Contrôle et révision parapente

Bonjour à tous,

Je n’ai pas trouvé dans quelle section mettre ce post. Si un admin est plus inspiré pour le déplacer y a pas de soucis.

Ma question: qu’est-ce qui vous fait dire: “allez cette année je fais faire un contrôle complet de mon aile!” ou plutôt: “bof, cette année un contrôle simple suffira, ou alors un petit calage ou bien…”?
En cas d’incident de vol ou de sensation anormale en vol un contrôle complet me parait évident, mais dans le cas où tout va bien, y a t’il quand même un intérêt pour ne pas passer à côté de quelque chose?
Bonne journée à tous!
:forum:

Le calage, le calage, le calage bordel ! C’est le minimum et l’essentiel.

Dès que vous avez une voile un tant soit peu optimisée pour la performance, faites contrôler le calage chaque année.
Évidemment si vous avez une machine hyper-rustique, suspentée avec des cordages à amarrer les bateaux et qui accepte des tolérances d’engins de travaux publics russes (copyright Sagarmatha), ça peut marcher sans rien faire. Mais en dehors de ça…

Exemple récent sur le stand à la Coupe Icare, passage d’un pilote (très sympa au demeurant) qui se plaint : “Ouin, ma Rook2 elle est lente et elle ne rentre pas dans les thermiques !”

  • Typique d’un mauvais calage, tu as fait contrôler ?
  • Ah bon ? Non. C’est nécessaire ?
  • Elle a combien d’heures ta voile ?
  • Chai pas… Elle a trois ans…
  • Et en trois ans, t’as jamais fait faire un contrôle ou un simple calage ?
  • Ben non…
  • Eh bien alors ton aile elle est cabreuse d’au moins 3cm en différentiel et tes freins ils ont perdu environ 12 cm. Tu fais régler tout ça et c’est reparti.

Il y a trois ans, un pilote avec qui je discute me dit :

  • Ma Mentor 3 est foutue, elle n’avance plus, elle ne gonfle plus.
  • Fais-la réviser avant de dire qu’elle est foutue.
  • Mais elle sort de révision ! Elle a été recalée et pourtant elle ne vole plus…
  • C’est quoi les symptômes, elle est molle ou bien ?
  • Non, elle ne monte plus au gonflage, j’ai pas de vitesse en l’air, je me fais éjecter des thermiques…
  • Et le calage est bon ?
  • Oui.
  • Et les freins ?
  • Quoi les freins ?
  • A la révision, ils t’ont mesuré les freins ?
  • Ben… non.
  • Et toi, tu as regardé en vol.
  • Ben… non.
  • Tu fais un truc simple avant de jeter ton aile : tu rallonges les freins de 15 cm et tu essaie à nouveau.
    Ce qu’il fit et il s’avéra que la Mentor3 volait comme au premier jour ou presque.

Bref, tout ça aussi devrait faire partie du savoir de base.
Le calage, le calage.

Du coup tu préconise d’une manière générale de faire un calage seulement ou un contrôle simple (calage intégré il me semble?)

Si on connaît le matériel et qu’on le suit et qu’on veut économiser, on peut tout éliminer sauf le calage.

Sinon, c’est contrôle complet et puis c’est marre.

Je crois que c’est surtout en France qu’il y a ces histoires de contrôle simple, contrôle complet, promotions diverses sur les contrôles, etc.
Pourtant, un contrôle c’est un contrôle et qu’il ne soit pas complet, c’est un peu n’importe quoi.

J’ai fait pendant 3 ans du contrôle de parapentes (entre autres). C’est une activité qui peut être très chiante à certains moments, surtout sur certains calages où les interventions peuvent être complexes parfois si on veut le faire aux petits oignons.
Eh bien là, je te garantis que le facteur psychologique entre en cause dans le boulot. Ça fait la différence entre le fait de dire “Oui, bon, ça va bien aller là…” et le fait de te dire “Bon, allez, respire un coup, c’est un client qui a payé plein pot un contrôle complet et tu peux pas lui laisser repartir sa voile comme ça…”.

Donc je préconise de faire soit juste un calage, soit un contrôle complet (un contrôle quoi, digne de ce nom).
Et je préconise de ne pas envoyer sa voile dans les diverses foires aux contrôles, genre prix de groupe pour les clubs ou promotion hiver. Et si en plus on peut avoir un contact direct avec l’artisan pour “personnaliser” sa voile auprès de lui, c’est le top.

La fin de ton message ne va pas plaire a tous, mais je partage aussi ce point de vue.
Et j’ajouterai que le mieux est aussi de faire appel a un gars qui ne fait que ça et ne fait pas des pizza entre deux controles.

je me suis fait avoir une fois, j’ai compris.

Et moi je suis toujours fasciné qu’on marche ainsi “à la confiance”, sans aucun brevet, label, charte de qualité, normes, organisme de surveillance permettant de garantir un minimum que l’atelier qui fait nos contrôles soit sérieux.
… mais bon, nous aurions du mal à accepter de payer nos contrôles deux fois plus cher, donc, voilà “quand on veut payer des experts au prix d’une femme de ménage, on a des expertises de femmes de ménage”.

Sans vouloir aucunement offenser les gens sérieux et passionnés qui font ces contrôles, il y en a forcément.

Tout en prenant en compte qu’il y a aussi diverses qualités en travail de ménage et en reconnaissant que tout ce qui est travail manuel devrait dans l’absolu être bien mieux payé que ce qu’il est actuellement. Difficulté et noblesse de ces emplois qui littéralement sortent les autres de la merde.

C’est un peu flippant ce que tu dis. Si je comprends bien, selon l’humeur du jour ton contrôle va être bien fait ou alors si le gars est mal luné on te prends pour une endive et c’est fait à l’arrache?

[quote]Donc je préconise de faire soit juste un calage, soit un contrôle complet (un contrôle quoi, digne de ce nom).
[/quote]
Peux tu expliquer pourquoi selon toi un contrôle simple ne sert à rien?

vient faire un tour dans le solaire et tu vera que tout ces label et qualification a la con en definitive, ils servent a rien …

J’avais deja raconte l’histoire …

Il y a qq annees, j’avais envoye une aile en revision. J’avais fait un noeud qui s’enleve sous tension pour ne pas que le frein droit se promene parce que les fixations par pression etaient mortes.
Je recois le parapente apres la revision, je gonfle, ca repond bien, je decolle … et je me rends compte qu’ils avaient mis un joli neoud plat autour de la poulie de frein des deux cotes. Je ne pouvais piloter que sur la longueur de la sangle qui reliait la poulie aux D.
Au gonflage, j’avait assez de mou mais en l’air ca faisait bizarre (surtout quand j’ai commence a envoyer des wings et ou je commencais a avoir besoin de grand debattement). Evidemment avec la tension des freins, impossible de defaire les noeuds. J’ai pilote et pose comme ca, pas tres fier.

A ma decharge, j’avais envoye la voile avec un noeud (mais un noeuds qui se defait sous tension) et j’aurais du le voir au gonflage ou au deballage. Mais j’ai quand meme ete un peu decu du controle. Depuis cette experience, je fait super attention au deballage des que ma voile a ete touchee par une autre personne que moi (et meme quand c’est moi d’ailleurs).

Pas besoin de sortir de saint sire pour contrôler une voile

Un contrôle de voile, c’est pas un processus dans un univers de machines, c’est un artisan qui procède à une révision.
Je ne sais pas comment on peut imaginer que l’humain et ses processus psychologiques n’interviennent pas dans la qualité du travail. Vous êtes tous des robots ou quoi ?
Par exemple :

C’est possible, mais c’est pas une fatalité. En tous cas, aucun label/process/certification, c’est clairement le potentiel pour la fête du slip et la foire à portnawak.
Le Contrôle Technique Automobile, c’est pas fait par n’importe quel gugusse au coin de la rue.

C’est pour ça que, dans les domaines où c’est réellement important, le processus implique un second niveau de contrôle (soit automatisé, soit un deuxième humain).
Mais bon, c’est que des ficelles et des chiffons, c’est pas comme si on mettait notre vie en jeu dessous, hein.

Par exemple, ça m’arrivait souvent de changer des pressions lors de contrôle. Ou de mettre des pressions, après avis du client, parce que ses aimants s’étaient barrés.
La première fois, faut tout laisser, voir ce qui existe, aller acheter le kit pour fixer les pressions, acheter un petit stock de pressions de la bonne qualité… Si tu fais du contrôle en promo ou du contrôle “simple”, t’as sûrement pas trop envie de t’inscrire dans la démarche…

Ce serait une excellente chose si on pouvait avoir un deuxième niveau de contrôle fait par une deuxième personne, lors de chaque révision. La deuxième personne, faudra la payer aussi, hein, on est bien d’accord ? Aïe !

Je saurais pas dire quel type de controle c’etait. Pas une promo mais apres …

C’est bien ce que je disais au début.
Un niveau intermédiaire, ce serait d’avoir déjà du matériel connu, étalonné (vérifié de temps en temps) et automatisé au maximum. Au prix d’un certain investissement initial et d’un peu d’entretien, ça accélèrerait le processus en diminuant les risques d’erreurs ou d’à-peu-près. On gagnerait en temps de main d’oeuvre et en fiabilité du contrôle.

A l’heure actuelle, je (incompétent notoire) peux bricoler un truc dans mon garage avec du contre-plaqué, des pitons et un télémètre laser achetés chez Leroy-Merlin, recopier à la main les longueurs de suspentes théoriques du constructeur, et prétendre faire du boulot sérieux (en me plaignant que c’est un sacré boulot, fort mal payé). Je ne dis pas qu’il y a beaucoup de contrôleurs qui agissent comme ça, mais comment le savoir?

Ensuite, effectivement, pour parer aux autres types de risques (noeuds sur les freins, suspentes remontées dans le désordre), il faudrait un deuxième humain qui fasse un deuxième et dernier contrôle visuel. Là, évidemment, c’est un coût supplémentaire.

Et toujours, en bout de chaîne, le pilote-client fait une petite session de gonflage avant de voler (et pas uniquement: je gonfle, ça a l’air OK, super je continue et je me jette dans le trou).

Le meilleur des controles serait que les pilotes qui ont developpé les voiles et ceux qui les connaissent tres bien fassent un vol avec notre voile. 8)
en a peine 5 minutes je pense qu’ils seraient a meme de dire si quelque chose ne va pas.

Le DHV fait de la certification d’ateliers de contrôle et il y en a au moins un connu en France qui a fait cette démarche.

Et les ateliers qui font un vol de contrôle après avoir fait la révision, c’est top aussi. Mais ça se paye.