Bonjour,
Vu qu’on en avait marre de cet hiver de chiotte, ma femme et moi avons décidés de partir 2 semaines en Martinique histoire de se recharger les batteries.
Ca me démangeait d’emmener ma voile, j’ai hésité longtemps savant que les alizés sont forts en hiver; Vincent 972 du forum m’a donné de bons conseils, notamment de prendre une voile pas trop surfacée, m’a indiqué les sites, super sympa.
Du coup j’emmène l’Ultalite et la Radical 3 normalement destinés uniquement au vol rando, mais ça me permettait de la passer en cabine et d’éviter qu’elle soit écrasée sous des tonnes de valises.
A peine arrivé, Vincent m’annonce que les alizés ont baissés et que ça devrait le faire, donc tant pis pour le décalage horaire, action et direction Cap Chevalier. Reconnaissance de l’attero, j’ai cru pleurer quand j’ai vu le mouchoir de poche entre les arbres et la mer, mais bon j’étais trop motivé. En cherchant le déco, pas évidant car c’est la brousse, je tombe sur Vincent et il m’explique deux ou trois trucs.
Le déco est j’allais dire normal sauf qu’il est interdit de se louper ou de se faire trainer ce qui est en fait la même chose, car entouré de cactus et de kékés avec plein de grosses épines. Le déco est impeccable mais c’est là que je fais ma caguade; au lieu de rester devant le morne (petite montagne), je file sur la droite me croyant chez moi en train de faire un soaring (merci le manque de sommeil et de lucidité)… Manque de chance, il n’y a plus de montagne (ce que je n’avais pas vu au déco du fait de la végétation) et je descend très vite les 45 m de dénivelé; je comprend très vite ou trop tard que je n’atteindrais jamais l’attero, il n’y a aucune possibilité de se vacher, je suis vent de travers voir de cul et beaucoup trop près du sol pour faire demi tour, tout va trop vite, je met les jambes en avant et c’est le crash avec mes dernières pensées pour mon Ultralite toute neuve que je vais ruiner.
Je me rappelle d’un bruit métallique en cassant les branches (qui en fait étaient projetées sur le portail) avant de finir sur le dos, probablement du à une ressource du fait de ma voile freinée dans les arbres. J’ai été quelques instants sonné, rien de cassé à part quelques douleurs qui vont durer quelques jours et j’ai été horrifié de voir que je suis tombé juste à coté d’un portail métallique au milieu de nul part dans la mangrove; si je l’avais tapé c’était fini…
Vincent a abrégé son vol pour venir à mon secours (merci à lui), on a sorti la voile qui apparemment n’avait rien et on a été se boire une mousse.
Trois jours après, je voulais être certain que ma voile allait bien et j’ai été me faire une bonne séance de gonflage à Rivière Pilote sur le stade municipal, là où l’herbe est bien grasse; effectivement elle n’a rien, même pas le moindre petit accroc, c’est pas si fragile que ça le light, j’ai eu de la chance de me “poser” dans la mangrove dans des arbres de 5 ou 6 m sans épines.
Ma femme (qui en a fait et qui est souvent de bon conseil) m’a dit que c’est un moindre mal, parce que pour poser sur la plage, tellement que c’est petit, il faut pomper comme un malade et que j’avais une grande chance de finir dans la mer et ses rouleaux entortillé dans ma voile. Du coup je ne revolerai plus jamais en Martinique, même les locaux ont fait des arbres, d’ailleurs Vincent est passé très près, il l’a reconnu lui même…
Bon voilà, il parait qu’il faut l’avoir fait une fois dans une vie de parapentiste, je n’en suis pas fier; au moins, normalement je ne refais jamais les même bêtises et comme j’en ai déjà fait pas mal, ça devrait aller.
Toujours est il qu’a peine rentré et profitant d’une rare éclaircie, je me suis refait deux vols chez nous, et même si il faut patauger dans la neige pour atteindre les décos, c’est du luxe de voler dans les Alpes…
Bons vols à tous et soyez prudents…
) qui masquait bien ta fatigue
! Bon vols et bises à ta femme.