Une réponse pour ceux qui ne voient que la biroute derrière et qui ne connaissent pas le site d’Ager. De l’autre côté, il y a 3 ou 4 biroutes aussi (j’exagère pas!) qui sont toutes dans le bon sens.
Voila par exemple celle qui est juste à côté de moi mais qu’on ne voit pas dans la vidéo:
(je ne trouve pas de photo avec les 4 biroutes, si quelqu’un a ça?)
Bien sûr que si j’avais vu celle dans mon dos j’aurais pas décollé, mais pour reremettre dans le contexte:
-quasi pas de vent météo, tendance nord
-ça oscille entre pas de vent, très léger cul selon les thermiques qui tirent plus ou moins devant et de temps en temps une bouffe franche de face. Tout ça entrecoupé de 2 dusts.
Pour ceux qui pensent que c’est de la roulette russe de décoller dans ces conditions, c’est pourtant des conditions “classiques” sur beaucoup de sites qui sont situés sur un col, quand il y a peu de vent météo et que c’est thermique (Val Louron quand le brise de St Larry hésite à prendre le dessus par exemple, et plein d’autres sites). Il faut essayer d’être en alerte comme dit triple seven et aussi avoir un peu de… chance pour pas s’en choper un!
Quand on sait qu’on est à un endroit à risque (par exemple, crête exposée à brises contradictoires ou à vent météo contraire), il faut avoir la possibilité d’apparition du phénomène en tête et en rechercher les indices dans la zone la plus étendue possible.
Choisir son moment de décollage dans un créneau libre de dusts. Si un ou plusieurs dusts sont déjà passés, ne pas se précipiter, prendre le temps d’une observation approfondie.
Pour ce que je connais, les dusts ne durent qu’un moment aérologique dans la journée. Je n’ai jamais eu l’occasion de voir des dusts se manifester pendant plus d’une heure ; c’est une (ré-)organisation de l’atmosphère qui n’est pas stable.
On laisse passer et on décolle bien après. Vaut mieux ne pas se trouver sur la trajectoire lorsqu’on est en vol près du relief.
Vache !
Merci pour la vidéo ; je regarderai plus attentivement les biroutes au moment du décollage maintenant (et pas que pendant la préparation) plutôt que de me concentrer que sur le vent sur ma nuque.
Même si je n’y connais rien, félicitations pour le pilotage une fois en l’air, ça n’avait pas l’air si simple.
Ah, dernière chose : rappelle moi bien de ne jamais t’acheter ta sellette, même si tu l’as surement nettoyer depuis :lol:
Et sinon sans plaisanter, je dirais qu’un dust a toujours une chance de se former dans une zone de fort cisaillement. Horizontal, vertical, de dos ou de cote…
Personnellement, je ne distingue pas.
C’est juste que lorsque tu as vu des dusts, une fois, deux fois au même endroit, tu sais que c’est une zone à dusts.
Et puis quand tu en as vu plusieurs, tu reconnais ah oui que c’est une crête comme-ci, comme-ça, ou un endroit exposé de telle manière que, bref tu distingues des typologies. Mais ça ne suffit pas, il faut aussi les conditions aérologiques.
Bref, les zones à dusts, c’est comme les coins à cèpes…
Et pas que. Un gros thermique qui tire fort au dessus d’un sommet/d’une Crète peut en créer un comme un siphon le fait dans un évier, ou à plus grande échelle une tornade.
Cherchez pas, des dust yen a partout (c’est surement plus facile à trouver que les cèpes), il y en a même sur la planète Mars. Ils sont dûs à l’élévation d’une masse d’aire, une pompe quoi. Finalement, quand il y en a c’est plutôt bon signe.
J’ai beaucoup volé en plaine de centre Espagne dans les années 90 et 2000… nous étions un groupe du S-O de la France avec deltas et ulm remorqueur pour faire du cross.
Nous avons joué avec les dusts.
Il sont souvent associée à une journée sans vent mto et instabilité thermique parfaite.
Contrairement à ce que je peut lire quelques posts au dessus, à savoir [quote]
Ce genre de phénomène est trop puissant pour être piloté
[/quote]
Le Dust à partir d’une certaine hauteur sol a souvent été une aubaine… Il nous est souvent arrivé en recherche de thermique salvateur de nous précipiter au dessus d’un déclenchement de dust et d’y trouver une ascendance puissante mais homogène…
Dans la mesure ou nous avons toujours pratiqué ce genre de survol avec une bonne marge de gaz (200 ou 300m plus haut que le tourbillon visible au sol) nous n’avons jamais eu de mauvaise surprises.
Je ne suis d’ailleurs pas certain que si chacune de vos ascendances était matérialisée par un contenu poussiéreux, vous auriez encore envie de voler
Ça tourbillonne beaucoup plus que ce qu’on se l’imagine.
Je pense que le phénomène est d’autant plus violent qu’il est proche du sol. D’ailleurs, il est possible d’en observer plusieurs types.
Ceux qui ont une forme de toupies et qui s’élargissent vers le haut. Il sont ultra vifs proche du sol et atténuent quelques dizaines de mètres plus hauts.
Ceux qui montent très hauts en restant très étroits. On les sent bien virulent quelques centaines de mètres au dessus du déclenchement.
Il y a des sites réputés pour les déclenchements de dust. Laragne ou Piedrahita, les jours sans vent mto. Autant dire qu’il ne faut pas trainer attaché à son aile avant de décoller car si on se fait cueillir, c’est hyper dangereux mais passé cet phase de vulnérabilité proche du sol, il y a fort à parier que ces journées ont un très fort potentiel thermique avec des ascendances qui montent bien verticales.
En résumé, proche du sol je les crains grave, avec du gaz sous la quille, je les aime bien, ils sont de bons marqueurs de déclenchement.
Une vidéo de la PWC de Chelan qui reste pour moi la plus spectaculaire des compétitions que j’ai vu. Je me repasse ces films régulièrement quand l’automne se fait trop long !
Dédramatiser et démystifier : tout à fait d’accord.
Sur les sites du Sud-Ouest et d’Espagne (ailleurs je connais moins, je ne peux en parler sauf Saint-André les Alpes qui voit le même phénomène), les dusts sont monnaie courante. Si on ne devait pas voler / décoller au motif qu’il est possible qu’il y en ait, on ne volerait / décollerait jamais dans les journées thermiques !
Même vécu que plumevole : près du sol, méfiance, un dust, ça secoue - on le voit sur la vidéo. Loin du sol (150 ou 200m au-dessus) : même pas peur !
J’ai souvenir d’un peu de parawaiting sur la crête de Cornudère (les initiés connaissent, c’est dans les Pyrénées), à une époque où on y montait plus fréquemment à pied qu’en volant. Ce jour-là, on attendait que la brise se décide pour le côté nord ou le côté sud.
Un pilote plus affamé de vol, et sans doute plus aguerri que nous ne l’étions, décolle côté sud et passe au-dessus du décollage. Il reste un moment au-dessus du déco, gagnant mètre par mètre. Un dust se déclenche franchement sur le déco, nous levons tous les yeux, anxieux de ce qu’il va se passer pour le pilote en l’air. Mais là, rien ! A peine un froissement de l’aile, pas pire qu’une entrée de thermique…
Donc le truc, en fait, c’est éviter de décoller au moment où le dust déclenche et pour cela, seule une observation des conditions peut donner des clés.
Perso, je me précipite rarement sur ma voile quand j’arrive à un déco, je prends le temps de regarder ce qui se passe - d’autant que, les parapentistes, nous ne sommes pas si cons, on a souvent des décos dans des endroits splendides ; je parle des Pyrénées, bien sûr
Et de Val Pelouse ! :lol:
Plumevole et Aime_P, la discussion traitait du déco dans un dust, donc au sol, là où il est le plus puissant, donc mythique et dramatique.
A 200 ou 300m sol, je ne suis pas sûr que l’on puisse encore parler de dust.
Il reste judicieux de remarquer qu’un dust perd son énergie avec l’altitude.
… et tant qu’à démystifier, autant re-rappeler encore et encore que c’est des “tourbillons” (devils) pas juste des “poussières” (dust)
en l’occurrence sur la video de samy on voit pas de poussiere!
Exact.
Le premier dust que j’ai vu était invisible. Aha…!
Invisible car exempt justement de toute poussière (dust, en anglais). Mais matérialisé par 3 voiles à l’intérieur. C’était à Val Louron.
Le premier parapente qui s’est trouvé sur sa trajectoire était plus bas que le décollage, à quelques mètres du sol, il a impacté directement dans la petite pente sud du 700 (mais en tangentant et il s’est relevé aussitôt sans dommage). Le deuxième était environ 30 mètres au-dessus de la crête et il est parti dans des mouvements de voile horribles, avec une trajectoire incontrôlable mais il a bien géré et en quelques secondes c’était terminé, il en est sorti. Le troisième était une centaine de mètres au-dessus et il s’est juste fait brasser.
Bon, c’était il y a 20 ans et depuis, je ne me suis jamais fait piéger.
Faut voir aussi que statistiquement, on est très peu exposé à ce risque (qui ne concerne pas forcément toutes les zones et qui dure un temps limité) ; il vaut cependant mieux l’avoir dans son fonds personnel et ne pas tenir l’évènement pour impossible.
Et en plus d’être mythiques et dramatiques, ils sont sournois!
La plaie ces dust devils sans poussière.
Pas sûr d’être capable de différencier une ascendance forte, turbulente et cisaillée d’un joli tourbillon sans poussière…