Décollage par vent soutenu

Sur le fil qui parle des voiles « light » des commentaires ont dérivé sur les problèmes de décollage par vent « soutenu » (avec du matériel léger ou non).
Du coup j’ouvre ce nouveau fil en rappelant les messages en question de façon à poursuivre la discussion sur ce fil sans « polluer » le fil sur les voiles légères.

Juste pour compléter mon message : je n’ai pas de ventimètre et je ne suis pas suffisamment précis pour distinguer vraiment 20 ou 25 km/h !
Voici une petite anecdote qui montre que nous ne sommes pas tous égaux en matière de maîtrise du décollage par vent un peu soutenu.

J’étais un jour au décollage du Pic des Mouches avec Guillaume Chatain (nous étions tous les deux seuls là-haut).
Je rappelle que Guillaume est l’un des meilleurs pilotes français ; il a déjà gagné la CFD et il détient le record de distance de la Sainte-Victoire avec un vol depuis le Pic des Mouches (à l’extrémité est de la montagne) jusqu’à Saint-Gervais (quel vol !) !
Le vent était bien orienté de face et établi avec une vitesse moyenne de l’ordre de 20 km/h environ, avec des cycles plus ou moins forts.
Nous nous sommes préparés tous les deux, lui avec sa R11 d’Ozone (les R11 et R12 sont les voiles qui ont précédé les Enzo) qui devait avoir environ 7 d’allongement (?) et moi avec mon Ultralite (et ses 4,54 d’allongement) !
C’était assez rigolo de voir nos deux voiles étalées l’une à côté de l’autre.
Puis nous avons attendu un peu avant de décoller :

  • lui attendait que cela forcisse un peu ;
  • et moi j’attendais un moment où le vent allait baisser !
    Il y a eu un cycle où la convection s’est renforcée (25 km/h bien établis) et Guillaume en a profité pour décoller de façon absolument impeccable (c’était très beau à voir).
    Deux à trois minutes plus tard le vent est tombé à 15 km/h environ, ce qui m’a permis de décoller de façon confortable et sûre.
    Ce jour-là j’ai fait un joli vol en soaring, en local, de plus d’une heure au-dessus des crêtes de la montagne et Guillaume, après avoir pris de suite un gros gain au-dessus du décollage, est allé jusqu’à Grenoble ! :bravo:
    Comme quoi les pratiques et les compétences peuvent être très différentes !
    J’étais très heureux de mon vol comme il a certainement été très heureux du sien…

Marc

Salut Marc
Tout le monde est d’accord pour les qualités de gonflage/ déco des voiles light par vent nul a modéré,moi ce qui m’intéresse c’est les gonflages /déco par vent soutenu, en gros plus de 20kmh alors l’expérience des pilotes utilisant du light dans ces conditions serai très enrichissantes. Ton site fétiche c’est la sainte,moi c’est le Ventoux et il porte bien son nom le bougre avec des sautes d’humeur imprévisibles. Par contre je n’ai jamais volé a la sainte et un vol en ta compagnie me comblerai avant que je ne puisse plus monter mon petit sac sur les décos(81 balais en aout)En ce moment c’est Ventoux du matin et du soir.
A+ et bons vols

Salut, :coucou:

C’est absolument super de voir qu’à 80 ans passés on peut toujours pratiquer et être passionné. :pouce:
Cela fait un bien fou de lire cela. :vol:

Pour voler ensemble à Sainte-Victoire, pas de problème bien sûr, ce sera avec grand plaisir.
Tu me contactes avec mon adresse de messagerie (elle se trouve sur mon profil) et on ira si les conditions sont bonnes !

Il y a bien longtemps, avec des amis, nous sommes allés deux fois au Ventoux pour essayer de voler là-bas, et il y a eu à chaque fois trop de vent, alors que la météo annonçait des conditions favorables. :grrr:

:trinq:

Marc

Quand c’est soutenu (j’ai uniquement un anémomètre interne qui donne des indications, pas des mesures chiffrées) je mets ma voile en boule oreilles dégagées et je gonfle avec seulement les A centraux.
Comme ça j’évite la voile qui faseille dans le vent, et l’ouverture progressive des demi ailes ralenti un peu la montée. Bon ça se travaille et c’est pas une technique immédiate. Il faut un peu de finesse pour que l’aile finisse bien au dessus de la tête en une impulsion.

J’ai du semi light. L’aile pèse dans les 3.5kg. Par vent fort je gonfle avec les arrières.
Sur nos sites de soaring marseillais, si j’ai mal jugé et que c’est trop fort, je me fait arracher, je tire sur les arrières et je pose, tout en restant twisté et très équilibré.
Les freins augmentent la portance et donc il est plus facile de se faire arracher… Si jamais ça recule avec les freins dans les mains, twisté ou non, ça pue. Avant de décrocher il va se passer des choses pas cool.

Les mecs qui font des cobras ok… mais tu te retrouves face au vent à essayer de décoller voir à te faire arracher/reculer sans rien pouvoir faire de judicieux.

Je me limite à 25/27 mesuré. Ça veut dire que 8m au dessus il y a un peu plus sûrement. En plaine sans compression, sans venturi, avec un treuil c’est sans doute bien différent.

J’utilise une méthode (très) personnelle pour gonfler avec le Bi-Skin en cas de vent fort.
Les mono peaux ont la désagréable habitude de décoller toutes seules si le vent arrive sur l’attaque de la voile et que les avants sont tendus.
Comme on ne peut pas jouer sur un déplacement rapide du passager, je m’installe en tendant les freins et les arrières et en les bloquant avec les pieds, mais en gardant bien de la marge pour les avants, ainsi le vent glisse sur l’intrados sans provoquer l’écopage.
Lorsque je suis prêt je donne l’impulsion sur les avants en libérant les arrières, mais surtout je garde une tension sur les avants jusqu’à ce que je sois prêt et retourné pour avancer. Avec cette tension, la voile reste sur la tête sans envie d’arracher. Juste un petit peu de frein et on est en l’air…
J’ai pris cette habitude en faisant du gonflage seul sous cette voile, ce qui me permet de gérer la surface sans me faire trainer. (Ce qui m’est arrivé sans tension sur les avants…)

Bon ça donne des pistes mais demande quelques éclaircissements :@ otta tu dit avants centraux,juste les avants sans le kit oreilles ou bien juste une suspente ? @ nolan c’est les avants dans une mains et les arrières dans l’autre ? là je suis pas au top faut que je travaille ça,ou je tire trop et la voile s’écroule ou pas assez et elle ralentie pas @ cowa j’ai pas compris ton blocage avec les pieds,tu marche sur les suspentes ??
quand ça ronfle je prend A+B ensemble et les freins en dragonne ça calme bien la montée mais en cas de gonflage intempestif ça a ses limites.
La Masala 3 est difficile a décrocher au sol et pas toujours le temps de faire 1ou2 tours de frein.Faut peut-être que laisse la voile dans le sac plus souvent quand ça ronfle mais des fois en l’air c’est tout bon. Dans ce sport même après 25 ans de pratique ,on apprend toujours et ça c’est motivant !!

Je prends avant dans une main et arrières dans l’autre. Pour maitriser la montée de l’aile il faut repartir la traction entre les deux mains et gérer l’horizontalité de l’aile avec le déplacement latéral des mains. Pour maîtriser la technique c’est gonflage, gonflage, gonflage.
A terme tu es capable de tenir ton aile juste gonflée a 2m sol et autre jeux. Y a pas mal de tuto sur Youtube.
Les freins par vent fort j’évite de trop y toucher.

Cowa ta technique de tirer sur les avants et intéressante! Le souci que j’avais associée à cette technique c’est que si tu tire pour faire une frontale à ton aile et que tu ne maintiens pas la pression par vent fort la sanction sera éliminatoire lors du regonflement.

Il y a un article très intéressant concernant la technique de tenir la voile aux arrières; c’est dans Voler-info de septembre 2011, je ne sais pas si c’est encore disponible.
Je l’ai en pdf mais comme je suis une quiche, je ne sais comment l’insérer dans le forum.
C’est bien expliqué avec des photos.

:coucou:

Suffit de demander:

http://www.voler.info/media/controle-au-sol-voler-info.pdf

Pour bloquer les freins, je n’ai que mes pieds si le terrain le permet, ou il faut mettre le passager à contribution.

Garder la traction sur les avants permet d’éviter l’effet spi à la montée, donc de se faire reculer, éventuellement avec une petite frontale en effet en haut de l’élévation. Ce qui est bien avec la skin est que une fois en haut la voile attend sagement tant que rien ne casse l"écoulement laminaire. C’est comme si elle se mettait en drapeau toute seule. La tension sur les avants est un contrôle que l’on relâche à la décision de décoller et en mettant alors un poil de frein.

Plus c’est fort et plus on relâche les trims aussi…

On peut aussi lever sa voile aux oreilles. La technique est décrite ici :
https://www.youtube.com/watch?v=Zbvh45_K26M

Tout a fait ! J’ajouterai qu’il ne faut surtout pas étaler l’aile. Aile en boule avec quelques caissons au centre qui dépassent. Quand on est prêt on fait des petits prégonflages pour étaler l’aile et faire le “mur”. Ensuite c’est comme tu dis et franchement c’est assez simple je trouve (1-2 séances de gonflage et on a pigé le truc). Le gros avantage est que tant qu’on a les C en main, on ne risque rien, même par vent hyper fort. En cas de souci on tire les C et on lâche les A et c’est terminé.
Le problème du cobra à mon avis, c’est que tout est en boule et en cas de problème (cravate, clé, suspente qui s’accroche dans une racine, réalisation que le vent trop fort avec l’aile en l’air), c’est chaud à neutraliser.

J’ai une Swift4, donc semi-light (pour en revenir à la question initiale) et aucun problème pour décoller dans du vent fort ou très fort.

Et pour l’atterrissage dans du vent très fort, c’est la même chose : il faut avoir les C en main avant d’atterrir et les tirer violemment dès qu’on a les pieds qui touchent le sol. C’est un peu physique si on est dos voile mais ça se fait. Dans du vent très fort, je ne me retourne que si c’est super dégagé derrière, ce qui est rarement mon cas. C’est mieux d’être face voile pour tirer les C et avancer vers la voile mais le retournement est risqué si on est en mode “limite reculade bras haut, je ne pèse plus rien au sol !” car la moindre petite action sur les freins ou recentrage va consommer beaucoup de terrain sous le vent. Dans ces cas là, j’ai toujours eu la tentation de poser twisté mais je ne l’ai jamais tenté…

Si c’est fort, je ne prends qu’une suspente de chaque coté pour écoper par le milieu. Si ça ne suffit pas à ouvrir la voile, je prends la deuxième (en laissant la suspente A extérieure tranquille de toute façons).
Et quand c’est raide (et encore plus avec la sellette string à ventrale pas réglable et assez écartée), une simple impulsion sellette suffit en général à faire monter la voile. J’ai donc mes deux mains pour contrôler la montée avec les arrières ou les freins.

Et bien tu me diras! J’y ai toujours pensé mais jamais fait non plus… La dernière fois que j’ai essayé de tirer les arrières dos voile à l’atterrissage dans du vent fort j’ai trouvé ça très très physique.

Super on est dans le vif du sujet,je vais donc travailler plus la méthode avant et arrières en mains ,j’ai deja essayé mais pas assez persévéré devant mon piètre résultat surement dû a un défaut de dosage dans mes actions,je sais très bien que cette méthode est bonne car sur un des sites que je fréquente, un pilote avec une Zeno décolle de cette façon dans du très très fort et que personne ne se met en l’air.
A+ je me met au boulot !! merci.

Je ne pense pas que le pilote de Zéno puisse être une référence pour toi parce que une Zéno est une 2 lignes. Tirer les arrières d’une 2 lignes est différent de tirer les arrières d’une 3 ou 4 ligne.

Ah oui tiens, je n’avais jamais pensé à ça… C’est vrai que cette technique doit être moins (voire pas du tout) efficace en 2 lignes car ça ne devrait plus “casser” le profil… Enfin en théorie. Bon ça tombe bien je ne comptais pas commander de Zeno ! Par curiosité, j’aimerais bien avoir l’avis de quelqu’un qui vole en 2 lignes sur la question (du décollage par vent avec A+B ?)…

Avec l’Ultralite, elle est tellement légère que dans de la brise même légère, je ne touche pas les A; je tient juste mes commandes en main; un petit coup de cul en arrière et ça lève instantanément.
Je pense que dans du vent fort on peut passer les commandes en dragonnes, prendre les arrières (un dans chaque main) et lever la voile de la même façon que si on avait les commandes en main et seulement une fois la voile bien au dessus de la tête se retourner.
Je ne l’ai pas encore tester mais je crois que ça ne va pas tarder…