Accélérateur et vols thermiques...

Salut à tous,

Je réalise depuis quelques mois mes premiers cross, jusqu’à 60km vent de cul en Bourgogne, et cet été un triangle de 34km dans le Vercors…
Je rencontre un soucis dans ma progression. Je n’ose pas accélérer quand il le faudrait, face au vent ou face à la brise quand c’est thermique. J’ai peur de me prendre des fermetures, et les conséquences qui peuvent en découler : vrac, cravate, autorot… J’ai fait un SIV cet hiver à Roquebrune, je pense pourtant pouvoir gérer ce genre d’incident, sauf grosse cravate.
Voilà je voulais savoir si vous avez connu les mêmes soucis dans votre progression, et si vous avez des astuces pour passer le cap…
Pour info je vole sous une U-TURN Blacklight et kolibri ( moins de 10h de vol avec la kolibri). Je ne pratique encore pas le pilotage aux arrières, et sur ma voile je vois pas trop comment faire car j’ai 2 élévateurs D.

Au plaisir

Nico

Je ne vois pas pourquoi tu devrais te mettre au pilotage avec les arrières alors que tu n’as pas encore la maitrise du pilotage normal.
Pour l’accélérateur, cela viendra avec + de confiance dans la voile, dans le ressenti. Eventuellement, tu accélères un peu dans les zones calmes quand tu as bien cerné la masse d’air du jour.
Rappel: on relâche l’accélérateur avant d’utiliser les freins!

+1 avec Fabrice. Surtout que sous une Blacklight le pilotage aux arrières c’est anecdotique…

Tu peux faire des cross de plus de 100 bornes sans jamais toucher à l’accélérateur aussi. Si tu te places bien, pas besoin de pousser.

Laurentgdm et Fabrice ont dit l’essentiel pour ce qui est de l’usage de l’accélérateur et du pilotage aux arrières et je les rejoints totalement sur ces propos.

Je me permettrais juste de rajouter en lisant ceci :

Ne sois pas trop persuadé de pouvoir forcément gérer ce genre d’incident à l’issue de ton 1er SIV (ni meme d’ailleurs après le 2èm ou 3èm) Provoquer une sortie du domaine de vol avec la voix rassurante du moniteur dans l’oreille, un gilet de sauvetage sur le dos et la mer et un bateau sous la sellette n’a pas grand chose à avoir avec une sortie du domaine de vol subie et subite. Je dis ça, je dis rien…

Laisse toi du temps pour progresser et vaincre ton appréhension à appuyer sur la barreau avant qu’une vraie peur suite à un méga-sketch te calme beaucoup plus.

:trinq:

Je suis d’accord avec les mises en gardes ci dessus et la relative inutilité de l’accélérateur dans beaucoup de cas (combien fois j’ai appuyé sur le barreau pour finalement perdre les 30s gagnées en faisant 3 tours dans la mauvaise zone…)

Je rajoute quand meme qu’il est utile de s’habituer progressivement à l’usage de l’accélérateur pour savoir l’utiliser le jour où on fait une erreur de placement. J’ai entendu plusieurs fois des gens n’ayant presque utilisé l’accelérateur au plaf avec 1000m de gaz sous les pieds se mettre a l’utiliser “bêtement” à 100m sol pour rejoindre un attero au vent ou passer un venturi. C’est une connerie, mais une utilisation plus régulière aurait peut-être mis ces personnes plus en sécurité.

moi j’ai utilisé une méga astuce :pouce:
Je volais sous fidji à l’époque (6,5 à 6,8 de finesse) et le copain avec qui je crossais beaucoup volais sous une Spear qui me mettait 1 point de finesse dans la vue (7,5 à 7,8) et 0,1m/s en ce qui concerne le TC min.
Du coup je devais optimiser chaque petit bout de vol pour ne pas me faire distancer/larguer/poser

Je vais rejoindre fabrice et laurent : commence à optimiser chaque morceau que tu peux : une transition un peu plus calme … et petit à petit tu vas te construire un mental capable d’accélérer tout le temps
et quand tu n’oses pas accélérer, dis toi que je faisais les mêmes cross que toi avec ma Fidji :stuck_out_tongue:
[bon y a la transition du pont du diable qui n’est devenue possible qu’après que je sois passé sous bonanza (un petit 8 de finesse :dent: ) ]

Quelque chose qui m’a aidé à démystifier l’accélérateur, c’est de faire des cheminements assez hauts au dessus des falaises en essayant de gérer le tangage au pied avec au plus le 1er barreau.
Et de toute façon, je n’utilise jamais plus que le 1er barreau. Ça m’a aidé à apprivoiser la chose, que j’utilise maintenant souvent pour essayer d’optimiser mes passages en descendances ou contre le vent/la brise. Mais quand ça bouge trop, j’enlève les mains des arrières et je pilote à la commande et sans accélérateur. :wink:

Bref, c’est comme tout : il faut s’entraîner ! :slight_smile:

Merci à tous pour vos réponses.

Je vais donc essayer tout d’abord avec du gaz et sur des transitions tranquilles. Je pensais aussi faire des exercices de tangage comme on fait avec les freins, mais qu’avec l’accélérateur. Je sais pas si ça se fait ?
Si vous avez d’autres combin’ je suis preneur.

@+

Nico

Bien sûr que ça se fait.
Comme tu dis, commence progressivement a utiliser ton accelerateur dans des zones calmes.
Comme tout le pilotage, l’utilisation de l’accelerateur se fait dans la douceur, pas de coups brusques, et pas de relâchement brusque puis freinage. Doux, laisse la voile revenir.
L’accelerateur permet d’utiliser l’entier de ta plage de vitesse c’est donc utile de démystifier son utilisation. Tranquilou, commence a gérer l’incidence avec l’accelerateur

Le pilotage à l’accélérateur s’apprivoise :

Aérologie : Calme -> Turbulente
Distance au relief : Éloigné -> Proche
Accélérateur : Premier barreau -> Deuxième barreau
Pilotage aux arrières : Non -> Oui

Tu commences par utiliser tous les éléments de la colonne de gauche (par exemple en grosse transition perché au-dessus de la vallée en aérologie calme) jusqu’à ce que ça devienne naturel, puis tu ajoutes des éléments de la colonne de droite, un à un, et sans jamais te mettre dans le rouge (côté mental).

Et le jour où tu seras poulie/poulie avec le stab dans le caillou une bonne grosse journée fumante, il te restera plus qu’à t’inscrire en PWC…

Et pour les exercices Accélérateur et Arrières, tu as :

  • Tangage à l’accélérateur (entre premier et 2ème barreau, plus efficace)
  • Virage aux arrières
  • Posé aux arrières
  • Tempo aux arrières (après tangage à l’accélérateur, ou 3-6 sortie chandelle)
    etc.

Lors de mes longues séances de régulation à Planfait, je vois beaucoup de pilotes qui volent sans accélérateur, et pas que des débutants. Il me semble que la raison est à rechercher dans la formation.

Je volais ainsi, avec des vols sur site et des vols-rando dans les Aravis, et puis un jour d’octobre 2009, à Chamonix, j’ai pris une énorme drache à 300m au-dessus du déco du Plan de l’Aiguille. Les 1600m de descente sous des hallebardes furent un enfer, ma voile était imbibée d’eau et je ne pouvais pas accélérer faute d’avoir monté un accélérateur, bref cette descente à la limite du décrochage - que je n’avais pas encore appris à gérer - fut réellement épouvantable, avec la peur au vente, mais je n’ai pas paniqué et ce fut un soulagement de retrouver le plancher des vaches.
Depuis, à part en vol-rando, j’ai toujours un accélérateur opérationnel.
:trinq:

Salut à toutes et tous,

Je vole principalement sur site, et je commence à peine à utiliser l’accélérateur (en montagne).

J’ai une question sur ce qui est dit plus haut : pourquoi faut-il relâcher l’accélérateur avant de réutiliser les freins ? Après tout, le minivoiles détrimées se pilotent bien aux freins, non ?

Merci !

Michel

Et les biplaces aussi. Cela dépend du type de profil et de la charge alaire. Ce qu’on dit habituellement à propos des voiles “normales” modernes c’est qu’il n’est pas bon de freiner pendant que l’on vole accéléré à cause du risque de fermeture lié au fait qu’en freinant on casse le léger effet reflex qui se crée en bord de fuite une fois accéléré.

Nicolas rapportait il y a un an et demi des propos tenus par Russel Ogden (champion en PWC et pilote test Ozone) :

J’aimerais bien qu’on m’explique ces interminables discussions sur la technique de freinage accéléré… Qu’on me dise d’abord l’intérêt de la manœuvre… Quand je suis en voiture, je lève le pied de l’accélérateur avant de freiner, mais bon, j’ai peut-être pas tout compris…

Une formule 1 ne se conduit pas comme une Clio. Arrêtez d’écouter les conseils de pilotage de Lewis Hamilton pour réussir votre premier démarrage en côte ! :stuck_out_tongue:

Sur la majorité des voiles on peut actionner les freins sans risque quand on est accéléré. Et cela même si c’est sans intérêt comme le souligne Gilles. Les conseils de Russel ne concerne que les voiles de performance.

Les pilotes de voiles pointues qui demandent à être pilotées aux arrières devraient être au courant des caractéristiques de leurs machines. Sinon ils n’ont rien à faire sous ce type de voile.

C’est parce que tu conduit à la papa :stuck_out_tongue:
en rallye, les pilotes gardent de l’accélérateur tout en freinant (talon pointe) pour garder du régime moteur…mais on s’éloigne du sujet

http://www.techniques-pilotage.fr/rallye/rallye-tallon-pointe.html

Merci d’être (volontairement ?) tombé dans mon piège grossier. Je vois trop de pilotes tenter de faire du talon-pointe (avec la Clio de Patrick) alors qu’ils ne savent pas encore faire un créneau…

En plus le talon pointe c’est mettre des ptits coups d’accelo pendant qu’on freine pendant les phases de ‘rétrogradage’. Le cas indiqué par Gilles c’est l’inverse, ça correspond plutôt au freinage pied gauche qui est utilisé par certains pilotes sur des tractions pour bloquer les roues non motrices et envoyer le dérapage (un peu comme le coup de frein à main, mais au pied en restant accéléré et dosant en même temps le frein juste ce qu’il faut pour bloquer les roues arrières sans bloquer les avants qui sont entraînées par le moulin).
Ça nécessite un dosage et une précision vachement plus compliqué que le talon pointe que j’arrive à faire même sur la Clio à Patrick :stuck_out_tongue:
:sors: