"Cash Investigation" consacrée aux pesticides et leurs dangers pour la santé

Un documentaire fait beaucoup de bruit en ce moment.
Le sujet n’est pas tout neuf puisque ça fait 50 ans que des lanceurs d’alertes en parlent.
Mais en France il faut attendre que les média main-stream se prononcent pour que la population se sente concernée.

Ce documentaire de Cash Investigation parle de la concentration des pesticide dans nos assiettes, dans l’air, autour des écoles, dans l’eau potable et les nappe phréatique, mais aussi que l’on trouve encore de grandes quantités persistantes d’éléments chimiques interdit a la vente depuis 15 ans.
On y voit pourquoi les scientifiques pensent que ces produits chimiques sont responsable de l’augmentation des cas d’autisme et de malformations a la naissance.

A voir absolument.

Visible sur FranceTV : http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cash-investigation-du-mardi-2-fevrier-2016_1286821.html
Ou sur youtube
http://www.youtube.com/watch?v=bOSVKfmFusg

“On y voit pourquoi les scientifiques pensent”… on y voit pourquoi DES “scientifiques” pensent. Et on ne demande pas à des vrais scientifiques de “penser” ou “croire”, mais d’élaborer des hypothèses positivement testables et de les démontrer.

(attention, je ne dis pas que tous les poisons sont bienvenus dans notre environnement, juste qu’il y a d’un côté des gens qui font du beurre en détruisant l’environnement, mais également de l’autre côté des gens qui font du beurre en jouant sur nos peurs).

Les scientifiques :
Endocrine Society (17.000 chercheurs independants), Federation internationale des gynecologues (7000 cliniciens) au quel tu ajoute le rapport de l’INSEAMNA qui est la reference de la recherche francaise sur le sujet et qui a passe au crible plus de 100 etude sur les liens entre la sante et les pesticide.

La tu ne sais meme pas de quoi tu parle et tu viens me contredire. Alors j’ai pas une expression ecrite impecable, mea culpa.
Regarde le docu, et tu commentera apres, ok ? A moins que tu prefere relever mes fautes d’orthographe pour t’amuser…

Quelle agressivité !
Je te cite:

[quote] La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter - Aldous Huxley
[/quote]

Ne joue pas la sensiblerie STP. J’ai un language direct, ne te deplaise, et je ne fais que dire des verites.

Maintenant si on pouvais arreter cette polemique sterile, je serais ravis de discuter avec toi sur le sujet du docu que je propose ici, alors pour la 3em fois je t’invite a le regarder avant de commenter.

Parfois, c’est fait volontairement, parfois c’est lié à l’ignorance, on flingue le messager plutôt que d’attaquer le contenu du message.
Oui certains se font parfois du beurre avec nos peurs, mais y-a-t-il ici des éléments qui vont dans ce sens? Ou est-ce encore du niveau de ceux qui nient le rôle de l’Homme dans le réchauffement climatique?

En tout cas Elise Lucet elle a plus de couilles que tous les journalistes masculins de la télé réunis… Faudrait qu’elle se mette à faire de l’interview politique… Ça aurait une autre gueule que les interview carpette à la Pujadas…

:mdr: a déjà donné http://www.lexpress.fr/actualite/medias/video-rachida-dati-a-elise-lucet-ma-pauvre-fille-quand-je-vois-votre-carriere-pathetique_1712553.html
Et il y en a bien d’autres depuis que ses émissions existent et à chaque fois c’est :mdr:

Cash Investigation sur les dangers des pesticides : le point de vue de Marie-Lys Bibeyran
http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux/2016/02/07/cash-investigation-le-point-de-vue-de-marie-lys-bibeyran.html

[quote]« Je pense que pour des téléspectateurs qui en sont au stade de l’interrogation sur la dangerosité des pesticides, ce documentaire est un véritable électrochoc.

« Pour ma part ce qui m’a le plus interpellée ce sont les chiffres. Un enfant vivant en Gironde a 20% de risque supplémentaire de développer une leucémie par rapport à un autre département en France ! C’est ahurissant ! Une femme enceinte vivant à proximité d’une zone agricole sur laquelle des pesticides sont appliqués à 3 fois plus de risque d’avoir un enfant autiste. Qu’est-ce qui est fait pour remédier à cet état de fait ?!
[/quote]

                                Bonjour ,

En tant qu’agriculteur et utilisateur de produits phytosanitaires , j’ai été aussi inquiété par ce documentaire.
Pour résumer, plusieurs problèmes apparaissent qu’ils faut régler très rapidement notamment autour des zones à fort épandages : Vignobles , Vergers et Zone maraîchères.Pour les zones céréalières la réglementation en vigueur très restrictive et le contexte économique défavorable obligent les agriculteurs à optimiser l’application de ces produits.Toutefois pour ces derniers qui sont les premiers en danger c’est à eux de faire attention à leur propre santé ( Accident de Paul François ,l’agriculteur qui a gagné contre Monsanto) en respectant les procédures d’utilisations.
Pour les zones à fort épandage il convient de protéger les zones habitées et pourquoi pas créer des zones d’agricultures biologiques en périphérie des habitations(comme l’a fait Paul François)…Vaste programme !

Les produits les plus dangereux ne sont plus utilisés en agriculture en France ;toutefois certains font exceptions dans l’environnement humain comme par exemple le puissant insecticide organochloré lindane encore utilisé en pharmaceutique pour traiter les poux sur nos chers enfants et les tiques sur nos animaux !C’est pourquoi je reproche à Elise Lucet de ne pas avoir abordé le problème de l’utilisation exagérée des médicaments en France qui pour moi est aussi inquiétant que l’impact de la pétrochimie en agriculture.

Stéphane Le Foll veut orienter l’agriculture vers un système plus raisonnable et respectueux de l’environnement.Le plan éco phyto 2 avec une baisse de 20% des phyto d’ici 5 ans est ambitieux , et la finalité en 2025 à - 50 % parait utopique.En tant qu’agriculteur je pense que l’idée d’utiliser moins de pesticides est bonne à condition que cela ne remette pas en cause la compétitivité de nos entreprises vis à vis de nos voisins européens qui profitent déjà d’un règlement durci en France .Ainsi la filière pomme de terre en France est menacée de disparaître à cause du retrait récent de l’insecticide qui permettait de lutter efficacement contre les doryphores .Les français sont-ils prêts à acheter des pommes de terre “minées” , des pommes tachées , des cerises avec des vers…Ayant fréquenté de nombreuses années les marchés locaux , je peux vous dire que NON !Dans le documentaire de cash investigation ce problème a été abordé également mais sans conclusion…

Sur ma petite ferme je cultive différemment depuis 3 ans avec une approche plus durable en introduisant l’agriculture de conservation : ce nouveau système de culture est basé sur trois principes:
-le non-retournement des sols.
-l’allongement des rotations.
-l’implantation de couverts entre chaque culture.
L’objectif est d’avoir un système durable économiquement et écologiquement.Je suis sur la bonne voie mais ce système révolutionne l’approche sécurisante de l’agriculture conventionnelle : je supprime certains problèmes pour en trouver d’autres ( limaces , rongeurs).Mes collègues m’observent et me jugent certainement…Mais avec ce changement de pratique je me suis réconcilié avec mon métier d’agriculteur et je n’exploite plus mes champs je les CULTIVE.

Voilà mon point de vue et mes pratiques.

:pouce:

c’est effectivement pas un pb nouveau.
heureusement qu’on oublie vite, ca permet de refaire le buzz régulièrement :init:
http://www.parapentiste.info/forum/videos/vous-etes-de-bonne-humeur-t7415.20.html

Est-ce que, comme l’affirme les biodynamistes, l’approche durable s’améliore sur un sol donné année après année ?
Est-ce que les problèmes qui apparaissent chaque année se résolvent l’année suivante ? (exemple : l’apparition des pucerons qui précède l’arrivée des coccinelles)
Ou penses tu que au vu de l’état des choses nous somme condamnés à utiliser les phyto ?
Quels seraient les conditions pour réussir une transition totale vers une agriculture non chimique, considérant les conditions de compétition internationales actuelles ?

Salut randoum,

Je suis aussi exploitant agricole en bio, mais pas en production de grandes cultures, je suis essentiellement pépiniériste plantes aromatiques pour une prod d’env 7 a 800 000 plants/an et quelques cultres à côté mais petites surfaces pas plus de 10ha au total.
Il existe incontestablement des méthodes dites durables pour améliorer le sol.
Les problèmes qui apparaissent une année n’ont pas de raison particulière de ne pas se reproduire l’année suivante, en revanche, en fonction de nombreux paramètres, les problèmes peuvent être différents d’une année sur l’autre.
Je ne suis pas certain, qu’en dehors de ses convictions personnelles, un agriculteur pourra apporter une réponse fiable quant à la dernière question que tu poses. Il y a déjà eu des rapports indiquant qu’il serait possible d’effectuer une transition vers l’agriculture bio tout en répondant à la demande, mais malheureusement notre ami willow nous a quitté et lui aurait certainement trouvé les liens.

Par contre gloire du matin, je suis surpris que ce soit élise lucet qui t’ai permis une certaine prise de conscience. Nous avons tous eu une formation phyto obligatoire, et dans notre cas on ne pouvait pas être plus claire : c’était flippant et je ne suis pas mécontent de mes choix de production bio.

Justement, est-ce que certaines formation phyto sont, comme l’avance le documenaires, des moyens pour les industriels d’influencer les méthodes des agriculteurs en leur faisant croire que la phyto est incontournable ? Moi ça semble tout a fait plausible.

Quand a l’amélioration du sol, c’est effectivement ce que j’entends de partout (hors agriculture chimique bien sûr) : il faut arrêter de nourrir la plante, pour pouvoir nourrir le sol qui lui a son tour fournira la nourriture à la plante.

les biodynamistes ont une approche très dogmatique ; je pense à Mr et Mme Bourguignon les plus connus (reportage sur la France 2 à 13h15 le 31/01/16).
Pour les pucerons, les coccinelles arrivent toujours après la colonisation! Je crois plus à l’effet de “contournement” pour lutter contre les ravageurs.Par exemple, je sème mes colzas avec des plantes compagnes qui perturbent les insectes ravageurs notamment la grosse altise.Cet insecte est un peu perdu dans mes champs très diversifiés floristiquement.
Mon avis sur l’utilisation des phyto est le même que sur l’utilisation des médicaments.Oui nous pouvons nous en passer à condition de ne pas être malade.Mais tôt ou tard la" maladie" arrive.
L’agriculture biologique est uniquement durable en système de polyculture-élevage ,et développée à l’extrême affamerait les populations ; c’est pourquoi je pense qu’elle devrait se développer en zone prioritaire ( zone urbaine ou habitée…école…).
Pour réussir la transition totale vers l’agriculture biologique , il faudrait une enveloppe d’aides conséquente , car si l’offre bio devient supérieure à la demande les prix baisseront et ce type d’agriculture perdra sa rentabilité.C’est la dure loi du marché.

Elise Lucet ne m’as pas permis une certaine prise de conscience.Cela lui ferait trop d’honneurs.Ce qui m’a inquiété dans son reportage c’est les zones ou les traitements intensifs (vignoble , zone arboricole et maraichère) jouent directement sur la santé de la population ( enfants autistes , +20 % leucémie).Ca je ne savais pas;
J’utilise des produits phyto depuis 25 ans et je sais que c’est dangereux depuis 25 ans! Ma démarche est d’en utiliser le moins possible et le mieux possible.Un peu comme si un médecin disait vous prendrez des médicaments qu’en dernier ressort…une révolution !

La formation phyto dont je parle n’a pas été commandité par les lobby industriels. Elle n’est obligatoire que pour ceux qui désirent pouvoir continuer à en acheter. Une modification de la loi va entrer bientôt en vigueur qui ne permettra plus d’accéder à ces produits sans être titulaire de cette formation.
Ce qui tend aussi à montrer que les autorités ne sont pas spécialement inertes face à ce problème. A noter, aussi, que de nombreux produits sont en cours de déclassement ou en voie d’interdiction (en tout cas dans les secteur ppam et maréchage).

La lutte biologique par les auxiliaires de culture (insectes) n’est pas une pratique exclusive à la biodynamie. Nous utilisons cette lutte principalement pour les cultures sous serre dans notre cas. Je connais une pépinière de plants de légumes qui produit 45 millions de plants/an (une industrie en fait) en bio qui utilise ces techniques.
Elles nécessitent un savoir faire particulier et elle n’offre pas une garantie de résultats comme le chimique.
Certains produits insecticides sont autorisés en bio, ils n’en sont pas moins dangereux, ils sont souvent à base de pyrèthre ou de spinozade et sont a large spectre (ça flingue tout ou presque).
Le principe de base de cette culture est de travailler de manière préventive mais lorsque le ravageur est installé, il n’y plus guère de moyens de lutte autre. L’utilisation de ce genre de produit en dernier recours est souvent vécu comme un échec de la part du producteur. D’autant que souvent l’introduction d’un produit contribue à déstabiliser un certain equilibre, ce qui amènera certainement à l’utilisation d’un autre produit ultérieurement.

Concernant le nombre de traitement par culture et par an il existe un indice appelé IFT. Cash investigation dénonce d’ailleurs le manque de transparence pour accéder à ce genre d’info. Un certain nombre d’entre nous prendraient peur si ils connaissaient cet indice sur les pommes ou le raisin par exemple (pouvant aller de 17 à 35 traitements par an).

J’ai lu un message au début de ce fil qui semblait accuser cette émission de vouloir exploiter nos peurs pour se faire du fric. J’aurais été tenté de répondre qu’il y en a d’autres qui de toute évidence font tous ce qu’ils peuvent pour nous laisser dans l’ignorance : garantie absolue de la pérennité de leur fortune.

Oui c’est un des principe de la permaculture : chaque éléments a plusieurs rôles et sont interdépendants : fournir de l’ombre, éloigner les ravageurs, produire …
Mais ça doit demander beaucoup plus de travail à mettre en œuvre.

Certains affirment qu’en permaculture on peut atteindre les mêmes rendements qu’en culture chimique, et qu’après plusieurs années à organiser sa foret comestible le travail nécessaire est quasiment nul.
Ça serait très séduisant, mais semble difficile à croire. Qu’en penses tu ?

Mais n’est-ce pas la situation actuelle en agriculture chimique ? Les coûts de productions et de transport sont bien supérieurs aux prix de vente, et le business possible uniquement grace a de grosse subventions ?

Ok bien compris, merci pour ces précisions.

Quels sont les indices IFT en Bio, en moyenne ?

Justement, je ne pourrais pas te répondre car ces chiffres sont très difficiles à trouver. Ceux que j’ai transmis, je les ai appris pendant ma formation phyto.
Les indices IFT varient en fonction de la culture concernée : un viticulteur bio fera nécessairement plus de traitement soufre et cuivre que la moyenne (note : ce traitement bien que bio a un impact non négligeable en terme de pollution).
Mais je connais des lavandiculteurs qui ne font aucun traitement.

Concernant la permaculture, en dehors de jardins ou de petites surfaces, je ne connais pas d’expérience concluante et rentable menée à grande échelle.