Printemps 2001, deux des quatre copains qui ont fait leur init et deux week-end de “perf” à l’automne précédent, n’en peuvent plus et investissent dans du matos perso et pour le baptiser se rende sur le déco d’un site de plaine pour du “gonflage”. Ils s’étaient très bien débrouilles en école et se sentaient du coup plutôt doués et en tous les cas capable de…
C’est le grand kif que de “piloter” son aile, fusse au sol.
Arrive ce qui devait arriver ; une petite bouffe un peu plus forte soulève l’un d’eux debout très près de la cassure du déco (plat suivi d’une pente raide) et… le voila en l’air et la seconde d’après en vol.
Après un grand cri de joie et une bonne décharge d’adrénaline euphorique, il se retrouve au-dessus des pâturages qui font office d’atterro (avec moins de 100 mètres de dénivelé, un plouf ne dure jamais très longtemps…) et là, une évidence se révèle ; Maman ! Il n’y a personne à la radio pour dire quoi faire et put…, qu’est-ce que ça va vite !.
Du coup, stress aidant, il commence à freiner, freiner, freiner pour finalement décrocher de quelques mètres dans, heureusement, un terrain détrempé par des pluies récentes et abondantes. N’empêche qu’il faut les pompiers et qu’il s’en tire avec un calcaneum pulvérisé, des côtes bien froissée et une plèvre décollé et pour finir une colonne un peu abîmée qui va l’obliger à 6 mois de corset et de lit médicalisé (il volera encore par la suite)
Leçons à retenir : On ne fait pas de gonflage sur un déco si on ne veut pas décoller et on se méfie au possible de l’impression que l’on peut avoir de “maîtriser” même les choses les plus simples.
Voler n’est pas pour nous humains quelque chose de naturel, de normal. Quoi d’étonnant que cela peut nous stresser voir saturer notre faculté de penser, raisonner, décider pertinemment ce qu’il y a lieu de faire.
L’accident que cite Brandi en est un des exemple les plus probant et pour lequel, mon avis tout perso, le seul remède consiste en une approche, une progression plus raisonné vers l’autonomie. Car pour voler en sécurité il ne faut pas seulement savoir tirer les ficelles du parapente mais aussi connaître un minimum comment fonctionne un parapente (méca-vol) mais aussi savoir gérer ses ressentis et impressions pour y faire la part des choses et agir à bon escient.
Les pilotes à qui de tels accidents arrivent, on probablement encore un vrai déficit de compétences à ce propos. S’ils en sont conscients, cela devrait les inciter à prêter la plus grande attention à ne voler que dans des conditions et environnements qui ne poussent pas leur esprit dans ses retranchements où le reptilien (l’instinct) prend la main sur le cortex (le cognitif).
À noter que cette surcharge d’émotions qui nous rend incompétent n’est pas que le fait des pilotes débutant. On peut tous arriver à trouver nos limites nerveuses et basculer dans la réaction instinctive au lieu d’appliquer l’action pertinente pourtant apprise et assimilée. Ce n’est qu’une questions d’échelle.
Il faut s’appliquer pour l’éviter, à bien se connaître, à s’écouter et aussi… en tenir compte et ne pas être dans le déni de nos faiblesses. (Je pense que c’est aussi ce qu’exprime Guy67)
