Accident mortel à la Colmiane

éviter les oreilles … surtout quand on a besoin de vitesse et/ou de piloter (aérologie turbulente)

Condoléances à la famille et aux amis… :frowning:

Concernant les conséquences à en tirer, il me semble qu’il en manque au moins une, en rapport avec les 30-60 affichés par la balise et les fusibles qui font les méduses.

Tout pareil …
Sincère condoléances à la famille et aux amis

++ concernant les 30-60 > il n’y aurait même pas du y avoir de fusibles il me semble. :bang:

Sans connaitre ni le site ni les particularités de la journée, l’enchainement de la séquence parait particulièrement fou !

  • balise à 30/60 km/h (là par exemple t’as 99 % de deltistes qui ne voleraient pas ; mais peut-être la balise est elle bien plus haut ou très loin…)
  • fusibles scotchés
  • encore trois personnes de plus pour décoller
  • mise en vol sans accélérateur dans de telles circonstances
  • utilisation des oreilles dans un venturi

Vent trop fort en vol ? S’il y a des arbres, on va aux arbres.
C’est une option qui a déjà été utilisée à Font Romeu lors d’un entrainement du Pôle Espoir. Un front est rentré alors qu’ils pensaient que ça ne se produirait pas, tout le monde reculait dans les turbulences. L’entraineur a donné l’ordre à la radio d’aller se mettre aux arbres…

Est-il communément admis qu’aux oreilles on va moins vite ?
Après quelques essais sur mon aile, en plaine loin du sol et à la dune, j’ai l’impression que ce n’est pas son cas. Le GPS me donne plutôt qq (2 ?) km de mieux aux oreilles (plutôt petites), sur ma XC2-26 (PTV 98).

Aux oreilles tu descends un peu plus vite.
Si ton aile maintient sa vitesse-air (cas fréquent), ta vitesse-sol diminue.
Si ton aile diminue sa vitesse-air (cas assez fréquent), ta vitesse-sol diminue fortement.
Si ton aile augmente sa vitesse-air (cas rare mais pas exclu avec l’XC2, je ne me souviens plus…), tu peux conserver ou même augmenter ta vitesse sol.

Mais je voudrais volontiers avoir des confirmations précises. Car augmenter sa vitesse-sol de 2 km/h en faisant les oreilles, ça me parait énorme (faudrait calculer le gain en vitesse-air que ça représente) et c’est exceptionnel.

Je pense que le drame est arrivé Dimanche, alors que la Bise et le Mistral soufflaient bien fort dans la vallée du Rhône.
Au Salève, ça soufflait déjà bien velu alors plus dans le sud… :affraid:

:+1: pour les oreilles dans le vent et toujours avoir un accelero.
J’en ai fait une fois l’expérience, ben, j’ai vite rouvert les oreilles, et prié pour que le vent ralentisse à l’approche du sol.
Ce jour, un gars à posé 2 km en amont du terrain, heureusement sans problème.
C’était à BSM, un vol du soir, une rentrée de Bise (toujours celle-là) à renforcé la brise de vallée qui soufflait encore à +de 30km/h à 20h!!!
J’avais une Mojo 2 en milieux de fourchette ce jour là, et j’ai bien vu que je reculais avec les oreilles, alors que sans je faisait plutôt du surplace.

Je ne sais pas où ça s’est passé exactement, ni si les pilotes en l’air sont restés face au vent, mais dans ce genre de situation, si la configuration du terrain le permet, une fois constaté qu’on se fait reculer il vaut mieux partir vent de cul et traverser rapidement les rouleaux pour poser le plus loin possible plutôt que rester statique dans les rouleaux, avec ou sans les oreilles. Amha…

[quote=“Mathieu,post:16,topic:31388”]
Poser avec un fort vent de cul n’a rien de simple ni de réjouissant, autant se mettre aux arbres en reculant.

C’était très pourri dimanche 18.
Dans les Aravis, cela rentrait en NE par le col et sur Merdassier cela donnait du n’importe quoi, avec des calmes laissant passer une petite brise de face… qui devait en réalité être un rouleau.
J’ai eu tort de décoller. Une rafale a écrasé la voile, retour à la pente, sketch et fracture du poignet. La saison est foutue mais je suis en vie, je m’en tire relativement bien.
A l’hôpital d’Annecy, il y avait un cycliste tout écorché de partout avec un trauma crânien. La cause : une rafale l’avait envoyé au bitume dans une descente.

J’ai écrit “partir” vent de cul, pas “poser”.

Clairement, ici, c’était pas vraiment la solution à choisir… car on attéri dans la vallée de la Vésubie très encaissé, lignes éléctriques et aérologie très incertaine.
Se faire un arbre est la meilleur solution.

Ah oui alors je vois où se situe le col en question, effectivement à ne pas franchir dans un sens ou dans l’autre…

Mince alors c’est toujours très triste…
30-60, du monde au déco ???

Sincères condoléances.

Bonsoir à tous. Je me permet de repondre à ce fil, car ayant vécu " de l’interieur " cet accident tragique, j’ai quelques précisions à apporter.

Loin de moi l’envie de chercher des responsabilités à qui que ce soit, cela ne sert absolument à rien, mais je tiens à le dire car mes quelques heures dans le coin m’ont fait comprendre que des tensions existent làbas, je ne rentrerai pas dans ce débat et je ne citerai personne.

Je suis la voile paratech orange qui s’est faite reculer egalement ce samedi soir.

Nous étions deux à voler ensemble ce soir là, absolument pas originaire de la region, nous etions dans le coin pour voler à Auron, puis nous avions decidé de faire un tour à la Colmiane le jour même pour varier.

Arrivés sur place, nous nous etions mis en contact avec une ecole locale qui nous avait monté très gentiment au déco le plus eloigné.

Sur place, plusieurs locaux nous avaient fait le topo de ce qu’il fallait faire, quelles étaient les vaches possibles, la manière de passer une crête pour rejoindre l’attero, l’attitude à avoir si " ca le fait pas".

La dessus, un “cadre” du site puis un bi-placeur avaient décollés devant nous et avaient directement rejoins “balme” où ils semblaient se faire legerement accorcher mais continuaient tout de meme à voler sans poser en urgence ni alerter plus que cela les autres, les conditions étaient fortes, mais volables.

La dessus, un certain Georges est arrivé, souriant, joyeux, et a quasiment décollé tout de suite, de facon bizarre certe, mais a décollé et a fait son vol sans avoir l’air de se faire vraiment démonter.

Nous étions deux à voler ensemble, avec deux radios et un anemometre qui donnait 8 de moyenne et 16 de maximum, rien d’allarmant à part une balise annoncant 30 de moyenne… il nous a été dit que cette balise était dans un venturi, que c’etait volable, etc…

Nous avons donc décollé, dans très peu de vent et pris un certain gain devant le déco, dans de l’huile. Nous avions demandé les conditions à l’attero sans avoir eu de reponse ( nous aurions du rester au sol face a ce blanc…)

Passé cette crete devant, j’ai été litterallement démonté à 2300m, cisaillé comme jamais, j’ai prevenu du vent fort et prevenu mon collegue que je rentrais…on nous a alors dit que les conditions à l’attero étaient “raffaleuses”.

C’est alors que tout est parti en c*****, nous etions trois encore haut et d’autres voiles etaient basses : ils ont reussi a rentrer à l’attero accéleré à fond, en posant à reculon… nous etions tous les trois trop haut pour cela et il fallait passer le relief derriere nous.

Chacun a pris sa decision, moi j’ai fermé volontairement en asymetrique 50 à 75% controlée au frein comme conseillé par A.Zoller dans Pmag 129, et j’ai reussi a poser sur le bord d’une piste sous le vent du relief.
Un second pilote (qui volait sans accelerateur) a embrassé un arbre a reculons, il s’en est sorti indemne.

Le troisieme, personne ne saura vraiment ce qu’il a voulu faire, ce qu’on sait c’est qu’il s’est a un moment, pile au niveau du col, pile au niveau de la compression, retrouvé vent de cul et les choses sont allées très vite, il serait mort sur le coup.

Ce recit est ce que j’ai vécu, ce que j’ai vu, je ne ferai pas de commentaires sur ce que j’ai entendu de certain, chacun ayant sa reaction (pas toujours la bonne), dans de telles situations

En conclusion de ce message, nous savons que nous pratiquons un sport dangereux, un sport à " risques “. Il ne sera jamais question de se decharger sur des BE qui laissent partir, nous sommes des pilotes autonomes. Certes on aurai aimé qu’on nous dise " ca va pas le faire, n’y va pas” au lieu d’un silence, mais c’etait à nous de mieux analyser les choses.

La mort de quelqu’un ne sera jamais une bonne chose, mais qu’au moins elle puisse avoir tout de meme un interet, qu’elle permette à ceux qui sont encore là de faire plus attention, de ne pas avoir trop confiance en soi et de savoir prendre la décision de ne pas voler.

J’espere juste que ce pauvre Georges est mort bel et bien sur le coup et qu’il n’a pas eu le temps de souffrir. Une pensée pour sa famille.

Sinceres condoleances.

Laurent

Merci Laurent pour ton récit et pour ton courage d’affronter ça sur le forum pour le bien de la communauté …
J’espère que d’autres comme moi pourrons se projeter et se faire une opinion.

Je suis content que tu te sois bien sorti d’une telle situation !

Merci Laurent de nous avoir apporté plus de précision sur ce dramatique accident.
Parapentiste volant dans la région 06 je me demandais bien ce qu’il avait bien pu ce passer, car je connaissais un peu Géorges et c’était apparement un pilote prudent, bien sur cela n’enlève en rien ma tristesse mais de savoir ce qui c’était réelement passé m’apporte toujours un peu plus de savoir face à notre pratique parfois si complexe.

merci en tout cas et encore mes condolèances à toute sa famille et ses proches

Merci Laurent pour ton récit.
Peux -tu m’expliquer le pourquoi et le comment del’asymétrique.

Sincères condoléances à la famille

J’etais trop haut pour pouvoir me poser dans la vallée ou du moins au vent dans un arbre mais pas assez haut pour eviter de passer sous le vent du relief. J’ai voulu vite perdre de l’altitude tout en maintenant mon cap et ne jamais me retrouver dos au vent, j’ai commencé par quelques frontales de quelques secondes controlées mais cela descendait trop vite et surtout la réouverture etait trop mechante.
Je me suis rappellé du PMAG 129 et de l’article d’Alain Zoller sur les descentes en asymetrique controlée au frein opposé. J’ai tenté sa technique mais sans virage, en prenant les A d’un coté, les tirant jusqu’aux genoux et en controlant a la sellette et au frein de l’autre coté pour ne pas vriller.

pas con ce qui est déjà fermé fermera plus et en plus tu augmente de beaucoup la charge a l’air sur l’aile restée ouverte ce qui la rends plus solide a la turbulence “type mini aile”

(enfin a mon avis hein pas taper!!)

J’avoue que la technique “frontale” pour descendre ou asymétrique…
Toi, tu parles en plus de turbulences :affraid: Certes, le côté fermé ne fermera pas plus, mais tu te rapproches quand même bien du décro en faisant ça… Mélanger ça à des turbulences, ça ne me semble pas si judicieux…