Déco osé?

Moi j’avoue humblement que je préfère le voir que le vivre…
https://paragliding.rocktheoutdoor.com/videos-diverses/deco-falaise-parapente-preikestolen-sl7/

Superbes images.

Le Maïdo à la Réunion, c’est un peu pareil (avec même moins d’espace pour la course d’élan).
Quand on y était allés, ça décollait vraiment pas, malgré l’heure très très matinale, le thermique de la muraille ronflait déjà vraiment trop fort; gros risques en sortie de déco, mais de toutes façons le rouleau empêchait de gonfler la voile. Mélange de déception et de lâche soulagement…

Dans les conditions de la vidéo (calmes), c’est quand même très confort. Il y a le temps et la place de gonfler tranquillement et ensuite si besoin de corriger, de rater, d’affaler s’il faut, de recommencer, de courir, etc. C’est l’environnement qui donne l’impression de difficulté. Bouche la vallée et remonte le fond au niveau de la cassure et tu te retrouves juste avec un bout de pente-école en fait.

Comme d’habitude je suis d’accord avec Vincent. C’est un décollage sans difficulté technique, juste un environnement très impressionnant qui change complètement la donne.

Si le pilote n’arrive pas à faire abstraction du vide ce décollage devient potentiellement dangereux.

Les décos de Sangatte ou d’Escalles dans le 62 sont à peu près pareils mais avec un peu moins de dénivelé :smiley:

Mis à part le côté “impressionnant” du déco, ce genre de configuration avec falaise verticale en sortie ne pose pas de problème au niveau aérologique? Parce que là on est vraiment loin de la config idéale décrite dans les manuels…
Je pose la question car je n’ai jamais décollé d’une zone plate avec rupture de pente à 90° mais si ça devait m’arriver je voudrais savoir au niveau de l’aérologie ce à quoi on peut s’attendre.

Cette vidéo illustre bien me semble t-il, la réalité de la nuance existant entre risques réels et risques perçus.

Ce decollage est dangereux de par son environnement, mais beaucoup de déco (tous ?) le sont, mais il ne devient vraiment risqué (comme les autres d’ailleurs) que si on cherche à faire/forcer quelque chose que l’on ne maîtrise pas un minimum.

Ce decollage est surtout, rapport à d’autres, visuellement impressionnant (surtout filmé depuis cette perspective) et du coup j’ose même penser qu’il est moins “risqué” que d’autres car justement le risque est perçu de façon très forte. Le pilote à la technique encore incertaine aura naturellement tendance à un peu plus d’humilité. Alors que sur d’autres, moins impressionnant, un pilote trop juste en technique mais optimiste et surtout, pas impressionné, se dira peut-être “Bof, ce n’est que ça” et il s’élancera sans plus de réflexion.

De même que tous ce qui brille n’est pas de l’or, le vrai risque n’est pas toujours là ou on le voit.

:trinq:

Le relief semble faire une pointe, s’il n’y pas de composante verticale de la brise on peut imaginer que sous le déco l’air s’écoule à droite et gauche du relief et que sur le plateau il soit à peu prêt régulier.

C’est merdique : si il y a une petite alimentation, les écopes de la voile se trouvent au mieux dans une zone déventée, au pire dans un petit rouleau. Il faut donc mettre une vive impulsion pour le début du gonflage (qui va te faire avaler très vite les précieux mètres de réserve avant le trou). L’aile va se montrer feignante au début de la montée puis va accélérer fort d’un coup des qu’elle prend le vent, d’ou la nécessité d’une action ferme sur les freins pour ne pas se faire doubler. Si en plus, elle est montée de biais…
Pour moi, le côté “impressionnant” n’est surtout pas à négliger car c’est le genre d’endroit qui nécessite déjà un minimum de gestuelle maîtrisée et l’apport de stress important peut être à lui tout seul responsable d’une gestuelle bridée et d’une mauvaise décision.

Donc comme ça a été dit, c’est très dépendant de l’aérologie, qui elle dépend des conditions et de l’heure à laquelle le déco se fait. Mais réalisé dans des conditions avec une masse d’air quasi inerte, comme ça semble être le cas ici, la seule difficulté de ce déco est la gestion du relief et du “presque pas le droit à l’erreur”, presque car il y a quand même de la marge pour s’arrêter. D’ailleurs l’histoire ne nous dit pas du tout si le pilote l’a réussi d’un coup ou s’il a testé le gonflage plusieurs fois pour voir comment ça se passait avant de se lancer.

+1
si quelqu’un retrouve les différentes vidéos qui montrent qu’à Vérel il faut bien lacer ses chaussures avant de décoller ça peut aider à démontrer le côté aérologique (en plus Vérel, c’est pas bien plus grand que le Maïdo qui personnellement ne m’a pas impressionné du tout - au contraire je l’ai trouvé très sympa :bisous: )

:+1: oui, grosse grosse tempo rapide parfois nécessaire au bord du trou :smiley:

[Edit] correction des balises

Le site est assez fabuleux, cela me donne envie d’y aller.

A mon avis, ce décollage n’est ni plus osé ni plus dangereux que le décollage nord de l’Aiguille du Midi… le gars peut courir et à l’Aiguille on n’a que 4 pas pour courir, au 5ème on est sur la glace et au 6ème on est en l’air… ou en vrac avec 1200m de dégringolade.
La plupart des décos de paralpinisme sont beaucoup moins confortables que celui-là.

Je conseille aux pilotes impressionnés d’aller décoller à Tête Pelouse dans les Aravis :

http://soyeuse.free.fr/2010/07/12/8878.jpg
-12 juillet 2010

La pelouse est minuscule et Corinne, dont la Dolpo est devant mon Ultralite, décolla dos voile en 3 foulées énergiques. Aucune possibilité de freiner ni de s’arrêter.
Le décollage du Parmelan c’est kif kif, sauf qu’il n’y a quasiment pas de pente et qu’on se jette dans le trou.
Sur ce genre de déco, on est dans la situation des pilotes qui décollaient sans catapultes depuis les porte-avions en 1942 : pistes hyper-courtes et ils n’avaient la portance qu’une fois en l’air, au ras des flots.

J’ai fait pas mal de décos-falaises comme celui qui est montré en vidéo, tous avec l’Ultralite 19, certains avec beaucoup moins de foulées pour avoir la portance et presque tous sans la moindre possibilité de s’arrêter. Et alors ?
Sur la vidéo, le pilote a quitté le sol avant d’être au-dessus du “trou”. C’est un décollage très confortable et le seul paramètre qui puisse poser question est l’aérologie, mais sa voile gonfle si bien que c’est alimenté, bref c’est tout bon.
:trinq:

Genre ça :
http://www.youtube.com/watch?v=YeROSvmz4VI

http://www.youtube.com/watch?v=YeROSvmz4VI

Les jours fumants ça décolle aussi pareil des fois à la moquette de St Hil ou au Gd Ratz.

Sur cette vidéo on dirait qu’il y a surtout beaucoup de vent météo (N).
Mais là où Vérel est vraiment “intéressant” c’est surtout quand il y a beaucoup de thermique! Le mode catapultage à +10 est vraiment sympa.

http://www.facebook.com/mathurin.akgun/videos/10213335350092734/

direct dans le vif du sujet :smiley:

Et si je ne m’abuse, c’est notre ami Pingumotion dans ses oeuvres :wink:

Mamamia, avec un tel changement brutal d’incidence, jamais de souci d’amorce de décro alors que le pilote est au contact en sortie de déco?

L’ambiance au déco est quand même assez impressionnante.
Même si techniquement le décollage n’est peut-être pas difficile, il doit quand même y avoir un certain stress…

Personnellement, n’ayant qu’une technique très moyenne au décollage, je n’aimerais pas ce genre d’ambiance au décollage.
Dans ma vie de pilote je n’ai réalisé qu’un seul véritable décollage falaise.
C’était à l’Aiguille Verte sur un petit replat horizontal avec deux foulées avant de me retrouver au-dessus du couloir Couturier.
Il y avait 5 km/h de face, mais il était certain que l’on ne pouvait pas décoller avant le cassure (avec plus de 1000 m de toboggan glacé dessous ! :grat: ).
Zébulon était là pour m’assister au décollage ; sinon j’aurais été incapable de gérer un tel décollage seul.
Je n’étais pas particulièrement tendu car j’avais une confiance absolue dans son “top départ” (après qu’il ait vérifié l’état de la voile au-dessus de moi).
Je garde un souvenir fabuleux de ce vol, sans doute le plus beau de ma vie de pilote, en tout cas certainement celui dont j’avais le plus rêvé. :pouce:
Mais j’aurais été incapable d’étaler ma voile là-haut dans un endroit pareil si je n’avais pas été assisté…

Marc

:bravo: Chatmalo et Cyrille74

qu’est-ce que c’est bon ce gros catapultage

Pour répondre à FK : oui j’aborde toujours ces conditions avec une extrême attention. Ça passe malgré tout très bien … il y a juste ( #!# ) un grosse interdiction de décoller en sous vitesse.

Tiens du coup ça me fait penser à une autre vidéo à st hil avec des conditions un peu dans le même genre
http://www.youtube.com/watch?v=0oPwyXgICdI