Décollage "sportif" en dynamique

Une vidéo que j’ai prise du décollage d’un pote au Pas de la Fosse (près de Chambéry), un site de soaring par vent de Nord avec un déco en pleine falaise.

http://www.youtube.com/watch?v=epkkrprsQ7I

Oui, c’était chaud, mais en y allant on sait que le déco est pas évident et le pilote a plutôt une bonne maitrise de son aile dans le vent (il a fait plus d’heures de gonflages/heures de vol que la moyenne …).

Ton pote gère bien l’machin, se fait arracher, reste zen, fais des actions symétriques et sort avec une aile en vol propre… Il a donc largement fait son taf.

Maintenant, je ressent qu’il y a moyen de faire mieux et je vais poser des questions pour essayer de comprendre quels gestes auraient été meilleurs dans une telle situation? Perso je n’aurais surement pas fait mieux que lui, vu que comme lui je ne maîtrise pas la technique des C et que comme il l’a fait j’aurais tenté de casser l’énergie en marchant vers l’aile.

Au moment de l’arrachage il reste fort sur les freins et après se retrouve assez près des arbres au moment où il détwiste… Ne risquait-il pas un bon squetch à trop freiner de la sorte alors que l’aile venant de décoller avait besoin de prendre de la vitesse? Quid de l’utilisation des C à la place (en complément) des freins ? Sur une config falaise où d’un coup l’aile monte et prend du vent et de la puissance, casser le profil aurait permis de garder les pieds au sol sans se faire arracher? Si oui, comment se gère la décision de la prise d’envol une fois l’aile stabilisée au dessus de la tête, est ce que lâcher complètement les C est suffisant, ou faut il alors créer un peu de ressource aux freins? Bref les Australiens, racontez le détail de ce qu’il aurait fallu faire pour que ce soit moins brusque, moins subi et plus safe?

Tant que tu as les C en main, tu peux casser le profil de l’aile. Faut un minimum de biscottos et une bonne prise (pouce côté mousquetons) , mais rien de surhumain. Dès que l’aile est quasi au dessus de toi, tu passes au freins qui sont déjà en dragone dans les bonnes mains.
Le problème avec les freins seulement, c’est que ton aile à un bon profil générant de la portance/traction et écoper ton bord de fuite à tendance à avoir le même effet que les flaps sur l’aile d’un avion.

En tous cas bien joué au pilote ! Musclé le déco.

Effectivement, la configuration du déco est propice aux arrachages… mais pourquoi ne pas avoir les commandes en main ? (la droite en l’occurrence) Forcement, il a eu un peu de retard… mais bien gérè quand même.

Il est mur pour voler à Quixada !

C’est chaud, mais bien géré au final.

Pour ceux qui connaissent pas, c’est un déco falaise, très plat sauf tout au bord.
Quand c’est bien alimenté, ça ne l’est jamais derrière et c’est même souvent rouleau.
Quand on arrive à lever la voile, elle prend immédiatement le flux d’air fort et ascendant et on se fait facilement arracher.
Je préfère sur ce déco être plus devant, les pieds au bord du trou, il y a moin de risque de se retrouver avec la voile dans les arbres derrières.

Une pensée émue au petit sapin de droite que j’ai embrassé un fois :frowning: :lol:

un autre exemple de catapultage, sans falaise… bon on voit pas la maitrise au decollage :canape:
http://www.youtube.com/watch?v=LJP3JzhsgJ4

Comme dit fb73, la configuration du site fait que quand c’est alimenté, dès que t’as l’aile au dessus de toi (à moins d’être en mini) tu te fais arracher. Donc pas vraiment possible de faire marche arrière à moins de décrocher l’aile ou de prendre violemment les C (encore faut-il y arriver) et de quand même finir dans les arbres.
Sinon pour la prise de frein, regarde comme l’aile le dépasse (oui, c’est une aspen, pas une bright). Vu la falaise qu’il y a après, mieux vaut ne pas qu’elle ferme une fois au bord, je peux te le dire !

Tiens ça me rappelle la Puncho d’agast et les catapultages en sortie de déco où tu te retrouves plus haut que l’antenne en moins temps qu’il n’en faut pour le dire ! :pouce:

Les Tibannes ça envoi bien aussi !

Donc dans ce type de déco si j’en crois ce que je pense comprendre de ce que vous dites, vaut mieux rester sur une technique classique au freins que faire des C?

Je pose ces questions par ce que j’en pratique un qui a aussi tendance à arracher quand il est bien allimenté et l’environnement immédiat est aussi (voir peut être plus en latéral) encobré que sur celui là. M’y étant fait arracher deux fois je le disais qu’il serait peut être bien de travailler la technique au C pour l’appliquer là une fois maîtrisée… Mais tout compte fait ça ne réglera pas le problème puisque l’arrachage intervient donc au moment où l’aile prend le vent (dans mon cas c’est plus le thermique) quand elle est au dessus de la tête et que c’est donc le moment où on doit lâcher les C pour prendre les freins. Cette technique aux C serait plus utile sur un déco où la prise au vent se fait dès le sol, pour casser la puissance lors de la montée de l’aile.
Merci pour vos réponses.

ben moi je pratique ce genre de deco bien alimente en prenant les A et les B
technique apprise en bretagne et qui evite de faire champagne…
toutefois j ai pu remarquer,un jour ou je faisais la demo au club,
que certaines ailes n autorise plus cette methode.mais ca peut
valoir le coup d’essayer…

Non, c’est l’inverse. Tu ne sais pas Killer ton aile avec les freins. Avec la technique des C oui, comme tu peux à tout moment faire prendre une incidence négative à ton aile, et tu as déjà tes freins en dragonnes, donc des que l’aile est stabilisée au dessus de toi, tu lâches les élévateurs et les freins prennent le relais.

Maintenant si tu décolle dans un ouragan, quel que soit la technique, tu vas te faire trimbaler.

Clairement la technique (maîtrisée) aux A+C peut fortement améliorer les choses dans ce genre de cas. Ainsi que le fait de se laisser aller en souplesse sous l’aile.
Et sur ce genre de déco, ce qui améliore bien aussi c’est de ne pas être surpris et de mentaliser à l’avance ce qui va se passer (difficulté à écoper au sol, montée violente, brutale apparition de la portance avec déséquilibre probable si on résiste trop, etc)
Non tu ne lâches pas les C pour prendre le relais aux freins. Tes commandes sont en dragonne, tu gères la vitesse de montée et la stabilisation finale aux C (ou aux arrières) puis quand tout est ok tu te retournes (que tu sois à ce moment-là au sol ou en vol) en lâchant les C et avec les freins opérationnels.

Mais de toute manière en effet

Oui c’est très exactement comme ça que je gère ce genre de déco pour le moment et ça s’est pour le moment toujours bien passé, mais avec quand même un peu l’impression, comme c’est le cas sur la vidéo de ce topic, de subir la puissance de l’aile, d’où mon questionnement et mon intérêt pour cette technique des C.

Donc du coup, bien maîtrisée cette technique apporterait donc bien un réel plus dans ce cas précis d’un déco falaise (sur un déco classique venté cela ne fait aucun doute)…

[quote=“Triple Seven France,post:13,topic:54544”]
Oui j’ai bien compris que les freins sont déjà en dragonne, ce que je n’avais pas c’est le timing “idéal” à respecter pour faire un déco où tu gères vraiment tout dans ce cas précis et aérologiquement particulier du déco falaise. Ce que j’avais compris c’est que les C servaient à casser la puissance de l’aile quand elle était en mode “spi de bateau”, mais que la stabilisation de l’aile devait se faire aux freins… Donc d’après ce que tu dis ce n’est pas le cas, il est possible de stabiliser l’aile en gardant l’action sur les C, éventuellement se faire arracher dans cette situation (surtout si on écope le thermique une fois que l’aile est au dessus de la tête en bord de falaise), de gérer le pilotage twisté et une fois propre en l’air se détwister si l’arrachage n’a pas forcé le détwistage… C’est bien ça?

Un autre aspect du truc, l’incidence de l’aile… Dans le cas d’un vent il vient d’en face donc l’incidence est normale et permet un pilotage plus classique, mais dans le cas d’un thermique qui vient d’en dessous, l’incidence doit être limite, surtout quand l’aile est en sous vitesse au décollage… je suppose que le pilotage doit être beaucoup moins ample dans ce cas là non?

Avec les C, tant que tu n’es pas sur des dissymétries importantes, tu peux tout stabiliser. Et tu peux plus facilement gérer le tangage qu’aux freins (pas d’effet de “sur-portance”).
Tu pilotes l’aile au-dessus de ta tête sans toucher aux freins. Dans du vent modéré, tu peux l’y garder et jouer des heures comme avec les freins. Mais il y a moins de débattement et le ressenti n’est pas du tout similaire.

Vent fort en falaise : le flux d’air dans lequel tu rentres est vertical. Là, il faut vraiment être un acrobate pour arriver à rester au sol lorsque tu as mis ta voile au-dessus de toi…

Mais pour te permettre de gérer le décollage à proprement parlé, il te faut être très sur de ta gestuelle aux “C”. Le risque est très réel (bien plus qu’aux commandes) d’en faire trop ou pas assez. Si ce dernier cas nest pas trop différent entre “C” et commandes, en faire trop par contre te met illico en décrochage (en tous cas bien plus radicalement qu’avec les commandes)

La composante très verticale dun tel déco et avec un flux soutenu se concluera toujours par un départ bouchon. Il faut l’accepter et pour cela avoir le niveau (c’est pas une critique pour qui que ce soit) Je pense qu’il est utile d’arriver à avoir l’aile au plus vite au-dessus de sa tête et accepter ainsi une montée verticale plutôt que de trop vouloir tempérer cette montée au dessus de sa tête avec le risque de vouloir dans ce cas resister à la traction horizontale plus ou moin forte mais qui ne resultera qu’à donner encore plus d’énergie à l’aile quant elle arrachera tout de même (un peu le cas dans la 1 ère vidéo, no-critiques)

Bonne journée,

Je viens justement de tomber sur cette vidéo, avec un peu la même config : https://www.youtube.com/watch?v=ohtsdYrosV0

Elle est toute fraîche.

Un peu moins bien géré là… :slight_smile:

Il y a de la neige au déco depuis quelques semaines maintenant, du coup c’est drôle qu’il mette cette vidéo maintenant, “comme par hasard”, alors qu’avant je n’en voyait jamais prise sur ce site.

En effet moins bien géré, et comme ça on perçoit bien la technicité du déco. Pour contré ça je pars avec l’aile décentrée du coté opposé à celui où son aile part - dans l’arbre. En minivoile c’est bien plus facile à gérer, mais on se fait quand même bien arracher parfois.

pour ces décos ou le relief fait une lame puissante sur l’avant et le haut du site et rien au niveau du sol,
il faut savoir intuiter et identifier la zone ou on passe du peu de vent a fort vent a dominante quasi verticale,
une fois cela fait, il faut faut réussir a ralentir la vitesse de l’aile sur les 2 a 3 m de trajectoire de l’aile avant cette zone afin que l’aile morde doucement dans ce flux,
la sensation d’être arraché sera moins importante du fait que l’on s’y attend, mais aussi que l’aile y rentre progressivement.
dés que l’on sent que l’aile mord le flux il faut être capable d’avancer vers l’aile d’une longueur a peu près égale a celle ou l’aile risque de nous emmener pour l’arrachage,
au même moment il est important de faire une brève tempo qui doit être adaptée au shoot de la voile, tant en amplitude qu’en durée, le seul but étant de tenir l’aile au dessus de la tête, puis de la piloter

une des principales erreurs des pilotes a ce moment là est de rester suspendu aux freins en attendant l’impact, ce qui induit une tendance de l’aile a monter et a reculer en même temps jusqu’à risquer d’avoir au même moment la sortie de la lame d’air et le décrochage de l’aile, et ce a une hauteur variant du sol a quelques mètres d’altitude.

au moment ou on se fait arracher, il faut pouvoir se mettre en mode vol, et donc une fois la tempo “brève” faite il faut redonner de la vitesse a l’aile qui si elle a assez de portance va quitter le déco, ou bien en cas de vent plus faible va poser le pilote au sol “le plus souvent en douceur” et rester parfaitement pilotable, il ne reste plus qu’a attendre la rafale suivante pour se faire gentiment décoller en gardant l’aile au dessus de la tête.

il m’est arrivé plusieurs fois de même que j’ai vu des pilotes se faire arracher et bien gérer les brefs instants qui suivent l’entrée de l’aile dans la lame violente, se faire poser comme une fleur assis sur le déco, tenir l’aile au dessus de la tête, tout en restant assis et 4 a 5 secondes plus tard se faire gentiment décoller sans un coup de frein, et partir dans l’azur en laissant l’aile prendre sa vitesse.