Bonjour,
ce matin nouvelle session de gonflage; je profite que l’aérologie ne soit pas encore installée pour travailler mes départs en dos voile et comme je préfère travailler le qualitatif que le quantitatif à chaque déco je reprends toute la séquence du début à la fin c.a.d mise en corolle de la voile, démêlage des suspentes, installation dans la sellette et check de pré-déco. D’une part ça me permet de défaire mes cuissardes pour remonter la pente (je déteste sentir la planchette me taper derrière les genoux à chaque pas, et comme de toute façon je dois poser ma sellette pour reprendre la séquence dès le début…) et d’autre part je suis obligé d’automatiser ma routine de pré-décollage, je suppose que ça doit correspondre à mon petit penchant méticuleux voire un peu obsessionnel, à moins que ce ne soit qu’une réminiscence des mon activité planeur il y a 30 ans de ça, activité où la check liste de déco était le prélude à tout vol, et puis j’ai lu et vu en vidéos trop de gags qui auraient pu être évités si ces énergumènes avaient fait un peu attention, hors de question que ça m’arrive!!
Bref je réalise 4 ou 5 déco en dos voile en me faisant plaisir et la chaleur commençant à bien chauffer les hauteurs la brise commence à rentrer dans l’axe de la pente et je passe aux gonflages en face voile et je dois avouer que ce matin je me fais vraiment plaisir à ce petit jeu, je vais commencer à croire que je deviens bon et en plus je gagne du temps car je n’ai plus à déposer et remettre la sellette à chaque fois puisque je balance ma voile en boule comme les pros :clown:
A un moment donné je sens la petite brise bien régulière j’en profite pour monter ma voile en contrôlant sa vitesse de montée, petite tempo, je me retourne et … vas-y le chicken cours en chargeant ta ventrale… c’est bizarre ma voile ne me renvoie pas la sensation habituelle, oh ce n’est que trois fois rien mais ce n’est pas exactement ce que je ressens d’habitude; bon je ne vais pas descendre toute la pente comme ça (après il faut la remonter à pied n’est-ce pas) alors les mains aux fesses, un petit demi-tour et j’affale mon chiffon.
Zut je sens que j’ai une suspente qui a du se prendre dans la sellette entre les cuisses et je baisse la tête pour la dégager … et là je me rends compte que mes 2 cuissardes sont détachées :affraid:
Vite je me repasse le film dans la tête pour essayer de voir à quel moment j’ai fait cette connerie mais franchement je ne vois pas; je suis furax contre moi-même car OK ce n’est pas bien grave vu le contexte mais si j’avais fait la même boulette sur un déco??
Je pense que je vais réfléchir à renforcer ma pré-vol…
Bons vols à tous
ça n'arrive qu'aux autres???
Ca m’est déjà arrivé aussi, heureusement pour moi c’était sur pente école également !
Tout pareil: voile au sol, je pars pour un dos voile, je commence à courir mais les sensations sont différentes des autres vols, il manque un truc et je sens la ventrale me tirer vers le haut plus que d’habitude… Après 3-4m je comprend ce qui se passe, j’enfonce les freins, essaie d’arrêter ma course, glisse et me vautre au sol. Le mono comprends pas ce qui m’a pris de stopper alors que la voile paraissait saine et qui me demande ce que je fout. Quand je lui ai dit que j’avais oublié de remettre les cuissardes, il s’est bien foutu de ma gueule… Puis m’a dit plusieurs choses:
- primo: bon reflexe d’arrêter un déco dès qu’on est pas à l’aise ou qu’on sens qqch d’inhabituel.
- secondo: c’est un des motifs d’accident mortel les plus fréquent (et encore plus en delta), donc c’est pas juste un “petit” oubli. Ca m’a calmé direct…
- tertio: la tournée générale du soir à l’auberge était pour moi… Mine de rien, ça permet de pas oublier ^^
Ben! j’étais tout seul alors pour la tournée générale ça va pas me ruiner … mais l’apéro va être bon quand même :bu:
Ca m’est arrivé aussi ainsi qu’à trois personnes de mon entourage parapentesque très proche ou moins proche… (dont un à qui c’est rrivé 2 fois de se reboucler en vol)
A garder en tête avant chaque déco!
Le sujet a été maintes et maintes fois débattu sur le forum. Il n’existe pas de solution miracle à part la vigilance pour soi et pour les autres…

Je ne suis pas sûr que de payer la tournée générale soit une bonne solution pour ne plus oublier.
J’ai perdu une copine à cause de ça et pourtant après ça j’ai qd même failli décoller 2 fois pas attaché. Mais c’était il y a bien longtemps et je me suis imposé une méthode perso pour tenter d’éviter ça au maximum.
En matière d’anti oubli il n’y a pas de solution miracle apportée par le matos sauf systèmes de sangles à enfiler sans boucles (comme la Kolibri je crois. A confirmer).
Ma méthode : “le signe de croix” systématiquement juste avant de prendre les avants pour gonfler. C’est devenu non pas le dernier geste de ma prévole mais mon premier geste de décollage Je ne suis pas croyant mais pour le coup c’est bien pratique : une touchette sur chaque point de fermeture, cuissardes et ventrale dans un geste devenu quasi religieux et systématique me permettais de ne pas oublier ce contrôle vitale. Mon dernier oubli date de 97 et depuis ça ne c’est plus jamais reproduit. Un vrai miracle pour une tête en l’air comme moi 
Je pense qu’il est important d’essayer d’intégrer sa petite méthode personnelle pour que ce contrôle devienne un réflexe systématique avant chaque gonflage même en pente école. J’ajouterais surtout en pente école : c’est en pente qu’on est censé travailler pour acquérir les automatismes de pilotage. Ce contrôle en fait partie, et il est vitale. Et pi même en pente on peut voler assez haut pour que ça finisse mal en cas de pépin.
Depuis que j’ai un cocon c’est moins évident. Le système d’ancrage est caché par le cocon et sur ma sellette il n’y a que 2 points de verrouillage. Dieu m’pardonne, je ne signe plus avant de décoller :ange:
La forza est d’ailleurs assez bien conçue à ce niveau. La fermeture du cocon est un peu usine à gaz mais on est obligé de passer une petite boucle dans un œillet et cette petite boucle est attachée à la ventrale. Comme c’est sur la ventrale que se trouve le système d’attache de la sellette, si on n’est pas attaché la ventrale pendouille et le cocon est impossible à fermer. Et pourtant je continue à avoir au moins un geste (tirer fermement sur la ventrale une fois que tout est en place, sellette fermée et gants enfilés, juste avant de me retourner pour gonfler)
J’imagine que de nombreuses sellettes offrent des systèmes plus ou moins bien conçus mais ça fait pas tout.
L’oubli de s’attacher est un truc stupide mais totalement humain, je pense que personne n’est à l’abri.
quel type de boucles car cela m est arrivé aussi avec ma fusion malgré les boucles rectangulaires a l ancienne, les boucles ont été remplacées trop grandes. ( 2 fois en solo et une foi mon passager )
mon check up etait ok mais j ai aussi senti une baisse de pression dans la cuisse ou cela s’était détaché .
pas de truc miracle
Pour le moment, je m’en souviens encore ! Comme c’est arrivé en stage perf’, je pense que c’est plus ludique de nous faire retenir cela comme ça plutôt qu’un speech moralisateur aussitôt entendu, aussitôt oublié (que les monos nous ont quand même fait le soir même, autour desdites pintes).
Depuis, effectivement je me suis forcé à faire une bonne prévol systématique, même sur pente école. Plus d’oubli pour le moment. Et la sellette que je me suis achetée depuis (Sup’Air EVO XC3) a un système qui fait qu’on ferme les cuissardes et la ventrale en même temps (les 2 cuissardes sont reliées ensemble et forment le “milieu” de l’attache de la ventrale), du coup ca aide aussi à ne plus oublier. Mais oui, le signe de croix (moi je compte jusqu’à 5 en touchant mes points de vérifs un par un: 1 & 2 pour les cuissardes, 3 pour la ventrale, 4 pour la sangle au niveau de la poitrine/des épaules, 5 pour le casque)
Non ca n’arrive pas qu’aux autres…
Certaines de mes sellettes sont équipées d’une sangle rouge cousue qui sécurise une des boucles de cuissarde…
Inconvénient très léger, il faut enfiler cette cuissarde et après fermer la boucle ( du coup impossible de fermer cette boucle si tu n’a pas enfiler la cuissarde.)
Avantage, une fois que tu as la sellette sur le dos, même si tu déboucles tu as toujours cette sécurité.
C’est surement pas infaillible mais c’est ce que j’ai trouvé de mieux et de plus simple comme sécurité.
Je confirme. Sur beaucoup de sellettes légères, il y a souvent au moins une sangle de cuissardes sans boucle, qu’il faut enfiler. dommage que ce soit uniquement pour ce type de sellettes, ça éviterait sûrement cet incident récurrent qui s’est souvent transformé en accident fatal.
La grosse erreur c’est de vouloir se détacher pour remonter la pente école. À partir du moment où j’ai les deux bretelles de ma sellette sur les épaules les sangles sont bouclées. Si je dois me détacher, alors je met la sellette que sur une épaule comme on porte un sac à dos en ville.
Soit tu fais une routine complète, donc tu sors complètement de la sellette, soit tu restes toujours attaché.
l’inconvénient de vouloir travailler l’anti oublie des cuissardes sur des gonflages en pente école vient a mon sens du fait que l’on entre dans une logique de répétition automatique, et parfois de vitesse, seulement automatisme et vitesse sont incompatible avec sécurité.
pour moi, que ce soit pour moi ou mon passager biplace, je commence toujours par la cuissarde coté sangle anti oubli, puis je clippe l’anti oublie sur son coté, puis deuxième cuissarde et deuxième moitié de la ventrale, les instruments viennent en dernier.
le truc est de ne faire l’étape suivante que quand tu peut t’assurer que la précédente est correctement faite.
l’autre truc est de prendre son temps, les gros pépins que j’ai vu en vol libre ont toujours été le fait de personnes trop pressés courant après le temps ou l’hypothétique créneau ultime de la journée.
enfin quand je prépare mon aile je me met dans une bulle et si je suis interrompu avant la fin je recommence le cycle de mes vérifications avant de poursuivre.
de même, j’ai pour habitude quand je quitte ma sellette de refermer mes boucles de cuissarde, ce qui fait que je ne peut pas fermer ma ventrale sans que ma boucle anti oubli tire fortement sur ma planchette.
String sans boucle…
En fait tous les systèmes sont bons à prendre dès lors qu’on se les approprie, en racontant ce qui m’était arrivé hier matin je voulais juste souligner que même quand on a une procédure qui tient la route et qu’on l’a automatisé (ce que je pensais être mon cas) il faut effectivement rentrer dans sa bulle et “réciter” son process à chaque fois pour éviter que des paramètres externes (euphorie de réussir sa gestuelle, précipitation momentanée parce que la bouffée attendue est là, etc…) viennent perturber la pré-vol.
Je pense que même en étant quelqu’un de (très?) méthodique et sécuritaire je me suis laissé griser par tous ces essais réussis et je n’ai pas assez fait attention à cette nécessité de s’isoler mentalement pour réciter ma check de prévol, je vais y être encore plus vigilant à l’avenir car j’ai vraiment pris conscience que le sketch pouvait arriver très vite.
Bons vols à tous et volez safe.
-Toutes les procédures sont bonnes. Le problème c’est lorsqu’on n’applique pas la procédure ou bien de manière incomplète. Donc nul système, hormis les sellettes à enfiler, ne viendra sauver le pilote de lui-même.
-Comme cela a été signalé, on ne remonte jamais une pente sellette débouclée sur le dos. Si on doit ouvrir ne serait-ce qu’une seule boucle, alors on ouvre tout et on sort de la sellette complètement. Cette procédure devrait être systématiquement enseignée dès l’initiation en pente-école. Là, une fois de plus le problème arrivera lorsque le pilote n’appliquera pas la procédure.
-Je vous encourage à lire et relire ce fil : http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/le-survivant-t11861.0.html
-Enfin, lorsque ça arrive, on méditera sur cette réflexion de Didier Favre, le vagabond des airs :
“Oublier de s’accrocher n’est pas un accident de vol. C’est l’aboutissement d’un désaccord profond, d’une désunion de l’esprit et de l’acte.”
http://www.augredelair.fr/wp-content/uploads/2015/01/didier_favre_Vagabond_des_Airs.pdf
Ça m’est arrivé une (demi) fois : déco sauvage improvisé dans des conditions compliquées (vent, rochers, arbustes, compliqué de se déplacer). Cette complication a du jouer un rôle car ça m’accaparait mon attention. Le gonflage se passe bien mais et une fois en l’air je me rend compte d’un truc bizarre que j’identifie rapidement : une de mes cuissardes n’est pas attachée ! La bonne nouvelle c’est que la Kuik2 vole très bien avec une seule cuissarde. En luttant un peu j’ai pu attacher l’autre en vol. Pour info, sur la Kuik2 il n’y a que 2 points à attacher (“en V”).
Après le vol, en essayant de me rejouer la scène pour comprendre où était l’erreur, je fini par me souvenir : j’accroche la cuissarde gauche et au moment d’accrocher la droite je me rend compte que ma sangle d’élévateurs passe dans la bretelle. Je règle le problème, vérifie que les les élévateurs sont dans le bon sens (ça met un peu de temps car le déco est affreux, la voile est +/- en boule) ET J’OUBLIE DE TERMINER MA SEQUENCE !!
Depuis je me force à attacher les cuissardes dès que j’ai les bretelles sur les épaules et je me force à ne rien faire d’autre pendant que je m’attache à la sellette (soit je termine la séquence, soit je me détache).

mais à la lecture de certains retour d’experience, on mesure le chemin à parcourir pour sortir du bon-vieux-style-adjudant-chef une vraie pédagogie !!
:fume:
(c est clairement pas dans les plus fréquents, mais bon on va pas ergoter)
la question c’est pourquoi attendre cet “incident” pour sensibiliser au problème … ?
vous n’avez pas visionné les video secu lors des parties “theoriques” du stage ?
http://www.youtube.com/watch?v=2bdZJeWiTos
tu pourrais développer ce que tu entends par là ?
est ce que tu as creuser pedant ta formation ou de ton coté les sujets par exemples évoqués là :
http://www.parapentiste.info/forum/autres-discussions/la-foire-aux-idees-secu-t45308.0.html;msg569872
ou là :
http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/mental-pilote-attitude-t33818.0.html
http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/manuel-facteurs-humains-pour-le-vol-libre-t24162.0.html
en tout cas merci pour avoir initier ce retour d’experience 
Bonjour 9h4get,
Quand je dis “penser être très méthodique et sécuritaire” je crois que tous les process un peu réfléchis sont bons dès qu’on se les approprie et qu’on arrive à en executer toute la séquence de manière automatisée; quand je faisais du planeur il existait à l’époque (mais je pense que ce doit toujours être le cas aujourd’hui) la fameuse séquence C.R.I.S qui devait être effectuée avant chaque décollage, et personnellement mon instructeur me la faisait effectuer à voix haute dès qu’on volait en double. D’autre part à côté du planeur j’ai longtemps pratiqué la plongée avec bouteilles d’air comprimé et là aussi on m’avait appris à ne jamais négliger le côté sécuritaire au point que au début de chaque plongée on consacrait 5’ à s’entraîner à gérer tout type d’incident et c’était une bonne chose car j’ai vécu personnellement quelques incidents de plongée (panne de détendeur, joint de masque qui fuit et le masque se remplit d’eau alors que tu es à 30 m de fond, début de malaise sous l’eau,etc…) et grâce à cet entraînement qui au début nous paraissait une perte de temps ces incidents ont été gérés correctement et n’ont pas dégénéré en accidents…
Donc en abordant l’activité parapente j’avais aussi regarder ce qui semblait être important quand à la sécurité et jusqu’ici je pensais réellement être arrivé à minimiser de manière correcte le facteur risque … jusqu’à samedi matin et là je me suis rendu compte que c’était probablement le facteur humain (euphorie de bien réussir l’entraînement que je m’étais programmé) qui m’avait “aidé” à me déconcentrer sur ma séquence de prégonflage et je n’ai plus qu’à en tirer les correctifs qui s’imposent.
Bonne journée
xavier
Salut Xolivie 
Content que cela te soit arrivé sur la pente école plutôt que sur sur un déco avec la bouffe thermique qui te fait prendre quelques mètres. Cette mésaventure te servira à chaque fois que tu feras ta prévol. Trouve ta routine et n’en change plus quelles que soient les conditions extérieures (seul ou plein de monde, brise faible ou vent invitant à se mettre en l’air très vite…). Ca peut arriver, donc fais en sorte que cela ne t’arrive plus en contrôlant à deux moments, le dernier étant face à la voile prêt à décoller (au grand dam de ce qui attendent… non je rigole, si tu déplaces avec la voile en bouchon, tu sentiras tout de suite si quelque chose n’est pas attaché). Bref bons vols safe et plaisir à toi … :ppte:
[…] À partir du moment où j’ai les deux bretelles de ma sellette sur les épaules les sangles sont bouclées. […]
Exactement pareil !
Les récits d’oublis d’accrochage sont suffisamment récurrents pour que je ne me tolère aucune flexibilité sur ce point : si je mets la sellette sur les épaules, je m’attache tout de suite ; si je me dés-attache, j’enlève complètement la sellette. Point barre.
Il faut ajouter que j’ai une sellette avec 2 points d’attache (en V de chez kortel), ce qui facilite la tâche de s’attacher comme de se dés-attacher (donc on n’hésite moins à s’attacher).
Derob
Merci pour les différents témoignages.
À lire aussi, celui de Jérôme Goarin dans vol passion de mars 2017.
Pilote chevronné et impliqué dans les actions de sécurité, la même mésaventure lui est arrivé et il s’en sort d’un fil.
Personnellement, dans ma courte expérience, je n’ai eu à déplorer que des tours de frein, 3 ou 4 fois, mais c’est 4 fois de trop.
Il me semble qu’il y a un ou deux facteurs communs à tous ces “incidents”. Soit une prévol interrompue, soit un déco raté et un redémarrage trop hâtif.
C’est donc bien d’en être conscient et de toujours prendre son temps.