Il y a très longtemps, quand j’étais encore garçon, j’ai eu l’idée burlesque et saugrenue de pousser la porte d’une agence matrimoniale, pour voir, pour occuper une heure à tuer avant un rendez-vous galant avec une dame du minitel.
Pour voir, j’ai vu, mordious ! l’arnaque intégrale, le foutage de gueule, le miroir aux alouettes pour attraper - avec beaucoup de chance - une vieille jument sur le retour inscrite avec sans doute des espoirs naïfs entretenus par ces faisans.
Bref je m’étais bien marrée et j’étais en forme pour mon rendez-vous, qui s’avéra avoir des longues oreilles et aimer les carottes.
Du coup, plutôt que de répondre aux petites annonces du Nouvel Obs, j’en ai passé une. Cela se passait à l’automne 1994 et je n’avais aucun doute quant à ma capacité de séduction, aucun complexe non plus, j’avais mes entrées chez Adam, le meilleur club “échangiste” de Paris, et je n’étais pas en manque de “ça qui est bon” comme dit ma cousine.
Mon annonce : “vous êtes comme moi libre, gaie, très ouverte, sincère, séduisez-moi.”
Je reçus 128 lettres, j’en sélectionnai 40 après avoir éliminé celles qui ne tenaient pas la route et j’entrepris une sacrée séance d’écriture (en vers, comme toujours dans mes courriers galants) pour les remercier, puis cela se passa au téléphone avec les autres.
Bof…
Quelques frasques plus tard, je jetai mon dévolu sur une Rouennaise de mon âge et cela dura 9ans, une sacrée aventure avec à la clé des voyages sympas, d’autres moins, des expos, et sa 8ème rupture définitive fit la bonne.
Ouf…!
J’ai trop traîné sur les sites de dialogues et lu trop d’annonces plus ou moins foireuses pour imaginer qu’il y ait une probabilité d’aboutir supérieure à epsilon. Je considère donc que l’annonce de notre Ch@rogn@rd préféré est une blague destinée à nous faire produire une littérature plaisante.
