Accidentologie 2016

Constat suite à la bstof : tous les incidents en vol ont eu lieu dans une zone sous le vent. Ça n’est pas tant un problème de niveau pratique (pilotes expérimentés à très expérimentés) mais d’analyse de la micro-aérologie locale, parfois bien complexe et difficile à anticiper.

Avec le réchauffement climatique, je crains que les zones sous le vent deviennent de plus en plus violentes et nous laissent de moins en moins de chances de nous en sortir avec nos chiffons. Avec un peu de recul, je me dis qu’on vole quand même avec un aéronef qui a une résistance aux turbulences extrêmement faible : là où le meilleur parapentiste au monde finira inexorablement sous secours, un pilote de planeur dégrossi se fera juste secouer et quittera rapidement la zone pour poursuivre son chemin. A nous donc, parapentistes, d’éviter ces zones turbulentes à tout prix, quitte à se restreindre aux heures de vol où l’aérologie est compatible avec les capacités de nos parapentes à rester ouverts…

Autre constat suite à la bstof : avec un cocon, le twist arrive très (très) vite quand ça vraque, ce qui laisse peu de répit pour récupérer la situation. La mode du cocon à tous les niveaux de pratique + météo de plus en plus chaude, je ne suis pas sûr que ça favorise une baisse des accidents.

:+1: :+1: :+1:
ça fait un moment qu’on banalise les fermetures et on est monté d’un cran vu qu’on commence à banaliser le secours

:+1: :+1: :+1: :+1:
Constaté à mainte reprises également avec des pilotes lambdas, le pire c’est l’argument premier qu’on m’avance “c’est pour avoir plus chaud” :grrr:

D’après la formule bien connue du RCPBPLP (Réchauffement Climatique Pas Bon Pour Le Parapente):

:ppte: + :soleil: = :vrac:

(ne le prends pas mal Benoit mais là j’ai pas pu m’empêcher :lol: )

Dans le désordre,

C’est plus la position que le cocon qui crée la problématique du twist. Semi-couché à couché dans sa sellette sans cocon et arc-bouté sur son cale-pied, il n’y a pas de différence sensible avec la même position en cocon.

Les risques du vol sous le vent sont appris et connus en principe de tout pilote dès après son 1er stage perf (au plus tard) seulement cela reste quelque chose d’abstrait jusqu’au jour où… De plus c’est un des classiques préférés des récits au bar du dernier vol ; Lors de mon point bas, j’ai trouvé à me refaire dans un thermique d’enfer sous le vent sans préciser que l’enfer ou le paradis (on peut toujours rêver) n’était peut-être pas si loin. Chez nous, on a un site où souvent le thermique le plus fiable prend sa source dans un col sous le vent de la crête d’où lon décolle. L’exploiter depuis au-dessus de cette crête, ma foi oui c’est accessible pour la très grande majorité des pilotes qui s’aventurent en vol thermique même debutants. Le hic, c’est que ces debutants du thermique en voient d’autres (qui sont moins débutants) aller chercher cette fameuse pompe à couillons (jamais thermique n’aura mieux mérité l’appellation) sous le niveau de la crête et du coup, ils (les moins aguerris) se sentent autorisés à faire pareil (les cours théoriques des risques du vol sous le vent du 1er stage perf sont loin…) C’est ainsi que régulièrement des papillons de couleurs et de tissus viennent égayer les (grands) arbres dans le col.

C’est le faux sentiment de sécurité que donne nos parapentes de plus en plus résistant (mais pas éternellement) à la fermeture et au décrochage doublé d’un faux sentiment de maîtrise dopé à l’ego qui est la source de la plupart des incidents/accidents. Seule une remise en question personnelle peut nous en premunir. Se remettre en cause passe aussi par accepter de repasser en case école pour avoir un regard critique extérieur et des pistes d’améliorations.

Mais je pense qu’un état d’esprit collectif du millieu qui prend son plaisir dans une image de sport extrême, de sport pour chasseurs d’exploits et d’adrénaline travaille à l’encontre d’une amélioration de la sécurité.

Bref, je crois que cest bien plus l’échauffement des egos que le réchauffement climatique qui crée l’insécurité. :canape:

Il y a différence sensible.
A la base c’est la position qui augmente le risque de twist. Mais le cocon amplifie encore le phénomène en augmentant (en doublant ?) la prise au vent par rapport aux jambes tendues, à cause de la surface de tissu qu’il présente lorsque le vent relatif attaque par le côté.

Oui mais non : le cocon apporte une prise au vent en amont des points d’attaches bien plus élevée qu’un simple cale-pieds. Le cocon c’est ni plus ni moins qu’une girouette maintenue au vent et qui ne demandera qu’à rejoindre le lit du vent quand elle en aura l’occasion (un shoot dissymétrique par ex). Ça plus, comme tu le dis, une position couchée ça crée un gap énorme (je pèse mes mots) en sécurité passive lors d’un vrac. Et il faut arrêter de croire que le SIV nous met à l’abri et nous permet de voler en cocon en toute sécurité.

grillé par 777…

Si on met cote à cote 2 photos de pilotes de profil, l’un en cocon l’autre en cale-pieds, je pense qu’on est plus près des x5 voire plus en terme de surface de prise au vent.

Mais le cocon n’est qu’une cause d’aggravation d’un vrac, rarement l’origine. Ça n’est pas sur ce point où nous devons nous focaliser. Comme je le dis plus haut, le problème principal c’est de savoir analyser si les endroits où l’on va sont sains ou potentiellement turbulents.

@Benoit2R, @777, je suis entièrement d’accord avec vous sur les dangers de la généralisation des cocons.

@Choucas : l’accidentologie d’été n’a que très marginalement à voir avec l’inexpérience des pratiquants. En analysant l’accidentalité on s’aperçoit vite que l’expérience ne protège absolument pas de l’accident.

Pour reprendre l’exemple de la B-Stof : 108 pilotes dont beaucoup de “jeune pilotes” (moins de 4-5 ans de pratique, BPC en poche depuis peu).
Les 4 secours et les 4 arbrissages (8 incidents en tout) concernent tous des pilotes très expérimentés, pas les jeunes pilotes.

Ah quand même !
Il y a un “rapport sécurité” officiel prévu par l’organisation ?

@777, je vais me renseigner…

Saint André fin Juillet c’est peut etre pas le moins accidentogène non plus comme endroit pour ce type de rencontre melant plein de gens de différents niveaux connaissant plus ou moins le lieu…
Je souhaitais y aller mais pas là a cette periode (pour mon niveau !)

Norbert

:bravo:

:mdr:

cocon/pas cocon, si c’est ça le constat…tout est dit.

Saint André de mi-Septembre à fin Octobre/début Novembre, c’est le pied ! A cette période là tu t’y fais largement moins bastonner que dans les Alpes du Nord. Évidemment, c’est mieux s’il n’y a pas de vent météo marqué.
A noter et c’est rare, que Saint-André est un “vrai” site (vol libre friendly) :

  • on trouve des navettes sur place
  • tu peux t’installer dans la pinède gratuitement sans déranger personne
  • Super U à côté de l’atterro
  • lac à proximité pour se baigner
  • Aérogliss met gratuitement à disposition de tous le wifi et des toilettes (eau froide) ouvertes même la nuit
  • il y a une BUVETTE à l’atterro… avec de bonnes bières
  • tables à disposition ainsi que de quoi s’accrocher pour régler sa sellette
  • etc.

Si on regarde bien, il y en a très peu comme ça en France.

Ca il ne faut pas trop l’ébruiter, c’est interdit :canape:

Merci Vincent pour les infos, c’est effectivement allechant :wink: ,

c’est effectivement a cette période quand c’est justement plus calme dans les Pyrénées que je souhaiterais y aller :wink:
ça changerait d’Ager :wink:

Norbert

Il y a des gîtes à proximité de l’atterro (qui est immense).
Le Clair Logis est pas cher, son restau est bon et copieux.
A La Table de Marie (au centre du village), les pieds paquets sont excellents.

Mais je floode encore, là :tomate:

Bien d’accord avec les réflexions de wowo.

Plus les années passent, plus les “volants” vont se mettre dans des conditions démentes. C’est l’effet “voile sympa”.
Mais en regardant autour de moi (sites et en l’air), j’ai souvent l’impression que ce sont les voiles qui gèrent les vols …

http://www.efvl.fr/sites/efvl.fr/files/2014_Livret_FFVL_9BD.pdf

La ffvl et le forum communiquent beaucoup sur la conscience des risques et du danger pour voler davantage en sécurité. J’ai toujours trouvé formateur de lire des récits de vracs ou d’en voir les vidéos, il faut d’ailleurs remercier tous les courageux d’avoir posté ces infos… Les critiques sont souvent vives, entre l’envie de secouer le “débutant” ou de lui expliquer calmement.
Cependant, je trouve trop rares les récits de pilotes expérimentés. Pour avoir volé les mêmes jours que la B-stof vers Dormillouse, vu tous les guns et entendu en radio sur la fréquence ffvl l’hélico aller chercher quelqu’un dans un arbre vers Barcelonnette puis voir un récit de secours dans le même coin où je suis passé, je suis forcément intéressé du débriefing des concernés de cette B-Stof…parce que la “micro-aérologie” locale sous le vent non détectable va commencer à en stresser beaucoup.
Les conditions étaient assez bonnes de mon vécu sous une B… Par contre, pour y avoir volé tout le mois de Juillet, j’ai vu une réelle évolution. Début Juillet, région bien humide et fonds de vallée sains avec peu de brise. Depuis une semaine, tous les terrains sont très secs, beaucoup de dusts et de bonnes rafales à l’atterro.
J’apprécie beaucoup ce forum pour tout ce qu’il apporte en mêlant les expériences de chacun sous la veille de certains pros pédagogues. Je trouve cependant qu’il manque quelque chose dans la progression. Se dire que les conditions sont fortes ou moins est difficile à percevoir dans sa progression et c’est là qu’il manque des guides. D’autant que cela peut être fort à cause d’un vent modéré qui vient désorganiser le site ou de conditions thermiques teigneuses parfois tardives dans la journée. C’est là que je trouverais sain que les écoles fassent un bulletin météo le matin pour prévenir du type de journée. Bien sûr ce serait du conseil qui n’engage aucune responsabilité (et c’est peut être là que cela coince) mais les locaux connaissent par coeur leur site et sont rarement surpris… On pourrait imaginer une cotation, pas besoin de faire un bulletin météo roman comme ce message et j’en suis désolé !

Bon vols, Baptiste

Je suis carrement pour une cotation , attero , deco, vol.
vert, pioupiou style
orange, prudence
rouge, technique
ecarlate, deconseille

par exemple sur un site ecole,
deco vert tant que l’ecole decolle,
puis deco orange quand ca necessite un peu de technique
puis deco rouge quand on n’a plus que des biplaceurs et pilote agueris qui decolle
puis deco ecarlate quand c’est deconseille

pareil pour attero

pour le vol, on peut imaginer qu’on parle de la zone au vent ,
pas de thermique ou tres doux et petit dynamique => vert
thermique large et doux => orange
thermique peteux ou fort > 3m/s => rouge
thermique violent > 4m/s ou/et hache peteux et ou vent fort> 20km/h => ecarlate

Y’a deja des formations accompagnateur de club qui aide a evaluer le niveau de l’aerologie/site.

Les moniteurs vont être le pied au plancher contre ce genre d’initiative, imagine qu’il y ait un accident alors que l’indice était orange et qu’eux ont estimé que c’était ploufable ?

On se retrouverait avec la même problématique des moniteurs de skis qui font du hors piste avec leurs élèves un jour risqué.