Avoir peur suite à une (très) grosse frayeur

Bonjour à tous,

Je poste rarement, mais j’en arrive à un stade de progression où j’ai envie d’avoir des avis “éclairés” .

Je me suis fait très très peur, et encore plus rétrospectivement, en vol, en 99. J’étais très jeune, et très (trop!) aventurier.

Depuis, l’envie est toujours aussi présente, mais je ne fais plus le pitre comme avant.
En quelques années, j’ai réussi à re-voler en conditions calmes, puis en vol de pente. :dent:

Problème, ce plaisir est souvent gâché par des peurs, une fois en l’air , injustifiées pour la plupart, ou largement exagérées. En fait, au déco, je suis impatient de voler, et une fois en l’air, à la moindre turbulence je flippe et cela gâche tout le plaisir…

Cela se traduit par des idées négatives (“je ne saurai peut-être pas descendre”, “ca bouge trop là”, “c’est pas de mon niveau”, “tout le monde a quitté cette zone de vol y a sûrement une raison”, “la météo a changé”, etc) .

Actuellement, je suis en école, pour “encadrer” un peu cette peur, et je souhaite progresser en thermique.
Mais, rien n’y fait : ce matin, j’ai fui le thermique, alors qu’il était tout doux… Et pourtant, je rêve de monter au plafond et de partir en cross ! :oops:

Je sais que le père Noël n’existe plus, il n’y a pas de solutions miracles, mais avez-vous déjà été touché par ce type précis de peur ?
Comment y avez-vous remédié ?

Merci. :trinq: :trinq:

Vince

:forum:

Hello
Je sais que ça en a aidé certains de reproduire et de revivre un “vrac” en SIV…
Mais je vais laisser les pros répondrent :wink:

Salut,

A ce jour je ne me suis toujours pas vraiment fais peur. Cependant, je ne brille pas par mon coté téméraire, mais je m’en accommode. On est quelques uns à l’avouer aujourd’hui : on pose en premier parce qu’on serre les fesses avant les autres.

A mes débuts, j’étais semble-t-il assez à l’aise avec la voile au sol et très académique en l’air. Dés mes premiers vols en autonomie, je n’ai fait que constaté que les autres, moins craintifs, progressaient mieux que moi. Et pourtant, j’avais toujours cette envie de voler.

Du coup, j’ai enchainé les SIV. Le premier ça a été dur…et maintenant j’y retourne(m’inscrit) 2 fois pas an avec grand plaisir.

Donc même si aujourd’hui ma réserve d’émotion arrive à saturation avant celle des autres, enchainer les SIV a vraiment été une thérapie qui me procure beaucoup plus de plaisir à voler. Et en plus pour le coup j’ai progresser bien au-delà de mon imagination de jeune piou-piou.

Ce que tu décris ressemble un peu à une phobie. Pas sûr qu’un SIV soit la solution (certains ressortent du siv encore plus traumatisés). J’ai ressenti un truc un peu pareil (à une autre échelle puisque j’ai pu continuer à voler) suite au décès de mon pote. Je crois que ce truc ne te quitte jamais mais qu’il existe des solutions pour vivre avec. Je connais bon nombre de pilotes qui sont passés par des moments difficiles typiques de comportements phobiques (certains on réussit à surpasser le truc après un bon moment), je ne suis pas sûr qu’il existe une solution miracle et je crois qu’il s’agit avant tout d’un combat contre ses propres fantômes. Mais il y aura peut être un fin psychologue sur ce forum pour te donner meilleurs conseils.

as-tu essaye de voler en biplace avec un pro, qui puisse demystifier le ressenti de tel ou tel comportement, de comprendre tes peurs en temps reel et de les expliquer pour essayer de les faire disparaitre?

@ Thomas, en tant que biplaceur, ressens-tu les memes craintes quand tu voles en biplace? ou est-ce que le fait d’etre avec quelqu’un te rend plus zen? Je me doute que tu dois pratiquer le bi dans des conditions optimales et pas te mettre dans le rouge

moi, je suis pas toujours a l’aise en l’air, principalement quand les nuages commencent a developper trop a mon gout…je sais que c’est comme ca et je ne cherche pas a forcer le truc, si c’est trop gros et trop sobre pour moi, je vais poser, et je le vis bien comme ca…le principal c’est de se faire plaisir avant tout, meme si parfois c’est un peu rageant de voir les autres continuer a tourner sous le cum une fois qu’on est pose

C’est marrant, ça me fait un peu ça aussi maintenant, depuis que j’ai pris une grosse asymétrique dans la tronche…

Pas vraiment d’idées… quand c’est calme je gère, dès que ça bouge (même un tout petit peu) j’ai l’adrénaline qui creuve les plafonds… dans ces moments, gros efforts sur moi-même pour garder la tête froide (je me parle à haute voix, me dit que ça va, que c’était pas trop fort et que j’ai déjà eu bien pire sans même sourciller) et ça finit par passer… mais tout dépend de ton caractère, de base je ne suis pas vraiment craintif et du coup j’arrive plus facilement à me convaincre que tout va bien…

On a peur de ce qu’on connais pas ou mal, tu l’identifie toi meme par la nature des questions et idees negatives qui s’enchainent dans ton esprit.

La solution c’est d’apprendre et de progresser dans les zones qui te provoquent ces craintes. Si comme il semble c’est due a une phobie il faut y aller encore plus progressivement. Mais ne t’alarme pas non plus, les phobies ne sont pas insurmontable.

Tiens un article qui va t’interesser, (je te donne pas le lien direct par respect pour l’hebergeur)
http://www.lespassagersduvent.com/stage-pilotage-david-eyraud/ puis clique sur “Supports Techniques” puis “La peur”

Comme souvent dans les activités de plein air il faut arriver a différencier les risques subjectifs et objectifs, c’est pas parce que ça bouge que c’est dangereux, un bon encadrement en radio peut vraiment t’aider dans ton analyse en l’aire,te confirmer tes impressions ou relativiser les conditions. Un bon débrif sur ton vol avec un observateur attentif, repart sur une progression avec des objectifs de vol en adéquation avec les conditions et garde l en tête que tu est là pour prendre du plaisir !

Le titre me fait bien marrer quand même : j’ai eu très peur alors j’ai peur ! Dans notre petit royaume on a un mot pour ça : “couyon”.

BOUH !

Explique nous donc ta grosse frayeur pour commencer et p’têt’ qu’on pourra essayer si pas de rationaliser un peu tes craintes, au moins de t’expliquer pourquoi tu peux voler serein … ou pas.

Voila un sujet tabou, peut être à cause du non respect par certaine personne de nos peurs (le couillon est peut être ailleurs)
Tu as bien fait d’en parler et sache qu’il y en a beaucoup plus que l’on pense et à tous niveaux.
La sophrologie peut être un outils , il faut d’abord que tu prennes conscience de ton état pendant le vol et ensuite être capable de changer la situation.
ça passe par la gestion de la respiration et réussir à prendre du recul sur soi
Ce n’est pas simple et ça peut prendre du temps, mais ça peut être passionnant.

Effectivement la radio peut être une aide , si tu as un pilote/moniteur qui te connais tu peux lui demander qu’il te rassure (si c’est justifié) à des moments clés

tiens on dirait moi ! ça doit être le prénom qui fait ça (Vincebenoit) … Bilan des courses, je fuis dès que ça monte trop (à mon gout) et je fais tous les cross possibles par le bas du bas (ça limite forcément)
sauf que je n’ai jamais réussi à déterminer ce qui m’a rendu si sensible (ce n’était pas le cas au début)
j’arrive à monter mais je ne passe quasi plus jamais au dessus des sommets (ou crêtes).

une personne qui m’a pris en stop lors d’une vache m’a parlé d’un truc (mais c’était pas sophrologie) … faudrait que je retrouve (EDIT : ce devait être Kynesiologie).

J’avais 15 ans, j’étais téméraire, je pensais avoir tout compris, je volais par tous les temps ou presque…
J’étais hyper confiant, je savais maîtriser ma voile, sauf que…

Je flirtais avec les basses vitesses (“pour rester plus longtemps dans l’ascendance” ), et je me suis retrouvé tellement surpris quand j’ai senti qu’il n’y avait plus de vent relatif… “c’est pas possible”, “pas à moi” ! (gros manque d’humilité quoi ) , que je n’ai pas réagi, avec une main complètement descendue… Puis, je me suis retrouvé twisté, dé-twisté, re-twisté, une fraction de seconde la falaise, l’autre le ciel, l’autre encore le sol 300m plus bas, le tout avec les 3/4 de voile (au moins) fermés .

J’étais paralysé par la peur. J’ai pensé à faire secours (il était en ventral), mais je n’ai pas réagi… Je n’ai pu que hurler en me voyant tomber (j’avais l’impression à Mach 2). Quand mon aile s’est enroulée tout en bas dans un arbre, et que j’ai repris conscience , j’avais les pieds en l’air, dans les suspentes, la voile avait traversé un arbre et s’était enroulée autour, et mon dos était au sol.
Par miracle, aucun bobo.

Sauf dans la tête !

C’était il y a 15 ans. :roll: :roll:

Ah oui quand même, ça t’a laissé un “jolie film” en souvenir…

Alors le SIV ? Pour prendre le taureau par les cornes ?
Revivre des trucs pas forcément agréables, mais en milieu sécurisé avec la douce voix du gentil mono ?
Répéter les sketch pour sentir le temps qui se ralenti petit à petit, et te laisse reprendre le contrôle ?
Pourquoi pas, faut le prendre comme un jeu, et se faire confiance.

Les idées négatives, il faut les identifier quand elles arrivent, mais surtout les accepter !! et prendre le temps de comprendre ce qui est derrière.
Exemple : tu vols en thermiques, ça va… tu enroules, ça va… tu enroules et tu te fais sortir, ça shoot et accélère, ça va plus !!!
Une fois la peur arrivée, les idées vont fuser, normal.
Et là il faudrait pouvoir se dire (par exemple) : “ok j’ai flippé, mais c’est quoi ? ça shoot… ça shoot et ça me rappelle ça…
ça me rappelle ça et j’ai peur… pté j’ai peur mais quand même, ça va… là c’est différent… c’était y a 15 ans et j’ai compris, non ? bah oui…
allez, j’y retourne parce que quand ça monte, c’est quand même sacrément bon…” :clown:
En bref, accepter les pensées négatives… sinon ce sont elles qui pilotent à ta place !

Bon vols à toi !

Après ma frontale et mes deux fermetures asymétriques lors du même vol, il m’a fallu une bonne semaine et trois-quatre vols (deux ploufs et deux vols en conditions plus musclées) pour ne plus tressaillir lorsque je ressentais l’aile bouger. Cela a disparu depuis :wink:
Si c’est une phobie, je ne pourrais te dire, car cela fait partie de l’irrationnel et là… :grat:

ya aussi la solution non-violente, ptêt pas la plus rapide mais celle qui m’a convenu, rester dans la zone de confort et en repousser très progressivement les bords : conditions calmes puis tranquillement de moins en moins calmes, et surtout tout ce qui en l’air peut habituer à voler sous une aile qui bouge : de la balançoire dans tous les sens, des bébé-wings, des petites fermetures volontaires, du twist, du cochon-pendu, du vol yeux fermés, des exercices de précision (suivre le petit chemin de terre avec l’ombre de la voile) … En grignotant par tout petits bouts, la zone de confort s’agrandit. J’en vois qui font les gros yeux mais je pense sincèrement que ça peut être fait sans risque, c’est ludique, ça fait grandir, et c’est probablement moins brutal qu’un SIV …

Mouais.

En gros tu as fait un décro, une cascade d’incident sans rerentrer dans le domaine de vol, puis sauvé par les arbres : que du classique.

Il y a quelques années, je décolle d’un de nos sites de nains en Belgique (60m de dénivelée), je fais un tour dans un +4 étroit au dessus du déco et au deuxième tour comme je sents que je me fais jetter de la bestiolle, j’enfonce un peu plus la commande intérieure. Je sents le sellete s’enfoncer du coté intérieur, un bruit de tissu et je rends la main en regardant ce qui se passe au dessus. La demi aile intérieure revole déjà et va dire bonjour à l’autre demi-aile, les plumes se touchent et puis ça part dans tout les sens, je vois la foule du déco de l’autre coté de l’aile, j’ai les pieds en haut, la tête en bas et je tombe vers eux, avec l’aile entre nous qui shoote dans tout les sens. Je vois passer la cime d’un bouleau entre mon bras et mon torse et, la commande toujours en dragonne, je referme le bras sur le corps coinçant la pointe de l’arbre sous le bras. Le bouleau a plié amorti la chute qui s’est poursuivie dans un petit chêne, en contrebas dans la pente, qui semblait déjà avoir bien souffert pour monter la tête à 3m du sol, puis j’ai fait un roulé boulé et je me suis retrouvé à quatre pattes dans la pente avec l’aile dans le petit chêne au-dessus de moi.

A la radio ça gueulait : BEN ! BEN ! Réponds !

J’entendais aussi des gars crier en courant dans la pente.

J’ai répondu à la radio que tout allait bien, j’ai crié pour que les gars dans la pente viennent droit sur moi. Je me suis relevé, vérifié que tout bougeait bien (j’ai 6 boulons et 4 tiges en titane dans le dos, suite à un crash au Semnoz il y a quelques années), on a récupéré l’aile, on est remonté au déco, on a trié les suspentes, vérifié qu’il n’y avait pas de déchirure (mais jamais l’aile n’avait été mise en tension dans l’arbrissage), j’ai fait un gonflage et décollé pour partir en cross … oh pas long, il était déjà tard et je pose 10km plus loin, mais j’ai revolé tout de suite.

C’était avec mon AVAX XC2. J’ai continué à voler avec cette aile là jusque ce printemps. Là j’ai une R11 qui marche du tonnerre, mais avec laquelle il y a quatre choses qui me font régulièrement flipper (et je ne te parle pas d’une vague inquiétude, mais du truc limite de me faire gerber).

  • Les atterros : chaque fois que le sol se rapproche et qu’elle se met à faire l’accordéon ça me fout les choquottes (ça c’est l’héritage du Semnoz)
  • Les gros nuages bien noirs, mais ça ne m’empêche pas d’aller régulièrment jouer avec eux.
  • Les suspentes de ma R11 … 'tain c’est quand même pas épais ce truc, et je charge 130 kgs en-dessous.
  • Et la dernière (ça c’est l’héritage du vrac que je viens de vous raconter) c’est moins ciblé, plus diffus, ca peut me prendre n’importe quand et c’est la partie que j’ai le plus de mal à chasser de mon esprit : comment je vais faire la prochaine fois que je serai dépassé par les événements ?

Je suis certain que je ne suis pas le seul à avoir ce genre de peurs. Je les chasse de mon esprit en positivant. Quand il y a un truc qui ne marche pas (dans le genre fermeture soudaine, cravatte, aérologie qui forçit …) je m’applique à me concentrer sur les moyens disponibles pour résoudre le problème (tenir un peu plus mon aile, se barrer loin, aller poser …). Quand ça va vraiment mal (t’sais quand tu commence a entendre ton coeur battre dans les oreilles) je me dis que je suis en train de faire ce que je préfère au monde, que je vis un truc que peu de gens sur la planète vivent et en général je redeviens serein.

Je précise aussi que je ne vole jamais bourré et que ma seule drogue c’est l’adrénaline … putain qu’est-ce que c’est bon et qu’est-ce que ça me manque quand on a un mois de juillet pourri.

Donc ouais, je suis un couillon aussi, on l’est tous un peu. C’est surtout à toi de voir ce que tu aimes dans le parapente. Moi c’est ce subtil mélange d’adrénaline, d’aventure, de splendeurs insoupsonnées, de confrontation avec les éléments et ce narcissique sentiment de faire un truc pas banal.

Si je dois y laisser ma peau, ben autant que ce soit de ça. J’aimerais pas mourir en faisant un truc que je déteste faire : t’sais les gars qui devaient bosser dans les mines et qui mourraient d’un coup de grissou par exemple, quelle horreur ! Autant mourrir d’un truc qu’on aime … mais le plus tard possible quand même. T’sais on te dit “Monsieur, chaque fois que vous tirez votre crampe, vous risquez d’y rester”, un soir tu te prends un pied monstre et gloups ! Pas de regrets quoi … oui bon pour ta femme c’est moins sympa, ça c’est sur. C’est ce que j’ai le plus regretté quand je me suis cartonné au Semnoz en 2004 : avoir fait chier tout mon entourage en inquiétude à distance, retour hasardeux en Belgique, convalescence, tout ça pour avoir tenté d’assouvir une passion.

Je ne sais pas si ma façon d’apréhender le vol libre est la bonne, ni ça peut t’aider, mais c’est comme ça que je l’aime.

Mes 2 balles, car apparemment on a le même “parcours” :canape:

Jusqu’a l’an passé, j’avais une pratique du vol libre un peu…kamikase :canape: (j’vous préviens, je vais abuser du smiley “canapé” dans ce message)

Fin 2010, tentative de formation: 2 heures de pente école, 1 bi, 2 ploufs,2 vols de 30 minutes en soaring a Bali, j’ai pas été plus loin, le prof, un francais, était aussi con qu’incompétent, du coups j’ai décidé de lacher l’affaire (me suis barré sans payer :canape: mais c’est bien fait pour sa gueule :twisted: )

Début 2011 j’emprunte une aile de speedriding de 14m² a un pote. Après 5 jetés de viande du haut de la montagne, j’achete une 12 et je fait la saison avec :canape:

Juin 2011, j’achete une atis 2 et part a Iquique. Après 3-4 vols d’une demi heure, je décide de m’affranchir du mec a la radio pour faire ma vie comme un grand. J’ai ensuite passé les 14 mois suivants a voler a droite a gauche sur le continent, dans des lieux ou la moquette au déco et la biroute sur green de golf a l’attéro est un concept plutot abstrait… Il m’est souvent arrivé de décoller en n’ayant aucune idée de l’endroit ou j’allais pouvoir attérir :canape: Il m’est arrivé souvent aussi de me retrouver dans des aérologies plutot moisies :canape: avec le vario qui fait des bruits de sifflet a roulette. Tout cela je l’ai payé par quelques frayeurs, quelques attéros sur le cul, un passage a l’hosto: 2 mois de platre, poignet cassé :canape: Un jour que j’en avait marre de ce platre, j’ai pris un couteau a steak et je me suis libéré par moi même :canape: pour retourner voler le lendemain, me faire arracher puis trainer dans la caillasse: bilan le bras fraichement déplatré entaillé profond, ca pissait le sang… Pas grave, j’étais le lendemain matin au déco comme si de rien était :canape: et j’ai continué a voyager et a voler encore 6 mois en faisant de la merde de temps a autre (je pense qu’il y a une petite compil en video sur ce forum :canape: )
Bref, je rattaque le parapente en juin 2013, apres une saison de speed en 10 m². Premiers vols supers a Annecy, je vais me balader aux dents de lanfont, je monte a 2500m en conditions un peu fortes, tout va bien, mais progressivement, au fur a mesure des vols, je me sent de moins en moins a l’aise, jusqu’a finir par avorter un vol a planfait a bout de 5 minutes, conditions calmes, j’ai enroulé 2 bulles et suis allé posé direct, les mains bien moites… Les jours/semaines suivantes, impossible ensuite de rester en l’air plus de 5 minutes. Je vais au déco avec l’envie de voler, sans trop d’appréhension, dans des conditions calmes, et sitôt les pieds décollés du sol je n’ai plus qu’une idée en tête: aller me poser… Impossible de savoir pourquoi… La moindre turbulence me faisait serrer les fesses (limite si je me choppais pas des hémoroïdes :mdr: ), j’avais le tournis 100 mètres au dessus du déco :fume:
Sur un coup de déprime j’ai revendu mon parapente en aout 2013 (une jedi itv, achetée en cours de route en amérique du sud, une aile que je trouvais super) en me disant: “va falloir trouver un autre passe temps, essaye la broderie ou le canevas”

J’ai quand meme retenté le coup par la suite avec ma 17, parce que j’avais toujours envie de voler et que cette situation m’enervait un peu quand même… Ca allais mieux que sous une 25 m². J’ai essayé ensuite une shooka 19 et une zion 19, pas pour moi… Puis une zunzun 21 achetée en septembre dernier… J’ai retrouvé le plaisir de voler en conditions calmes.

En fait ce qui me foutait la trouille, c’était surtout la sensation d’avoir un flotteur de 25 m² au dessus de la tête (en milieu de fourchette), l’impression bizarre de ne pas controler l’engin et de subir la masse d’air…

J’explique pas pourquoi après plus de 200 heures de vol a faire globalement un peu n’importe quoi, n’importe ou avec le sourire :canape: je n’était même plus capable de voler avec des débutants en fin de matiné, mais j’ai résolu en partie le probleme en ne volant plus que sous une grosse mini voile… Pas de tangage, c’est maniable et on sent mieux l’aile (pas facile d’expliquer ca avec des mots…) Depuis je vol serein (quand le soleil est de la partie, pas souvent donc :fume: ) en évitant les conditions trop fortes.

J’ai vraiment les boules, a la fin de mon voyage en Amérique du sud j’était chaud, je me voyais déjà pouvoir retourner au Pakistan avec une voile après une ou 2 saisons passée a voler en france a bloc pour avoir le niveau. Avec tout le temps libre et les occasions de voler que j’ai eu ( et dont je n’ai pas profité du coup) depuis juin 2013, une personne normale aurais aujourd’hui le niveau pour planifier ca au printemps prochain. Moi, si je pars en voyage au printemps prochain, ce sera surement pas pour aller crosser au pakistan :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Ah ouais ! Une dernière chose : c’est bien que tu aies des inquiétudes sur l’aérologie, sur tes capacités, sur le fait de te retrouver seul en l’air quand tout le monde pose. Le jour ou tu n’en auras plus c’est que tu seras en réel danger.

je ne peut pas dire que j’ai déjà fait de gros sketchs mais par contre j’ai un physique de fusible de vent fort
et il y a quelques temps sur une année j’ai eu ma première frontale “genre 75% avec les stabilos collé serrés devant”
puis un attéro ou j’ai senti l’aile “s’arrêter” au dessus de ma tête a 10 m sol manœuvre que j’ai fini en parachutale volontaire et maintenue sauf qu’encore assis dans la sellette les talons et le bassin ont tapé en même temps ce qui me donna le plus gros tour de rein de ma vie.
oui je sait comparé a certains récit c’est un peu faible mais on est pas là pour compter les points
au sortir de cette année j’ai clairement ressentis que mentalement j’avais reculé de plusieurs marches,
la technique est toujours là j’en ai eu la preuve lors de la gestions de sketchs suivants mais il m’a fallu du temps pour reprendre ce que j’avais perdu.

si je devais te donner un conseil pour la gestion de ton stress,
déjà au sol essai de bien analyser les conditions, de faire une projection de ce que tu pense rencontrer en l’air, a corréler a la fin du vol avec ce que tu a vraiment ressenti
lors de la préparation de ton aile pour des étapes précises met toi dans une bulle, en gros concentre toi sur ce que tu fait “préparation de l’aile et du vol” en laissant de coté tout ce qui n’a rien a faire avec ça.
j’ai tendance a dire que si au sol tu n’est pas capable de créer cette bulle pour les moments cruciaux il y a peu de chance que tu y arrive une fois en l’air.
quand je suis en l’air et que je passe par des moments “d’inconfort” j’ai pris l’habitude de boire une ou 2 gorgées au camel back
en vol aussi tu a la possibilité quand le stress monte de te mettre sur une trajectoire “safe” et de renter dans ta bulle “celle d’avant le déco” et de te demander

je stress, pourquoi?
est ce en rapport avec :
la voile
le site
le nombre de pilotes
la météo
la hauteur
mon physique,
mon mental,
non défini

ensuite pour chaque point de stress se demander
quel est son niveau
faible
normal
limite
trop important

puis se demander :
puis je faire quelque chose pour le ramener a un niveau gérable pour moi

si oui le mettre en place
si non envisager le retour sur le plancher des vaches

a la fin du vol faire un auto débreifing
avec entre autre ce que je pensait rencontrer en l’air avant le départ vs ce que j’y ai vraiment trouvé

a un collègue qui est en phase de progression, je lui avait conseiller de régulièrement faire le point sur son mental et physique en vol, y ajouter une estimation du temps nécessaire pour revenir a l’attéro et de décider s’il peut voler encore ou s’il vaut mieux commencer a se rapprocher tranquillement de l’attéro.

Bonjour tous,

J’ai eu plusieurs petits sketchs mais le plaisir de voler l’a toujours emporté sur la peur rétrospective. Pendant les sketchs, je n’ai pas le temps d’avoir peur, je gère aussi bien que possible en essayant de ne pas aggraver la chose et cela se passe bien pour le moment. Après, j’analyse le problème du pourquoi du comment avec les éléments dont je dispose… Erreur de placement par rapport au vent qui a changer (faut arriver à le savoir avant), vent qui a forci (à les prévisions météos), bulle trop instable. Et j’interroge les amis pour avoir d’autres infos, c’est très instructif… Cela permet de relativiser la chose et d’essayer de l’éviter à l’avenir.

Mais les sketchs arrivent car je commence les cross-compétition et que l’engagement est bien plus fort que le vole dans le bocal où je n’ai pas eu de sketch en plus de 350 vols (sauf une fois, au décollage).
L’heure de décollage est aussi plus limite entre 14h et 15h pour profiter des thermiques et faire de la distance, donc plus de risque de fermeture et autres joyeusetés du même styles. Il faut faire un choix, bocal ou cross-compétition. J’ai pas mal attendu pour faire cela, un ami avec seulement 40h et sa Ion 3 vient juste de commencer, je trouve que c’est un peu jeune, mais pas l’entourage qui l’encourage à poursuivre (!).

Le plus important est de prendre plaisir à voler, sinon, il faut changer d’activité, voir le planeur, l’Ulm… puis revenir une fois assagit la peur.

Jean-Nono