Ca sert a quoi L1 ?

Bonjour,

Un ami s’est fait très mal après un déco raté: Fracture L1.
Le toubib lui a cassé le moral en lui disant “pour vous: c’est fini le parapente !”.
Je trouve cela assez extrémiste et surtout démoralisant pour quelqu’un qui vient de subir un choc.

Je ne voudrais pas m’avancer, mais qu’est ce qui fait que cet “handicap”, l’empêcherait de voler, pas plus que de faire du vélo, du ski, de la bagnole, etc…
Bien sûr, il faut d’abord passer le cap psychologique de re-voler, et de se re-mettre en situation d’avoir potentiellement le même incident… Mais, pour avoir suivi le même parcours, je ne me pose pas la question.

Alors, techniquement ? Y a t’il des blessés L1 -statistiquement pas mal- pour nous éclairer sur ce sujet ?

Même si le toubib a raison
il mérite un coup de pied dans les couilles

comme ton pote ne peut certainement pas exécuter la manœuvre :mrgreen:
si tu le croise dans le couloir …

dis lui que c’est de la part du LCDV

[quote]Même si le toubib a raison
il mérite un coup de pied dans les couilles
[/quote]
:mdr: :mdr: :mdr: :mdr: :mdr:

faut voir… le plupart des médecins pensent que les posés en parapente se font à -15m/s, alors forcément ils ne sont pas très chaud pour que des gars qui ont des arthrodèses chirurgicales du rachis, à fortiori sur des vertèbres qui sont à un niveau où il y a la moelle épinière derrière, se remettent en l’air… faut les emmener en biplace pour leur faire piger :mrgreen: (personnellement je me suis fait une fracture de l’astragale, petit os chiatique de la cheville, en moto… mon kiné me cassait les pieds-un comble- pour le parapente, je lui ai fait faire un baptême de 2 heures : balade au plaf, triangle de 20km, descente en acro et posé sur la pointe des pieds : il ne m’a plus déconseillé de revoler :mrgreen: )

Je me suis fait une fracture de L1 cet été (cf “décro tout seul”). Dans mon cas, j’ai eu de la chance, fracture tassement, pas besoin d’opérer, j’ai porté un corset jusqu’à mi-octobre et maintenant je revole, recommence l’escalade,…
J’ai perdu 1/2cm et, effectivement, le chirurgien m’a dit qu’un nouveau choc “intense” sur la colonne ne serait pas de bonne augure, on voit bien que ma vertèbre a une drôle de forme!

Bon courage pour ton pote

Niko

Les risques de la fracture L1 avec recul du mur postérieur (le corps fracturé de la vertèbre va appuyer et comprimer la moëlle épinière) au pire: fauteuil roulant avec minimum sonde urinaire et ceinture abdominale, voire corset, à vie. Paralysie des 2 jambes, des sphincters, du bassin et du bas des abdo, et pour les mecs plus moyen de bander… Y’en a qui s’en sortent avec rien qu’une belle balafre dans le dos (dûe à l’intervention chirurgicale), d’autres qui se font la totale, et entre les deux tu as toute la panoplie: troubles moteurs ou sensitifs plus ou moins étendus, importants et handicapants, idem pour les troubles sphinctériens.
En bref, la roulette russe avec de gros risques. Pas glop!

Je suis infirmier en Neurochir. Pour les fractures de corps vertébral, en général à Nancy ça donne:
- Corset: 3 à 6 mois, pas de sport pendant un an. A voir suivant la fracture, le chirurgien, et le sport en question.
- Ostéosynthèse: si tu n’as pas de déficit neurologique, dans les 9 mois à un an d’arrêt de sport, à moduler suivant la fracture, le montage d’ostéosynthèse fait, la douleur, le chirurgien, le sport en question (pour certains sports c’est râpé à vie…)
si tu as des séquelles, alors là, patience!!! La rééduc’ est souvent longue, et les médecins très prudents…

Ne crois-tu pas que tu éxagère un tantinet?

oui certainement, quoique …
Tu trouve très intelligent d’annoncer d’entrée ce constat ?
même si il a raison, ce n’est certainement pas très judicieux pour le moral de l’accidenté de lui casser sa passion
Il y a d’autre choses à faire et à dire que cette assertion brutale, lui donner l’envie de se battre pour guérir, manifester plus d’empathie

le blessé s’en rendra compte par lui même, petit à petit,
De toute façon, dans ce cas de figure tu ne pense pas à revoler en premier, tu dois déjà être bien content si tu arrive à remarcher et à bander.

J’ai souvent repéré une certaine satisfaction des non-volant quand il nous arrive un accident même anodin
comme si ça les confortaient dans leurs certitudes que nous sommes des kamikazes
comme si il pensaient “je vous l’avais bien dis”

Une info en passant,

Les chirurgiens sont toujours prudents et ils savent bien que leurs interventions ne sont pas toujours parfaites, alors ils brossent aux blessés un tableau très sombre quand le blessé est au fond du trou, quitte à ensuite ouvrir un peu quand il récupère, tout en restant très prudents. C’est un “traitement psychologique” de la dépression post-traumatique qui permet au blessé de retrouver un moral d’enfer chaque fois qu’un progrès se manifeste.
On peut ne pas être d’accord.
Personnellement je ne traite pas ainsi les gens qui souffrent. je leur dis en gros : “pour le moment tout est sombre, vous souffrez mais vous êtes en vie. C’est arrivé à d’autres avant vous, souvent bien pire. Soignez-vous le mieux possible en évitant de gamberger, ce qui serait mauvais pour le moral, il sera bien temps de penser à ce qui redeviendra possible quand vous irez mieux”.

Tout le monde n’a pas le fantastique moral de Barry Sheene après ses deux terribles accidents de Daytona et de Silverstone :
http://www.youtube.com/watch?v=eZuLmgT0Feg

Après son accident de Silverstone en 82, Barry était resté 7h sur le billard. Un mois et demi plus tard, il était à nouveau en course en 500, plein de ferraille, poussé au départ en fond de grille par un mécanicien. Aucun médecin n’aurait parié un penny là-dessus.
C’était UN GRAND !

Un grimpeur du RSCM, Nano Vic, avait été happé dans un tour d’usine par une patte de poignet de son bleu. Il avait fait plusieurs tours dans la machine avant qu’elle ne s’arrêtât (admirez le subjonctif, gngngn). Bilan : il était en miettes mais vivant. Plus de 80 fractures, des mois d’hôpital, une quantité pas possible d’opérations, un an et demi de rééducation. Il avait repris l’escalade et retrouvé son niveau antérieur.
Aucun médecin n’aurait parié un kopeck là-dessus.

Ugh !

Note :
[i]C’est ma L5 qui a déconné dans les années 85-93 : elle était tassée et et le disque L5-S1 était naze. Sanction : monstrueuse sciatique avec paralysie totale de la jambe droite, 3 semaines sous morphine en attendant une opération, très risquée. J’avais 45ans et j’ai pris le risque.
Selon le chirurgien - le meilleur spécialiste de Paris - il fallait renoncer définitivement au ski, à l’escalade et à la moto.
Séquelles 15 ans après : perte de 10% de tonus jambe droite et du contrôle du pied, impossibilité définitive de marcher en talons aiguilles sur les trottoirs en dévers, impossibilité psychologique de sauter donc plus d’escalade à Bleau et descentes tranquilles sur les sentiers (800m/h seulement, avant c’était le double). Les vertèbres L5 et S1 sont soudées, c’est le disque L4-L5 qui encaisse les chocs et il n’est pas dimensionné pour ça, j’y pense à chaque mouvement.
J’ai repris le ski et la moto deux ans après OP.

Après ma fracture d’ostéoporose du genou en 2007, en 7 morceaux, le chirurgien du CHR d’Annecy m’a dit, avec beaucoup de ménagements, qu’il fallait oublier le parapente, le ski etc…
J’en ai bavé mais j’ai pu voler à nouveau en 2008, quand il y avait du vent (sinon il fallait courir) et skier en 2009. Je ne vous raconte pas mes atterrissages “sac de charbon” de 2008 sur un pied (pour protéger le genou appareillé) et l’airbag de la sellette (toujours les soucis de colonne vertébrale).[/i]

:grat:

[quote]Posté par: Paragliding old bag
Citer ce message
Une info en passant,

Les chirurgiens sont toujours prudents et ils savent bien que leurs interventions ne sont pas toujours parfaites, alors ils brossent aux blessés un tableau très sombre quand le blessé est au fond du trou, quitte à ensuite ouvrir un peu quand il récupère, tout en restant très prudents. C’est un “traitement psychologique” de la dépression post-traumatique qui permet au blessé de retrouver un moral d’enfer chaque fois qu’un progrès se manifeste.
On peut ne pas être d’accord.
Personnellement je ne traite pas ainsi les gens qui souffrent. je leur dis en gros : “pour le moment tout est sombre, vous souffrez mais vous êtes en vie. C’est arrivé à d’autres avant vous, souvent bien pire. Soignez-vous le mieux possible en évitant de gamberger, ce qui serait mauvais pour le moral, il sera bien temps de penser à ce qui redeviendra possible quand vous irez mieux”.

Tout le monde n’a pas le fantastique moral de Barry Sheene après ses deux terribles accidents de Daytona et de Silverstone :
<a href=“http://www.youtube.com/v/eZuLmgT0Feg&rel=1” target="_blank">http://www.youtube.com/v/eZuLmgT0Feg&rel=1</a>

Après son accident de Silverstone en 82, Barry était resté 7h sur le billard. Un mois et demi plus tard, il était à nouveau en course en 500, plein de ferraille, poussé au départ en fond de grille par un mécanicien. Aucun médecin n’aurait parié un penny là-dessus.
C’était UN GRAND !

Un grimpeur du RSCM, Nano Vic, avait été happé dans un tour d’usine par une patte de poignet de son bleu. Il avait fait plusieurs tours dans la machine avant qu’elle ne s’arrêtât (admirez le subjonctif, gngngn). Bilan : il était en miettes mais vivant. Plus de 80 fractures, des mois d’hôpital, une quantité pas possible d’opérations, un an et demi de rééducation. Il avait repris l’escalade et retrouvé son niveau antérieur.
Aucun médecin n’aurait parié un kopeck là-dessus.

Ugh !

Note :
C’est ma L5 qui a déconné dans les années 85-93 : elle était tassée et et le disque L5-S1 était naze. Sanction : monstrueuse sciatique avec paralysie totale de la jambe droite, 3 semaines sous morphine en attendant une opération, très risquée. J’avais 45ans et j’ai pris le risque.
Selon le chirurgien - le meilleur spécialiste de Paris - il fallait renoncer définitivement au ski, à l’escalade et à la moto.
Séquelles 15 ans après : perte de 10% de tonus jambe droite et du contrôle du pied, impossibilité définitive de marcher en talons aiguilles sur les trottoirs en dévers, impossibilité psychologique de sauter donc plus d’escalade à Bleau et descentes tranquilles sur les sentiers (800m/h seulement, avant c’était le double). Les vertèbres L5 et S1 sont soudées, c’est le disque L4-L5 qui encaisse les chocs et il n’est pas dimensionné pour ça, j’y pense à chaque mouvement.
J’ai repris le ski et la moto deux ans après OP.

Après ma fracture d’ostéoporose du genou en 2007, en 7 morceaux, le chirurgien du CHR d’Annecy m’a dit, avec beaucoup de ménagements, qu’il fallait oublier le parapente, le ski etc…
J’en ai bavé mais j’ai pu voler à nouveau en 2008, quand il y avait du vent (sinon il fallait courir) et skier en 2009. Je ne vous raconte pas mes atterrissages “sac de charbon” de 2008 sur un pied (pour protéger le genou appareillé) et l’airbag de la sellette (toujours les soucis de colonne vertébrale).
[/quote]
là ça devient lourd de tout ramener à toi par des chemins de traverses!!! :grat:

Je suis assez d’accord avec toi. C’est juste le coup de pied dans les couilles que je trouve un peu excessif. Mais j’imagine que c’était une image, que tu ne vas pas préconiser à qui que ce soit de le faire vraiment.

Là, je vais écrire sur un sujet que je connais, c’est un peu mon métier :
Pour ce qui est de la fracture L1. Il y a pour simplifier 2 cas de figure.
Soit il y a lésion neurologiques et là, le parapente risque d’être un problème. Mais au pire du pire, certain paraplégiques volent en fauteuil. Et si le pote de Gresivol en est là, le parapente devrait être actuellement le cadet de ses soucis.
Soit il n’y a pas de lésion neurologique et là, comme ça, il n’y a aucune raison d’affirmer aujourd’hui que s’en est fini du parapente.

Par expérience, je dirais 2 choses.
D’abord un médecin peut être un très bon médecin et ne pas connaître tous les sports et leurs contraintes. Il est possible que le médecin dont il est question ne connaisse rien au parapente et se soit exprimé un peu vite.
Et pour finir, il est souvent reproché aux médecins de mal s’y prendre pour annoncer une catastrophe. Ce que j’appelle une catastrophe, c’est le décès d’un enfant, la nécessité d’amputer un membre, des lésion neurologiques graves clouant le patient sur un fauteuil définitivement… En fait, il n’existe aucune méthode efficace et indolore pour expliquer à une maman que sa fille de 8 ans mourra dans quelques heures. Et là, dans le cas dont nous parlons, l’éventualité de devoir renoncer au parapente n’est pas une catastrophe.

salut
Je suis parapentiste, motard, ex-skieur (exil en pays sans neige) de rando et pentes raides, traumatisé des chevilles, genoux, épaules, “hernidiscalien stable” c’est-à-dire habitué à avoir mal (sans sciatique) et, en plus je suis…toubib (Aie! le coup de pied dans les c…) La Brune a décrit un tableau qui me semble cohérent et honnête.
On ne peut pas affirmer, à priori, que quelqu’un ne revolera pas, ne skiera plus, ne fera plus de moto, dans les suites immédiates d’un trauma ; il faut laisser passer du temps, pour cicatriser physiquement et (parfois) psychologiquement. Après, tout est affaire de caractère, de tolérance à la douleur, de motivation, de force mentale…Nous connaissons tous dans nos milieux sportifs respectifs des individus “des z’inconscients” qui ont repris l’activité à la suite d’un accident, et ce, malgré les avis négatifs du “corps médical”. Pour leur plus grand plaisir!
C’est pas parce qu’on attrape une chtouille qu’on renonce au sexe ! :mrgreen: ROTFL

Je suis un blessé de la L1 voir radio de ma fracture sur le fil consacré à mon accident… tout y est y compris photos des radios… 2 opérations, 8 vis, deux broches…j’ai repris le saut d’obstacle à cheval et le vol d’ici qques jours…
J’ai eut la chance d’être opéré par un grand spécialiste de cette fracture spécifique et dans le privé… par contre avec un moins bon les conséquence d’une fracture de la L1 sont les suivantes… bossu de façon important… fin des fonctions de flexions de la colonne, sondage urinaire à vie, impuissance, douleurs graves et irréversibles de la ligne anus-scrotum-gland (vagin pour les femmes)… voilà ce que mon chirurgiens m’avait annoncé en cas d’échec de l’opération… mais heureusement tout est ok… par contre la L1 n’est pas génératrice de paralysie des membres inférieurs…

il en a pour 1 à 3 ans à avoir mal… bon courage :expressionless:

T’es sur d’avoir tout compris?
Bien sur, une lésion de la moelle épinière en L1 provoquerait des disfonctionnement (troubles moteurs et sensitifs) aux étages inférieurs donc des troubles aux membres inférieurs.

Selon mon neurochir le paire de nerfs sensitifs et moteurs des membres inférieurs quittent la colonne au niveau de le vertèbre d’au dessus. La L1 étant le siège de la “queue de cheval” correspondant aux sphincters et a l’entrejambe si j’ai bien compris.

Oulala, merci pour toutes ces pistes de réflexion.

Mon ami va mieux et s’est dressé sur ses pattes arrières aujourd’hui. Son moral et sa détermination à revoler -plus tard- s’en est élevé d’autant…

Hum!

L1 est la 1ère et la plus hautes dans la colonne des 5 vertèbres lombaires. La sciatique traditionnelle sévère avec déficit neurologique est dûe à une hernie discale entre la 4ème et la 5ème lombaire (soit 4 étages plus bas que L1) et donne un tableau clinique avec troubles sensitifs et moteurs de l’arrière de la jambe et des releveurs du pied.

Si tu n’as plus de trajet nerveux moteur en dessous de L1, comment peut-on se retrouver handicapé moteur par une hernie L4-L5???

D’accord avec ton médecin, les racines nerveuses sortantes au niveau L1 innervent la zone périnéale, et ce sont souvent les premières touchées lors d’une fracture à ce niveau. Malheureusement pour les gens sur qui ça tombe, une fracture L1 avec recul important du mur postérieur ça bloque tout ce qui est à hauteur du bassin et en dessous…

La sciatique touche un nerf isolé qui suit la colonne par l’extérieur… Pas la moelle… Bon ceci dit il suffit de chercher sur le web des ressources sur tout ca non?

Aie aie gaffe à ce genre de truc…
Chez nous le bigboss neuro est dans le public, quasi une référence, qui a entre autre retapé Alphan…

Ce n’est pas une affaire de public/privé mais de personne, comme souvent…

a perpignan le neuro chirurgien au top qui est dans le public,a sauvé une copine d’une mort assuré par l’interne qui voulait la debranché aprés uen rupture d’anevrisme, elle est en vie a sa tete et a quelques sequelle, mais il a fait des miracle, vraiment.