Toutes mes condoléances à la famille et aux amis de la victime de triste accident.
Une arrivée dans l’eau en parapente représente toujours un risque mortel de noyade.
Ce n’est malheureusement pas le premier accident mortel de ce type.
En cas d’arrivée inévitable dans l’eau, il faut absolument essayer de dégrafer sa sellette (cuissardes et ventrale) quelques mètres au-dessus de l’eau de façon à pouvoir sauter en arrivant dans l’eau et s’éloigner de la voile.
C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire, surtout en cas de décrochage où tout va très vite.
Je connais un ami à qui cela est arrivé (arrivée dans l’eau, mais il n’était pas en décrochage) et qui a pensé à se détacher avant l’arrivée dans l’eau ; il est probable que ce geste lui sauvé la vie…
Les faux amis : eau comme grands arbres peuvent être comme les sirènes qui attirent les marins sur les écueils dans l’iconographie maritime.
Difficile de ne pas s’y sentir irrépressiblement attiré quand tout va mal, et que l’on craint le contact violent avec un sol inhospitalier. Une aile dans le courant se mue en quelques secondes en une ancre de plusieurs centaines de kilogrammes, puis c’est rapidement une tonne… voire plus… Un faible ressac de bord de mer suffit tout surement à noyer un pilote…
Seule parade connue : l’entrainement sous portique.
Idem pour les méthodes de récupération de défaut d’accrochage.
Pour les arbres, se vacher (encore faut-il avoir de quoi) et attendre les secours (quand ils arrivent, si certains préconisent le… fil dentaire, une légère drisse suffit pour hisser un bout à soi),
Excuse-moi, mais je ne comprends pas à quoi tu fais allusion en écrivant : “Seule parade connue : l’entrainement sous portique.” pour une arrivée dans l’eau. :grat:
J’ai simplement signalé que la bonne solution, déjà décrite de nombreuses fois, était le fait de se désolidariser de sa sellette quelques mètres avant l’arrivée dans l’eau et de sauter en abandonnant le matériel au tout dernier moment.
Il n’y a bien sûr pas besoin de s’entraîner sous un portique pour défaire ses boucles de cuissardes quand on est bien installé dans sa sellette.
Même si l’endroit n’est pas le mieux choisi pour raviver le débat. Aprés de multiples essais, la sellette flotte et peut faire office de bouée. Ce sont caissons de la voile qui en se remplissant d’eau dans du ressac sont dangereux, tout comme de tenter de nager au milieu des suspentes. Si on détache un élévateur (accélérateur compris) le faisseau de suspentes coule et la voile se met en drapeau.
Effectivement, ce n’est peut-être pas le fil pour reposer le débat des arrivées à l’eau… Au modo de “balayer” à l’issue (merci).
Pourquoi le portique ?
Parce que cela n’a rien d’évident de se désolidariser partiellement (la consigne de mon époque était de ne garder qu’une cuissarde), puis complétement pour enfin sauter d’un harnais en vol au dessus de l’eau.
Les boucles peuvent être difficiles à voir puis à libérer en position assise ou semi-couché (dans certaines sellettes, ventrale et cuissarde peuvent former un V de stabilisation qui peut être en tension).
Quant à recommander de sauter d’une sellette suspendue à plusieurs mètres de l’eau, il faut y réfléchir à deux fois.
On apprend en effet du témoignage de ceux qui ont essayé qu’il peut être très difficile d’estimer sa hauteur par rapport à la surface réfléchissante de l’eau quand on la survole, et que l’on peut se faire très mal à l’impact sur l’eau, ou en estimant mal sa profondeur et en tapant un obstacle invisible sous la surface (tel qu’un rocher).
D’où la seconde consigne qui m’avait paru plus pertinente : taper dans l’eau sans trop ralentir pour projeter la voile et les suspentes tendues le plus possible loin de soi, le risque d’emmêlement étant avéré quand on nage à proximité des suspentes de les attirer à soi par le seul brassage de l’eau.
pour compléter ce que dit Marc, ne faudrait-il pas essayer de poser dans l’eau en remontant le courant de manière à ce que la voile, si elle s’affale dans le dos, soit entrainée par le courant loin du pilote. Mais je n’ai jamais eu l’occasion de vérifier ce cas de figure. Donc à discuter.
Jorge
Oh ben là, si dans la panique tout en essayant peut-être encore d’éviter l’eau, il faut à la fois poser vent arrière (pour que l’aile s’affale loin) et en remontant le courant, on va un peu exploser les neurones, là… (cognitive overload, comme ils disent)
Et on fait quoi, si le vent est descendant? On favorise le vent arrière ou le vers l’amont?
C’est fait. Pas facile quand vos messages contiennent à la fois qqch qui a sa place dans le fil d’origine (condoléances etc) ET des éléments techniques sur le pourquoi du comment.
Faites attention à ça SVP. Pas la peine de partir sur une discussion technique (comment éviter de mourir dans cette situation) sur le fil d’un décès, dès le départ ce n’est pas approprié.
Tu as tout à fait raison.
C’est moi qui suis à l’origine de la confusion.
J’aurais dû créer de suite un fil spécifique sur ce problème d’une arrivée dans l’eau, indépendamment du fil sur le décès de ce pilote.
Mouaip… si t’as le temps de choisir le sens dans lequel tu vas tomber dans l’eau, t’as surement le temps aussi de choisir de ne pas tomber dans l’eau, non ?
L’incident dont je parlais au sujet de mon ami était une arrivée dans la mer, assez loin de la côte et avec pas mal de vagues.
Dans ce cas je crois que son choix : se désolidariser de la sellette en débouclant cuissardes et ventrale quelques mètres avant l’impact et en sautant dans l’eau (en abandonnant bien sûr le matériel) au moment du contact avec l’eau, était vraiment le bon choix.
Je suis persuadé que cela lui a sauvé la vie.
Pas perdre de vue que dans le cas de ce malheureux il s’agit de la Durance dans son cours supérieur, en ce moment chez nous avec la fonte les gaves sont très gros alors même s’il avait réussi à se dégager de la sellette et de la voile c’était pas gagné de s’en sortir…
On est pas très loin de la mer… mais mes petits camarades ont une attirance toute particulière pour les eaux saumâtres de l’étang de Berres. :lol:
Ayant une certaine expérience de plongeur en eaux douces et salées, calmes ou et vives, et ayant beaucoup échangé avec des “pro” de l’amerrissage avec un parachute (on a pas mal de militaires dans le coin aussi) c’est surtout le coté agité de l’eau (vague ou courant) et la présence d’obstacles, que ce soit la côte ou la rive d’une rivière qui sont potentiellement très dangereux.
Ce que j’avais modestement essayé d’expliquer dans ma p’tite vidéo sans prétention. Je reste à dispo de tous ceux qui le souhaitent pour en parler, voir faire quelques exercices pratiques.