Conditions "fortes" en aile de début

Bonjour
Je vole en iota depuis bientôt 2 ans et ma progression est mise à rude épreuve dans une condition aérologique bien particulière. Lorsque les thermiques sont hachés par un vent de 18-20 km/h. Je coince dans les basses couches et ma technique est confrontée à une barrière pour le moins houleuse. J’arrive à piloter sans fermeture mais le vol n’est au final pas super agréable.

Il se trouve que j’ai encore ma voile école (Alpha 5)mais je ne m’en suis jamais servi dans les conditions dans lesquelles je me lance aujourd’hui avec la iota. Vous allez peut-être me dire que c’est le monde à l’envers mais je me pose la question de savoir si une voile école est “limitée” par ses performances pour affronter des conditions plus difficiles.

Est-ce qu’une voile dite facile est en difficulté là ou une voile un peu plus performante devient plus difficile à gérer ? Est-ce qu’à un moment donné on peut dire que c’est trop fort pour une voile école et que ce n’est volable que par une certaine classe de voile ?
Pour aller plus loin, est-ce qu’un pilote de haut niveau pourrait se sentir en danger en volant avec une voile de début dans les mêmes conditions qu’il/elle se lance avec des machines performante ?

Pour faire une analogie, je viens du monde du ski et je serais bien incapable d’aller où et comment je vais avec des skis de débutant. C’est la même chose en parapente ?

Ah non ! Ce n’est pas du tout la même chose !

Tu ne risques strictement rien à aller dans la castagne avec une voile de débutant.
… Au contraire !

Je ne suis pas sur. Une aile école (je visualise une aile que je peux entrer ma tête dans le bord d’attaque) à une plage de vitesse plus limité. Example mains hautes à 35 km/h au lieu de 40 pour une aile plus normal. Je pense qu’elle peut se révéler plus sensible par rafale de vent arrière.

Pense à quand en enroulant tu fais face au relief. Tu veux avoir de la vitesse pour être manœuvrant et réactif plutôt que lent et endormi.

Peut être tout simplement que tu manques de technique pour piloter une Iota quand les conditions sont fortes ? , (je n’affirme rien mais ça vaut la peine de se poser la question)
moi j’essayerais de reprendre l’alpha pour voir, et si cela se passe bien avec elle dans de telles conditions alors c’est que ta technique est insuffisante pour une iota.

Quant a dire qu’'on ne risque rien dans la baston avec une aile A , c’est évidement faux, une ENA ça peux fermer, partir en auto rotation ou subir une frontale. comme n’importe quel parapente .

Euh… tu ne décris pas le site (montagne, plaine…), mais 18-20km/h de vent et thermiques, je crois que ce n’est super agréable pour personne, quelle que soit l’aile… pas pour moi en tout cas, et surtout pas en montagne!!! :wink:

18 - 20 kms / h dans la plaine c est presque le minimum pour pouvoir voler en site naturel donc cela doit être à la montagne.

Pourquoi vouloir voler quand les conditions ne sont pas agréables pour toi ?

Tu voles pour ton plaisir, au lieu de réfléchir à un choix de voile pour voler en turbulence, tu devrais réfléchir au choix des conditions. Du thermique noyé dans du vent de 20 km/h c’est de toute façon inconfortable.

Bonjour, c’est bien souvent ça l’erreur dans la progression , ne voler que en conditions calmes en aile école, ( normal pour un débutant), puis passer en aile plus exigeante en conditions calmes, puis passer en conditions exigeantes avec une aile exigeante, comme beaucoup trop de pilote tu a sauté une marche, reviens en condition turbulente avec ton Alpha, tu saura rapidement si c’est toi qui ne supporte pas la turbulence ou si c’est du a un manque de niveau pour la Iota

Il existe maintenant quelques ailes qui peuvent être utilisées en “début” et qui soient à la fois “passivement sûres”, très très peu piégeuses, mais pourtant rapides et “pénétrantes”, comme AirCross UFLY-2 (et maintenant UFly-3 d’ailleurs), Nova Ion 4, BGD Epic et Echo, Phi Symphonia (et sûrement quelques autres réussites dans le genre dont je n’aurais pas encore connaissance, dont probablement Skywalk Masala 3 et MacPara Muse 4).

des thermiques dans 20kmh hâché c’est de toute façon difficile à utiliser quelle que soit ton aile.

C’est une réthorique bien connue: pour bien progresser, il faut du matos performant, pas du matériel de “base” ! Un peu comme pour utiliser un ordinateur, lire et écrire ne sert pas à grand chose, il suffit de voir et d’entendre. :canape:

Pour répondre à la question, si je l’ai bien comprise : une iota aura plus de penetration et donc tu permetras plus facilement de rentrer et traverser les thermique en butant moins dans l effet bagnard.
Le secret étant de toujours se placer sur la partie la plus au vent du thermique, et d’élargir vers l avant à chaque tour ou presque (surtout si c’est etroit)

Par contre, la iota sera certes plus efficace mais elle n’en sera pas moins plus exigeante aussi.

Ayant 2 ailes bien différentes, je te donne mon ressenti en conditions difficiles de montagne, vent, thermiques, gestion des reliefs, etc…
La B a 4,6 d’allongement en 19m2, elle est plus vive car suspentage court, plus fragile et fermant plus souvent mais de moindre importance, capable de rouvrir sans intervention, sans départ en rotation. Elle bute facilement si le thermique est fort, il faut souvent la forcer pour ne pas se faire éjecter, évidemment la dégradation du plané est plus importante à l’accélération.
La D a 7 d’allongement en 21m2, tous les mouvements sont plus amortis, les bouts d’ailes vivent en permanence, mais sont bien en place sans fermeture. Par contre si ça ferme, ça part très vite et de façon ample, il faut être sur le coup pour éviter le vrac. Moins facile de mettre en virage mais traverse les mouvements thermiques verticaux sans difficulté, et transition bien meilleure, surtout accéléré et face au vent.
Donc comme on le répète souvent, plus les conditions sont difficiles, plus la décision de ne pas voler s’impose. Une fois en l’air, il reste le pilotage où une voile perfo te laissera moins de sécurité, moins de temps pour faire le bon geste anti-vrac, mais avec une sensation de poutre souvent trompeur.
En dehors de toute performance, les plaisirs ressentis sont différents, mais s’ils sont diminués c’est retour au sol pour éviter les problèmes.

Quant a dire qu’'on ne risque rien dans la baston avec une aile A , c’est évidement faux, une ENA ça peux fermer, partir en auto rotation ou subir une frontale. comme n’importe quel parapente .
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Bien sûr !
Je me suis mal exprimé…
Je voulais dire par là qu’il ne risquait absolument rien à ESSAYER d’aller dans la castagne avec une A (puisqu’il en a une et qu’il hésite à la sortir ???..) plutôt qu’avec une voile perf, en le voyant tergiverser sur cette idée incongrue qu’une voile plus “pointue” permet de mieux s’en sortir quand c’est craignos.

Je vous remercie beaucoup pour vos interventions qui répondent à ma préoccupation.

Je vole dans le Jura suisse. Ce n’est pas la plaine mais le vol est tout de même moins exigeant que la haute montagne, j’ai la chance de pouvoir voler beaucoup car il y a des décos tout autour de chez moi et l’un très favorable orienté NO que je pratique le soir en rentrant de boulot, ceci explique le passage peut-être un peu rapide sur la iota.

Pour les prochains weekends ventilés je vais donc ressortir l’Alpha (du coup je l’ai envoyée en révision) pour progresser techniquement et en tenant compte de vos commentaires.
Par contre la météo de samedi s’annonce thermique mais sans vent ! et ça j’adore :eclaircie:

Merci à tous et bons vols

La journee de samedi s annonce que tu vas avoir tres chaud au deco, et encore plus a l atterro 5min après !
Perso je vais a cham ! Soit je ferai un tas, soit un super vol a 4000m a la fraiche !

Oui faut plutot decoller assez haut samedi, alpes

:+1:
j’aime assez ce résumé plein de bon sens

En passant de alpha à Epsilon, j’ai un peu le même ressentit, je me fais beaucoup plus secouer (ressentit) en epsilon que en alpha, des conditions que je gérais en alpha me paraissent plus chaude en epsilon, pas au point de me prendre la voile sur la gueule ou de stresser mais suffisamment pour que je le remarque. D’ailleurs j’ai resserré un peu la ventrale en changeant de catégorie (Faut dire que j’ai finit par voler ventrale desserrée en alpha), et je me suis retrouvé deux trois fois à dire Ouh-là en epsilon là où en alpha j’aurais à peine remarqué le mouvement (car j’aurais géré).

En mode intello, je vois deux causes

Une B atténue moins la masse d’air qu’une A, et donc du secouage qui allait s’arrêter tout seul avec un pilotage modéré va demander des actions de pilotage un peu plus marquée, et un timing un peu plus précis. L’autre cause est (mais ça c’est moi) J’ai gardé mon alpha très longtemps (car de toute façon le facteur limitant c’est le pilote) c’est une voile que je connaissais sur le bout des suspentes (La Dune c’est un super terrain pour explorer le domaine de vol de la voile, assis par terre, dans 30 de vents, tu envoie la voile devant cherche l’amorce de fermeture, la reprend et ainsi de suite sur tous les axes) là l’epsilon je connais moins ses limites. Je l’ai emmené au lac ça aide à connaître les réactions mais j’ai pas encore passé assez d’heure dessous pour connaitre exactement les limites de ce qu’elle peut accepter. Ça joue un peu dans les performances du pilotage.

et donc surtout ton cerveau enregistre des tonnes d"informations supplémentaires qu’il ne sait pas (encore) interpréter et qu’il classe donc dans la catégorie “bruits” = secouage inutile voire dangereux.
Ce qui est réellement dangereux c’est que parmi ces informations il y a peut être réellement cette qui devrait allumer les voyants rouges … ou pas.
Du coup, effectivement une (bonne) démarche est de se mettre en aérologie plus saine avec la B de façon à recommencer à apprendre tout ce qu’elle te dit et quand tu as trop de “secouage” aller se poser par sécurité (et parce que l’objectif c’est de se faire plaisir).

je l’ai déjà dit par ailleurs, si l’aérologie (thermiques, cisaillements…) est prévue d’être très forte, je ne pense pas que sortir la A soit une démarche adaptée. Je le répète : pour moi, une A est faite pour voler jusqu’à une certaine force d’aérologie après quoi le fait qu’elle amortisse (trop) la rend [plus] dangereuse [qu’une B maîtrisée]