Salut,
Pour le pilotage pur, j’ai toujours essayé de me faire des éducatifs pour meubler les vols sur site, d’autant que j’ai la chance d’avoir à proximité un site qui s’y prête assez bien (beaucoup de gaz, un lac, accessible le soir après le boulot). Mais tout seul, ça reste toujours assez soft. Donc je me suis décidé à aller en SIV cette année (aussi parce que je suis passé sous une B+ et que l’énergie développée dans les petits jeux est plus importante et que je me sens moins vaillant pour aller explorer le domaine de vol et ses abords sans encadrement).
Dans mon cas, j’ai eu le même soucis que Triple Seven: SIV au printemps annulé… pas évident à retrouver une date de remplacement finalement fin septembre. Donc je dirais qu’il faut une attitude volontaire pour y aller, et que c’est la faute de personne, c’est comme ça, on n’y peut rien.
J’ai passé le BPC il y a un an pour ne pas avoir à passer l’examen pratique en Suisse, devenu nécessaire depuis mon déménagement*. Donc c’était pas une envie ou un besoin en tant que tel, plutôt un moyen vers quelque chose d’autre, mais ça m’a fait du bien de reprendre la mécavol et la météo/aérologie là où je l’avais laissé il y a longtemps.
Ça m’a remis dans une démarche d’apprentissage et de progression que je ne soupçonnais pas a priori. J’en ai aussi profité pour me fabriquer des exercices au sol: parcours, touch de plume, bord de fenêtre, etc. qui rendent le gonflage beaucoup plus sympa. J’encourage mes potes d’ex club en France à s’y mettre pour ces raisons.
Pour l’accès au cross, j’ai commencé sérieusement avec mon ancien club encadré avec Laurent Broisin. Je trouve qu’il est excellent pour réussir à combiner une bonne journée de vol pour le plaisir en fonction des conditions du jour et un briefing/debriefing (voire des explications en cours de vol) approprié pour qu’il y ait un très gros apport pédagogique, transposable à d’autres situations. J’ai aussi eu la chance de côtoyer un peu Erwan Didriche au Maroc, et j’ai trouvé que c’était à la fois divertissant de profiter du vol et enrichissant parce qu’il y a toujours de la pédagogie cachée au coin du virage. Je me mets aussi à la compet parce que ça me semble une bonne manière de progresser que de baigner au milieu de pilote de bon niveau et que c’est finalement une forme d’exercice assez stimulante intellectuellement.
L’axe de progression majeur que je privilégie est l’analyse aérologique/météorologique, parce qu’il me semble prioritaire de savoir déceler et anticiper les conditions que l’on est susceptible de rencontrer et secondaire de disposer des capacités de pilotage appropriées pour y aller (les deux axes sont importants, hein, mais l’analyse est une prémisse au delà de laquelle il doit être possible de renoncer).
Le soucis, c’est que c’est beaucoup plus long et beaucoup plus difficile de progresser dans le secteur de l’analyse que du pilotage: chaque jour il n’y a que le spectre des conditions du jour, on ne peut pas toujours valider si oui ou non notre analyse était correcte, etc. Alors que tant qu’on a du gaz, on peut répéter une variété d’exercices de pilotage et assez objectivement juger si c’était propre ou cochon, recommencer, changer d’exercice, etc.
Donc je suis finalement assez réaliste à l’idée qu’il va me falloir encore longtemps avant d’être aussi performant dans ce secteur de l’analyse que je le suis en pilotage (pas que je sois un crack en pilotage non plus, mais ce n’est pas là que je pêche) et que tant que cette lacune persiste, il faut garder un peu le pied sur le frein pour de longs cross dans des régions peu connues dans des conditions vivantes qui y sont associées.
Et comme en Suisse il y a une cible sur presque tous les terrains, je vise la cible et je vis chaque atterrissage comme
*brevet suisse obligatoire pour tous les résidents, et il y a dispense de l’examen pratique du brevet de pilote en Suisse uniquement pour les pilotes IPPI 5.