Suite à un accident arrivé à un élève certains se demandent comment on peut tomber dans sa voile (nota: l’élève pratiquait la chute libre et le speed riding, avant son stage parapente).
Bon avant qu’il n’y ait réaction plus ou moins passionné je me permet d’intervenir pour répondre à certaines questions et pondérer/appuyer certains points. Je me situerai plus dans un cadre général que dans le cas de l’ accident.
D’abord le public chuteur/para/speed riding (maintenant) est un public que j’ai personnellement identifié comme “à risque”. Je ne saurai dire si c’est un discours entretenu dans le milieu para, mais ils ont souvent une fausse image de notre activité. J’ai réellement l’impression que l’idée qu’ils se font du parapente c’est: “Un parachute qui descend des montagnes” (ce qui a été vrai à une époque lointaine). Je pense que ce public ne se rend pas forcément compte de la difficulté qu’il y a à piloter un parapente qui s’emballe. Je mets cela en partie aussi sur une “annulation” des risques habituels en parachute. Une des grosses prise de risque en chute c’est la mauvaise ouverture souvent liée à un mauvais pliage (enfin de ce que j’en sais), ce risque étant quasi annulé lors de la préparation du parapente avant le déco. il ne reste plus de gros soucis pour qui n’a pas une réelle “vision” de l’aéronef parapente. J’ai fait ce constat à la suite d’un accident, qui est arrivé à un pote moniteur avec un élève que j’avais eu avant qu’il ne fasse un stage de chute (cet accident c’était heureusement bien terminé), l’élève c’est retrouvé en instabilité spirale (avec une aile DHV 1-2).
Pour les voiles école qui passent sous les pieds en sortie de décro (surement dynamique) ou qui rentrent en instabilité spirale, ou autre… ça confirme ce que je dis depuis longtemps (et en accord avec Piwaille si je me souviens bien), ces voiles comme toutes les voiles se comportent remarquablement bien dans le cadre des tests. Il ne faut surtout pas en tirer des règles de comportements pour toutes les situations possibles et imaginables. Oui une aile école peut avoir une abatée de plus de 45° ou partir en instabilité spirale … bref tout un tas de comportements qui ne sont de toutes manières pas forcément recherchés dans toutes les configurations pendant les tests (d’homologation ou constructeurs). Pour le cas que je connais un peu (cas de l’instabilité spirale), malgré de grosses descentes avec cette même aile je n’ai jamais ressenti ce caractère mais dans le cas de l’accident, l’élève avait envoyé gros (voire très gros) et il a surement trouvé une “faiblesse” dans le comportement de la voile (j’ajoute que le constructeur est très réputé et très sérieux et ne saurait être mis en cause).
Enfin mon avis sur le secours dès les premiers vols: Pourquoi pas ??? Mais dans le cas malheureux d’un pilote qui tombe dans la voile, je ne vois pas bien à quoi il peut servir ? Déjà équiper un élève en me disant que cela résoudra une situation désespéré ne me convient pas. J’ai toujours équipé mes élèves d’un secours pour leur apprendre à le manipuler et à vivre avec, jamais pour qu’ils aient besoin de s’en servir. Je crains honnêtement un peu que l’emport d’un parachute de secours dès les premiers vols n’emmènent certains moniteurs à faire prendre “plus de risques” aux élèves (conditions aérologiques, fréquentation, etc…). Je ne suis donc pas fondamentalement opposé à cette mesure, mon soutien ou non dépendra de l’objectif visé par cette obligation (qui sera en place dès janvier 2008, c’est déjà décidé il me semble).
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