Atterrissage forcé au vent d'un relief

Bonjour à tous.

Aujourd’hui, à la suite d’une tentative de petit cross ici au Chili, je me suis retrouvé à me poser au vent d’une barre d’immeubles. Ça montait bien, mais il y avait beaucoup de vent, pas tout à fait orienté dans la direction habituelle, donc au cours d’une transition au dessus d’une crête qui normalement porte un peu je me suis retrouvé pris dans des descendantes, et je n’ai pas eu d’autre choix que de me poser dans un champ situé sous le vent d’une barre d’immeubles semi enterré (ils reposent sur la crête d’un côté, ils ne coupent donc pas complètement le flux d’air). Ce site est dans la ville, il n’y a donc pas d’autres options que de se poser à l’arrache dans ce genre de cas.
Je m’en suis sorti plus ou moins bien, en bout de terrain, léger décrochage à 2m du sol je dirais, une cheville tordue et un beau bleu sur les fesses (merci l’airbag).

Le souci que j’ai eu sur ce champ, c’est que derrière moi j’avais la route, et devant moi, les immeubles. Ne voulant pas tenter le décrochage ou la frontale au dessus des voitures, j’ai vraiment piloté au minimum, sans tenter de PTS ou autre, pour minimiser les risques de crasses dues à l’aérologie. Donc je me suis retrouvé très près de la fin du champ, et d’autant plus proche des immeubles perturbateurs.

Ma question donc: dans ce genre de situation, quel est le comportement à adopter pour maximiser les chances de poser sans dommage ? Autres que choisir un autre atterro, il arrive toujours un moment où on n’a plus le choix. :confused:

Merci d’avance pour vos conseils avisés ! :slight_smile:

P.S: la trace du vol pour vous donner une meilleure idée de la configuration des lieux: http://xcglobe.com/olc/index.php/catalog/#sa&flights&50229&&2015&1808892&pyear

La seule réponse que je peux te donner en tant que moniteur est qu’il est déjà trop tard quand tu n’as que le choix de poser dans un terrain merdique.

Bidouiller une approche sur un mauvais terrain sous le vent d’un obstacle est de toute façon aléatoire. Oui il fallait tenir ta voile, oui il fallait éviter les manœuvres brutales près du sol, mais au final cela reste des solutions de raccroc.

La seule solution pour augmenter ta sécurité est d’augmenter tes marges. Quand on a plus le choix du terrain c’est que l’on a fait une erreur. Plutôt que de t"expliquer comment ‘survivre’ en posant sous le vent d’un immeuble, je préfère te dire que l’erreur est en amont dans ta décision de tenter une transition sans terrain de secours ‘propre’ et dans l’erreur de lecture aérologique qui t’a fait rencontrer des dégueulantes imprévues.

Dis toi qu’une cheville tordue, un bleu au cul et un amour propre un peu chiffonné, c’est pas cher payé pour un bon rappel à l’ordre et c’est tant mieux !

Bons vols !

salut, on voit bien les immeubles dont tu parle, de plus j’ai l’impression que tu pose sous le vent d’un col entre deux reliefs…

Si tu demandes l’attitude à adopter c’est que tu prévois éventuellement de te retrouver de nouveau dans cette situation :bang:

La question ne devrait elle pas être “comment éviter absolument de se retrouver dans cette situation” ?

Ce qui me semble pas terrible ici c’est que tu viens poser près du mouvement de terrain qui te met sous le vent.

Si je me retrouve dans une telle situation (et oui, c’est à éviter, mais on se fait tous baiser un jour ou l’autre :roll:) à devoir poser sous le vent, je m’éloigne le plus possible du relief qui crée la turbulence, quitte à partir loin vent dans le cul ! Mais pour ça il faut prendre la décision suffisamment tôt, et donc augmenter ses marges dans le “ça va passer, ça va passer, ça passe ou ça casse” :mrgreen: .

A voir la carte, il me semble qu’en prenant la décision un chouilla plus tôt, tu pouvais rejoindre des zones moins pourries … mais bon, je dis ça au vu de la carte / photo aérienne et parfois sur place c’est moins facile.

oui mais là c’est dans le cas ou il se fait baiser une deuxième fois :wink:

Bonjour Clément,

Je pense que déjà tu as pas mal assuré ta sécurité en évitant les grandes manoeuvres :pouce:
En revanche, en longue finale, tu passes au dessus de ce qui semble être un supermarché. Je suppose que tu étais assez haut, tout en ayant une réserve de pénétration. Du coup, tu pouvais allonger ton étape de base jusqu’à la route, voire selon ta vitesse de pénétration et l’altitude sol, tu pouvais même aller finir ton étape de base de l’autre coté de la route pour revenir dans ton champs.

Je me serais peut être aligné sur le bord de la route pour éviter au maximum les turbulences des immeubles ?

Ceci dit … tout ça c’est facile devant un clavier.

Hello

Je ne peux pas consulter la trace d’où je suis, mais je me demande si, dans ce cas là, tirer suffisamment tôt une jolie paire d’oreilles ne t’aurait pas aidé: attero plus court, voile plus solide à la fermeture… C’est moins smooth qu’aux freins pour le toucher de sol, mais toujours mieux qu’un decro.

Avis aux spécialistes!

Envoyé de mon XT1092 en utilisant Tapatalk

y a les partisans qui effectivement disent ça

y a les “anti” qui disent qu’une fois que tu tiens tes oreilles, tu ne peux plus piloter.

J’ai beaucoup pratiqué l’arrondi aux oreilles … avec des vieilles machines (grosso modo <2000)
avec les machines modernes, Je ne le fait plus du tout
j’ai vu un gus impacter la planète et son corps rebondir à bien 3m de haut après l’impact.

Effectivement, l’objectif n’est pas de me remettre dans ce genre de situation, mais je pense qu’un pilote averti en vaut deux. Si je me retrouve un jour à nouveau confronté à ça, ben je serais content d’avoir une idée de ce qu’il vaut mieux faire ou ne pas faire.
Augmenter les marges, on est bien d’accord, c’est certain. Le truc chiant c’est qu’il y a des baraques partout par là-bas, sur le coup vu d’en haut je n’ai repéré que ce champ là accessible, à peu près plat et sans arbres ou lignes hautes tension (on ne les voit pas sur la carte, mais il y en a quelques unes autours de cette montagne en périphérie de la ville). La prochaine fois, avec une telle configuration de vent, c’est certain que je ne repartirais pas dans cette direction.

J’ai effectivement survolé le supermarché, j’ai hésité à pousser un peu plus loin pour perdre de l’altitude, mais face au vent par la suite j’avais peur de ne pas pénétrer suffisamment et de ne pas atteindre le champ. Au final ça l’aurait fait, j’ai même repris de l’altitude au dessus du champ.

Les oreilles, c’est exactement le genre de question que je me suis posé, et le pourquoi de mon post ici. Est-ce que c’est raisonnable d’induire ce genre de modification sur l’aile dans un vent pourri ? Les oreilles augmentent l’incidence de l’aile si je ne me trompe, donc augmentent le risque de décrochage. Oreilles accélérées (détrimées dans mon cas, j’était en Nervures LOL, hybride mini/parapente), ça descend très vite, est-ce que ça reste assez béton pour ne pas induire de risque supplémentaire dans ce cas de figure ?

Salut!

Question con vu qu’on a que la photo satellite : le terrain de l’autre côté de la route n’était pas mieux? Au moins il n’y a pas de barre d’immeuble en fond de terrain, vu comme ça il a l’air vachement plus dégagé. Il a l’air un peu sous le vent d’un relief mais finalement pas pire que là ou tu as fini.
2ieme question con : ya pas des sites sans ville par chez toi? Parce que improviser une vache en ville, c’est plutôt :affraid: comme trip.

N’ayant jamais volé avec une Lol et jai que peu de vol avec des mini-voile en général, ma réflexion se rapporte uniquement à mon expérience voiles “normales”. (CQFD)

Il fut un temps ou je recourais aux oreilles pour “calmer le jeu” quand dans la turbulence je me sentais un peu dépassé. C’est une affirmation de Patrick Berod ;《 une voile déjà fermée ne fermera plus 》qui m’inspirait.

Depuis j’ai un peu progressé en pilotage et surtout en appréciation des conditions aero et en mes placements dans la masse d’air et je préfère piloter commandes en mains.

La méthode “oreilles” haut dans le ciel pour se donner un moment de repos dans la turbulence, oui je trouve que c’est utilisable si on accepte de tirer beaucoup de ficelle et qu’on soit apte à les tenir alors que cela bouge beaucoup, les grandes oreilles rendent l’aile plutot instable roulis (du moins pour les miennes) et il faut avoir à l’esprit qu’à un moment il va falloir les relâcher et, surtout dans la turbulence, c’est là il me semble le moment le plus sensible.

Les oreilles pour diminuer la finesse pour atterrir, j’utilise pour les aterro aux déco (éventuellement) et je les préfère au pumping. Mais d’une je n’en fait pas des énormes, juste le minimum nécessaire pour le résultat souhaité. Et de deux, je ne joue pas à cela quand c’est turbulent.

Une fois où tu t’es retrouvé dans cette situation, coincé sous le vent d’immeubles et une crête, t’es alternatives étaient peu nombreuses. Si flux d’air t’aurais permis en appui dynamique sur la crete de remonter et te poser travers pente (en supposant que le terrain s’y prete) pourquoi pas. Sinon la route ou le parking ou… l’endroit supposé le moins soumis au turbulences du sous le vent, sont les meilleurs choix ou les moins mauvais (verre à 1/2 plein ou 1/2 vide) Avec un pilotage le plus fin possible tout en étant actif, aussi sorti de la sellette que possible pour disposer des jambes au cas ou…

Bref, une fois où tu étais dans la situation pour laquelle tu nous conte ton aventure et où tu “espere” une recette sûre pour la gérer. Tu as probablement fait ce qu’il fallait puisque tu peux ici encore en discuter. Toutes les marges étant épuisées.

Bref bis, c’est la ou il faut accepter totalement les dires à Patrick. Les marges doivent se prévoir/réfléchir en amont et non en aval des situations difficiles. Le choix du placement dans la masse d’air doit se penser avec les possibles hypothèses. Déjà discuté sur d’autres fils, voler avec la notion de plan de vol est un atout pour éviter de telles situations (plan de vol evidemment évolutif et non pas figé)

Faire ainsi n’évite evidemment pas de se tromper mais réduit la probabilité de mauvais choix et permet de prevoir/envisager des stratégies de “fuite” si les l’éventuelle situation sensible est détecté préventivement et si on choisi quand même d’aller s’y frotter.

Le plus fiable restant dans tous les cas de l’éviter plutôt que de l’affronter. C’est vrai on vole certainement moins fréquemment mais probablement plus longtemps que celui qui a force de s’y frotter à fini par s’y piquer…douloureusement.

Bonne continuation et merci pour le partage.

@cl ment : sur le forum, tu trouveras plusieurs fils sur les oreilles ou pas les oreilles (ce thème revient souvent).

Bons vols au Chili ! ça me plairait bien d’y aérer les plumes !

Le terrain de l’autre côté aurait sûrement été un poil mieux, mais avec pas mal d’arbres et surtout entre les deux il y a une ligne électrique et des panneaux publicitaires. Je n’ai pas voulu tenter le passage vu ma finesse pourrie au moment de l’approche, mais j’aurais peut-être dû effectivement. Et le terrain est entouré de barbelés, comme souvent au Chili, donc pour sortir ça aurait été la misère. Mais c’est vrai que l’atterrissage doit passer avant la sortie du champ après, je n’ai pas forcément ce réflexe.

Tous les sites de Santiago sont comme ça. Il suffit de regarder une carte pour s’imaginer la chose : la ville colle aux montagnes, au point de remonter sur les pentes. Plus ta maison est haute, plus tu es friqué, ça semble être la mentalité des hautes classes chiliennes. Mais du coup, pas vraiment de vaches accessibles de ce côté là.
A vrai dire, je ne connais qu’un seul site à Santiago (de l’autre côté de la ville, environs 2h30 de route) qui ai un atterrissage. Tous les autres ont des décollages mais pour poser, faut vacher dans un terrain inoccupé, qui n’est jamais le même.

C’est vrai qu’ici c’est vite facile de sous-estimer les problèmes d’atterrissage, je me suis fait avoir. Ça monte facilement sur à peu près tous les reliefs, mais il y a beaucoup de pièges liés à la présence de la ville. Entre les maisons, les lignes haute tension et les routes au trafic abondant, ce n’est pas forcément le paradis des parapentistes qui veulent retrouver la terre ferme.

Je note pour les oreilles, c’est une solution qui marche pour poser au déco, mais dans un air turbulent c’est pas forcément recommandé non-plus. En fait rien n’est recommandé là-dedans ! :vrac:

Bonjour,

Petite remarque : le titre de ce post est : "Atterrissage forcé au vent d’un relief "
Et le début du 1° message indique : je me suis retrouvé à me poser au vent d’une barre d’immeubles.

Or la suite de ce message et les commentaires suivants indiquent qu’il s’agit en fait d’un atterrissage “sous le vent” et non pas “au vent”, ce qui n’est pas du tout la même chose !

Il faudrait au moins, me semble-t-il, corriger le titre du fil pour que cela ne prête pas à confusion…

:trinq:

Marc

Il y a des pilotes qui font leur vie de parapentiste sans avoir intégré le vocabulaire de ces deux notions.
Quand je vois que ça ne capte pas, je parle de ‘au soleil’ ou ‘à l’ombre’ en prenant la provenance de vent comme source de lumière :prof:

Et quand le vent météo est dans l’axe du soleil, les zones à l’ombre deviennent les zones à éviter.

Je ne connaissais pas ; très bon ! :pouce:

C est pourquoi il m arrive de dire: ne va pas à l ombre du vent, c est turbulent!

Exact, j’ai même pas fait gaffe, grossière erreur !

Je ne peux plus modifier mon post, si un modo peut le faire, merci à lui !

Bah, Cl ment, dans le fond… tu as bien posé au vent d’un relief sous le vent d’une barre d’immeubles, dans la mesure où tu t’es retrouvé coincé entre les deux. :stuck_out_tongue: