14 personnes disparues sans compter les accidents... depuis janvier 2017 c'est

Salut

Je vais reformuler.

Dans le début de ton poste :

On peut comprendre que la totalité des moniteurs ne se remettent pas en cause, ne cherchent pas à évoluer et acceptent une certaine notion du risque au profit de la consommation de vols. C’est cet aspect généraliste qui me dérange. Si certains moniteurs voir certaines structures sont plus “light” que d’autres, je remarque à la fois une conscience professionnelle chez la plupart de mes collègues et une évolution de l’enseignement année après année. En admettant que 50% seulement des moniteurs fassent bien leur travail (mais je pense qu’il y en a beaucoup plus), tes propos ne sont déjà plus une généralités?

Cette année, au mois de mai, la FFVL et le SNMVL ont mis en place un recyclage sur deux thèmes :
1° Pilotage au dessus du sol
2° Gestion des ailes dans du vent

Ca aussi c’est une évolution

Pour les cours théoriques, je te rejoint… partiellement. Tu parles de formation de base. Mais c’est justement dans la formation de base que les cours sont le plus simple à organiser et à dispenser. Mais ça reste de la théorie de base. Il faudrait peut-être que les moniteurs organisent des cours théoriques en soirée ou WE. Mais ces cours sont difficiles à remplir. Dès que les pilotes ont un petit niveau initial, ils ne se forment plus ou peu. “La faute à qui” ? Je ne sais pas.

Juste une petite “mise au point” pour expliquer le point de vue de ma fenêtre. Peut-être qu’aller tous les jours sur le terrain ce n’est pas assez ? Ou trop et j’en deviendrais subjectif ?

A+
L

ça va devenir la rubrique nécrologique ce post, encore un accident mortel à St André aujourd’hui, trop triste!!!

Aucune infos supplémentaires? J’entends beaucoup parler les planfaitards, mais personne ne semblent en savoir vraiment plus…

Coincoin c’est autre chose, ce que j’évoque vient d’arriver aujourd’hui, trop affecté, je ne souhaite pas dévelloper
;

:frowning:

http://www.ledauphine.com/haute-provence/2017/08/27/accident-mortel-de-parapente-dans-le-sommet-du-cheval-blanc

Si quelqu’un a des infos en MP sur la femme accidenté, j’ai une collègue qui a cet âge à peu près et qui pourrait voler à St André. Au moins le club d’origine. Merci

Oui, il y une vraie évolution. Déjà l’opération “Volez-Mieux” et maintenant le recyclage pour les moniteurs, seulement combien de pilotes concernés sur combien de volants en France (FFVL, FFCAM, FFP, Fela et autres Rien-du-toutistes, etc.), combien de moniteurs concernés sur combien de moniteurs en exercices (BE, BP, DP en et en-dehors du reseau des ecoles agréés FFVL et aussi MF ffvl-ffp-fela)

Dans deux clubs-écoles que je fréquente, des cours théoriques sont organisés, l’un (> de 150 membres au total) réussi pour des séances organisées sur des matinées de dimanche, à réunir une petite vingtaine d’intéressés mais principalement parmis les 25 élèves de l’année (init ver niveau vert) ; l’autre (> 70 membres) qui les organise sur soirée les vendredi, en réuni moins d’une dizaine parmis l’emsemble de ses membres. Ceux qui viennent, trouvent les cours très intéressants et en font la publicité et pourtant… alors ou est le souci ?

Il me semble et je ne peux m’empêcher de le penser, qu’il existe un problème de mentalité, de philosophie dans notre activité et c’est le fait d’une culture qui s’est mise en place depuis les début. Débuts ou être libériste était encore une aventure réservé à une (petite) minorité comme ce fût le cas pour les pionniers de l’aéronautique il a plus d’un siècle. Seulement le vol-libre est devenu une activité de masse qui concerne bien moins d’aventuriers que de consommateurs. Mais voilà, l’image est là… on veut se considérer comme des sportifs de l’extrême sans pour autant sacrifier aux efforts que cela implique. Consommateur on est consommateur on reste.

Pour changer cette mentalité il faut changer l’image…

Merci à ceux qui m’ont répondu en mp.

Salut

Je trouve ce regard tout à fait intéressant. Je crois qu’y penser un peu avant chaque stage permet de déceler ces “aventuriers” et de modifier le discours qu’on leur fait. Merci Wowo pour cette analyse.

Et pour le recyclage moniteurs, c’est obligatoire dès 2018 pour les BPJEPS et DE. Les BEES en sont exemptés.

A+
L

[quote] on veut se considérer comme des sportifs de l’extrême sans pour autant sacrifier aux efforts que cela implique. Consommateur on est consommateur on reste.
[/quote]
Ben même si on sacrifie aux efforts que ça implique… Je ne connais pas de pilote de très haut niveau qui ne soit pas passé très près de la catastrophe, j’en connais qui ont passé le tumbling sans le vouloir, un autre qui est passé en vrac au milieu d’une ligne à haute tension, posé dans les ronces sans mal par quel miracle, un autre qui a failli finir pendu dans une falaise…
Et combien d’autres qui ne sont plus là pour en parler!
Je finis par me demander si le parapente n’est pas au bout du compte juste un truc pour faire un plouf en condition calme, redescendre d’un sommet pour être au bistrot plus vite qu’à pied. Les incroyables progrès depuis 30 ans dans la conception, les perfs et soit disant la sécurité permettent de passer beaucoup plus de temps en l’air, de rencontrer davantage de problèmes et au bout du compte d’y laisser sa peau…

C est a se demander en effet…

Ben même si on sacrifie aux efforts que ça implique… Je ne connais pas de pilote de très haut niveau qui ne soit pas passé très près de la catastrophe,[…]
[…]
[/quote]
Qu’un pilote qui vise le très haut niveau, qui s’implique pour accéder à ce très haut niveau, qui s’engage volontairement et en toute connaissance de cause dans des vols de très haut niveau, que ce pilote connaisse des moments sur le fil du rasoir et même parfois qu’il s’y coupe. Cela me désole mais ne me choque pas, c’est malheureusement inhérents au très haut niveau et ce qu’importe la discipline ou presque.
Par contre qu’un pilote lambda aille se mettre dans des situations qui le dépassent parce qu’il n’est pas conscient que son niveau de pilote lambda qui correspond à ses efforts lambdas d’acquisition de competence lui impose une pratique lambda. Cela me choque et me désole aussi quand malheureusement cela fini dans les faits divers.
Le fait est qu’il existe un fossé entre les ambitions que l’on s’imagine et l’ambition pour laquelle on a les moyens.

C’est sans doute vraie que l’évolution du matériel favorise cette dérive en permettant plus facilement et surtout plus tôt dans la progression, l’accès au vol thermique voire au vol de distance, etc. Pour autant il ne doit évidemment pas être question de rendre les ailes moins efficace. Mais la pédagogie peut/devrait evoluer et pas seulement celle partagée en école mais bien la pédagogie plus générale, celle que je désignerai (sans être sûr de le faire pertinemment) par une pédagogie culturelle pour laquelle chaque membre de l’activité joue un/son rôle.

La formation vol-libre me semble très bonne dans l’emsemble en France mais qu’en est-il de l’éducation ?

Éducation dans le contexte vol-libre à notre fragilité et faiblesses d’être humain, éducation aux responsabilités d’être commandant de bord, responsabilités qui englobent forcément le respect pour la vie (la nôtre comme celle des autres) Enfin éducation à la conviction que le plus beau vol ne sera jamais celui que l’on vient de faire mais bien celui qui est encore à venir.

Forcément dit ainsi, cela doit faire sourire ceux qui y voient de l’angélisme et grincer ceux qui ne supportent pas des mots comme éducation, responsabilité, respect, etc.

Perso je veux croire que cela peut se passer autrement.

Je ne peux pas m’imaginer que tous ces accidents serieux, graves voire mortels serait en quelque sorte une fatalité parce que toutes ces victimes, tous ces pilotes avaient l’ambition d’être un jour des pilotes de très haut niveau.
Il me semble plutôt que la très grande majorité de tous ces accidents ne sont que la conséquence d’une trop grande légèreté dans l’appréciation des risques (sans beaucoup de doute) pourtant connus. Du fait d’un état d’esprit ou l’imaginaire prend le dessus sur la conscience.

Alors forcément quand 1 pilote sur un déco dit à 10 autres pilotes que l’envol n’est pas conseillé, au mieux il se voit juste ignoré, au pire il se fait copieusement railler d’être un froussard.
Maintenant si 10 pilotes disent à 1 autre pilote que l’envol n’est pas conseillé, on peut espérer que celui-ci n’ignore pas le conseille et même ne se sente pas obliger de leur donner tort.
Et si ce sont 100, 1000, 10000 et plus qui tiennent un vrai discours sécuritaire et fort, alors on peut penser qu’un changement d’état d’esprit global voit le jour.

Peut-être même qu’alors, l’accident “exeptionnel” car rare sera vraiment dû à “pas de chance”

Je vais aller dans ton sens :wink: cet après-midi au Mont Bouquet, il y avait un fort vent de sud (la balise au plus fort de l’après-midi a indiqué du 25-38 avec des gros thermiques. Quand je suis arrivé sur le site vers 16h, une seule voile en air, une Skin, qui restait scotchée, puis des bis, puis des pilotes locaux. Les perspectives étaient assez peu réjouissantes; certes ils montaient comme des bouchons de champagne, mais ensuite étaient en suspension dans le ciel et avançaient très peu. Un “papy” m’a impressionné avec sa Sigma 1à d’essai, il est monté haut et puis on ne l’a plus vu, il a dû aller crosser. les autres sont restés dans le bocal. Les plus aguerris reposaient au déco sans encombre. Aucun accident à déplorer, aucun sketche. Tout le monde se connaissait. Des petites blaques du genre “vous allez vous endormir au déco”.
Personnellement, je venais de faire une petite nuit de 5h, rouler 4h30 depuis la Haute Savoie et était donc assez fatigué. J’avais la M6 dans le sac et pas l’Artik. J’ai décollé sans souci vers 19h quand tout s’était calmé et ai pu - qualités de la voile aidant - aller me promener où je voulais loin devant ou sur les côtés. Certes je n’avais plus les conditions pour aller crosser, puisque mon gain maximum fut de 125 m alors que’au plus fort de l’après-midi, les gars en C disaient avoir plus de 600m.
Je me faisais donc cette réflexion : pourquoi vole-t-on ? J’vais sciemment décidé de ne voler que pour le plaisir sans rien avoir à prouver aux autres. Deux me connaissaient et ont décollé un (une Bolero), 30 minutes avant, l’autre 15 minutes avant (une Hook 3). Déjà ne pas faire de sketch au déco (la voile et les fesses dans la garrigue gardoise, ce ne doit pas être triste. Ensuite, à quoi bon se faire brasser, si c’est pour rester devant en avançant à 5/10 km/h ? Et filer vent de cul pour un cross ? (petits plafonds, stop dans région inconnue…).
Au final, j’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai volé comme je le voulais, et même sans tenir les commandes quand la restitution s’est mise en place. 1h30 de pur plaisir sans se faire peur, sans regretter d’être en l’air et en ayant tous les axes de liberté et de vitesse possible (la balise à mon décollage indiquait 18-24).
Alors cette fameuse image dont vous parlez est frappante. Par rapport à l’ensemble des pilotes, j’avais me semble-t-il la voile la plus performante sur le papier et j’ai été dans le dernier quart à décoller mais dans les 5 derniers à atterrir, les autres étant des élèves.
Cette fameuse étiquette du pilote “performance” qui reste dans le bocal et qui prend du plaisir sans stress, c’est ce que je voulais aujourd’hui et ce que je désire de plus en plus. Car je ne vois pas l’intérêt ou plus l’intérêt de se mettre dans le rouge dès le début, pour quoi ? un petit cross pour la CFD ? pour en arler avec les potes au bar du coin ?
Je ressens pas mal cette pression qui disparaît peu à peu, pression qui fait que le pilote en C ou D doit aller faire des bornes, assumer son statut d’aventurier sans peur et sans reproche.
Il n’est pas facile de revendiquer le statut que j’ai émis à mes potes “pilote de pacotille en D”. Ils ont rigolé mais au final, je n’ai pas été celui qui a eu le moins de plaisir.
Alors quand un élève s’achète une première A, il veut passer en B, puis B+, puis C, souvent pour les “mauvaises” raisons. C’est la pression du marketing, des forums, des conversations de déco et atterro. Il faut être sacrément sage et doué d’abnégation pour revendiquer un statut de pilote loisir. J’aurais,eu l’Artik, je me serais peut-être mis en l’air 10 minutes plus tôt et encore…
Quand je vis tous les accidents graves, moins graves et mortels, je me dis juste qu’il faut tout faire pour que cela ne nous arrive pas. Et pour répondre aux rigolos, sachez que bien que croyant, je sais pertinemment que si incapacité à voler safe il y a, Dieu n’est pas un magicien qui viendra avec un de ses anges me récupérer et m’empêcher de me fracasser… (quoique l’incident de Ténérife…). Non, ce n’est pas la foi qui fait éviter l’accident, sinon je décollerais tous les jours sans prévol, sans secours, sans casque, sans consulter les révisions et les balises en temps réel. Je ferme la parenthèse. Ne mélangez pas tout (pour certains)
Je reviens vers cette pression des potes, du groupe, d’internet, des vidéos Youtube, de la CFD. Oui parfois on se sent mis sous pression pour aller voler alors qu’il faudrait renoncer ou attendre; on devrait renoncer à ses vols agités sachant que’il y aura de meilleures conditions. Eh oui, je connais plein de parapentistes qui une fois leur vol fait se précipitent sur leur PC pour vérifier et envoyer leur trace. Mais l’essentiel est ignoré, celui du plaisir facile et sans ombre; or une fois les premiers stages faits, une fois le sourire aux lèvres disparu, le plaisir cède le pas à la “performance” avec son lot d’aléas. or n’est pas compétiteur qui veut. Des fois, vaut mieux ne même pas ouvrir le sac. Et passer pour un… j’y étais prêt aujourd’hui même si j’avais fait 400 bornes. Je n’en n’aurais pas été capable il y a quelques mois ou années, au tout début du moins;

Tout ça me fait penser à une citation de Messner à propos de la montagne: la montagne n’est ni juste ni injuste, elle est dangereuse.
On doit pouvoir remplacer montagne par aérologie…

Montagne, aérologie, même chose
Pas vraiment d’accord avec Messner, je pense que la nature n’est pas dangereuse, elle EST simplement

D’accord avec toi Justin, c’est l’homme qui rend la mer, la montagne, l’aérologie dangereuses si on ne les respecte pas.

Je peux pas laisser dire ça, c’est pas l’homme qui rend la mer, c’est la mer qui rend l’homme !

:sors:

(Tatatan!)

Ok, Perso je reformule pas :wink: car wowo exprime en général mieux que moi (ou en des termes qui te parlent mieux :wink: ) ce que je veux exprimer. Quand je parle de formation, il me semble que tu entends les moniteur-ices qui sont sûr le terrain. Et même si il y a des boulets (perso j’en ai vu plus en BE ski mais bref), je incrimine pas unetelle ou untel. C’est l’ensemble (moi compris, puisque je n’arrive pas à faire passer certains messages qui me semblent basiques), FFVL, formation BP, …

par exemple dans mon message précédent je pense que la ‘‘clientèle’’ a un rôle, mais je suis aussi capable de constater que le choix se fait, quasi exclusivement entre ‘‘label FFVL’’. Du coup quand tu regardes ça en ‘‘client-e’’, ben, à prestations égales puisque ‘‘avalisées FFVL’’ je prends le moins cher.
‘‘Suffirait’’ que la FFVL, crée un label ‘‘Gold aéro’’ ou je sais pas quoi, pour que au moins certains stages axés; formation de pilote, soient valorisés (avec un gros cahier des charges et un gros contrôle. ça doit prendre un an, au plus à la fédé de le mettre en place. De mon point de vue sans représentants des structures professionnelles, au moins au début du processus.), peut être en concertation avec d’autres fédés aéros (FFVV, FFPLUM, etc…, qui ont leur expériences et des cadres).

Je pense que tu connais les questionnaires du Brevet Initial (?), une liste de questions sortis du Brevet de pilote, dont les QCMs sont une vrai injustice (selon le questionnaire que tu ‘‘tires’’, perso je ne donne que le plus ‘‘honnête’’, le 3 de mémoire). Bon les questionnaires du BI, ne correspondent en rien, chez nous, au niveau qui est demandé (autonomie en conditions calmes en site connu). ça ne me parait pas très compliqué, que ce qui est une bonne idée (le BI) se transforme en un bon outil. Pour le moment je valide (ou plus exactement validai) les questions hors contexte, aux personnes qui avaient fait l’effort d’apprendre et comprendre ce qui leur était utile (et demandé).

Voilà quelques exemples, je crois qu’on finirait par boire au moins une bonne bière, si on échangeait pas que ‘‘en forum internet’’ :wink:

excellente reformulation d’un truc que je proposait il y a des années (et qui pourrait être mis en place par le syndicat des moniteurs) : proposer des 2 stages init divers en changeant les noms

  • l’un pour le gars qui fera poterie l’an prochain
  • l’autre orienté formation d’un pilote, en prenant le temps de lui inculquer les bases (mais sans oublier le plaisir de voler)