Apprendre les 360 tout seul.

Salut à tous,

Dans le catalogue des descentes je connais malheureusement seulement les oreilles.
Je n’ai jamais essayer l’accélérateur, je ne sais même pas le régler :expressionless:

Le printemps arrive, les thermiques également, j’aimerai bein commencé à apprendre doucement les 360 en solo.
Sur le site de Roquebrune on a vite du gaz, donc j’aimerais en profiter avant la fermeture…

Je vise environs un -8m/s pas plus.
J’ai peur de me laisser emballer et dépasser les -8m/s.
J’ai une DHV1 peu amorti en roulis.

Comment les avez vous réalisés pour la première fois ?
Vous avez des conseils…?

@++ et merci

:coucou:

Fais une recherche, ça a dû être abordé un bon paquet de fois sur le forum.

Sinon perso j’ai aussi commencé avec une voile école très amortie (Boléro). Avant de travailler les 360 à proprement parler, j’ai dû m’entraîner pour les exercices qui sont demandés pour le brevet de pilote en Suisse. C’est un excellent apprentissage: tu dois faire deux 360 du même côté en 20 secondes, et d’autre part un huit en 30 secondes. Le chrono est arrêté une fois l’aile bien stabilisée à plat dans l’axe de départ.

Ca t’apprend à bien sortir dans l’axe, à temporiser l’abattée, à trouver et garder tes repères, etc.

Après, tu peux travailler les 360 en dosant progressivement le taux de chute avec ton vario. A l’époque, j’avais trouvé qu’il y avait comme un cap à franchir autour de 8 m/s, et qu’on était proportionnellement moins centrifugé au-delà.

Si tu t’efforces de toujours garder tes repères, à mon avis il y a peu de chances que tu te laisses emballer. Au moindre doute, tu sors du 3-6.

Au début, tu peux travailler toujours du même côté pour avoir tes repères, et tu pourras varier par la suite. Une fois que t’arrives vers 6-8 m/s, travaille la sortie (dissipée, mais aussi en chandelle avec tempo pour pas être surpris le jour où tu rate éventuellement ta sortie). Une fois à l’aise sur la sortie, tu peux pousser progressivement jusqu’à dépasser les -20m/s…

Salut,

Heu, moi j’ai fait tout seul et assez engage au deuxieme vol solo avec une voile de 94 bien rincee … et je me suis fait bien engeule a l’attero a juste titre. :mrgreen: :canape: Bien debile de ma part … Ca n’a pas grand chose a voir avec ton cas mais c’etait pour le “Et vous, comment c’etait ?”

Le probleme des 3-6 (autour de 8m/s) est que la vitesse de descente passe par un palier assez nette sur la plupart des voiles. Ce pallier correspond a une spirale engagee ou pas engagee. Autrement dit ca descend pas fort, puis tout d’un coup (la rupture etant plus ou moins rapide) ca descend beaucoup plus vite et on commence a prendre des g. Ca se passe la plupart du temps autour de 8-10 m/s et ca correspond au moment ou la voile commence a prendre du lacet et se mettre plus vers le sol. C’est pas mechant en soi mais ca peut etre un peu impressionnnant au debut. Un conseil surement pas mal quand ca commence a accelerer, c’est d’arreter de descendre la main interieure et de se mettre ou neutre a la selette (au debut du 3-6, on se penche a l’interieur). Si on veut sortir et que ca ne sort pas tout seul en remontant les mains, on met un peu de commande exterieur.

C’est difficile de donner des conseils sur ce qui est faisable ou pas tout seul. Ca depend tellement de chacun …

En tout cas si tu veux essayer seul, c’est avec plein de gaz ! :wink:

Tu dois déjà le savoir, mais renseigne toi bien sur les problématiques de neutralité / instabilité, et sur les façons de sortir d’une spirale engagée. En principe tu n’ira pas jusque là mais bon, on sait jamais.

J’ai fait mes premiers 3-6 en école, même méthode expliquée par Akira. On nous demandait d’entrer en spirale très très progressivement, à la sellette et en mettant du frein petit à petit. On devait sortir du 3-6 dès que la voile commençait à plonger vers le sol. De cette façon, personne ne s’est jamais laissé emballer comme tu dis.
Pour les sorties, nous avons travaillé la méthode dissipée sur un tour, et la méthode sortie bourrin avec grosse chandelle et tempo.

Tu as deux choix :

  • Tu prend ton manuel " le parapente en 10 leçons " scotché sur la cuisse à la page 360 ° et tu fait tes expériences par toi même. Attention en cas de neutralité spirale il est difficile de lire comment en sortir quand on est soumis à 6 G. :lol:

  • Tu profite d’un stage ou d’une journée SMIV pour élargir ton domaine de vol avec un encadrement et en milieu sécurisé. Les 360 engagés étant une manoeuvre pouvant engendrer un risque réel de rotation stabilisée en cas de neutralité spirale, je pense que ce n’est pas une manoeuvre à prendre à la légère.

Si c’est juste pour descendre, les oreilles accélérées, c’est déjà pas mal. Et ça fait moins cogiter je trouve.

Ouais mais si c’est pour se la péter ça le fait moins…

Rien de comparable en terme de taux de chute, un 360 permet à un pilote entrainé de descendre à au moins le double de vitesse verticale.

De plus, il me semble intéressant pour un pilote en progression d’élargir progressivement les limites de son domaine de vol. Tester et apprendre à sortir d’une spirale engagée.

Les oreilles accélérées, c’est bien pour avancer en montant un peu moins vite, mais en général quand on cherche à descendre, c’est que les oreilles accélérées ne sont déjà plus suffisantes pour perdre de l’altitude, non?

Wow, 6g en 3-6 !! Autant qu’en infinit’ … Balaize la voile :mrgreen:
(Humour … sur le fond je suis tout a fait d’accord)

http://parapente.ffvl.fr/le_comportement_spirale_des_ailes_de_parapente

Pour ma part mes premiers 360 je les ai réalisés lors de mon stage progression. Ca restait des petits 360 (-5m/s si mes souvenirs sont bons). Mes premiers vrais 360 engagés je les ai réalisé lors de mon stage SIV.
Je pense qu’à un certain niveau il est préférable d’apprendre les 360 dans un cadre sécurisé plutôt que tout seul dans son coin. Quand je vois a quel point ma première série de 3-6 en SIV m’a retourné le cerveau j’étais bien content d’avoir le moniteur en radio pour me guider pour la sortie (que j’ai complètement foiré tellement j’étais dans les vapes) et je pense que si j’avais testé ça tout seul ça se serait sans doute mal fini.
(P.S:ce n’est que mon point de vue)

On va dériver sur les méthodes de descente…

Avant tout, on ne pourra jamais empêcher quelqu’un de prendre sa petite aile et, comme il a été dit, son manuel du parapente sur les genoux pour essayer des manœuvres. Après tout, nous avons été nombreux à procéder ainsi… avec plus ou moins de casse… En fait le manuel peine à décrire la charge émotionnelle de la réalité !
En préambule, on pourrait dire ici comme dans l’autre fil de discussion sur le SIV et les entrainements en autonomie, ce dont nous avons déjà fait l’expérience au fil des années : quand on cherche, on trouve !
Cette limitation générale étant posée, pour ceux qui ont encore envie de continuer on peut en effet parler des limitations des 360 :

  • Akira l’a bien dit, sur de nombreuses ailes la transition entre pas grand chose et “ça craint, j’ai peur” est brutale, avec toutes les conséquences possibles
  • se méfier du syndrome “ce coup-ci y’en a marre, j’y mets tout !” qui conduit souvent à “trop” : l’entrée brutale en 360 amène facilement à la neutralité spirale non souhaitée, subie, potentiellement dangereuse par, au minimum, panique et désorientation totale du pilote surtout en cas de configuration “SAT-like”. Oui, il est tout à fait possible d’être incapable de savoir dans quel sens on tourne en neutralité spirale et de ne pas être en mesure de savoir sur quelle commande agir pour en sortir !
  • la sortie elle-même peut faire regretter au pilote d’y être entré…
  • la mauvaise estimation du véritable taux de chute et surtout de la marge nécessaire pour sortir en sécurité
  • et enfin, de nombreux accidents sont là pour témoigner qu’hormis pour des sportifs entrainés la probabilité d’avoir un malaise en neutralité spirale est élevée.
    Donc à ne pratiquer qu’en étant serein (pas de préoccupation psychologique importante), en ayant bien dormi, en étant en forme, en n’étant pas enrhumé, en n’ayant pas faim, etc.
    J’ai participé à des mesures que faisait Paul Pujol avec son accéléromètre : le Mémo. En effet, autour de -8 m/s nous avons tous (les pilotes non-entrainés) naturellement tendance à sortir de la spirale et c’est un seuil qui correspond à des valeurs de 3 à 3,5 G ; à ces valeurs là on a envie de renoncer… la sagesse du corps en quelque sorte…

Pour ce qui est de la véritable efficacité de descente, ces grandes oreilles (donc tirées à nouveau au moins une seconde fois) accélérées qui n’ont l’air de rien seront bien utiles. Elles permettent de continuer à se diriger vers une zone de descendance possible.
Tenir des 360 à -14 dans une zone “bouillonnante” (on prend de sacrés shoots dans la sellette en traversant les turbulences !) pendant une vingtaine de tours, remonter de 100m en sortie puis repartir vers le haut à +8 et devoir recommencer peut être extrêmement fatiguant et éprouvant. Je connais un pilote qui a fait ça 1/2 heure pour fuir un congestus. Mieux vaut peut-être accepter de monter quelques dizaines de secondes à +2 aux oreilles accélérées et finir par sortir de la zone perturbée.
La bonne méthode c’est celle qui est utilisable en fonction du relief, de l’aérologie et de la forme du pilote. C’est pour ça qu’il faut en connaitre plusieurs.

Ma petite expérience qui s’est bien finie mais qui aurait pu être :affraid:

Stage en Andalousie, bons thermiques, j’ai du gaz (de mémoire 1200m/sol).
On doit rentrer assez tôt, donc mon moniteur décide de profiter de mon gaz pour me faire bosser les 3/6.
J’attaque à gauche, tout va bien, j’engage, ça penche, la spirale devient plus marquée, le mono me dit de sortir, je redresse, ressource, je refais un demi tour initié dans la ressource, sortie tout confort.
Encore pas mal de gaz, on décide d’attaquer de l’autre côté. J’engage, ça part comme il faut, je baisse la main petit à petit, pas de consigne de sortie, je continue… à un moment, j’estime que je vais vite, toujours pas de consigne de sortie, mais je décide de sortir quand même. Je me mets au neutre sellette, relève la main, le redressement me surprend par sa brutalité, viscosité mentale pendant la ressource, heureusement j’ai le reflexe de piloter la chandelle et de mettre un bon coup de frein au sommet, ça fait drôle quand même.
En fait, au debriefing le mono m’a dit que ça faisait 2 tours qu’il me demandait de sortir. On ne saura jamais s’il y a eu un problème radio ou si le vent relatif m’a empêché d’entendre. Et apparemment, ma sortie chandelle que j’ai trouvée un peu “rock’n roll” avait l’aior plutôt maîtrisée de l’extérieur.

Juste pour préciser maintenant le 8 c’est 25 secondes (je sais on s’en fout :taupe: )

Mon avis à 2 balles:

–le (seul) point positif des 3-6 est que c’est une figure progressive (pas comme le décro par exemple qui est on/off), donc si on commence seul, on peut y aller molo en ayant pas trop de risques… Mais une chose est sur faut pas partir dans sa première spirale en se disant “je tape les 10 m/s” parce-que là c’est un strike assuré (ou presque)!
–C’est sur que si on prend trop confiance et surtout trop vite en ayant commencé molo c’est tout aussi dangereux (comme disait surfair sauf erreur).
–De plus une chose à faire gaffe (expérience faite) on passe vite de “oh tranquille, 8-9m/s…” à " Ôh c’est joli je vois des taches violettes!" puis “Oh MERDE je vois plus rien”… le voile noir ça vient vite et j’imagine qu’en neutralité spirale ça doit sacrément foutre les boules!
–Enfin ceux qui ont des planchettes carbone, si vous entendez “crac” (ou plutôt un craquement suivi d’un gratement, comme si une cuissarde se déchirait (ce qui fout (un tout petit peu :stuck_out_tongue: ) les boules), c’est votre super planchette qui a pèté en 2. Vous foutez pas de moi ça m’est arrivé 2 fois! et paf 100 balles dans les dents :fume:

Conclusion: si vous êtes vraiment gripsou, vous survivrez (peut-être) en étant vraiment humble mais c’est quand même beaucoup mieux d’aller en école (ne serait-ce qu’une journée, si c’est possible par chez vous (ce l’est??))

EDIT ah ouais un détail, si vous le faites tous seuls, gaffez-vous si vous maîtrisez à fond d’un côté, c’est pas forcément pareil de l’autre donc recommencez molo de l’autre côté

100 balles… suisses, je suppose.

Ouais, désolé de ne pas avoir précisé.

Ok merci pour toutes ces nombreuses réponses !
Je pense essayer vraiment très doucement au prochain vol ainsi que les grandes oreilles.

Je suis vraiment dans l’optique de demystifier mes blocages avant de recommencer vraiment à voler: les asymétriques et les 360…

Merci et je vous tiens au courant si je me fait pas dessus 800m au dessus de la mer :mrgreen:

Si tu n’as pas de bateau, surtout pas d’exercice de ce style au dessus de la flotte. Le risque de se noyer est beaucoup trop important. Pour avoir sorti plusieurs pilotes de la flotte apres des essais de secours je peux t’assurer que s’il n’y avait pas eu de bateau et de gilet de sauvetage, plusieurs auraient eu de GROS problemes (et c’est peu de le dire).
Il vaut mieux faire ca au dessus de la foret.

La flotte c’est super quand il y a un bateau qui te suis. Sinon … c’est deconseille … fortement.

C’est exact.
Et d’ailleurs je ne comprends pas qu’une belle forêt de feuillus ne soit pas considérée comme “milieu sécurisé”. C’est une grave injustice :mrgreen: