basses vitesses

Bonjour,

je suis à la recherche d’info sur les basses vitesses.
J’explique : je pratique essentiellement le vol rando et il arrive que l’atterro ne soit pas celui prévu (idem en cross d’ailleurs) et donc obligé de posé sur un plus petit, encombré, bizarre, tordu, en pente, bref, où il faut la jouer fine.

D’où ma question : les basses vitesses (que je ne maîtrise pas plus que ça) permettent-elles vraiment d’accéder à une pente de descente plus marquée et donc le cas échéant de poser sur des terrains exigus ?

Jusqu’où ne pas aller trop loin sans risquer le décrochage, quels sont les signes avants coureurs qui disent : « remonte un peu les mains garçon, il est temps !» ?
Est-il possible de s’y entraîner avec du gaz hors stage SIV, sachant qu’il st hors de question pour moi de sortir du domaine de vol de ma voile ?

Quelques précisions sur ma voile et moi, Faïal S, sellette Kair+Sak, pas souvent de secours ni de casque, et pas plus téméraire que ça …!

Merci d’avance pour vos réponses !

A bientôt.

salut Bruno

Mon avis, c’est que jouer avec les basses vitesses, c’est dangereux mais en même temps, connaitre les limites basses de vitesse de la voile est un élement de sécurité.
Pour cela, tu peux t’entrainer en statique sur les pentes à wagga à très faible altitude (1 ou 2m du sol), par exemple au sire, un jour ou ca souffle et apprendre à reconnaitre les sensations de la parachutale (perte de tension dans les commandes, forte diminution du vent relatif, augmentation du taux de chute, etc…) . Ensuite, en te laissant une marge de sécurité, tu pourras mieux appréhender tes atteros en clairière.

Cela dit, ca reste très risqué, basses vitesses + gradient = crash.
si j’étais toi, je privilégierais un posé travers pente, voir léger contre-pente si j’ai pas le choix…

mon avis à 2 sous

A mon avis, le meilleur entraînement imaginable pour les basses vitesses, c’est le vol à ski: la différence avec du vol à la dune ou autre, c’est que tu as toujours une cible à viser. Donc tu travailles à la fois la gestion des basses vitesses et leur utilisation pour la précision d’atterrissage. Et en cas d’erreur, la neige et les skis sont là pour rattraper le coup. Et si vraiment tu veux travailler ça à fond, il y a des écoles qui proposent des stages. Perso je ne peux que recommander les semaines touch&crêpes des Ailes du Léman à Zinal (en janvier).

il existe des méthodes qui permettent aussi de casser la finesse d’un parapente sans pour autant rentrer dans la zone des basses vitesses j’entends par là les oreilles par exemple.
il m’est arrivé souvent de faire une approche aux oreilles, et de les rouvrir a quelques m du sol.
de même sur des terrains courts quand je suis en finale et que je sent que je vais être trop long il m’est aussi arrivé de faire de toutes petites oreilles juste histoire de casser un peu ma finesse et de perdre 1 a 1.5m en peu de temps ce qui permet de raccourcir mon plané final de 5 a 10 m.
par contre, quelle que soit la méthode choisie je ne saurais trop te conseiller de t’y exercer par avance, en faisant par exemple de la précision d’atterrissage sur un terrain large, rien ne t’empêche de matérialiser une porte d’entrée et un but a ne pas dépasser, le tout étant de garder en mémoire que de se poser en sécurité est plus important que de réussir un exercice.

:coucou:

mes deux sous de témoignages …
quand j’ai commencé à voler dans lézalpes, j’avais une fidji qui était une aile très école (dans le sens où elle sanctionnait immédiatement les erreurs de pilotage, et très progressivement selon les erreurs). du coup j’ai énormément appris avec cette aile, y compris les basse vitesses… bref j’ai tant appris avec cette aile que j’ai aussi pris le plis d’aller jusqu’à la parachutale.
Je me suis entrainé sur de a neige, sur des gazons biens gras … au point que je me suis fait “engueulé” un jour où je posé au sire en parachutale, dans le thermique+dynamique du déco … juste pour ne pas avancer. C’était (assez) facile: quand l’aérologie faisait que j’appuyais trop sur les commande, la plume m’envoyait un coup de fil “hého t’éxagère” … si je relevais pas les mains, 2e coup de bigo et au 3e si j’insistais trop ça commençait à partir en vrille très lentement

voilà … après la fidji, j’ai eu une bonanza … j’avais continué à progresser en matière de pilotage … mais là, hors de question de jouer avec les basse vitesse : l’aile n’encaissait pas et toute erreur eut été immédiatement sanctionné par du lourd.

Après la Bonanza, j’ai eu une magic3 … pareil que la Fidji, la magic acceptait très bien les basses vitesses (mais sans aller jusqu’à la parachutale). Enfin je pouvais aller jsqu’à l’extrème limite du décro. une fois, à allevard (donc avec 1m de poudreuse en dessous les fesses), j’ai fais une repose au sommet et les copains (steph …) ont halluciné de voir qu’il me restait 6 caissons d’ouverts, les autres était tirés par les stab décrochés.

Tout ça pour dire: les basses vitesses … ça dépend des ailes (pour mon expérience, je dirais t’as quasiment 1 chance sur 2 d’avoir une aile qui en tolère pas) … et si ton aile accepte, il faut s’entrainer dans une environnement adapté (1m de poudreuse ça va bien :pouce: ) et surtout faut être ultra dynamique sur les commandes, prêt à réagir à la moindre info de ton aile (c’est pour ça que j’aime pas du tout les posés avec de grands coups de freins dynamiques qu’on voit parfois)

En revanche, pour ce qui est de poser très court dans des endroits pourris et exigus … je dirais que la basse vitesse n’est pas forcément la solution. Avec la bonanza, je me suis véritablement posé dans les endroits les plus merdiques possibles. En revanche, une bonne approche mérite beaucoup de travail, beaucoup d’analyse et d’anticipation.

Bonjour et merci,

Je retiens donc (je m’en doutais un peu) que cette manœuvre n’est pas anodine, que dans certaines circonstances elle peut avantageusement remplacée par une finale aux oreilles.
Il n’en reste pas moins que j’ai quand même envie de connaitre mieux ma Faïal, et que sans chercher le décro :affraid: je voudrai savoir jusqu’où il est possible de descendre les mains sans problème.
Chez Nervures ils disent:" la Faïal offre aussi un comportement sain aux basses vitesses" .
Ça me titille, et en même temps, j’aime pas trop me faire brasser… Quand à la poudreuse pour les essais en sécurité, elle manque un peu en ce moment!!! :lol:

Attention tout de même, une approche aux oreilles n’est pas anodine non plus, voire carrément déconseillée s’il y a du gradient. Or, comme le gradient on le découvre généralement une fois qu’on est dedans, mieux vaut par précaution s’abstenir de faire des approches aux oreilles sauf si on sait exactement ce qu’on fait.

Que risque-t-on avec les oreilles ? Tout bonnement un décrochage.
Les oreilles créent une trainée importante, ce qui réduit effectivement la finesse de l’aile mais en même temps augmente l’angle d’incidence. Or, contrairement à une opinion naïve, le décrochage n’est pas dû au manque de vitesse mais à un angle d’incidence trop élevé, qui fait décrocher les filets d’air en extrados, et provoque un effondrement de la portance.

Pour éloigner le risque de décrochage lorsqu’on fait les oreilles, il fait utiliser l’accélérateur, ce qui réduit l’angle d’incidence.

Ensuite, attention au gros coup de pompe pour rouvrir les oreilles. C’est là qu’on peut provoquer un décro s’il est trop long ou donné au mauvais moment.

D’un point de vue aérodynamique, pour réduire la finesse d’un parapente sans jouer avec des incidences dangereuses, mieux vaut en théorie ajouter de la trainée au niveau du pilote plutôt qu’au niveau de l’aile. C’est pourquoi on en vient sur les ailes de compétition actuelles à utiliser un drag-chute (petit parachute largué par le pilote) pour faciliter les descentes rapides.

Pour revenir à tes interrogations, vas y mollo, et parles en à un moniteur qui pourra t’éviter de te lancer dans des expérimentations hasardeuses.

A mon sens, le pumping (d’ailleurs très utilisé en vol et ski) reste la très bonne solution pour atterrir dans de l’exigu. Mais c’est une manoeuvre qui demande pas mal de pratique pour être efficace.
a+
arnaud

mode :prof: on
1- En complément des infos de Marcus et pour une bonne visualisation des choses, l’angle d’incidence comme tous les angles est formé par deux droites : Le plan de l’aile et la trajectoire.

  • En faisant les oreilles, tu ouvres l’angle en inclinant ta trajectoire vers le bas, il est donc plus ouvert. En tirant le bord de fuite avec tes commandes de frein pour les ré-ouvrir tu accentues momentanément l’importance de cet angle d’où les précautions à prendre.
  • En accélérant tu rends ton profil piqueur ce qui réduit l’angle en abaissant le plan de l’aile. La combinaison des deux est donc intéressante en respectant la chronologie.
    2-Petite indication sur la présence de gradient ou non :
    pas de vent: pas de gradient, vent faible à modéré: forte probabilité d’en avoir, vent fort: gradient assuré (question BP 6 points)
    mode :prof: off
    Le pumping avec une CHILI 2 (jet-flap) c’est carrément extraordinaire pour reposer au déco. :coucou:

C’est aussi la meilleure manière de se casser des vertèbres !

Jouer avec les basses vitesses près du sol dans une aérologie mouvementée sous le vent des obstacles est une très mauvaise idée. Autant en hiver ou sur une repose au sommet alimenté c’est simple et efficace, autant c’est dangereux en air turbulent et en présence de gradient.

Se poser dans un terrain merdique résulte souvent d’une décision trop tardive. Anticipez et choisissez un meilleur terrain quitte à marcher pour rejoindre la bagnole sur vos deux jambes et pas dans le matelas coquille !

Sur qu’il vaut mieux marcher un peu parce qu’Une coquille :affraid: "C’est trop injuste "

:+1: 

Moi qui ai pratiqué régulièrement “le pumping” en bord de mer, j’ en reviens.
ben, ouais ! Quand si je suis capable de descendre les bras comme un saguoin je peux aussi y aller progressivement.
Surtout que lorsqu’on m’ a fait comprendre que “pomper” équivalait à aller chercher la parachutale et en ressortir tout en décrochant les filet d’air par moment… si tu as besoin de ressortir alors que les filet d’air son tout bordel, irrémédiablement l’aile va chercher de la vitesse. Et comment ? :mrgreen:
Je me rend compte avec recule quele “pumping” je le fesai pour gagner du temps mais maintenant je trouve sympa d’ atterrir en mode ascenseur vers le bas et si l’air est turbulent je contibu à sentir la masse d’air. Important non ?

je pense qu’il va sans dire qu’une approche a faible vitesse, quelle qu’elle soit va souvent de paire avec un vent faible ou inexistant, car on s’en doute bien plus le vent est important plus il nous contre et moins on est obligé de casser sa vitesse. cqfd

ensuite de la même façon que l’on est pas forcément obligé de jouer avec la limite du décrochage, il n’est pas forcément obligatoire de faire d’ambler des grosses oreilles, de petites oreilles accélérées avec un effet de wing marche aussi bien que des grosses oreilles maintenues en ligne droite.

comme toutes les manœuvres en parapente, la préférence pour les oreilles ou autres techniques de basses vitesses ou de descente rapide provient d’une adéquation entre le niveau du pilote, la voile, l’expérience de celui ci sous celle-ci, les conditions aérologique et topographique,…

dans tous les cas il n’est que trop conseillé de tester progressivement ces différentes méthodes en conditions calme pour se faire tant une idée qu’une expérience.
sur un forum chacun va s’exprimer en fonction de ses habitudes, et il n’y aura toujours qu’une seule certitude, c’est qu’a part pour des pratiques suicidaires a la régis types gonflage par 60km/h accroché a une corde, il n’y a aucune technique qui aura l’accord inconditionnel de la part de l’ensemble des intervenants

Et encore, je suis même pas certain de complètement cautionner le gonflage par 60 km/h accroché à une corde. :canape:

Bonjour,

merci pour vos réponses qui pointent les risques éventuels des basses vitesses, proposent des alternatives comme faire les oreilles plus ou moins grandes, avec des wings… est évoquée aussi l’anticipation de l’atterro, l’opportunité de prendre conseil avec un moniteur…

Je retiens particulièrement ce que dit Stephb24, en effet, il ne s’agit pas pour moi de faire des figures qui ne sont pas dans le passeport FFVL :koi: mais juste de savoir ce que me dit ma voile quand je descend les commandes un peu plus bas que d’habitude.
L’autre question que j’avais posée était aux basses vitesses la pente de descente est-elle vraiment plus marquée? vous me direz: “regarde la polaire de ta voile” mais je dois avouer être victime d’une allergie monstre à la chose matheuse… et les graphiques sont inclus dans cette affection :bang:

j’entendais par la que la quasi totalité avais le même avis négatif pour ce genre de pratique, quoi que vu qu’il y en a encore pour “se” poser la question on peut se le demander.

Je t’ai répondu : àmha, la base pour savoir poser dans du terrain exigu, c’est savoir construire (déconstruire/reconstruire = adapter) une approche du dit terrain. ça commence par trouver le bon terrain et la trajectoire d’approche stratégique qui et permettra de louvoyer entre les obstacles sans te mettre dans les rouleaux des autres obstacles.

La SEULE fois où les basses vitesses m’ont réellement permis de me poser, c’est sur un terrain de jeu pour gamin (avec des tobogans etc …) et le dit terrain était entourés d’immeubles de 3 étages… et encore, aujourd’hui je pense que je pourrais choisir une autre attaque pour me poser sans les basses vitesses (mais faudrait que je revois le terrain pour être sur)

a mon sens, si tu cherche plutôt du taux de chute par vent quasi inexistant fait plutôt les oreilles.
si par contre tu cherche une faible vitesse horizontale associé a une faible vitesse verticale avec au minimum une petite bise, là il est plus sure de gérer aux freins “basses vitesses”
dans tous les cas, comme le dit piwaille, si tu a une place suffisante pour une approche classique “pts, pt8, ptu,…” privilégie toujours l’approche classique.

Des infos qui peuvent être intéressantes :

Le 21 mai avait lieu à Talloires une compète intitulée Red Bull Elements : aviron puis course à pied puis parapente puis VTT, en relais, avec des équipes de 4 spécialistes.
J’étais au déco de Planfait pour assurer la régulation du 2ème vol, l’atterro étant une barge de 5m x 4m dans le port de Talloires.
La moitié des pilotes avaient des Awak 18, pas mal des Ultralite 19 ou des Gin Yéti. J’ai vu aussi quelques Huapi et même des voiles standard pesant un âne mort.

Beaucoup se sont mis aux grandes oreilles en sortie de déco, accélérateur à fond. Le meilleur a pris une autre option : accéléré à fond bras hauts (pas loin de 60km/h), puis parachutale aux B et réouverture au dernier moment pour poser en douceur sur la barge. C’est un moniteur qui fait les SIV.
Plus tard, avec la brise, l’atterro s’est retrouvé sous le vent, avec une aérologie bien moisie et pas mal de concurrents ont pris un bain, même des tout bons.
Les basses vitesses, cela se travaille en SIV parce que c’est casse-gueule. :affraid:
Une voile rapide et précise, avec une bonne ressource, me semble plus sûre qu’une voile lambda pilotée au ralenti qui peut partir chiffon en croisant le sillage d’un papillon asthmatique. La vitesse est un facteur de sécurité, indispensable pour éviter les pièges du gradient.
Rappelons-nous le vol AF447 : de multiples fautes de pilotage (sans doute liées à la panique des pilotes dans un gros cunimb) ont mis l’avion dans une longue parachutale, aggravée par une dégueulante énorme, avec une incidence aberrante et Vz > Vx.
Pour voler il faut de la vitesse et quand on ne vole plus, on tombe.

En parapente, quitte à faire un vrac il vaut mieux se mettre aux arbres, c’est là que le risque de se casser est le moins grave.

Salut et fraternité.

Encore merci pour vos réponses,

Bien sûr, toujours privilégier les approches classique dès que possible, et même faire que ce le soit à chaque fois…

Mais voila, des fois… http://www.parapentiste.info/forum/recits/vos-atterrissages-les-plus-rockn-roll-dans-le-bon-sens-du-terme-t19001.0.html :mrgreen:

En tout cas, je vais faire appel à une école pour voir ça de plus près!

A+