Proposition d’article à lire ou à relire :
http://www.parapentiste.info/forum/autres-questions-techniques/la-conscience-statistique-nous-trompe-t46538.0.html
La démonstration banalisée d’une pratique engagée érode une conscience corrompue par l’excitation du jeu de la compétition (qu’elle soit formelle ou improvisée) et/ou le frisson d’une pratique valorisante vis à vis d’un public ou de proches, spectateurs ignorants des risques encourus et de leur localisation
Il est intéressant de se couper de ces stimuli
C’est sans doute même devenu essentiel quand on considère le spectacle proposé sur les chaines des hébergeurs vidéo : aguicheur, lourd de suggestion quant aux valeurs associées par ce type d’engagement moral et physique
Face à une reconnaissance quasi instantanée de ces athlètes qui serait synonyme de bonheur aussi instantanée et d’effacement de tous les problèmes matériels grâce à la générosité de sponsors, comment s’identifier à une forme de pratique décomplexée et assumée de simple vol de “plaisance” pourvoyeuse de plaisirs simples ?
En commençant par l’émotion esthétique et l’excitation du jeu
S’il ne peut être conseillé de voler seul en montagne, j’y ai pu faire des observations intéressantes sur mon 1er sujet d’expérience sur les effets des accélérations (essai précurseurs du BTS MEMO) corrélés avec le cardio : moi-même.
J’observais que j’étais extrêmement stressé à voler dans des grappes en compétition, comme sur site à me demander si le pilote de la voile qui m’avait frôlé trois fois l’avait fait par chance ou par hasard, me faisant prendre des tours au cardio par rapport aux mesures relevées au déco.
Hors compé et site fréquentés, j’étais à contrario étonnamment calme et serein haut dans le ciel (80-90 bps) et extrêmement stressé au déco et en approche à l’atterro (170-160).
J’en conclus qu’en volant hors site, je revenais aux fondements de ma pratique, et reprenais alors conscience que le premier danger était la proximité du sol, et ces instants où l’on y évolue avec une aile pas toujours au mieux de sa manœuvrabilité et de son équilibre.
Dans ma progression, j’ai aussi le souvenir d’avoir ressenti un cap quand je me suis mis à faire des photos durant nos cross pour, d’abord pour se souvenir de la beauté des situations de vol, puis pour pouvoir les analyser ensuite en réunion de club.
Sur une image arrêtée, les erreurs et les limites de nos analyses sont plus criantes que sur le déferlement d’images et de bruit d’une vidéo (encore une réflexion typique d’un vieux pilote… ben oui…).
Riche d’enseignements est aussi la diversité des appréciations que l’on peut faire entre pilotes d’une même situation.
Quand l’époque est à être socialement ou communautairement reconnu en tant que membre “élu” et pour cela se hisser le plus rapidement possible à son niveau maximum de compétence… de peur… ou d’incompétence le plus souvent inconsciente, cette remise en question et ce respect de la diversité des analyses sont le fondement d’un partage constructif de l’expérience, patient et généreux.
Et d’une meilleure compréhension et acceptation de soi.
Mieux voler, c’est aussi apprendre à guérir de ses frustrations et définir ces bornes que chacun devrait être capable de mettre à sa pratique ou à la vitesse de sa progression (seul ou accompagné par un formateur), autrement que par le refoulement systématique de peurs fusibles salutaires ou le conditionnement grégaire.