conscience-statistique-nous-trompe-t46538.0.html

La démonstration banalisée d’une pratique engagée érode une conscience corrompue par l’excitation du jeu de la compétition (qu’elle soit formelle ou improvisée) et/ou le frisson d’une pratique valorisante vis à vis d’un public ou de proches, spectateurs ignorants des risques encourus et de leur localisation

Il est intéressant de se couper de ces stimuli

C’est sans doute même devenu essentiel quand on considère le spectacle proposé sur les chaines des hébergeurs vidéo : aguicheur, lourd de suggestion quant aux valeurs associées par ce type d’engagement moral et physique

Face à une reconnaissance quasi instantanée de ces athlètes qui serait synonyme de bonheur aussi instantanée et d’effacement de tous les problèmes matériels grâce à la générosité de sponsors, comment s’identifier à une forme de pratique décomplexée et assumée de simple vol de “plaisance” pourvoyeuse de plaisirs simples ?

En commençant par l’émotion esthétique et l’excitation du jeu

S’il ne peut être conseillé de voler seul en montagne, j’y ai pu faire des observations intéressantes sur mon 1er sujet d’expérience sur les effets des accélérations (essai précurseurs du BTS MEMO) corrélés avec le cardio : moi-même.

J’observais que j’étais extrêmement stressé à voler dans des grappes en compétition, comme sur site à me demander si le pilote de la voile qui m’avait frôlé trois fois l’avait fait par chance ou par hasard, me faisant prendre des tours au cardio par rapport aux mesures relevées au déco.

Hors compé et site fréquentés, j’étais à contrario étonnamment calme et serein haut dans le ciel (80-90 bps) et extrêmement stressé au déco et en approche à l’atterro (170-160).

J’en conclus qu’en volant hors site, je revenais aux fondements de ma pratique, et reprenais alors conscience que le premier danger était la proximité du sol, et ces instants où l’on y évolue avec une aile pas toujours au mieux de sa manœuvrabilité et de son équilibre.

Dans ma progression, j’ai aussi le souvenir d’avoir ressenti un cap quand je me suis mis à faire des photos durant nos cross pour, d’abord pour se souvenir de la beauté des situations de vol, puis pour pouvoir les analyser ensuite en réunion de club.

Sur une image arrêtée, les erreurs et les limites de nos analyses sont plus criantes que sur le déferlement d’images et de bruit d’une vidéo (encore une réflexion typique d’un vieux pilote… ben oui…).

Riche d’enseignements est aussi la diversité des appréciations que l’on peut faire entre pilotes d’une même situation.

Quand l’époque est à être socialement ou communautairement reconnu en tant que membre “élu” et pour cela se hisser le plus rapidement possible à son niveau maximum de compétence… de peur… ou d’incompétence le plus souvent inconsciente, cette remise en question et ce respect de la diversité des analyses sont le fondement d’un partage constructif de l’expérience, patient et généreux.

Et d’une meilleure compréhension et acceptation de soi.

Mieux voler, c’est aussi apprendre à guérir de ses frustrations et définir ces bornes que chacun devrait être capable de mettre à sa pratique ou à la vitesse de sa progression (seul ou accompagné par un formateur), autrement que par le refoulement systématique de peurs fusibles salutaires ou le conditionnement grégaire.

c’est joliment dit;
les lecteurs de passage vont se dire, ah c’est chouette le parapente, on progresse harmonieusement vers la sagesse :ange:
mais …
la réalité passée c’est que notre illuminémiraculé a vu de l’interieur :

  • des arbres (2?)
  • des helicos du pghm (2?)
  • des hopitaux (?)
  • un cunimb
  • etc etc …

et pour la réalité présente, j’ai bien peur que les capacités d’analyse ne soient tj pas operationnelles :

:fume:

bref. (et au dela du cas personel (sorry, je sais c’est pas bien :wink: ) ), essayons de regarder la réalité en face, de ne pas l’édulcorer.
et c’est pas simple, car évidemment pour ceux qui sont morts c’est trop tard;
ceux qui sont en convalescence et/ou qui arretent l’activité, on ne veut surtout pas les accabler.

et pour ce qui est des “conditions”, peut etre meme qu’un jour on aura des debriefs clairs de ce maintenant fameux “vent fort”.
en attendant ca va rester joliment flou/abstrait biroute

Mouais… c’est un peu trop simpliste pour être émotionnellement viable, en tout cas pour moi. Se poser des questions ne veut pas dire que la réponse est NON…

:grat: je fais secours ou pas ? :grat: si je me pose la question c’est qu’il vaut mieux ne rien faire (oui je suis con)

c’est juste pour enchainer avec cette belle citation du communiqué FFVL :
« Après un tour, je fais secours ! »

J’allais réagir dans le même sens en indiquant que le pire était peut être de ne pas se poser de questions.

En fait je ne pensais pas au secours. Car les évènements se précipitent et on n’a guère le temps de tergiverser; mais au fait de se poser la question de décoller ou de pas décoller quand on a tout son temps au décollage pour sortir la voile, la plier ou se lancée malgré ces fameuses questions.

Cette phrase me fait penser aux milieux autorisés où les mecs s’autorisent à penser des trucs !

http://youtu.be/-KFxmGbiUaE?t=3m

Salut

Ben je pense qu’on est dans le juste en disant que vers 25 km/h on est dans du vent fort… La technique doit évoluer pour décoller, voler et affaler une aile avec cette force de vent. Mais la notion de vent fort varie avec :

  • Le niveau du pilote
  • le site ou type de vole (Soaring ou montagne c’est pas pareil)
  • L’évolution potentielle des conditions

Voilà pourquoi aucun chiffre n’est donné.

De plus si un chiffre est avancé, genre 25 km/h, combien de pilotes vont se dire qu’à 24 c’est cool ?

A+
L