Comment contrer l'effet bagnard ?

http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20172693

Je suis en train de faire mes armes tous les jours et mes gammes avec des petits cross et différents (merci Triple Seven) du côté de Samoëns. Hier vers 15h/ 15h30. En haut de la pointe du Tuet (pointe entre le Criou et la Bourgeoise), je suis en attente d’un pilote en train de faire coucou aux écureuils et qui remonte, un aller-retour et paf, je suis sous le vent du thermique. Descente aux enfers qui aurait pu mal se terminer dans les sapins ou dans deux clairières repérées au milieu des sapins. J’ai essayé d’aller à gauche mais reculé dans le venturi, puis m’appuyer à droite et être protégé du vent et ça a marché. J’avais alors plus de vitesse pour basculer sur la bonne face et remonter. Mais ça a été très chaud, car bien brassé avec deux grosses fermetures et ballotté. Je devais penser à tenir ma voile, aux sapins qui se rapprochaient, à rester aussi accéléré pour ne pas reculer. Ma question est "dès le début quand je vois que je suis sous le vent du thermique, que faire, se barrer loin quitte à ? (regardez la topographie…). Là je me suis senti impuissant pendant de longues minutes qui m’ont paru une éternité.

t’as un barreau, faut t en servir

Bah tu crois que je n’ai pas appuyé dessus dés le début ?

tu etais a fond?

je rajouterai “au bon moment”… mais pour avoir expérimenté à peu près la même chose, j’avoue que c’est pas très rassurant de pousser le barreau quand on se fait tabasser sous le vent du thermos. Pour ma part, plutôt que d’essayer de rentrer de front dans le thermique, je crabe un peu histoire de le contourner et sortir de la dégueulante la plus forte (dans la direction qui offre le plus de dégagement évidemment).
Yzendisekoi les champions dézalpes?

Ben je crois qu’il n’y était pas mais toi si donc tu peux peut-être nous dire, qu’on n’aie pas d’a priori :wink:

Le mieux c’est d’éviter de se mettre dans ce genre de situation, surtout que maintenant tu as compris que ce n’est pas des sornettes.
Bref, rester toujours bien au vent dans le thermique et en avant de la crête!
Mais si coincé, il faut parfois savoir fuir et filer au vent d’une nouvelle crête, c’est mieux de perdre 300m en s’éloignant de la zone turbulente plutôt que de tenter le diable dans une zone malsaine.

Hello,

Difficile à dire comme ça…

Mais à vu de nez en regardant la carte et si comme - je le comprends - le vent vient du sud, je dirais que :

  1. tu remontes le vent à fond de barreau en direction du thermique que tu connais (celui que tu as retrouver très bas) et en collant un peu le relief, l’air y est moins rapide (mais faut garder la bonne marge de sécu, t’es sous-le vent !)
  2. si t’avance pas car il y a trop de vent ce jour là (fallait pas aller sous le vent, t’as merdé !) alors je pari que ça montait à l’est de la combe qui mène à la pointe d’angolon. Elle est expo sud, face au vent et on est au milieu de l’aprèm. Ça veut dire gaz vent arrière ! (sans barreau cette fois) Il y a des champs partout pour poser et une route pour faire du stop. T’es pas perdu…

Après, une fois à la pointe d’angolon, tu remonte l’arrête en direction du sud vers cette combe infâme nommée “creux de chamossière”. C’est la partie difficile du trip, faut basculer du bon coté de l’arrête, par rapport au vent. Une fois à la combe, qui est en face sud et qui est une grosse casse de cailloux, ça doit pomper dur t’es sauvé !

:coucou:

est-ce réellement un effet bagnard :?:
l’effet bagnard c’es être sous le vent du thermique

est-ce que tu n’étais pas (“simplement”) sous le vent de la pointe du Tuet ?
auquel cas, avant d’apprendre à s’en sortir, il faut apprendre à ne pas s’y mettre :wink:
La brise de vallée remonte entre la bourgeoise et le criou. Elle est d’autant plus forte qu’elle récupère toute une partie de la brise de Mieussy -> Samoens et que la valée est très étroite, encaissée, les falaises sont raides.
Alors oui, quand tu arrives sur la face sud du Tuet, ça a des chances de marcher … mais ça a toutes les chances d’être pourri partout à coté (et pas sur que ça marche sur la face sud du Tuet)
Bref … moi je ne me serais peut être pas engagé dans ce fond de trou du c_l sauf à avoir de vrais gros plafs qui me permettent de passer au dessus.

au vent du thermique OK. En avant de la crête, là j’ai plus de mal : qd le thermique décale derrière la crête, tu le suis non ? et là, si tu le perds sous le vent de ce thermique, ben t’es marron …
j’ai joué à ça à Chamrousse il y a qques jours : enroulage sur la crête qui décale de plus en plus puis départ pour la transition et là ça degueuuuuuuullllle (c’est globalement sans risque car il y a la place pour faire le tour par le col au Nord) : http://carnet.parawing.net/carnetdevol/get_kml.php?trace=3962-30-18.kmz

ça ressemble bcp à ce qu’a vécu M@tthieu sauf que je n’ai même pas essayé de forcer le retour sur la crête mais pris tout de suite le parti de contourner

On ne se laisse pas décaler derrière une crête si on n’a pas l’expérience pour comprendre et gérer la situation qui va en découdre au cas où on perd le thermique. Ou alors on le fait avec 2 ou 300m de réserve d’altitude.
On peut contourner le bagnard, mais quand c’est quelqu’un qui a déjà perdu le thermique, on peut légitiment penser qu’il n’a ni l’expérience, ni la maîtrise pour le faire correctement du 1er coup.
Bref, on enroule au vent du thermique, même si c’est dans une partie moins forte que le coeur plus “sous le vent”, cela présente bien moins de risque. Mieux vaut monter doucement avec un risque minimum car le risque est important pour les moins aguerris. Imaginer le pire permet , dasn la grande majorité des cas, de prendre les solutions les plus sages.

à 14h13:20 ce n’est pas un aller retour que je vois mais une branche vent de cul (45km/h) qui fini sous le vent de la pointe du tuet.
Généralement avant un effet bagnard on a un gros vario et pour toi les quelques minutes avant c’est plutôt du zérotage.

je pense donc comme piwaille et :+1: pour les rappels de fabrice

quand j’étais jeune pilote, je me suis pris un (vrai) effet bagnard à la fin du treuillé (à la belle idée).
Je pense que le treuil nous montait à 300-400m.
je me suis posé à coté du treuil sans avoir eu le temps de rien comprendre.

donc si tu dois jouer un (vrai ou faux) effet bagnard, il vaut mieux anticiper beaucoup plus de 300m et avoir un terrain “vachable” sous les pieds.

Ah ouai, vous avez raison, il est sous le sommet de la pointe du Tuet.
Dans ce cas, c’est une grave erreur d’appréciation !

@Piwaille, Plus le vent est fort, plus le bagnard est fort… et en treuil, avec une voile lente, j’imagine de l’époque, le temps est encore + long

Pour en revenir à ce vol, je déconseille aux pilotes peu aguerris en cross, de se foutre dans de telles vallées “fermées”. On peut y trouver des phénomènes assez bizarroïdes.

effectivement, la branche se termine à l’altitude du sommet (voire en dessous) …
Tu espérais quoi en arrivant derrière et sous le sommet ? et pourquoi ne pas avoir bifurqué avant d’arriver derrière le sommet ?

et question subsidiaire : tu brides pas un peu ta voile ? parce que la plupart du temps, sur ta crête, ton GPS enregistre 25 max (parfois 35 mais ça parait exceptionnel)

Pour trouver les bonnes solutions, il faut d’abord poser les vrais problèmes…

Brandi à rectifié l’énoncé et Fabrice donne les solutions. :pouce:

Moral de l’histoire, arrêter de voler sous le vent :stuck_out_tongue: (dsl pas pu m’en empêché :floodstop: )

Merci pour toutes vos réponses instructives, en effet je pense que j’aurais du contourner au lieu de forcer même accéléré et cela dès le début au lieu de m’enfoncer. Je n’étais pas au sommet de la pointe mais juste en-dessous, une pilote arrivait face à moi, j’ai serré le relief pour la laisser passer et puis j’ai tourné à gauche (trop tard semble-t-il donc pourquoi : ne pas prendre sa traînée de suite…) et me suis retrouvé sous le vent du thermique. Je ne sais pas si c’était sous le vent de la pointe, car il me semble que j’ai un peu avancé avant de me heurter à un “mur” et de descendre.
BenHoit : Est-ce que je bride ma voile ; ben disons qu’inconsciemment je la tiens bien, je ne suis pas bras haut de peut de m’en mettre une, alors oui en situation de stress comme celle-ci, je dois en effet freiner…disons que j’ai un peu plus que les 400 grammes. Je m’éduque à la libérer en montée en thermique (juste au contact) mais c’est vrai que j’ai pris de mauvaises habitudes… alors je me force à dire “laisse la voler”.
Fabrice : je ne sentais pas le vent si fort à ce moment-là - pourtant en vallée il l’était, c’est vrai et j’avais bien enroulé au vent, puis je zérotais et là il a falu quelques secondes d’inattention
Brandi : effectivement c’était du zérotage juste sous le sommet.

Ce soir, j’ai dédaigné la pointe du Tuet, et suis allé directement sur la Bourgeoise que j’ai survolée sans avoir à enrouler. Le Criou était un régal de douceur et force !

Le Tuet est et restera une montagne à l’aerologie bizarroïde. Placée au fond d’une vallée fermée avec deux faces alimentées. On y monte souvent sur un thermique en équilibre précaire entre la face au vent et un retour de brise sous le vent.

Selon moi, la seule manière de bien gérer un effet bagnard est de ne pas s’y mettre. Quitte à perdre un peu d’efficacité il faut absolument rester du côté au vent du thermique.

Ps : il paraît qu’il y avait même un mec bizarre à la croix du Criou qui faisait des coucous aux parapentistes. :wink:

Merci Patrick. On apprend tous les jours !